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Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute

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Station hertzienne de Pierre-sur-Haute
Image illustrative de l’article Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute
La station hertzienne de Pierre-sur-Haute. On distingue les deux tours militaires, la tour relais de TDF au centre, les bâtiments de vie, ainsi qu'une hélistation.

Construction 1961
Rénovation De 1981 à 1987
Contrôlé par Drapeau de la France France
Effectifs ± 20
Coordonnées 45° 39′ 11″ nord, 3° 48′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Station hertzienne de Pierre-sur-Haute

La station hertzienne de Pierre-sur-Haute est un site de trente hectares voué aux communications interarmées françaises, situé sur les communes de Sauvain et de Job, la limite entre le Rhône-Alpes et l'Auvergne traversant la base. En périphérie de sa vocation militaire, le site comporte une tour hébergeant un relais hertzien civil appartenant à Télédiffusion de France[1] surmontée d'un radar de la Direction générale de l'Aviation civile.

La Croix de Pierre-sur-Haute est située dans la partie de la station relevant de la commune de Job (Puy-de-Dôme) et elle indique le point culminant du département de la Loire, à 1 634 m[2].

Histoire

En 1913, l'armée française construit sur le site un télégraphe de Chappe consistant en un modeste bâtiment en pierre surmonté du dispositif de communication optique[1].

En 1961, lors de la Guerre froide, l’OTAN donne à l'armée française pour mission de construire l’une des 82 stations de son réseau de transmission, le réseau ACE High (Allied Command Europe). Son nom de code est FLYZ. À partir de 1974, la responsabilité du site passe de l’armée de terre à l’armée de l’air. Dès 1988, l’OTAN envisage le démantèlement du réseau ACE HIGH avec comme conséquence la création de nouveaux plans de fréquences nationaux.

La station hertzienne de l’OTAN utilisait des liaisons radio troposphériques et du matériel américain : soient des bonds radios de l’ordre de 300 km, les plus longs atteignant plus de 450 km (entre Mossy Hill – UMSH[3] – et Lysenuten – NLYZ[3]). La puissance nominale d’émission qu’assurait un Klystron [réf. souhaitée] était 10 kW. En raison de la particularité des transmissions troposphériques, ces liaisons fonctionnaient en diversité d’espace et de fréquence[pas clair]. La station de Pierre-sur-Haute qui servait de relais entre, au sud, celle du Lachens (FNIZ[3]), aux confins des Alpes-Maritimes, du Var et des Alpes-de-Haute-Provence, et, au nord, celle de Mont-Août (FAOZ[3]), près de Sézanne dans la Marne, reposait sur quatre émetteurs de 10 kW chacun (deux par sens de liaison) et sur seize récepteurs (huit par sens de liaison).

Le site dispose de groupes électrogènes [Comment ?] qui assurent une autonomie et est coupé du réseau de distribution national d’électricité. Dans les années 1970, une ligne moyenne tension (15 kV) fut créée et l’OTAN remplaça ce matériel par une centrale électrique [Comment ?] comportant deux groupes à temps zéro[4] de 450 kVA.[réf. souhaitée]

De 1981 à 1987, la station ACE HIGH[5] est entièrement rénovée afin d’accueillir la station actuelle de l’Armée de l’air française.

Rôle

La station de Pierre-sur-Haute appartient à l'armée de l'air française et dépend de la Base aérienne 942 de Lyon-Mont Verdun, à 80 km du site. C'est l'une des quatre stations hertziennes de l’axe Nord-Sud, communiquant en permanence avec les trois autres : Lacaune, La Borne à Henrichemont et la base aérienne de Brétigny[6]. Elle relaie donc les communications interarmées, portant principalement sur le commandement des unités opérationnelles. Ainsi, si la force de dissuasion nucléaire française était utilisée, il est possible que l'ordre de mise à feu transite par ce relais[1].

Elle dépendait du Commandement Air des Systèmes de Surveillance d’Information et de Communications depuis sa création le 1er juin 1994, puis, à compter du 1er janvier 2006, de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information et de sa direction centrale au Kremlin-Bicêtre[6].

Dirigées par un major, une vingtaine de personnes se relaient sur le site pour son fonctionnement ainsi que pour sa défense : électromécaniciens, cuisiniers, mécaniciens[1].

Infrastructures

Antennes militaires de Pierre-sur-Haute.

Implantation et accès

La station est implantée sur un terrain de trente hectares partagé entre les communes de Sauvain et de Job, la limite entre leurs départements respectifs, la Loire (région Rhône-Alpes) et le Puy-de-Dôme (région Auvergne), traversant le site. Son périmètre est parcouru par une haute enceinte en bois et en métal, les militaires et employés accédant à la station par l'héliport et par une route de quatre kilomètres depuis le col du Béal à 1 390 m d'altitude. Cette route est interdite au public [Quand ?] [pourquoi ?] [réf. nécessaire] et le site est inutilisable lors d'un enneigement de plus de deux mètres : l'alternative pour parvenir à la base est alors le chemin des crêtes praticable avec des engins à chenilles[1], celui-ci étant doté de poteaux guidant les usagers même en cas d'épaisse couche de neige.

Installations de surface

Les infrastructures les plus visibles sont deux tours en béton d'une trentaine de mètres de hauteur qui assurent l'émission et la réception hertzienne depuis 1991. Cet équipement est prévu pour résister au souffle d'une explosion nucléaire[1].

Quelques bâtiments servent de garages et de lieux de vie, avec cuisine et salle de restauration et chambres. Ils sont liés par environ 300 mètres de tunnels qui évitent en hiver, surtout les plus froids, des déplacements à travers plusieurs mètres de neige[1].

Installations en sous-sol

Le cœur du site est la partie enterrée, vouée aux traitements des messages : à raison de 2 Mb/s, les communications provenant des tours sont analysées, puis y sont redirigées pour être transmises où il convient[1].

Protection

Toutes ces installations sont classées comme « infrastructure de haute sécurité », sous protection nucléaire, bactériologique et chimique. Dans le jargon militaire, le site est dit « durci » : par exemple, le sous-sol est doté d'une enceinte de béton armé avec protection vis-à-vis des impulsions électromagnétiques par une cage de Faraday, les locaux sont en surpression, certaines salles sont « propres »[1].

L'ensemble est pourvu d'une autonomie en eau [Comment ?] et en électricité [Comment ?] ainsi que d'une climatisation autonome[Quoi ?][1].

La sensibilité du lieu a amené la DCRI, service de renseignement de la police française, à réclamer la suppression du présent article de l'encyclopédie Wikipédia en français, en mars et avril 2013, par une démarche auprès de la Fondation Wikimedia puis auprès du président de Wikimedia France qui possédait de surcroît des outils d'administrateur. Wikimedia proteste publiquement par un communiqué de presse en français[7] et en anglais[8]. Une attention médiatique nationale et internationale apparaît, entraînant un effet Streisand sur l'article, qui est recréé, complété, traduit en plusieurs langues et largement visité[9],[10],[11],[12].

Notes et références

  1. a b c d e f g h i et j La base militaire de Chalmazel, TL7 [vidéo]
  2. « La croix de Pierre-sur-Haute », ForezSources.
  3. a b c et d (en) « Troposcatter Communication Networks », (consulté le ). (de) « Das ACE High System », (consulté le ).
  4. Les groupes électrogènes dits « à temps zéro » démarrent automatiquement en cas de coupure et sont associés à un dispositif d'alimentation sans interruption comportant notamment un ensemble de batteries et un onduleur) qui permet de suppléer aux groupes pendant le temps de leur démarrage. La coupure électrique dure donc zéro seconde d'où le nom de ce dispositif.
  5. (en) Andy Emerson, « ACE HIGH », Subterranea Britannica, (consulté le ).
  6. a et b (fr) « Histoire succincte des "SSIC" (systèmes de surveillance, d’information et de communications) de l’armée de l’air », Association Nationale Air des Télécommunications et du Contrôle (consulté le ).
  7. La DCRI menace un administrateur de Wikipédia pour supprimer un article
  8. French homeland intelligence threatens a volunteer sysop to delete a Wikipedia Article
  9. « La DCRI accusée d'avoir illégalement forcé la suppression d'un article de Wikipédia », Le Monde, (consulté le )
  10. « Retour de flamme sur Wikipedia », France Inter - blog Net Plus Ultra, (consulté le )
  11. « La DCRI censure une page de Wikipédia : succès assuré », Blogs Rue89, (consulté le )
  12. Tristan Vey, « La DCRI fait pression sur un bénévole pour supprimer une page Wikipédia », le Figaro, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes