Anne-Emmanuelle Demartini

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Anne-Emmanuelle Demartini
Anne-Emmanuelle Demartini, historienne, spécialiste des représentations et des imaginaires sociaux.
Fonction
Maîtresse de conférences
Biographie
Naissance
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Saint-Germain-en-Laye (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
François Demartini
Mère
Louise Demartini
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Laboratoire Pléiade (d)
Centre d'histoire du XIXe siècle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Site web
Œuvres principales
  • L’Affaire Lacenaire (2001)
  • Violette Nozière, la fleur du mal (2017)

Anne-Emmanuelle Demartini, professeure d'histoire contemporaine à l'université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne, membre du Centre d'histoire du XIXe siècle et du laboratoire Pléiade, est née à Saint-Germain-en-Laye en .

Ses thèmes de recherches portent sur les représentations, les sensibilités, les émotions et les imaginaires sociaux qu'elle étudie à partir d’itinéraires criminels et des affaires judiciaires du XIXe au XXIe siècle. Ses travaux s'intéressent également à l'histoire du crime, au processus de la construction du monstre, à ses normes et ses déviances.

Parallèlement, elle poursuit ses investigations sur l'inceste dans le cadre du projet de l'Agence nationale de recherche DERVI (Dire, Entendre, Restituer les Violences Incestueuses).

Elle est auteure et co-auteure d’ouvrages, d'articles et de communications scientifiques sur l'ensemble de ces sujets.

Biographie[modifier | modifier le code]

Contexte familial[modifier | modifier le code]

Anne Emmanuelle Demartini est née en 1966 à Saint-Germain-en-Laye et passe toute son enfance dans cette ville où ses parents enseignants sont en poste[1]. Son père est François Demartini, professeur agrégé d'arts plastiques, peintre, auteur et héraldiste de la Corse, né à Vico en 1932 et mort à Paris dans le 14e arrondissement en 1996. Sa mère, conseillère d’éducation dans un lycée technique, est originaire de Peri[1].

Ses arrière-grands-parents sont paysans en Corse, des grands-parents fonctionnaires « sur le continent » ou militaire dans l'empire colonial français et des parents professeurs composent principalement son milieu social et familial.

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

Bien que ses prédispositions soient l'art ou la littérature, Anne-Emmanuelle Demartini évolue vers le domaine de l'historiographie[1].

Ses classes préparatoires se déroulent au lycée Henri-IV puis elle entre à l'École Normale de la rue d'Ulm où elle passe son agrégation d'histoire. Élève au Laboratoire de Sciences sociales de l'ENS sous la direction du sociologue Jean-Claude Chamboredon, elle commence par faire de l’histoire en la croisant avec la sociologie et l'anthropologie. Ses premiers travaux de recherche portent naturellement sur la Corse, du fait de ses origines familiales[2].

Sa rencontre avec Alain Corbin et l'influence de son œuvre sont décisives dans son parcours universitaire. Sous sa direction, Anne-Emmanuelle Demartini soutient sa thèse de doctorat en histoire, sur le criminel Pierre François Lacenaire, à l'université de Paris 1 en 1998[3], intitulée : Lacenaire, un monstre dans la société de la monarchie de juillet.

De l'École normale, elle intègre l'université Paris-VII où elle enseigne vingt-cinq ans sous différents statuts en tant que monitrice d'initiation à l'enseignement supérieur, puis attaché temporaire d'enseignement et de recherche (ATER) et à partir de 1999, maîtresse de conférences. Anne-Emmanuelle Demartini entre par la suite à l'université Paris-XIII où elle est professeure d'histoire contemporaine de septembre 2016 à octobre 2021.

Elle est actuellement professeure dans cette même discipline à l'université de Paris 1, Panthéon-Sorbonne depuis le mois de septembre 2021.

Elle soutient son habilitation à diriger des recherches (HDR) en 2015, toujours à l'université Panthéon-Sorbonne, avec un mémoire inédit sur la parricide Violette Nozière et publié en 2017 sous le titre de : Violette Nozière, la fleur du mal, une histoire des années 30[4]. L'ouvrage reçoit le Prix Malesherbes, le . Cette récompense est décernée par l'Association française pour l'histoire de la justice, en présence de Robert Badinter[5].

Anne-Emmanuelle Demartini est membre du Centre d'histoire du XIXe siècle (université Panthéon-Sorbonne), du laboratoire Pléiade (université Sorbonne-Paris Nord) et du comité éditorial de la Revue historique[1].

Publications[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Anne-Emmanuelle Demartini, Violette Nozière, la fleur du mal : une histoire des années 30, Ceyzérieu, Éditions Champ Vallon, coll. « Époques », , 420 p. (ISBN 979-1-02670-608-3, présentation en ligne)
  • Anne-Emmanuelle Demartini (dir.), « Attica ! Attica ? Dynamiques des révoltes dans les prisons (XXe – XXIe siècles. Amérique du Nord, Europe) », Criminocorpus, Paris,‎ (Revue Hypermedia, Histoire de la justice, des crimes et des peines, lire en ligne)
  • Anne-Emmanuelle Demartini, dir., « Dire l’inceste », Sociétés & Représentations, 42, 2016/2.
  • Anne-Emmanuelle Demartini en collaboration avec Anne-Claude Ambroise-Rendu, Hélène Eck, Nicole Edelman, dir., Emotions contemporaines XIX-XXIe siècles, Paris, Armand Colin, « Recherches », 2014.
  • Anne-Emmanuelle Demartini, Pascal Bastien (dir.), Donald Fyson (dir.), Jean-Philippe Garneau (dir.) et Thierry Nootens (dir.), Justice et espaces publics en Occident, du Moyen Âge à nos jours : pouvoirs, publicité et citoyenneté (Histoire), Québec, Presses de l'Université du Québec, coll. « Hors collection », , 360 p., pdf (ISBN 978-2-76053-649-4, présentation en ligne), « L'affaire Violette Nozière : crime privé ou affaire publique ? », p. 261 à 272
  • Anne-Emmanuelle Demartini, François Angelier (dir.) et Stéphane Bou (dir.), Dictionnaire des assassins et des meurtriers, Paris, Éditions Calmann-Lévy, coll. « Sciences Humaines et Essais », , 608 p. (ISBN 978-2-70214-306-3), « Nozière, Violette », p. 409 à 415.
  • Anne-Emmanuelle Demartini, André Rauch (dir.) et Myriam Tsikounas (dir.), L'historien, le juge et l'assassin, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Hommes et Société », , 286 p. (ISBN 978-2-85944-701-4, présentation en ligne), « celle dont on ne voit pas les yeux : portraits de Violette Nozière », p. 185 à 196[6]
  • Anne-Emmanuelle Demartini, Figures de femmes criminelles : de l'Antiquité à nos jours, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Hommes et Société », , 352 p. (ISBN 978-2-85944-631-4), « La figure de l'empoisonneuse, de Marie Lafarge à Violette Nozière », p. 27 à 39.
  • Anne-Emmanuelle Demartini, Agnès Fontvieille, Emmanuelle André (dir.), Martine Boyer-Weinmann (dir.) et Hélène Kuntz (dir.), Tout contre le réel : miroir du fait divers, Paris, Éditions Le Manuscrit, coll. « L'esprit des Lettres », (ISBN 978-2-304-00582-0, lire en ligne), « Violette Nozière ou le fait divers médiatique au miroir surréaliste », p. 105 à 130
  • Anne-Emmanuelle Demartini, Agnès Fontvieille, Christine Bard (dir.), Frédéric Chauvaud (dir.), Michelle Perrot (dir.) et Jacques-Guy Petit (dir.), Femmes et justice pénale, XIXe et XXe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (réimpr. janvier 2011) (ISBN 2-86847-751-8), « Le crime du sexe. La justice, l'opinion publique et les surréalistes : regards croisés sur Violette Nozière », p. 243 à 252
  • Anne-Emmanuelle Demartini, Philippe Artières, Dominique Kalifa, Stéphane Michonneau, Sylvain Venayre, Le dossier Bertrand. Jeux d’histoire, Paris, Manuella, 2008.
  • Anne-Emmanuelle Demartini en collaboration avec Anna Caiozzo, dir., Monstre et imaginaire social, Paris, Créaphis, 2008.
  • Anne-Emmanuelle Demartini, L'Affaire Lacenaire, Paris, Éditions Aubier Montaigne, coll. « Historique », , 430 p. (ISBN 978-2-70286-656-6)
  • Anne-Emmanuelle Demartini et Dominique Kalifa, Imaginaire et sensibilités au XIXe siècle : Études pour Alain Corbin, Éditions Créaphis, coll. « Histoire-Sciences », , 273 p. (ISBN 978-2-91361-061-3)

Articles[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Prix Malesherbes 2017 décerné par l’Association française pour l’histoire de la justice[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Base de données[modifier | modifier le code]

Vidéographies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Philippe Poisson, « Portrait du jour : Anne-Emmanuelle Demartini, historienne et professeure d’histoire contemporaine à l’université Paris 13 », Criminocorpus, Paris,‎ (ISSN 2108-7245, lire en ligne).
  2. Laurina Padovani, « Peri : dans l’imaginaire d’Anne-Emmanuelle Demartini », Corse net Infos, Santa Maria di Lota,‎ (lire en ligne).
  3. « Anne-Emmanuelle Demartini, thèse de doctorat », sur Thèses.fr.
  4. Dominique Kalifa, « Violette Nozière : jeune fille en fleur à l'ombre », Libération, Paris,‎ (lire en ligne).
  5. « Remise du prix Malesherbes à Anne-Emmanuelle Demartini », sur Université de Paris XIII.
  6. Anne-Emmanuelle Demartini fait référence à l'article de : Louis Latzarus, « Le procès de Violette Nozière : celle dont on ne voit pas les yeux », L'Intransigeant, Paris, no 20069,‎ (lire en ligne)
  7. « Remise du prix Malesherbes à Anne-Emmanuelle Demartini en présence de Robert Badinter », sur Pleiade Université Paris 13.