Éliane Montel

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Éliane Montel

Naissance
Marseille (France)
Décès
Paris (France)
Nationalité Française
Domaines Physique
Institutions Faculté des sciences de Paris et Ecole municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris
Renommée pour Travaux sur la radioactivité

Éliane Montel, née en 1898, morte en 1992, est une physicienne française, collaboratrice et compagne de Paul Langevin.

Biographie

Famille

Éliane Montel-Langevin est née le à Marseille, d'Eva Esther Fitt et de Jacob Nerval Montel, négociant[1]. Elle a passé son enfance entre Marseille et Montpellier.

De sa liaison avec Paul Langevin, est né le futur musicologue Paul-Gilbert Langevin, le , à Boulogne-Billancourt.

Formation

Élève de l'École normale supérieure de jeunes filles de Sèvres en section sciences (promotion S1920)[2], elle obtient d'abord en 1919 son certificat d'aptitude à l'enseignement secondaire pour jeunes filles[3] puis l'agrégation pour jeunes filles en sciences en 1923.

Carrière professionnelle

Elle entre en 1926, sur les recommandations du physicien Paul Langevin au laboratoire Curie de l'Institut du Radium comme « aide-bénévole », puis l'année suivante comme « travailleur libre »[4],[5]. Elle publie alors l'article « Sur la pénétration du polonium dans le plomb » dans le Journal de physique.

Continuant ses recherches au laboratoire, elle occupe parallèlement un poste d'enseignante dans le secondaire durant l'année scolaire 1929-1930[6]. En 1930, Éliane Montel demande à Marie Curie de lui obtenir une bourse Rothschild pour l'année scolaire 1930-1931, ce qu'elle obtient[7]. Néanmoins, elle doit cesser ses recherches pour s'occuper de sa mère et ne peut finir l'année scolaire[8].

Pour l'année scolaire 1931-1932, elle obtient un poste d'attachée de recherches à l'École municipale de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, dans le laboratoire de Paul Langevin. Éliane Montel restera auprès de ce dernier jusqu'à sa mort, en 1946, lui rendant régulièrement visite lors de son exil à Troyes durant la guerre[9].

Travaillant alors dans le laboratoire de Frédéric Joliot au Collège de France, elle joue les intermédiaires scientifiques, politiques et amicales entre Paul Langevin et son ancien élève Frédéric Joliot[10].

Après le décès de Paul Langevin, en 1946, elle continue ses recherches dans le même laboratoire sous la direction de René Lucas[11] et travaille sur les mesures de mobilités des ions gazeux. Parallèlement, son principal sujet sera de terminer et de faire publier le dernier travail de Paul Langevin réalisé pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il était en résidence surveillée : « L'appareil devait, en donnant le "spectre" des mobilités, permettre d'étudier la nature des ions et de suivre leur formation et leur évolution »[12].

Par la suite, elle enseigne la physique et la chimie dans un lycée de la région parisienne, à Fontainebleau, jusqu'à sa retraite dans les années soixante.

En 1967, Éliane Montel participe au dîner des anciens du laboratoire Curie donné en l'honneur du centième anniversaire de Marie Curie.

En 1972, elle soutient activement les commémorations du centenaire de la naissance de Paul Langevin, en publiant des textes à sa mémoire dans diverses revues et en écrivant un texte un peu plus personnel pour la revue Scientia, « Langevin et le rationalisme, le savant hors de la tour d'ivoire ». Elle reprend et améliore des textes qu'elle avait déjà écrits à son propos dans les années trente, en particulier dans le journal la Technique moderne.

Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, elle est liée d'amitié avec l'historien Jean-Paul Roux[13] dont elle suit les cours à l'École du Louvre[14] et s'intéresse activement à plusieurs sujets connexes à l'histoire des religions, l'art et l'archéologie, l'Extrême-Orient, l'Égypte, la Grèce, la Turquie, l'Islam, le Judaïsme. À un âge déjà avancé, elle effectue avec ce dernier des voyages dans les pays orientaux, notamment en Syrie.

Elle meurt à Paris en 1992. Elle est enterrée au Cimetière du Montparnasse.

Publications

  • « Sur la pénétration du polonium dans le plomb », Journal de physique et du radium, vol. 10, no 2,‎ , p. 78-80 (lire en ligne)
  • « Paul Langevin, les grands maîtres de la science », dans la revue la Technique moderne, t. 27, 1935
  • « Sur la détermination des mobilités des ions gazeux », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, Paris, Bachelier,‎ , p. 1141-1144 (lire en ligne)
  • « Sur la mobilité et la diffusion des ions », in Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences[15], 1939
  • « Sur une nouvelle méthode de mesure des mobilités d'ions dans les gaz, étude présentée par Maurice de Broglie à l'Académie des Sciences », Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences, Paris, Bachelier,‎ , p. 391-393 (lire en ligne)
  • « Action des rayons β de 204Tl et de 90Sr sur les films photographiques ordinaires, in Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences 1946, p. 800, en collaboration avec Ouang Te Tchao[16], présenté par Jean Cabannes [lire en ligne]
  • « Sur l'analyseur de Paul Langevin pour l'étude des mobilités des ions gazeux », en collaboration avec Ouang Te Tchao, présenté par Frédéric Joliot[16], Journal de physique et du radium, t. 10, 1949, [lire en ligne]
  • « Sur un électromètre monofilaire de grande sensibilité », en collaboration avec Ouang Te Tchao et P. Pannetier[16], Journal de physique et du radium, t.14, 1953
  • « Sur la mobilité des ions dans l'air », avec Ouang Te Tchao[16], Journal de physique et du radium, t. 15, 1954
  • Hommage à Paul Langevin, avec René Lucas, 1972
  • « Langevin et le rationalisme, le savant hors de la tour d'ivoire », in Scientia, 1973
  • Notes d'Eliane Montel des cours de Jean-Paul Roux à l'École du Louvre, 1980-1981[16]

Notes et références

  1. Acte de naissance, Archives départementales des Bouches du Rhône.
  2. « Éliane Montel », sur archicubes.ens.fr
  3. « Concours de l'enseignement secondaire en 1919 (jeunes filles) », L'Enseignement secondaire des jeunes filles, Paris, L. Cerf,‎ , p. 208 (lire en ligne)
  4. Archives du musée Curie, Fonds LC.MC.
  5. Natalie Pigeard Micault, « The Curie's Lab and its Women (1906–1934) Le laboratoire Curie et ses Femmes (1906–1934) », Annals of Science, vol. 70, no 1,‎ , p. 71-100 (DOI 10.1080/00033790.2011.644194, lire en ligne)
  6. M. B Ogilvie and J. D. Harvey, The Biographical dictionnary of Women in Sciences. ed: Taylor&Francis, 2000.
  7. Archives de l'Institut du Radium, cote LC.MC, pièces 1665 et 1667.
  8. Archives de l'Institut du Radium, cote LC.MC, pièce 1732.
  9. Bernadette Bensaude-Vincent, Langevin. Science et vigilance, Paris, Belin, coll. « Un savant, une époque », , 272 p. (présentation en ligne), p. 212
  10. Michel Pinault, Frédéric Joliot-Curie, Paris, Odile Jacob, , 712 p. (ISBN 978-2-738-10812-8, OCLC 406967744, BNF 37108282, présentation en ligne), p. 237
  11. Natalie Pigeard-Micault (préf. Hélène Langevin-Joliot), Les femmes du laboratoire de Marie Curie, Éditions Glyphe, , 300 p. (ISBN 978-2-35815-111-5), p. 188-191
  12. Paul Langevin, « Sur un analyseur de mobilités pour les ions gazeux. I », Journal de physique et du radium, vol. 10, no 6,‎ , p. 177-188 (lire en ligne)
  13. « Biographie de Jean-Paul Roux », sur clio.fr
  14. « Références bibliographiques d’Éliane Montel-Langevin (1898-1992) », sur interdisciplinarite.blogspot.fr,
  15. « Travaux scientifiques d'Eliane Montel-Langevin (années 30 à 50) », sur interdisciplinarite.blogspot.fr,
  16. a b c d et e Interdisciplinarité, site internet de son petit-fils, Paul-Éric Langevin.