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Karel Mestdagh

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Karel MestdaghCharles Mestdagh
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait photographié de Karel Mestdagh (1850-1924)

Naissance
Saint-Pierre-sur-la-Digue
Décès (à 73 ans)
Bruges
Activité principale compositeur
organiste
enseignant
Style Romantisme
Activités annexes Géomètre
Lieux d'activité Bruges
Drapeau de la Belgique Belgique
Collaborations Poètes :
Pol de Mont
Jeroom Noterdaeme
Eugeen Van Oye
Maurits Sabbe
Théodore Sevens
Éditeurs Breitkopf & Härtel
Maîtres Peter Benoit
Pieter Busschaert
François-Auguste Gevaert
Leo Van Gheluwe
Jan Mestdagh
Hugo Verriest
Hendrik Waelput
Enseignement Conservatoire de Bruges
Ascendants Jan Mestdagh (père)
Conjoint Marie-Louise Belamy

Œuvres principales

Karel Mestdagh, né à Saint-Pierre-sur-la-Digue le et décédé à Bruges le , est un compositeur, organiste et enseignant brugeois qui s’est consacré plus particulièrement à la composition de chansons néerlandaises[1].

Biographie

À peine s'étonne-t-on que Karel, à un jeune âge, soit entré en contact avec le monde de la musique, car son père Jan, son grand-père ainsi que ses oncles étaient tous des organistes, et c’est donc de son père[1], un bedeau et instituteur[2],[1], qu'il reçut, dès sa plus tendre enfance, une éducation musicale qui lui permit de jouer de l'orgue à l'âgé de sept ans[1].

Il fit une partie de ses humanités au collège Saint-Louis à Bruges, où il subit l'influence d'enseignants prêtres comme Hugo Verriest, qui lui inculqua la sensibilité flamingante et qui lui fit connaître la littérature, et Pieter Busschaert, qui lui apprit à connaître les polyphonistes, Palestrina et Bach et dont il reçut les premières leçons d'harmonie[2],[1].

En même temps, il étudia à l'école de musique de Bruges : sous la direction de Hendrik Waelput et Leo Van Gheluwe, on lui enseigna la composition musicale[2],[1]. Puis, il prit des cours avec Peter Benoit[1] et François-Auguste Gevaert[2].

En 1868-1870, il entreprit un long voyage à travers l'Allemagne, qui l'amena à Leipzig, où il séjourna pour y étudier[2].

Diplômé, Mestdagh s'établit comme géomètre, mais aussi desservit-il l'église paroissiale en sa qualité d'organiste[2]. Dans la lignée des activités horticoles familiales, toute sa vie, il s'intéressera à la culture des fleurs et des lauriers. S'étant investi dans la revitalisation de la musique liturgique et dans la néerlandisation de la vie musicale et de l'enseignement musical, il laisse plus de traces comme musicien que comme arpenteur. Il adhéra à une association en Flandre-Occidentale, Muziekcomiteit van West-Vlaanderen, qui, dans le sillage de Peter Benoit, œuvrait pour une musique nationale. Dans la ligne du mouvement international pour la musique d'église authentique, en Belgique dirigé par Jacques-Nicolas Lemmens et Edgar Tinel, il publia, avec Auguste Reyns, entre 1871 et 1880, un mensuel, Harmoniae Sacrae, où parurent des motets, des pièces d'orgue et des messes.

Mestdagh remporta les premiers prix de contrepoint et de fugue, respectivement en 1874 et 1876.

En 1879, Mestdagh épousa Marie-Louise Belamy, la fille du bourgmestre de Saint-Pierre-sur-la-Digue, Charles Belamy. Le couple habita le château De Patente, sis à la chaussée de Blankenberge, no 120, que Marie-Louise avait hérité de son père[3]. En 1890, Mestdagh fit rénover cette demeure d'après les plans de l'architecte René Buyck ; en 1997, le château a été converti en maison de retraite[4].

En mars 1891, le cercle artistique bruxellois L'Essor consacra une soirée à ses chansons[2].

Au Conservatoire de Bruges, où il était professeur d’harmonie, de contrepoint et de fugue[1], Mestdagh fut nommé directeur, succédant à Van Gheluwe le  ; il occupera ce poste jusqu'à sa mort[2]. Dans sa fonction de président administrateur des Concerts du Conservatoire et de chef d'orchestre des Concerts du matin, il sut hisser les concerts à un niveau auquel peu de villes provinciales ne sauraient prétendre dans son temps ; Tinel et Gilson partageaient cette opinion[1].

Créée le à Courtrai sous la direction du compositeur lui-même, la Groeninge-Cantate (Cantate Groeninge) - pièce de circonstance par excellence - connut un grand succès[2],[1].

Notoriété

Mestdagh est surtout resté célèbre pour avoir composé des chansons[2] et ses premiers essais dans le genre obtinrent un succès immédiat : De Schelde (L'Escaut, un poème de Théodore Sevens mis en musique), Kerlingaland, Daar wonen voghelkens vele (Tant d'oiseaux habitent là) et Eeuwig is soo lanc (Eternel dure si longtemps), parmi d'autres compositions[1].

Malgré leur succès retentissant, sur le plan musical, ces chansons furent largement dépassées dès que le compositeur eut atteint sa pleine maturité et qu'il eut laissé de nombreuses chansons qui, bien qu'il n'eussent jamais acquis la popularité des précitées, mériteraient toutefois, selon l'avis d'Emiel Hullebroeck, d'être considérées comme des œuvres achevées dont se dégage un sentiment directement émouvant, parfois affligé, puis malicieux, tantôt musclé, tantôt plein de vie ; en général elles exhibent des impressions de la nature. La plus grande partie de ces chansons sont des poèmes de Robert Burns et de Pol de Mont mis en musique par Mestdagh et, pour la plupart d'entre elles, publiées par la firme Breitkopf & Härtel ; elles bénéficiaient de bonnes critiques[1],[2]. En dehors de ces chansons, Mestdagh écrivit plusieurs œuvres, entre autres pour clavier, clavier et cordes, violon, orgue, orchestre ou chœur[1].

Plusieurs distinctions lui ont été décernées : celui de chevalier de l'ordre de Léopold et celui d'officier de la Couronne de Belgique. Emiel Hullebroeck affirma qu'il n'avait jamais rencontré un homme aussi affable, jovial et généreux et, en même temps, représentant la modestie en personne comme l'était Mestdagh ; de plus, Hullebroeck prétendit qu'il avait maintes fois ouï dire que de nombreux grands artistes auraient délibérément fait le détour par Bruges juste pour pouvoir lui serrer la main[1].

Mestdagh siégea au Conseil national pour l'amélioration de l'éducation musicale et fut, de 1911 à 1923, membre du jury pour l'attribution du prix de Rome pour composition. Il devint membre de l'Académie royale flamande de Belgique des sciences et des arts.

Une rue à Saint-Pierre-sur-la-Dique, autrefois commune indépendante, fusionnée en 1899 avec la ville de Bruges[5], prit son nom.

Œuvre

Mestdagh se bornait à mettre en musique des textes néerlandais évoquant des impressions de la nature, des humeurs amoureuses ou des histoires ludiques. Il écrivit quelque 150 chansons sur des paroles d'auteurs tels que Pol De Mont, Maurits Sabbe, Albrecht Rodenbach, Eugeen van Oye, Théodore Sevens et Jeroom Noterdaeme.

  • O ScheldeEscaut)
  • Kerlingaland
  • Het Blijheidslied (La Chanson de la joie), sa création la plus populaire, débutant par la phrase Dan mocht de beiaard spelen (Que le carillon puisse jouer)
  • Vlaggelied (Chanson du drapeau)

Ses œuvres comprennent en outre :

Il composa les cantates suivantes sur des paroles néerlandaises :

Liens externes

Fichiers vidéo :

Références et notes

Bibliographie et sources

  • (en)(nl) DEWILDE, Jan. « Karel Mestdagh », [En ligne], [www.svm.be] (Studiecentrum voor Vlaamse Muziek vzw ; le Centre d'études de la musique flamande asbl).
  • (nl) GEVAERT, Herman. « De burgemeesters van Sint-Pieters », Buurtkrant Sint-Pieters, 6e année, juin 2010, p. 22-23.
  • (nl) GILTÉ, Stefanie, Patricia VAN VLAENDEREN et Aagje VANWALLEGHEM. « Kasteel “De Patente”, seniorenresidentie “Belamy” », Inventaris van het bouwkundig erfgoed, Provincie West-Vlaanderen, Gemeente Brugge, Deelgemeenten Koolkerke, Sint-Jozef en Sint-Pieters, Bouwen door de eeuwen heen in Vlaanderen WVL12, (documents de travail inédits), version en ligne.
  • (nl) HULLEBROECK, Emiel. Karel Mestdagh, Ons Volk Ontwaakt, , version en ligne.
  • (nl) WILLAERT, Hendrik, et Karel MESTDAGH. Nationaal Biografisch Woordenboek, Deel 12, Bruxelles, 1987, p. 549-552.
  • (nl) WILLAERT, Hendrik, et Karel MESTDAGH. Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, 1998.
  • (nl) WOUTERS, Marie-Paule, et Karel MESTDAGH. Lexicon van de Muziek in West-Vlaanderen, Deel 3, Bruges, 2002.

Références