Le Chevalier, la Mort et le Diable

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Le Chevalier, la Mort et le Diable
Artiste
Date
Type
Technique
Lieu de création
Dimensions (H × L)
24,4 × 18,8 cm
Mouvement
No d’inventaire
WEp 0074, 1965.231, 219759, 66.521.95, 70.1, 31412 D, 20.46.23, 1984.1203.40, 1896-3-39, 1868,0822.198, 1910,0212.307, E,4.139, I D 32, ADürer AB 3.157, DG1930/1437, DG1930/1549, DG1930/1550, 83-2, 4573-1877, AM 107-1987, StN2197, Gr.A. 12855, Gk 11028, 1969.0091, RP-P-OB-1269, 1943.3.3519, 1941.1.20, DN 1334/285 (PK), 19.73.110, 43.106.2, 65.690.1Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Inscriptions
S•1513•
ADVoir et modifier les données sur Wikidata

Le Chevalier, la Mort et le Diable ou, plus anciennement, Le Cheval de la mort (en allemand, Ritter, Tod und Teufel, Der Reuther) est une des œuvres maîtresses du peintre et graveur allemand Albrecht Dürer (1471-1528).

L’œuvre

Description

Cette gravure sur cuivre, datée de 1513, représente un homme armé à cheval, le diable qui a la griffe étendue comme pour le saisir et la Mort également à cheval présentant un sablier. La présence d'une queue de renard accrochée à la lance indique qu'il s'agit probablement d'un soldat de l'armée de Maximilien Ier[1],[2].

En Allemagne, cette œuvre a inspiré de nombreux écrits, a été exploitée à des fins idéologiques diverses et tient une place particulière dans la conscience collective allemande.

Albrecht Dürer, Étude d'un reître, 1498
Chevalier sur cheval, étude vers 1512–1513.

On a vu dans le chevalier qu'il représente l'archétype du chevalier allemand (on a cru reconnaître au XIXe siècle, en pleine période nationaliste, le chevalier allemand Franz von Sickingen (1481-1523), l'un des personnages les plus notables de la première période de la Réforme protestante) ou du chevalier chrétien médiéval sans peur et sans reproche, thèmes développés à la même époque dans l'Enchiridion militis christiani (Le Manuel du soldat chrétien), d'Érasme en 1503[2]. La gravure a aussi inspiré à l'écrivain romantique allemand Friedrich de La Motte-Fouqué son Sigurd der Schlangentöter, ein Heldenspiel (1808), première dramatisation allemande moderne des lieds des Nibelungen).

On y a vu aussi un « Raubritter », un chevalier brigand, ou un de ces soldats qui démobilisés se livraient dans les campagnes, au pillage et au meurtre au XVIe siècle. Pour celui-ci, point de salut, le crâne signifie à terme la mort et le diable qui l'accompagne la damnation (acception reprise en 1728 par le pasteur Heinrich Conrad Arend[3]).

Esquisses

Une esquisse de l'œuvre existe, faite en 1498. Elle représente un homme déjà âgé monté sur un cheval au repos. Ce dessin paraît avoir été fait d'après nature et dans le haut on lit une inscription allemande de la main d Albert Dürer qui constate que telle était l'armure en usage à cette époque en Allemagne (« Daz ist die rustung zw der czeit jm Tewtzschlant gewest. 1498[4] »).

Il est probable que Dürer se soit inspiré de modèles équestres, notamment ceux de Léonard de Vinci. On peut aussi faire un parallèle avec l'œuvre[5] de l'Augsbourgeois Hans Burgkmair représentant Maximilien Ier à cheval en 1508[2].

Notes et références

  1. Joseph Octave Delepierre. Chronique des faits et gestes admirables de Maximilien Ier durant son mariage avec Marie de Bourgogne. Société typographique belge, 1839. Consulter en ligne.
  2. a b et c Norbert Wolf, Dürer, Citadelles & Mazenod, 2011.
  3. Pierre Vaisse, Reître ou Chevalier : Dürer et l'idéologie allemande, Éditions MSH, 2006 (voir texte en ligne).
  4. Émile Louis Galichon, Albert Dürer : sa vie et ses œuvres, 1861 (voir texte en ligne).
  5. Voir l'œuvre de 1508 de Hans Burgkmair représentant Maximilien Ier à cheval.

Annexes

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Filmographie

Articles connexes

Liens externes