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Jean Benquet

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Jean Benquet
Nom de naissance Jean Gaston Benquet
Surnom Jean Borelli
Naissance
Paris 8e
Nationalité Française
Décès (à 87 ans)
Versailles
Profession Acteur, Chef d'entreprise
Films notables

Jean Benquet né le à Paris (8e) et mort le à Versailles, est un enfant acteur et comédien français des années 1930 connu sous le pseudonyme de Jean Borelli.

Biographie

Fils de René Benquet (écrivain 1875-1962) et Blanche Benquet (née Boraley 1889-1986) comédienne dont il a repris le nom de théâtre « Borelli » (Boraley transformé à l'italienne), Jean Gaston Benquet était le frère de l'actrice Janine Borelli (Jeanne Benquet 1914-1998), de l'actrice Colette Borelli (Alice Benquet 1923-1997) et de l'acteur Claude Borelli (Claude Benquet 1928-2003).

Les quatre enfants Borelli avaient une certaine notoriété au cinéma et théâtre durant l'entre-deux guerres et étaient considérés parmi les rares vedettes enfants[1]. On les retrouve seuls ou ensemble dans de nombreux films et pièces de théâtre[2]. De par leurs notoriétés d'acteurs, ils participaient aussi à des fêtes[3], galas[4] et aux élections des Reine et Roi des gosses de Paris du concours Lépine[5]. Ils sont parmi les acteurs enfants considérés comme de grandes vedettes, au même titre que Gaby Triquet, Robert Lynen, Émile Genevoisetc.,[1],[6], mais avant le phénomène de succès de Shirley Temple les enfants acteurs n'intéressaient que très peu les critiques, même quand ils avaient des rôles principaux, et ils se contentaient le plus souvent de petits mots sur eux comme « des petits prodiges »[2] ou de « petits êtres extraordinaires »[7].

Fichier:Les enfants Borelli.jpg
Les enfants Borelli - Jean, Claude et Colette. Photo publiée dans l'Universal Filmlexikon 1933

Jean Borelli commence sa carrière d'enfant acteur dès l'âge deux ans comme figurant dans La Sirène des tropiques, mais commencera vraiment sa carrière au théâtre, dans des petites troupes d'enfants [8] comme le théâtre des Bon-Enfants[9] et aura avec d'autres enfants de la troupe des petits rôles au Théâtre-Français.

Louise Lagrange et Jean Borelli dans Judex 34

Au cinéma il partagera son premier rôle important à six ans avec l'acteur enfant Jean Bara dans Après l'amour où la justesse de leur interprétation sera appréciée par les critiques[10] . Après des petits rôles dans d'autres films avec sa fratrie, il figurera à l'affiche[11] de Judex 34 où on le trouve "bien joli"[12]. Il est alors considéré avec d'autres enfants acteurs comme "de jeunes grandes vedettes dont peut s'enorgueillir le cinéma français"[6], mais victime d'une pneumonie qui mit fin à sa carrière d'acteur, il restera reclus plusieurs années dans un aérium d'où il ne sortit guéri que peu de temps avant la déclaration de la Seconde Guerre.

En 1944, il s'engage dans la Marine nationale et embarque sur le croiseur Montcalm comme quartier maitre radio et photographe de bord.

En 1949, à la fin de son engagement, il est sélectionné par Paul-Émile Victor comme radio/photographe pour une expédition polaire en préparation, mais le décès d'un de ses cousins qui dirigeait une société familiale de téléphonie (APAREX, grossiste en câbles téléphonique et courant faibles), l'oblige à renoncer à l'expédition pour reprendre la direction de la société. Il y conçoit et dépose les premiers brevets de câbles téléphoniques français gainés de plastique et restera à la tête de la société jusqu'à sa retraite[13].

En 1954, il achète le premier Corsaire vendu a un particulier (Corsaire No 15)[14] et commence à participer à de nombreuses régates, il deviendra secrétaire et trésorier de l'AS Corsaire puis vice-président d'honneur[15].

En 1955 il épouse Marie-Madeleine Magro avec qui il aura quatre enfants.

Durant les années 60 il a contribué à l'amélioration de la sécurité dans le scoutisme marin, contributions pour lesquels il est cité dans des livres d'histoire du scoutisme marin[16],[17], puis c'est impliqué dans la plaisance à travers sa participation dans plusieurs associations de voile et jeunesse marine.

Voile et associations

Passionné par la mer et la voile Jean Benquet prend part à la création et au fonctionnement de nombreuses associations de voiles :

Il est à l'origine de la création des bateaux Kotick et Carrick par l'architecte naval Jean-Jacques Herbulot. Il en fait le cahier des charges et les premiers tests des prototypes. Ces bateaux étaient à destination du scoutisme, écoles de voiles et associations marines. Le Kotick, bateau sûr, très marin et bien adapté à l'éducation a eu un très grand succès auprès des écoles de voile (environ 4 500 exemplaires fabriqués). Le nom Kotick est choisi par lui en référence au livre de la jungle de Rudyard Kipling[13].

Scoutisme

Jean Benquet a découvert le scoutisme en 1940 à Arcachon où il avait été mis à l'abri par ses parents. De retour à Paris la même année il rejoint la 31e Paris Scouts de France et devient scout clandestin quand le Scoutisme est interdit par les Allemands en zone occupée.

Après la guerre lors de son engagement dans la marine, il rejoint le clan routier de scouts de haute mer (SHM) de Toulon. Avec quatre autres SHM, il est invité au 6e jamboree mondial (jamboree de la paix) à Moisson, comme timonier au camp marin[18].

En 1949, il devient chef de troupe de la 31e Paris groupe Saint Jean de Montmartre Scouts de France. La même année, il fait son Cham à Brest où il rencontre Michel Menu qui le convainc sur la pédagogie Raiders. En septembre 1949, il crée la troupe 46e Raider avec la haute patrouille de la Troupe 31e Paris. En 1952, il passe chef du groupe Saint Jean de Montmartre.

En 1963, à la demande de Michel de Gourlet (Chef au national Marin Scouts de France), il devient chef du groupe Scout marin Amyot d'Inville Paris. Déjà très impliqué dans la marine de plaisance et ancien marin de la marine, ayant vu des canots couler à pic, il se rend rapidement compte de plusieurs problèmes de sécurité. Principalement la dangerosité des bateaux, qui étaient en majorité des canots de type baleinières récupérés de la marine nationale ne comportant aucune sécurité et dangereux de la manière dont ils étaient utilisés par le scoutisme. Il se rend aussi compte du manque de contrôle et de surveillance accompagné d'un manque de formation des encadrants.

En février 1965, il écrivait dans un courrier de présentation du Bateau Kotick aux chefs de groupes scouts marins :

« Le scoutisme marin a ceci de particulier, c'est qu'il est probablement le seul mouvement de jeunes axé sur la mer où les choses de la mer ne soient pas prises au sérieux comme elles le méritent. À force de répéter que le scoutisme devrait prendre le pas sur le nautisme (non contestable d'ailleurs), on a fini par ignorer qu'il y avait aussi des réalités nautiques. C'est ainsi que dans le système Scout Marin actuel, on pourra refuser à un chef de troupe de diriger un camp s'il n'a pas fait un C.E.P.[19], mais qu'aucun règlement n'empêchera le même chef de diriger un camp sans avoir aucunes connaissances marines, ni même les plus élémentaires notions de météo. » (…) « il conviendra de sortir des bateaux pouvant pardonner les pires bêtises dues à des responsables incompétents, car nous ne sommes pas en mesure actuellement de garantir le niveau technique nécessaire de tous les Chefs Scouts Marins. »

Il n'y avait pas non plus de contrôles des ministères, dans le même courrier il écrit :

« Le scoutisme a encore un tel prestige qu'aucun responsable des ministères compétents n'a le moindre soupçon du fait qu'il n'existe chez nous aucun contrôle des connaissances des responsables ni aucun contrôle des embarcations employées. Mais il ne faut pas espérer qu'une telle situation pourra durer… »

Avec d'autres chefs de son avis dont Pierre-André Bernard (Chef au national Marin Scouts de France), Michel de Gourlet (Chef au national Marin Scouts de France) le Père Mesnard (aumônier des scouts marins Scouts de France), il entame un combat pour l'abandon des bateaux utilisés à l'époque et surtout de leur mode d'utilisation jugé dangereux.

En 1964, il fait réaliser par l'architecte naval Jean-Jacques Herbulot le bateau Kotick[17] dont il a établi les cahiers des charges pour une utilisation adaptée au Scoutisme. Le type de bateau est jugé trop moderne et il ne trouve que peu d'échos. Par ailleurs les Scouts de France sont en pleine réforme de leurs méthodes, ce qui provoque une crise au sein du mouvement et Michel de Gourlet mène une fronde contre cette réforme. Cette fronde fait mettre Michel de Gourlet à l'écart du mouvement, ainsi que ceux qui le soutiennent. Bien que ne prenant pas part à la fronde, Jean Benquet, ami de longue date de Michel de Gourlet, est aussi mis à l'écart et son combat pour la sécurité se heurte alors à une totale indifférence qui perdurera malgré l'accident de Damgan en 1965 qui fera cinq victimes (accident mettant en cause le type de bateau[20]). L'accident d'Hourtin en 1967 (un chef mort) fini par lui donner raison et a mené au changement des pratiques et des bateaux. Pour améliorer la sécurité, les Scouts de France mettront en places des contrôles et des obligations de formations. Ils prendront aussi conseil auprès de personnes au fait de la sécurité, d'écoles de voiles et d'association tel que le Centre nautique des Glénans et Jeunesse et Marine (association à laquelle Les Scouts de France adhéreront, ainsi que d'autres mouvements scouts). En 1969, Roger Labbas Chef national de la branche marine des Scouts de France et architecte, fera construire la Fleur de lys, un bateau plus traditionnel d'un concept proche des canots baleinières, mais comportant comme le Kotick toutes les sécurités nécessaires, ce qui étoffera le choix de bateaux adaptés au scoutisme.

En 1965, mis à l'écart, Jean Benquet quitte les Scouts de France juste avant l'accident de Damgan qui l'affecte particulièrement et lui fait reprendre le combat. Il reste en contact avec le scoutisme et continue son combat pour la sécurité, notamment au sein de l'association Jeunesse et Marine.

Filmographie

Notes et références

  1. a et b A. Revel, « Déjà célèbres », Marie-Claire,‎ , p. 50 (lire en ligne)
  2. a b c d e et f (fr + de) Arnau Frank, Universal Filmlexikon 1933 (Lexique universel du film), Berlin, Universal Filmlexikon, (lire en ligne), p. 91
  3. « Un monôme d'étudiants l'élection des reines et quelques bals travestis ont seul marqué cette année la fête de la Mi-Carême », Le Petit journal,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  4. « Gala Nautique du 18 juin à Motilor », L'Intransigeant,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  5. « Une visite royale au "Petit Journal" », Le Petit journal,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  6. a et b « Nostra Culpa », L'Image, no 112,‎ , p. 20 (lire en ligne)
  7. Dario Vidi, « Judex : rajeuni se porte bien après l'opération ! », Cinémonde, no 269,‎ , p. 1043 (lire en ligne)
  8. « Fête Nationale des Enfants au Jardin d'Acclimatation », L'Intransigeant,‎ , p. 2 (lire en ligne)
  9. « Théâtre des Bons-Enfants », Le jour,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  10. L’Intransigeant : Après l'Amour, (lire en ligne), p. 8
  11. Il est cité et dessiné sur lune des affiche du film
  12. Alexandra Pecker, « Judex », Ciné-Comoedia,‎ , p. 8 (lire en ligne)
  13. a et b Témoignages et archives familiales
  14. Revue LE CORSAIRE No 166 - 44e année - Juin 2005 page 21
  15. a et b Bulletins de l'AS corsair No 201 - 53e année 2014 page 7 et 29
  16. Antoine Chataignon, SCOUTS MARINS, Parés ! Histoire des scouts marins, éditions L'Harmattan, 2010, 262 pages
  17. a et b Bruno Robert, Dans le vent, la grande Histoire des scouts marins, éditions Artège Jeunesse, 2010, 168 pages
  18. photo de sa feuille de poste sur le site « Scoutisme, Patrimoine et Collections », section « Jamboree 1947 »
  19. Camp École Pilote, formation pour chefs Scouts remplaçant le BAFA
  20. France Soir, 3 août 1965
  21. Jean Chataigner, « Les premières de l'écran : Après l'amour », Le Journal,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  22. a et b Centre National du Cinéma et de l’image animée
  23. Arthur Bernède, « Page du Gaumont : Le Gaumont présente Judex », Le Cablo,‎ , p. 2-3 (lire en ligne)

Liens externes

Voir Aussi

  • « Jean Benquet », sur fr.scoutwiki.org - Scoutopedia, l'Encyclopédie scoute (consulté le )