Les Glénans

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Les Glénans
Logo de l’association
Cadre
Forme juridique association loi de 1901
But non lucratif
Fondation
Fondation 1947 pour le Centre de Formation Internationale, 1957 pour le Centre Nautique des Glénans
Fondateur Hélène Viannay et son mari Philippe Viannay
Identité
Siège Quai Louis-Blériot, 75016 Paris
Président Marc Olivaux
Affiliation

Union nationale des associations de tourisme et de plein air (1984) Fédération française de voile Fédération française de canoë-kayak Confédération Nautisme et plaisance Fédération des industries nautiques

Cluster maritime français
Volontaires 862 (en 2008)[1]
Membres 15 160[1] (en 2010)
Employés 50 à 100
Représentativité 1re école de voile d'Europe par son nombre d'adhérents.
Slogan École de voile, école de mer, école de vie
Site web https://www.glenans.asso.fr

Notes

Reconnue d'utilité publique par décret du (J.O. du ) | Agréée par le Ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports (No 75.SVF.05.02) | Agrément « Entreprise solidaire d'utilité sociale » (ESUS) délivré par la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DIRECCTE) | Agrément « Service Civique » délivré par l'Agence du service civique | Organisateur d'accueils collectifs de mineurs agréé par la Direction départementale d'Ile de France de la cohésion sociale | Prestataire de formation professionnelle agréé la Direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.

Les Glénans est une école française de voile, créée en 1947 par un couple d'anciens résistants, Hélène et Philippe Viannay, dans l'archipel des Glénan, sur la côte sud du Finistère. C'est une association loi de 1901, reconnue d'utilité publique depuis 1974.

C'est en 2019 la plus importante école de voile d'Europe[2] : chaque année, environ 14 000 stagiaires et 860 moniteurs (dont 800 bénévoles) participent à plus de 110 000 journées de voile, sous la supervision de 70 salariés permanents (renforcés par 30 salariés supplémentaires en saison). Depuis sa création, l'école a formé plus de 450 000 stagiaires[1]. Elle offre des stages dans tous les domaines de la voile : le dériveur, le catamaran, la planche à voile, le kitesurf et surtout la croisière, côtière et hauturière, qui constitue 70 % de l'activité.

L'orthographe Glénans est réservée à l'école de voile, qui a déposé la marque en 1957 auprès de l'Institut national de la propriété industrielle dans une série de catégories se rapportant à l'activité de l'association[3]. Le nom de l'archipel des Glénan, quant à lui, s'écrit toujours sans « s ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Après-guerre[modifier | modifier le code]

L’association a été fondée afin de permettre à d'anciens résistants de réapprendre la vie civile[4].

Les premiers stages, qui ne concernent pas seulement la voile, ont lieu en 1947 sur l'île du Loc'h, dans l'archipel des Glénan, puis sont transférés sur Penfret. Philippe Viannay écrit, dans son autobiographie[5] :

« L'année 1949 fut une année de transition. La famille Bolloré n'avait pas souhaité nous garder sur le Loch. J'en ai su depuis les vraies raisons par Gwenaël Bolloré ; il m'était proche parce que, sous l'Occupation, il avait rejoint à seize ans l'Angleterre en canot pour s'engager dans les commandos et qu'il partageait avec nous l'amour de l'archipel. Une grand-mère avait été choquée que nous rassemblions sur la même île garçons et filles. Pour la Bretagne en tout cas nous étions en ce domaine des précurseurs et la grand-mère ne fut pas la seule personne scandalisée ; surtout quand les croisières commencèrent et qu'il fut évident que les équipages étaient mixtes. »

Soumise aux contraintes de la vie sur les îles, l'activité de l'association s'est rapidement centrée sur la voile, les premiers moniteurs apprenant au contact des pêcheurs. Hélène Viannay raconte[6] :

« Et voilà qu'au début du mois d'août 1948 survint une très forte tempête : l'île fut isolée pendant trois jours, les stagiaires avaient épuisé les vivres, l'émeute menaçait. Des « meneurs » s'étaient révélés, qui vinrent se plaindre à Paris ; ils se retrouvèrent au conseil d'administration. « Tu as des idées, viens nous aider! » avait dit Philippe… et ce fut le véritable début de l'école de voile des Glénans.
La méthode des Glénans était née et perdure à ce jour ; il fallait s'appuyer sur ceux qui révélaient pendant leur stage des qualités d'initiative, d'audace, de générosité, de caractère, bon ou mauvais : ce furent les premiers moniteurs bénévoles. On leur fit confiance, en leur donnant de vraies responsabilités, et ce sont eux qui inventèrent organisation et enseignement, modifiés certes au fil des ans, mais toujours fondés sur le bénévolat. »

Une rapide croissance[modifier | modifier le code]

Grâce au bénévolat, le développement est rapide : à une époque où la réglementation est peu développée, les responsables confient en effet volontiers des responsabilités à d'anciens stagiaires. Un stagiaire doué peut ainsi devenir moniteur, voire responsable d'une île.

Ponton des Glénans amarré au quai Louis-Blériot à Paris

En janvier 1955, une grande crue de la Seine inonde la région parisienne ; les Glénans assistent les Ponts-et-Chaussées dans les opérations de secours[7]. En remerciement, ils obtiennent l'autorisation d'installer leur siège social à bord d'un ponton sur la Seine[6].

Durant les années 1960, sous la direction d'Hélène Viannay, les Glénans diversifient leurs implantations, structurent leur cursus de formation et publient le Cours de navigation des Glénans, considéré par beaucoup comme la « bible » du nautisme.

Afin de trouver des supports pour son enseignement, l'association participe à la conception de voiliers d'enseignement. Les premiers bateaux, conçus par Jean-Jacques Herbulot ou Philippe Harlé sont vite devenus des classiques : Vaurien (1952), Caravelle (1953), Corsaire (1954), Mousquetaire, Cavale (1966), et plus tard Galiote (1971), Nautile (1971, conçus par Jean-Marie Finot), Glénans 5,7 (1989), Glénans 33 (1994).

Une "cadillac" sur l'île de Cigogne

L'association invente aussi des solutions techniques pour faciliter l'organisation des stages sur les îles, qui une fois adoptées et nommées, enrichissent le cadre symbolique de l'expérience Glénans : ainsi les Cunégondes, cabanes en bois servant de toilettes, ou la Cadillac, remorque-amphibie servant au déchargement de l'avitaillement sur les îles[6]. Cette dernière fut conçue par Jean-Louis Goldschmid, directeur technique à partir de 1954[8].

Crise et redressement[modifier | modifier le code]

Au début des années 1980 l'association entre dans une période de crise, sa vision « traditionnelle » et exigeante de la voile ne correspondant plus aux attentes du public. Philippe Viannay et le nouveau délégué général, Antoine Rosset, mettent en œuvre un plan de redressement, avec de nombreux licenciements. Le redressement est poursuivi par Odile Sendra qui devient déléguée générale en 1984 ; sa mission : « Remettre en ordre l'école et retrouver de la rentabilité » ; elle reste à la tête de l'école de voile jusqu'en 1984[9].

L'acquisition de voiliers modernes, la sécession des bases irlandaises (qui deviennent une association indépendante, le Glenans Irish Sailing Club (en)) ainsi que la diversification des activités (dériveur, catamaran, planche à voile) permettent à l'association de se redresser. En 2011, l'association réintègre les activités irlandaises qui étaient en difficulté financière, mais s'en séparera deux ans plus tard du fait des difficultés à rentabiliser cette activité. En 2013, une activité kitesurf est créée sur les bases de l'archipel des Glénan et de Bonifacio.

Équipements et sites[modifier | modifier le code]

Implantations[modifier | modifier le code]

Le siège de l'association est situé à Paris[10] (48° 51′ 00″ N, 2° 16′ 42″ E) et l'école de voile a cinq bases en France :

L'association propose aussi des croisières à l'étranger, comme en Croatie, en Grèce, en Italie (Venise, Gênes), en Angleterre, Écosse, en Irlande, en Islande, en Norvège ou aux Antilles et depuis 2003 des stages transatlantiques.

Flotte[modifier | modifier le code]

Plusieurs générations et types de bateaux ont été utilisées. Caravelle, Corsaire en 1954, Kotick en 1966. Les Cotres des Glénans type I, dont neuf exemplaires furent construits entre 1950 et 1963, n'ont pas été conservés, sauf Bananec[11] et Brunec[12] qui ont été restaurés par des associations et sont labellisés Patrimoine Maritime et Fluvial (BIP).

La flotte représente aujourd'hui plus de 470 bateaux dont environ 75 voiliers habitables de croisière. Les bateaux actuellement utilisés sont principalement des RM 1050, Salona 37, Dehler 32, Elan 310, Sun Fast 32, Élan 31, Dufour 325, Sun Odyssey 30, mais on compte aussi quelques autres unités : Pogo 30, Pogo 8,50, Dufour 455, Sun Odyssey 469. Le plus ancien bateau toujours en service est Sereine, un cotre bermudien de 12 m construit en 1948, classé monument historique. Il a été restauré en 2020 par une équipe de bénévoles au chantier du Guip sur l'Île-aux-Moines et navigue à nouveau[13]

Apports et spécificités[modifier | modifier le code]

L'association a joué un rôle important dans la démocratisation de la pratique de la voile en France.

Elle a aussi beaucoup contribué au développement de la sécurité en mer en participant au développement des équipements mais surtout en influant sur la pratique de la plaisance[14]. En effet, depuis 1986, l'association impose des règles de sécurité spécifiques, en sus de la réglementation officielle, dans une « charte de sécurité », qui insiste notamment sur :

  • le port de la brassière et du harnais ;
  • le briefing de sécurité avant le départ en croisière ;
  • l'institution de quart de surveillance du plan d'eau ;
  • la pratique d'exercices de récupération d'homme à la mer ;
  • l'assistance à la conception des bateaux et équipements de sécurité (mouillage, feu à retournement, etc.).

D'autres points particuliers marquent la spécificité des Glénans :

  • la plupart des personnes d'encadrement sont bénévoles, comme les moniteurs qui enseignent la voile, les « maîtresses de maison » ou « maître des logis » qui organisent les tâches domestiques, les « matérialistes » qui réparent les bateaux et les « liaisons » qui approvisionnent les îles à partir de Concarneau et y ramènent les emballages recyclables ou perdus ;
  • sur chacune des bases, les « comités de secteurs » se retrouvent régulièrement dans l'année (chaque mois environ) pour entretenir le matériel, les locaux et espaces verts avec l'aide des salariés permanents. Chaque comité de secteur, responsable d'un des sites, regroupe plusieurs dizaines (voire centaines) de bénévoles. Toute personne adhérente à l'association Les Glénans peut venir au gré de sa disponibilité ou envie participer à un week-end de comité de secteur pour contribuer à la vie de l'association ;
  • les moniteurs encadrent sur leur support : sur un stage de dériveur, le moniteur est lui-même sur un dériveur ;
  • les tâches de la vie quotidienne (préparation des repas, nettoyage des locaux, etc.) sont assurées par les stagiaires et les moniteurs.

Anciens membres célèbres[modifier | modifier le code]

(Classement effectué par ordre alphabétique croissant)

De nombreux marins connus ont été stagiaires ou moniteurs aux Glénans, par exemple :

De nombreuses personnalités sont aussi anciens des Glénans, parmi lesquelles :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Les Glénans en chiffres, site officiel » (consulté le ).
  2. Source: " Qui sommes nous? > la référence", site officiel des Glénans
  3. Les Glénans, la passion en partage
  4. Gérard Petitjean, « La folle équipée des Glénans », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Philippe Viannay 1988
  6. a b et c Sillage et autres souvenirs des Glénans
  7. « Pluies extrêmes en France Métropolitaine - Bienvenue sur le site… », sur meteo.fr (consulté le ).
  8. « Bateau de liaison Archipel (Archipel des Glénan) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.bzh (consulté le )
  9. Guiec Flécher, « Odile Sendra, la Concarnoise qui redressa la barre de l’école de voile des Glénans », Journal Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Voir informations de contact sur le site officiel
  11. « Bananec », sur Patrimoine Maritime et Fluvial, (consulté le ).
  12. « Brunec », sur Patrimoine Maritime et Fluvial, (consulté le ).
  13. Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 18 juillet 2020.
  14. Source : Site internet des Glénans
  15. « Isabelle Joschke, objectif Transat 6.50 », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  16. a b et c Article de Ouest-France du 13 août 2007
  17. Sélection d'articles The Daily Sail, 2012
  18. Sill remporte la Route du nouveau monde Sport.fr, 2003
  19. Vie culturelle : Patrick Schnepp, publié le 13 juin 2002 sur le site de l'Express (consulté le 14 octobre 2018)
  20. Article de Ouest-France du 6 janvier 2007
  21. Voir entre autres sa chanson "Les Amis d'autrefois", qui fait référence à l'île de Drenec, et son site internet.
  22. Anne Sylvestre, entretien avec Hélène Hazéra, À voix nue, France Culture (propos recueillis en 2002) : https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/hommage-a-anne-sylvestre-25-les-debuts-dans-la-chanson

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]