Union démocratique et socialiste de la Résistance

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Union démocratique et socialiste de la Résistance
Présentation
Anciens dirigeants René Pleven
François Mitterrand
Fondation
Fusion de MLN[1]
UTL[1]
Dissidents CDLR[1]
PRDS (1946)
Disparition [1]
Scission dans RPF (12 juin 1949)[1],[2]
Fusionné dans Convention des institutions républicaines
Positionnement Centre gauche[3]
(Gauche à centre)
Idéologie Socialisme libéral
Social-libéralisme
Social-démocratie
Gaullisme (1945-1949)

L'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR) est une formation politique française de la Quatrième République, fondée le et dont les principales personnalités en ont été Eugène Claudius-Petit, François Mitterrand et René Pleven, mais aussi Jacques Kosciusko-Morizet et Joseph Lanet.

Parfois classée au centre, l'UDSR est considérée par la recherche historique récente comme une authentique tentative de socialisme libéral non marxiste, comme le Parti d'action (issu du mouvement Giustizia e Libertà) à la même époque en Italie. Elle fait d'ailleurs partie des organisations fondatrices de l'Internationale libérale.

Historique[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Engagés dans la Résistance, certaines personnalités comme Pierre Brossolette et Jean Moulin envisagent la création d'un parti unique issu de la Résistance, afin de remplacer les anciens partis politiques. Ce projet, qui avait sans doute l'accord du général de Gaulle, est abandonné à la suite de la mort de ces deux hommes, et à l'importance prise par le Parti communiste français (PCF).

Débuts de l'UDSR (1945-1947)[modifier | modifier le code]

Issue, comme son nom l'indique, de la Résistance et plus précisément du Mouvement de libération nationale, l'UDSR ambitionne au départ de devenir une grande force travailliste de gouvernement. Elle devait d'ailleurs initialement s'appeler Union travailliste de libération. Mais la reconstitution de la SFIO, et la mise en place du Mouvement républicain populaire comprenant une composante travailliste enterrent ses espoirs, et l'UDSR doit se contenter de jouer le rôle d'un groupe charnière au Parlement, en position d'avoir souvent un représentant au gouvernement.

Ce vaste rassemblement, composé des courants non-communistes de la Résistance, forme un cartel électoral lors des élections législatives françaises de 1945. L'UDSR obtient 31 élus[4] qui siègent à la première Assemblée constituante dans le groupe Résistance démocratique et socialiste[5].

L'UDSR se transforme en parti politique dès juin 1946. Elle fusionne notamment avec le Parti démocrate (parti politique fondé à la Libération par d'anciens résistants issus du Parti démocrate populaire refusant la transformation du PDP en Mouvement républicain populaire).

En , elle s'associe avec les radicaux et plusieurs petites organisations au sein de la coalition électorale du Rassemblement des gauches républicaines pour les élections législatives de juin 1946, novembre 1946 et de 1951.

La présidence de René Pleven (1947-1953)[modifier | modifier le code]

René Pleven est élu président le 26 mai 1947, mettant ainsi un terme aux institutions provisoires du parti.

L'UDSR joue un rôle très important pendant la période de la Troisième Force en tant que parti charnière entre la SFIO et le MRP. Plusieurs personnalités sont nommées ministres et s'impliquent notamment dans les débuts de la construction européenne ainsi que pour l'inflexion libérale de la politique coloniale à partir de 1950. René Pleven, président du Conseil de à avec François Mitterrand comme ministre de la France d'outre-mer obtiennent l'apparentement du Rassemblement démocratique africain à l'UDSR et s'attachent au sort des populations d'Afrique noire. Selon Éric Duhamel[6].

René Pleven est de nouveau chef du gouvernement d' à . La fin de la Troisième Force, à cause de la loi scolaire Marie-Barangé, entraîne une recomposition du paysage politique dans lequel l'UDSR perd de l'importance et devient une force d'appoint.

En 1951 également, le président Pleven apporte son soutien au mouvement anticommuniste Paix et Liberté[7].

La présidence de François Mitterrand (après 1953)[modifier | modifier le code]

Au sein du parti, une opposition interne à René Pleven est conduite par François Mitterrand (adhérent de l'UDSR depuis ).

L'élection de François Mitterrand à la présidence du parti, le 23 novembre 1953, marque une inflexion à gauche et spécialise le parti dans les domaines de la construction européenne et des relations franco-africaines[4].

Aux élections législatives de janvier 1956, l'UDSR présente notamment deux généraux, l'ancien député (1945-1946) et général FFI Chevance-Bertin dans l'Oise et le général d'armée et compagnon de la Libération Paul Legentilhomme (membre de l’Assemblée de l’Union française sous l’étiquette UDSR de 1952 à 1958) dans la deuxième circonscription de la Seine[8].

L'UDSR, progressivement désertée par tous ses animateurs non-mitterrandistes, se divise lors du référendum sur la Constitution de 1958 voulu par le général de Gaulle. La victoire de la tendance « Mitterrand » défavorable à de Gaulle provoque une scission qui voit les partisans de Pleven quitter le parti. Pour l'élection présidentielle de 1958, l'UDSR fait partie de l'Union des forces démocratiques alors que la tendance Pleven forme une Union démocratique dont les députés issus des élections de 1958 adhèrent en , avec les élus de l'UDSR et les radicaux, au nouveau groupe parlementaire de l'Entente démocratique qui deviendra en 1962-1967 le Rassemblement démocratique auquel Pleven préfère le nouveau groupe Centre démocratique, principalement composé d'élus MRP et CNIP.

En sommeil jusqu'en 1964, l'UDSR se fond dans le Centre d'action institutionnelle, devenu ensuite Convention des institutions républicaines, l'organisation propre à François Mitterrand avant son arrivée au Parti socialiste.

Présidents et secrétaires généraux[modifier | modifier le code]

Présidents :

Secrétaires généraux :

Affiliation aux groupes parlementaire à l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Les archives de l'Union démocratique et socialiste de la résistance sont conservés aux Archives nationales sous la cote 412AP[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « France Politique - Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) », sur France Politique (consulté le ).
  2. « France Politique - Rassemblement du peuple français (RPF) », sur France Politique (consulté le ).
  3. Laurent de Boissieu, « Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (UDSR) », France Politique,‎ (lire en ligne).
  4. a et b Article UDSR, dans Dictionnaire historique de la vie politique française, sous la direction de Jean-François Sirinelli, Paris, PUF, 1995.
  5. Assemblée nationale, Eugène Claudius-Petit.
  6. Éric Duhamel, L'UDSR ou la genèse de François Mitterrand, préface d'Hubert Védrine, Paris, CNRS éditions, coll. « Histoire », 2007.
  7. Richard Vinen, Bourgeois Politics in France, 1945-1951, Cambridge University Press, 1995, p. 184–187.
  8. Olivier Forcade, Eric Duhamel, Philippe Vial, Militaires en République: les officiers, le pouvoir et la vie publique en France Actes du colloque international tenu au Palais du Luxembourg et à la Sorbonne les 4, 5 et 6 avril 1996, Publications de la Sorbonne, 1er janvier 1999, p. 343 n26 ISBN
  9. [http ://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=3860 Fiche de Horma Ould Babana sur le site de l'Assemblée nationale]
  10. Voir la notice sur la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales.

Liens externes[modifier | modifier le code]