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« Géothermie » : différence entre les versions

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{{à sourcer|date=octobre 2009}}
Dans le domaine de l'énergie, et plus particulièrement des bioénergies, le terme de biomasse désigne l'ensemble des matières organiques d'origine végétale (algues incluses), animale ou fongique pouvant devenir source d'énergie par combustion (ex : bois énergie), après méthanisation (biogaz) ou après de nouvelles transformations chimiques (agrocarburant).


[[Fichier:NesjavellirPowerPlant edit2.jpg|250px|thumb|right|[[Centrale géothermique de Nesjavellir]] en [[Islande]] ]]
La biomasse est aujourd'hui, de loin, la première énergie renouvelable en France : en 2009, la France a produit 11984 ktep à partir de biomasse (bois énergie, biocarburants, biogaz et agrobiomasse) contre seulement 667 ktep éoliens et 66 ktep solaires (source INSEE : Insee - Industrie-IAA-Construction - Production d'énergie primaire d'origine renouvelable). Cette filière est en développement rapide.
La '''géothermie''', du grec [[wikt:géo|géo]] (la terre) et [[thermie]] (la chaleur), est la science qui étudie les phénomènes thermiques internes du globe terrestre et la technique qui vise à l'exploiter. Par extension, la géothermie désigne aussi l'énergie géothermique issue de l'énergie de la Terre qui est convertie en chaleur <ref>[http://www.techno-science.net/?onglet=glossaire&definition=7173 Définition Techno-Science.net]</ref>.


On distingue trois types de géothermie :
L'énergie tirée de la biomasse est considérée comme une énergie renouvelable et soutenable tant qu'il n'y a pas surexploitation de la ressource, mise en péril de la fertilité du sol, tant qu'il n'y a pas de compétition excessive d'usages (des terres arables, de l'eau), ni d'impacts excessifs sur la biodiversité, etc.
* la géothermie peu profonde à basse température ;
* la géothermie profonde à haute température ;
* la géothermie très profonde à très haute température.
Ces trois types de géothermie prélèvent la chaleur contenue dans le sol.


L'énergie géothermique est exploitée dans des réseaux de chauffage et d'eau chaude depuis des milliers d'années en Chine, dans la Rome antique et dans le bassin méditerranéen.
De plus, bien que présentant de nombreux avantages écologiques et en termes de développement local, elle peut être polluante (CO, CO2, fumées, goudrons) si mal utilisée ou si la biomasse utilisée était polluée par des métaux lourds, radionucléides, etc. (sachant que les ressources fossiles sont également naturellement contaminées par des métaux, souvent plus que le bois).


L'augmentation des prix de l'énergie et le besoin d'émettre moins de gaz à effet de serre la rendent plus attrayante. En 2007, en France le [[BRGM|Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)]] a avec l’[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]], créé un ''département géothermie'' pour la promouvoir, après s'être associé à différents programmes de recherche, de travaux de service public. Deux de ses filiales ''CFG Services''<ref>[http://www.cfgservices.fr/ La géothermie tout simplement] Sur le site cfgservices.fr</ref> (services et ingénierie spécialisée) et ''Géothermie bouillante'' <ref>[http://www.geothermie-perspectives.fr/ Toute l'information sur l'énergie de la Terre] Sur le site du BRGM</ref>(qui exploite la centrale électrique de Bouillante en [[Guadeloupe]]) sont impliquées dans la géothermie.<ref>[http://www.enerzine.com/4/7862+la-geothermie-se-developpe-a-bouillante-guadeloupe+.html La géothermie se développe à Bouillante (Guadeloupe)] Sur le site enerzine.com</ref>
Comme dans le cas des ressources fossiles, il s'agit en quelque sorte d'une forme de stockage conjoint d'énergie solaire et de carbone, provenant toujours originellement des plantes ou du phytoplancton et du carbone, grâce à la chlorophylle, mais récente. Elle libère du CO2 en brûlant, comme le charbon, le gaz ou le pétrole, mais ce carbone a récemment été extrait de l'atmosphère via la photosynthèse et peut théoriquement être à nouveau capté par les plantes, alors que ce processus a eu lieu il y a des millions d'années pour les ressources fossiles et que les plantes et algues marines ne suffisent plus à absorber le carbone issu des hydrocarbures fossiles. Elle peut être tirée de la nature ou cultivée (agrocarburants, agrocombustibles1)


== Histoire ==
La biomasse est utilisée par l'homme depuis qu'il maîtrise le feu. Elle reste la première énergie renouvelable utilisée dans le monde, pour le chauffage et la cuisson surtout, mais essentiellement dans les pays peu industrialisés. L'énergie tirée de la biomasse intéresse à nouveau les pays riches confrontés au dérèglement climatique et à la perspective d'une crise des ressources en hydrocarbures fossiles. C'est une filière en développement rapide, y compris sous des formes industrielles avec les agrocarburants et le bois énergie à usage industriel.
Un des témoignages les plus anciens date de 850 ans avant Jésus-Christ, avec dans les îles Corse ([[Finlande]]) l'exploitation d'eau naturellement chaude pour les [[thermes]].


Les capacités modernes de forage ont permis d'aller chercher les calories plus en profondeur dans la croûte terrestre. Le plus profond jamais creusé ({{unité|12262|m}} de profondeur), le [[Forage sg3]], a ainsi atteint une température de plus de {{tmp|180|°C}}. Les [[Philippines]] produisent 28 % de leur électricité par géothermie.<ref>[http://www.greenunivers.com/2008/08/la-geothermie-geant-oublie-des-energies-renouvelables-en-plein-reveil-300/ La géothermie, géant oublié des énergies renouvelables, en plein réveil] Sur le site greenunivers.com</ref>
Avec 30,7 % du total mondial, les États-Unis sont le premier producteur d'électricité à partir de la biomasse, devant l'Allemagne et le Brésil (7,3 %)2.


== Principes ==
Dans l'absolu, le bilan quantitatif CO2 d'une installation est nul quand toute l'énergie qu'il a fallu dépenser pour extraire du combustible de la biomasse provient elle aussi de la biomasse. En régime industriel établi, il est possible d'utiliser de la biomasse pour le fonctionnement de l'installation, en veillant à ne pas libérer d'autres gaz à effet de serre (méthane (CH4) notamment qui a un pouvoir réchauffant environ 21 fois plus important que le CO2 (à court terme, mais il disparait plus vite que le CO2). Une fuite sérieuse dans une installation de méthanisation rendrait son bilan GES très négatif.


Le manteau terrestre étant chaud, la [[croûte terrestre]] laisse filtrer un peu de cette chaleur, cependant la plus grande partie de la puissance géothermique obtenue en surface (87%) est produite par la [[radioactivité]] des roches qui constituent la croûte terrestre : [[Radioactivité]] produite par la désintégration naturelle de l'[[uranium]], du [[thorium]] et du [[potassium]]<ref>''Géothermie : du geyser au radiateur'', Jean-Michel Coudert</ref>.
Son introduction dans les systèmes énergétiques contribue à réduire (en termes de bilan global) les émissions de gaz à effet de serre, voire à restaurer certains puits de carbone (semi-naturels dans le cas des boisements et haies exploités).
Turbine à vapeur à biomasse de 5 MW de puissance électrique. Entreprise Blohm et Voss, Allemagne
Sommaire
[masquer]


Il existe dans la [[croûte terrestre]], épaisse en moyenne de {{unité|30|km}}, un gradient de température (le [[gradient géothermique]]: plus on creuse, plus la température augmente ; en moyenne de {{tmp|3|°C}} par 100 mètres.
1 Histoire
2 Constituants de la biomasse
3 Valorisation de la biomasse
3.1 Sous forme de chaleur: les bioénergies
3.2 Par conversion biologique
3.2.1 Biogaz
3.2.2 Compost
3.3 Sous forme de carburant : les biocarburants
4 Comparaison des usages,
4.1 Risques
4.2 Gains en valeur carbone
4.3 Comparaison de filières
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Bibliographie
5.3 Liens externes
5.4 Notes et références


La géothermie vise à étudier et exploiter ce phénomène d'augmentation de la température en fonction de la profondeur (même si le flux de puissance obtenu diminue avec la profondeur, puisque l'essentiel de ce flux provient de la radioactivité des roches de la croûte terrestre).
Histoire


=== Un maigre filet d'énergie inépuisable ===
Le feu est utilisé par l'homme pour cuire et se chauffer ou s'éclairer (torche, lampe à huile) depuis plusieurs dizaines de milliers d'années
Des machines à vapeur et des aérostats sont alimentés par du bois.
A la toute fin du 19e siècle, Rudolf Diesel, ingénieur thermicien conçoit, pour remplacer la machine à vapeur, un moteur fonctionnant à l'huile végétale (et non au fioul).
De récentes crises ont relancé l'intérêt pour la biomasse ; des gazogènes gazéifiant du bois ont équipé de nombreux véhicules quand le pétrole a manqué durant les deux guerres mondiales.
Les deux dernières grandes crises pétrolières ont relancés l'usage du bois de chauffage, voire de la tourbe
Depuis le sommet de la terre de Rio, c'est l'objectif de développement durable, puis avec Kyoto celui de lutter contre le dérèglement climatique qui entretient ou renouvelle cet intérêt. En 2007, selon la FAO, 53% du bois coupé dans le monde l'était pour le chauffage. De manière plus détaillée, ce taux était de 8% en Amérique du Nord, 21 % en Europe, 53 % en Amérique du sud, 77% en Asie et 90 % en Afrique).
Constituants de la biomasse


Si cette source d'énergie est considérée comme inépuisable, le débit auquel cette énergie peut être obtenue de manière inépuisable (la « puissance ») reste généralement très faible : en moyenne à la surface de la Terre, de l'ordre de 60 milliwatts pour chaque mètre carré de terrain exploité (soit 0,06 W/m<sup>2</sup>)<ref>[http://www.universalis.fr/encyclopedie/energies-renouvelables/6-la-geothermie/ Chapitre 6.La géothermie] Sur le site universalis.fr</ref>, à comparer à la densité de puissance solaire reçue par la Terre, de l'ordre de 6 000 fois plus important (340 W/m<sup>2</sup> environ). Même si certains sites géothermiques peuvent atteindre jusqu'à 0,2 W/m<sup>2</sup>, cela signifie que le rythme d'exploitation de la géothermie est presque toujours supérieur au rythme de renouvellement naturel de la chaleur<ref>Se référer à ''Sustainable Energy -- Without The Hot air'', David MacKay FRS, chapitre 16 (en anglais) pour une explication de la raison de la lenteur de ce renouvellement naturel. Accessible gratuitement sur http://www.inference.phy.cam.ac.uk/withouthotair/c16/page_96.shtml.</ref>. Autrement dit, l'exploitation que l'on fait de la géothermie est presque toujours non durable (selon la définition qu'en donne [[Durabilité#Durabilité faible / forte|Herman Daly]]).
On en distingue trois principaux, auxquels correspondent des procédés de valorisation spécifiques :


== Les différents types d'exploitation de la géothermie ==
La biomasse lignocellulosique, ou lignine, constituée par :
le bois et les résidus verts,
la paille,
briquettes de paille
la bagasse de canne à sucre,
le fourrage.


=== La géothermie peu profonde à basse température ===
La valorisation se fait plutôt par des procédés par voie sèche, dits conversions thermochimiques.
Il s'agit principalement d'extraire la chaleur contenue dans la croûte terrestre afin de l'utiliser pour les besoins en chauffage. Les transferts thermiques peuvent aussi dans certains cas être inversés pour les besoins d'une climatisation.


Les procédés d'extraction de l'énergie diffèrent suivant les solutions retenues par les constructeurs. La méthode utilisée pour assurer les transferts thermiques influe beaucoup sur le rendement de l'ensemble. Comme véhicule thermique on utilise de l'eau ou de l'eau avec un glycol ou directement le fluide frigorigène. La géothermie peu profonde et basse température utilisera donc de plus en plus la chaleur de la terre dans le sol. En dessous de 4,50 m, la température du sol est constante tout au long de l'année avec une température moyenne de {{tmp|12|°C}} (cette valeur dépend du flux géothermique et de la température moyenne annuelle). La profondeur du forage est en fonction du type de géothermie : en détente directe (utilisation d'un fluide frigorigène dans les sondes géothermiques), elle sera en moyenne de 30 mètres, pour les sondes à eau glycolée entre 80 et 120 mètres selon les installations.
La biomasse à glucide, riche en substance glucidique facilement hydrolysable :
les céréales
les betteraves sucrières
les cannes à sucre


La valorisation se fait plutôt par fermentation ou par distillation dits conversions biologiques.


Dans le cas de la géothermie d'eau (''aquathermie'' ou'' hydrothermie''), plusieurs schémas d’installation existent :
La biomasse oléagineuse, riche en lipides :
* forage unique : un ou plusieurs forages de pompage sans forage de réinjection
Colza,
* forage ''en doublet''<ref name=doublets>Article "Pompe à chaleur sur doublet de forages, Maintien du potentiel thermique des nappes et stockage d'eau chaude" ; Hydrogéologie-géologie de l'Ingénieur, 2, 1984, pp; 133-143 - BRGM ed.</ref> : un ou plusieurs forages de pompage et un ou plusieurs forages de réinjection
Palmier à huile, etc.
** ''doublet non réversible'' : chaque forage fonctionne toujours en pompage ou en injection
** ''doublet réversible'' : chaque forage fonctionne alternativement en pompage et en injection


En général le principe du « ''doublet géothermique'' » est retenu pour augmenter la rentabilité et durée de vie de l'exploitation thermique de la nappe phréatique. Le principe est de faire (ou réutiliser) deux forages : le premier pour puiser l'eau, le second pour la réinjecter dans la nappe. Les forages peuvent être éloignés l'un de l'autre (un à chaque extrémité de la nappe pour induire un mouvement de circulation d'eau dans la nappe, mais ce n'est pas pratique d'un point de vue de l'entretien) ou rapprochés (en surface) de quelques mètres mais avec des forages obliques (toujours dans le but d'éloigner les points de ponction et de réinjection de l'eau) <ref name=doublets/>.
Elle peut être utilisée comme carburant. Il y a deux familles de biocarburants : les esters d'huiles végétales (colza) et l'éthanol, produit à partir de blé et de betterave, incorporable dans le super sans plomb sous forme d'Ethyl Tertio Butyl Ether (ETBE, voir bioéthanol).
<br />En France, le [[Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais|conseil régional du Nord - Pas-de-Calais]], (avec le [[BRGM]] et [[Électricité de France|EDF]]), a envisagé dans les [[années 1980]] d'utiliser la [[nappe de la craie]] qui envahit le [[Mine en France|bassin minier]] fracturé par l'exploitation (environ {{unité|100000|km}} de galeries y ont été creusées) et les [[affaissement et effondrement miniers|affaissements miniers]] pour une exploitation géothermique, voire pour y stocker des [[Calorie (unité)|frigorie]]s ou des [[calorie (unité)|calorie]]s [[énergie solaire|solaire]]s (produites l'été afin de les réutiliser l'hiver)<ref name =etude84>Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais et AFME, ; ''« Carte d'orientation à l'exploitation de la nappe de la craie pour les pompes à chaleur »'', Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, AFME, rapport référencé ''85 SGN 417 NPC'', publié en 1985, avec carte à l'échelle 1/250 000 (cette carte est 5 fois moins précise que la carte qui sera faite en 1986 mais couvre une étendue plus vaste)</ref>{{,}}<ref name=etude86>''« [http://www.brgm.fr/Rapport?code=86-SGN-719-NPC Bassin Minier Nord-Pas de Calais, Zones médiane et occidentale : Inventaire pour l'utilisation énergétique de la nappe de la craie] »'' ; Cartographie à l'échelle du 1/50 000 ; Auteurs : Service géologique national/BRGM ; Editeur : Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, EDF, AFME (Agence Française pour la Maîtrise de l'Énergie), 24 p. et carte, 1986</ref>. Cette nappe doit déjà être localement pompée pour éviter qu'elle n'inonde de vastes zones urbanisées ou cultivées suite aux affaissements ou à sa remontée naturelle. À ce jour, cette solution n'a pas été exploitée, mais elle pourrait susciter un nouvel intérêt dans le cadre du [[Schéma régional climat air énergie|SRCAE]].


Dans les autres cas de géothermie verticale il n'y a pas de contraintes particulières.
Valorisation de la biomasse
Sous forme de chaleur: les bioénergies


=== La géothermie profonde à haute température ===
Cas du bois
Dans ce cas, les forages sont plus profonds. La profondeur de forage est en fonction de la température désirée et du gradient thermique local qui peut varier sensiblement d'un site à l'autre.
Article détaillé : Bois énergie.
La méthode utilisée pour les transferts thermiques est plus simple (échangeur de température à contre courant) et ne nécessite pas de fluide caloporteur comme cela est le cas avec la géothermie peu profonde basse température.
Bois sous forme de bûches pour chauffage. Le bois énergie est un type de bioénergie utilisant la biomasse.


=== La géothermie très profonde à très haute température ===
L'énergie chimique du bois est libérée par combustion sous forme de chaleur et utilisée directement pour le chauffage ou pour produire de l'électricité. Le bois comme source de chauffage est utilisé à toute échelle. Plus rarement on utilise la pyrolyse ou la gazéification.
[[Fichier:Puhagan geothermal plant.jpg|thumb|250px|right|La centrale géothermique de Palinpinon (Philippines), le plus profond puits est de 3800 m<ref name="CURRENT STATE OF DEVELOPMENT OF DEEP GEOTHERMAL RESOURCES IN THE
WORLD AND IMPLICATIONS TO THE FUTURE">http://www.geothermal-energy.org/pdf/IGAstandard/WGC/2000/R0592.PDF</ref>.]]
Plus on creuse profond dans la croûte terrestre, plus la température augmente. En moyenne, l'augmentation de température atteint 20 à 30 degrés par kilomètre. Ce gradient thermique dépend beaucoup de la région du globe considérée. Il peut varier de {{tmp|3|°C}} / 100 m (régions sédimentaires) jusqu’à {{tmp|1000|°C}} / 100 m (régions volcaniques, zones de rift comme en Islande ou en Nouvelle-Zélande).
On distingue classiquement trois types de géothermie selon le niveau de température disponible à l'exploitation :
* la géothermie à haute énergie ou géothermie privilégiée exploite des sources hydrothermales très chaudes, ou des forages très profonds où de l'eau est injectée sous pression dans la roche. Cette géothermie est surtout utilisée pour produire de l'électricité. Elle est parfois subdivisée en deux sous-catégories :
** la géothermie haute énergie (aux températures supérieures à {{tmp|150|°C}}) qui permet la production d'électricité grâce à la vapeur qui jaillit avec assez de pression pour alimenter une turbine.
** la géothermie moyenne énergie (aux températures comprises entre {{tmp|100|°C}} et {{tmp|150|°C}}) par laquelle la production d'électricité nécessite une technologie utilisant un fluide intermédiaire.
* la géothermie de basse énergie : géothermie des nappes profondes (entre quelques centaines et plusieurs milliers de mètres) aux températures situées entre {{tmp|30|°C}} et {{tmp|100|°C}}. Principale utilisation : les réseaux de chauffage urbain.
* la géothermie de très basse énergie : géothermie des faibles profondeurs aux niveaux de température compris entre {{tmp|10|°C}} et {{tmp|30|°C}}. Principales utilisations : le chauffage et la climatisation individuelle par dispositifs thermodynamiques généralement fonctionnant à l'électricité, d'où le terme électro-thermodynamique, appelés plus communément « pompes à chaleurs aérothermiques » (puisant dans l'air extérieur) et « pompe à chaleur géothermique »


'''Avantages et difficultés''' : par rapport à d’autres [[énergie renouvelable|énergies renouvelables]], la géothermie de profondeur (haute et basse énergie), présente l’avantage de ne pas dépendre des conditions atmosphériques (soleil, pluie, vent). C’est donc une source d'énergie quasi-continue car elle est interrompue uniquement par des opérations de maintenance sur la centrale géothermique ou le réseau de distribution de l'énergie. Les gisements géothermiques ont une durée de vie de plusieurs dizaines d'années (30 à 80 ans en moyenne). Elle peut quand même contribuer à un réchauffement local des milieux là où les calories seront relarguées si elles le sont massivement.
Il existe également d'autres bioénergies qui découlent directement des déchets que nous produisons. C'est le cas pour le traitement de déchets destinés aux cimenteries sous forme de Combustibles Solides de Substitution (CSS) pour consommer beaucoup moins de pétrole.


L'EGS (''Enhanced Geothermal System''), imaginé aux États-Unis en [[1970]], a connu son essor en Europe à [[Soultz-sous-Forêts]] dans la réalisation d'un projet pilote ; cette technologie consiste à forer à grande profondeur dans des réservoirs géothermiques naturels sur lesquels on agit par stimulation. Ces systèmes EGS (qualifiés de Systèmes Géothermiques Stimulés en français) sont caractérisés initialement par la présence de saumure naturelle piégée en très petite quantité dans les fractures du granit. Après forage, des injections forcées d'eaux ou stimulations hydrauliques sont réalisées pour créer mais surtout rouvrir ces fractures pré-existantes et donc augmenter les performances hydrauliques des puits (perméabilité). Ces stimulations s'accompagnent d'une activité micro-sismique qui peut être ressentie par les populations locales. À Soultz, le plus fort séisme induit, s'est produit en juin 2003 avec une magnitude de 2,9 sur [[Magnitude d'un séisme|l'échelle de Richter]]. Des études scientifiques doivent encore préciser et mieux comprendre les phénomènes physiques à l'origine de la sismicité induite. Pour minimiser l'activité micro-sismique induite, la technique de la ''stimulation chimique'' empruntée à l'industrie pétrolière, a également été expérimentée à Soultz. Cela permet de dissoudre certains minéraux naturellement présents dans les fractures, par exemple la calcite et donc d'augmenter les performances hydrauliques des puits. Cette variante dite ''stimulation hydrochimique'' s'est accompagnée d'une activité micro-sismique faible à très modérée. Le site de Soultz produit une saumure naturelle (salinité {{unité|100|g}} par litre), via des forages de production (puits de 5 000 m récupérant 20 litres/s d'une eau à {{tmp|165|°C}}). Cette eau géothermale est réinjectée dans le sous-sol via des puits de réinjection {{tmp|70|°C}}). À la production, l'eau géothermale alimente une centrale binaire fondée sur le principe du [[cycle de Rankine]]. La capacité installée maximale de la centrale de Soultz est de 1,5 MWe (mégawatt électrique).
Menaces - Les inconvénients sont :
Plusieurs zones géographiques seraient potentiellement favorables en France. Il s'agit de bassins tertiaires ou [[graben]]s ayant les mêmes spécificités géologiques que le bassin rhénan. En plus de la plaine d'[[Alsace]], on distingue également la [[Limagne|plaine de la Limagne]] et le couloir rhodanien.


Dès [[1973]], B. Lindal avait synthétisé dans un tableau les applications possibles de la géothermie.
Les coûts et impacts du transport pour amener le bois là où la ressource manque,
Le risque de contribution à la déforestation ou à une surexploitation des forêts ou à un accaparement de terres pour y délocaliser une production de biocarburant pour les pays riches3. Ainsi, rien qu'en Afrique, ce sont 4,5 millions d’hectares de terres (surface équivalente à celle du Danemark) qui seraient en cours d'acquisition par des investisseurs étrangers pour y cultiver des agrocarburants, au détriment des cultures vivrières locales ou de la forêt4.
Les problèmes de pollution atmosphérique induits par la combustion mal maîtrisée du bois, combustible solide (concerne notamment les anciens systèmes de chauffage non automatiques, particulièrement en zone d'habitat rapproché). L'utilisation de bois ou de charbon de bois dans des foyers mal conçus ou mal ventilés peut entraîner des problèmes de santé pour les habitants et riverains.


[[Fichier:Tableau-lindal.jpg|640px|thumb|left|B. Lindal : les différentes applications de la géothermie (version francisée)]]
Une alternative à la combustion directe de la biomasse est la torréfaction de la biomasse. En effet, la biomasse torréfiée, également appelée « Biocoal » ou « Biochar », est un combustible solide de haute qualité, idéal pour réduire les émissions de CO2 de nombreuses industries (production d’électricité, production de chaleur, co-génération, chauffage central ...). C’est un nouveau combustible offrant de nouvelles perspectives aux énergies renouvelables. Plus précisément, en torréfiant la biomasse (bois par exemple) le PCI passe de 10-11 GJ/m³ à 18-20G J/m³ ce qui conduit à une économie de près de 50% en termes de coûts de transport.


== Géothermie haute énergie ==
Réduction des risques :


La géothermie haute énergie ou ''géothermie profonde'', appelée plus rarement géothermie haute température, ou géothermie haute enthalpie, est une source d'énergie contenue dans des réservoirs localisés généralement à plus de 1500 mètres de profondeur et dont la température est supérieure à {{tmp|150|°C}}. Grâce aux températures élevées, il est possible de produire de l'électricité et de faire de la [[cogénération]] (production conjointe d'[[électricité]] grâce à des [[turbine|turbines à vapeur]] et de chaleur avec la récupération des condensats de la vapeur).
En revanche, si les surfaces dévolues aux forêts restent constantes, à proximité des lieux d'utilisation, et que la quantité prélevée est plus ou moins remplacée, alors l'utilisation n'aggrave ni l'effet de serre ni la déforestation.


Plus on fore profond dans la croûte terrestre, plus la température augmente. Ce gradient thermique dépend beaucoup de la région du globe considérée. Les zones où les températures sont beaucoup plus fortes, appelées anomalies de température, peuvent atteindre plusieurs centaines de degrés pour de faibles profondeurs. Ces anomalies sont observées le plus souvent dans les régions volcaniques. En géothermie, elles sont désignées comme des gisements de haute [[enthalpie]], et utilisées pour fournir de l'énergie, la température élevée du gisement (entre {{tmp|80|°C}} et {{tmp|300|°C}}) permettant la production d'électricité.
Les autres combustibles sont en principe des lignines. La valorisation énergétique est très variable.


L'exploitation de la chaleur provenant de la géothermie haute énergie est ancienne. Les bains dans des sources chaudes étaient déjà pratiqués dans l'[[Antiquité]] dans de nombreuses régions du monde. C'est au début du {{XXe siècle}} qu'une centrale géothermique de production d'électricité a été pour la première fois réalisée à [[Larderello]] ([[Italie]]). La géothermie haute température connaît actuellement un renouveau important, notamment parce que la protection contre la corrosion et les techniques de forage se sont fortement améliorées.
Le Miscanthus (ou herbe à éléphant) fait l'objet d'études au Royaume-Uni, en Belgique5 et aux États-Unis. Il présente l'avantage d'avoir un très bon rendement énergétique (supérieur à celui du charbon à volume égal). Il permet d'approcher un rendement de 10kWh par mètre carré et par an.
Par conversion biologique
Biogaz
Article détaillé : Biogaz.


De nouvelles applications technologiques sont envisageables pour récupérer la chaleur de la Terre. La [[cogénération]] permet déjà de combiner la production de chaleur et d'électricité sur une même unité, et augmente ainsi le rendement de l'installation. Un projet européen de géothermie profonde à [[Soultz-sous-Forêts]] vise à produire de l’électricité grâce au potentiel énergétique des roches chaudes fissurées (en anglais ''Hot Dry Rock'')<ref>[http://www.soultz.net/fr/ Point sur les travaux dans les domaines scientifique et technique] Sur le site soultz.net</ref>.
On appelle biogaz les effluents gazeux, méthane essentiellement, issus de la fermentation de matières organiques contenues dans les décharges, les stations d'épuration, etc. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre et sa captation est de toute façon hautement souhaitable. Il peut être considéré comme une ressource énergétique6, souvent via sa combustion pour produire de la vapeur et de l'électricité ; son utilisation directe dans des moteurs à gaz pauvres peut aussi être envisagée.
Compost


=== Méthodes d’exploration avant forage ===
Le compostage est un procédé biologique simple et naturel par lequel la matière organique (résidus verts ou résidus de jardin, résidus de cuisine et restes de table) se décompose sous l'action des micro-organismes.


* '''[[Gravimétrie]]''' : Les mesures gravimétriques permettent d’identifier des corps lourds, liés à des stockages magmatiques à « faible profondeur ». Ces stockages peuvent constituer des sources potentielles de chaleur qui sont nécessaires au développement d’un réservoir géothermique.
En combinant des conditions adéquates d'aération, une juste teneur en humidité et une bonne température, avec une recette équilibrée d'ingrédients à base de carbone (C) et d'azote(N), le compostage permet d'obtenir un amendement organique riche en composés fertilisants. Ce compost est un terreau utile en jardinage (autant dans les jardins que pour les plantes d'intérieur). Le compostage représente une solution efficace pour mettre en valeur ce qui est biodégradable et qu'on retrouve dans une proportion de plus de 40 % dans l'ensemble des matières résiduelles. Mais attention, le compostage libère de grandes quantités de méthane[réf. nécessaire], gaz dont le pouvoir réchauffant est 21 fois plus élevé que celui du CO2.
Sous forme de carburant : les biocarburants
Article détaillé : Biocarburant.


* '''[[Magnétotellurie]]''' : Elle permet de déterminer la structure géoélectrique des zones prospectées entre terrains conducteurs et isolants, en particulier les couches imperméables susceptibles de constituer un système géothermique convectif (couvercle d'eau chaude).
Il y a deux familles de biocarburants :


* '''[[Polarisation spontanée]]''' : La polarisation spontanée (PS) détecte les circulations de fluides sous la surface.
l'huile végétale brute, et les esters d'huiles végétales (colza,...)
l'éthanol, produit à partir de blé et de betterave, incorporable dans le super sans plomb sous forme d'Ethyl Tertio Butyl Ether (ETBE, voir bioéthanol).


* '''Analyse chimique des eaux et des gaz''' : La présence d'anomalies en He, CO<sub>2</sub>, H<sub>2</sub>S, CH<sub>4</sub> et radon permet de mettre en évidence d'éventuelles contaminations par des gaz d'origine magmatique.
Comparaison des usages,
Risques
Article détaillé : Traçabilité agroalimentaire.


=== Installations dans le monde ===
Évaluer les différentes formes de valorisation nécessite de comparer les usages, ce qui suppose de mettre en place des méthodes d'évaluation et de traçabilité des filières.
<div style="float:left;margin:10px;">
{|class="wikitable gauche"
|-align="center" bgcolor="#CCCCCC"
|colspan=2|'''Capacité géothermique installée (2002)'''
en mégawatts électriques (MWe)
|-align="center"
|''' Région du monde'''||''' MWe '''
|-align="center" bgcolor="#CCCCCC"
|Asie ||3 220
|-align="center"
|Amérique du Nord|| 2 971
|-align="center" bgcolor="#CCCCCC"
|Union européenne||883
|-align="center"
|Océanie||441
|-align="center" bgcolor="#CCCCCC"
|Amériques centrale et du Sud||416
|-align="center"
|Autres pays d'Europe||297
|-align="center" bgcolor="#CCCCCC"
|Afrique||128
|-bgcolor="#EFEFEF" align="center"
|'''Total mondial'''||'''8 536'''
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|colspan=2|<small>Source : EurObserv'ER, août 2003</small>
|}
</div>


L'électricité produite à partir de la géothermie est disponible dans plus de 20 pays dans le monde : la [[République populaire de Chine|Chine]], l'[[Islande]], les [[États-Unis]], l'[[Italie]], la [[France]], l'[[Allemagne]], la [[Nouvelle-Zélande]], le [[Mexique]], le [[Nicaragua]], le [[Costa Rica]], la [[Russie]], l'[[Indonésie]], le [[Japon]], le [[Kenya]] et le [[Canada]]. Les trois premiers producteurs sont les États-Unis, les Philippines et l'Indonésie<ref name="Guiguitant"/>. Ce dernier pays possède le plus grand potentiel (27 gigawatts, soit 40 % des réserves mondiales)<ref name="Guiguitant">Arnaud Guiguitant, « L'Indonésie mise sur l'électricité géothermique », dans ''[[Le Monde]]'' du 25-10-2009, {{lire en ligne|lien=http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/10/24/l-indonesie-mise-sur-l-electricite-geothermique_1258317_3244.html}}, mis en ligne le 24-10-2009</ref>.
La mise en place de la traçabilité en agroalimentaire fait l'objet de réglementations (notamment dans l'Union européenne). Elle est encouragée par des normes (ISO 22000).


L'une des sources géothermiques les plus importantes est située aux [[États-Unis]]. ''[[The Geysers]]'', à environ {{unité|145|km}} au nord de [[San Francisco]], démarra la production en 1960 et dispose d'une puissance de {{formatnum:2000}} mégawatts électriques. Il s'agit d'un ensemble de 21 [[Centrale électrique|centrales électriques]] qui utilisent la vapeur de plus de 350 puits<ref name="geysers">{{en}} The Geysers (brochure), Calpine Corporation, 2004.</ref>. La Calpine Corporation gère et possède 19 des 21 installations. Au sud de la [[Californie]], près de [[Niland (Californie)|Niland]] et [[Calipatria (Californie)|Calipatria]], une quinzaine de centrales électriques produisent environ 570 mégawatts électriques.
La traçabilité permet également de réduire les risques, donc les coûts indirects pour la collectivité.
Gains en valeur carbone


La géothermie est la source d'énergie principale de l'[[Islande]]<ref>[http://www.nordicenergysolutions.org/performance-policy/iceland/renewable-energy-in-iceland Energie en Islande]</ref>, mais ce sont les [[Philippines]] qui en sont le plus gros consommateur, 28% de l'électricité générée y étant produite par la géothermie<ref>Blaine Harden, [http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2008/10/03/AR2008100303843.html Filipinos Draw Power From Buried Heat], ''[[The Washington Post]]'', 4 octobre 2008</ref>. Il existe trois centrales électriques importantes qui fournissent environ 17 % (2004) de la production d'électricité du pays. De plus, la chaleur géothermique fournit le chauffage et l'eau chaude d'environ 87 % des habitants de l'île.
La valeur de la tonne de carbone en 2006 est de l'ordre de grandeur de 100 euros. La valeur marchande de la tonne d'équivalent CO2 est très volatile: elle dépend (entre autres) du prix du pétrole, des décisions politiques de Bruxelles (nombre de quotas, politique énergétique à long terme de l'UE) et de la spéculation. Au 13 mars 2008, la Tonne d'Equivalent CO2 valait 22 euros.


La géothermie est particulièrement rentable dans la zone du [[Rift]] en Afrique. Trois centrales ont récemment été construites au [[Kenya]], respectivement de {{unité|45|MW}}, {{unité|65|MW}} et {{unité|48|MW}}. La planification prévoit d'augmenter la production de {{unité|576|MW}} en 2017, couvrant 25 % des besoins du Kenya, et réduisant ainsi la dépendance du pays aux importations de pétrole<ref>Voir par exemple http://www.worldenergy.org/wec-geis/edc/countries/Kenya.asp</ref>.
Voir : Valeur carbone
Comparaison de filières


En [[Guadeloupe]], la seule référence française en matière de géothermie haute température se situe à [[Bouillante]], non loin du volcan guadeloupéen de la [[Soufrière (Guadeloupe)|Soufrière]]. Il a été réalisé en 1984 un premier forage d’une profondeur de 300 mètres sur la base duquel l’installation d’une centrale de {{unité|5|MW}} a été décidée. Très proches de ce site, trois nouveaux puits de production plus profonds ({{unité|1|km}} en moyenne) ont été mis en service en 2001 et une centrale, construite en 2003 (Bouillante 2), a permis de mettre en production, à fin 2004, {{unité|11|MW}} supplémentaires. Ce nouvel apport d'énergie couvre environ 10 % des besoins annuels en électricité de l'île.
Pour fiabiliser ces évaluations, il est souhaitable de :


En [[France]] métropolitaine, on fore actuellement à grande profondeur (de l'ordre de {{unité|5|km}} à [[Soultz-sous-Forêts]] <ref>{{fr}} [http://www.soultz.net Géothermie Soultz]</ref>) dans des granites fracturés. La commune de [[Fresnes (Val-de-Marne)|Fresnes]] exploite la géothermie depuis 1985 pour son chauffage urbain ; c'est aussi le cas de la commune du [[Le Blanc-Mesnil|Blanc-Mesnil]] en [[Seine-Saint-Denis]].
mieux identifier les agents économiques des filières concernées,
mettre en œuvre les projets industriels correspondants, sous la responsabilité d'un ensemblier, qui connaît les parties prenantes, les étapes de la filière (production, transport,...), le mode projet (cahiers des charges,...), les contraintes (sécurité, législation, normalisation...)
tendre vers des filières intégrées,
effectuer des calculs de rentabilité économique, en évaluant les actifs engagés (création de valeur).


En [[Allemagne]], après 5 ans de forage, une centrale de 3,4 mégawatts, utilisant la géothermie, fonctionne à [[Unterhaching]] près de [[Munich]] depuis de 2009, et produit en [[cogénération]] de la chaleur et de l'électricité. Le forage a atteint 3350 mètres de profondeur, et {{unité|150|litres}} d'eau jaillissent par seconde à une température de {{tmp|122|°C}}.
Voir aussi
Articles connexes


== Géothermie basse énergie ==
Développement durable
On parle de « géothermie basse énergie » lorsque le forage permet d'atteindre une température de l'eau entre {{tmp|30|°C}} et {{tmp|100|°C}} dans des gisements situés entre 1 500 et 2 500&nbsp;m de profondeur. Cette technologie est utilisée principalement pour le chauffage urbain collectif par réseau de chaleur, et certaines applications industrielles.
Agriculture durable
Gestion forestière durable
Énergie renouvelable
Bourse du carbone
Bilan carbone
Effet de serre
Contenu CO2
Torréfaction de la biomasse


En [[France]], un réseau de chauffage urbain situé en région parisienne utilise la géothermie basse énergie. Les installations de pompes à chaleur sur nappe continuent à se développer en région parisienne car elles correspondent à des techniques de chauffage et de refroidissement particulièrement bien adaptées aux secteurs tertiaire et résidentiel.
Bibliographie


Une centrale géothermique fonctionnant sur le principe du doublet a été mise en service en 1994 à [[Riehen]] en Suisse, pour le chauffage des immeubles locaux. Depuis décembre 2000, une partie de la chaleur produite est exportée en Allemagne et approvisionne ainsi un quartier de la ville voisine de [[Lörrach]].
Quelles ressources en biomasse pour un système énergétique durable ? ; Note de synthèse, rédigées par des experts d'IFP Energies nouvelles (Télécharger la version PDF - 1.4 Mo)


La production de chaleur au moyen d’une [[pompe à chaleur]] sur nappe, repose sur le prélèvement et le transfert de l'énergie contenue dans l’eau souterraine vers les locaux à chauffer. Par ailleurs, une pompe à chaleur peut assurer simultanément et/ou successivement des besoins en chauffage et/ou climatisation/rafraîchissement. Cette catégorie est tout de même, d'un point de vue technicien et d'investissement financier, plus de la famille des géothermies de très basse énergie.
Liens externes


== Géothermie très basse énergie ==
Simple transformation de la biomasse (paille) sur le carburant
{{à sourcer|date=octobre 2009}}
Vidéo de l'énergie dans la biomasse, Fondation Québécoise des Énergies Renouvelables
La géothermie très basse énergie est une géothermie au niveau des températures comprises entre {{tmp|10|°C}} et {{tmp|30|°C}}. Dans ce cas, la chaleur provient non pas des profondeurs de la croûte terrestre, mais du soleil et du ruissellement de l'eau de pluie, le sol du terrain jouant un rôle de source chaude du fait de son inertie et de sa mauvaise conductivité thermique.
Biomasse Suisse
Biomasse, Switchgrass, Miscanthus
Biomasse Différents moyens de mise en valeur de la biomasse et explications
Définition de la biomasse solide


Cette technologie est appliquée à :
Notes et références
* la climatisation passive avec par exemple le système du [[Échangeur air-sol|puits provençal]],
* le chauffage et la [[climatisation]] avec la [[pompe à chaleur|pompe à chaleur géothermique]]


Ces systèmes permettent de faire, par rapport à l'usage unique d'une [[énergie primaire]], des économies d'énergie sur le [[chauffage]] et la production d'eau chaude. Néanmoins ils nécessitent une source d'énergie extérieure, le plus souvent l'[[électricité]], qui doit rester disponible.
↑ Premiers résultats des expérimentations sur les agrocombustibles [archive]

↑ Pierre Le Hir, « La France veut développer les centrales à biomasse », dans Le Monde du 10-01-2009, [lire en ligne [archive]], mis en ligne le 09-01-2009
La géothermie de pompe à chaleur consiste à puiser la chaleur présente dans le sol à travers des capteurs verticaux ou horizontaux, selon la configuration du terrain.
↑ Cartographie et liste de compagnies impliquées dans la culture délocalisée des agrocarburants en Afrique [archive]

↑ Rapport « Afrique : Terre(s) de toutes les convoitises » [archive] ; Amis de la Terre /Friends of the Earth Europe (juillet 2010).
Un système thermodynamique (ou pompe à chaleur) a un fonctionnement comparable à celui d'un réfrigérateur ménager : il assure le chauffage d'un local à partir d'une source de chaleur externe (dont la température est inférieure à celle du local à chauffer).
↑ Bilan environnemental et énergétique de la culture du miscanthus en Wallonie [archive]

↑ voir l'article Ressource naturelle et l'article Ressources et consommation énergétiques mondiales
=== Fonctionnement ===
Tout se joue grâce au changement d'état, quand un [[fluide]] passe de l'état liquide à l'état gazeux, et inversement.


Un long tuyau de [[polyéthylène]] ou de [[cuivre]] gainé de polyéthylène est enterré dans le jardin. Dans le cas des systèmes à détente directe (DXV), on fait circuler à l'intérieur, un fluide qui de l'état liquide se réchauffe un peu au contact de la terre. Comme ce fluide a la propriété de se mettre à bouillir à très basse température, il passe alors de l'état liquide à l'état gazeux. Cette [[Gaz|vapeur]] est comprimée par un [[compresseur mécanique|compresseur]] situé dans la maison. Le simple fait de la comprimer a pour effet d'augmenter sa température. Elle est alors conduite à un [[condenseur (séparation)|condenseur]] qui la refait passer à l'état liquide. Lors de ce changement d'état, il se dégage à nouveau de la chaleur, qui est transmise à l’eau de chauffage ([[radiateur]], [[plancher chauffant]], ...). Le fluide continue son cycle, et après s'être détendu, repart en circuit fermé rechercher de la chaleur dans la terre du jardin.

Il existe trois sortes de systèmes horizontaux ou verticaux :
* le système eau glycolée/eau
* le système eau/sol (= fluide frigorigène)
* le système sol/sol

=== Les fluides caloporteurs ===
Le fonctionnement des machines thermodynamiques (ici la PAC) est fondé sur la capacité des fluides frigorigènes à se vaporiser et se condenser à température ambiante. Le fluide frigorigène le plus utilisé pour la géothermie est le fluide [[1,1,1,2-tétrafluoroéthane|R-134a]]{{ref?}}.

Ses propriétés essentielles sont :
* sa température d'ébullition à pression atmosphérique est de {{tmp|-26|°C}} ; ce qui lui permet donc de s'évaporer plus vite à basse température, donc meilleur passage de la chaleur.
* sa chaleur latente d'évaporation importante. À {{tmp|-26|°C}} (sa température d'ébullition) à pression atmosphérique sa chaleur latente est de 216 kJ/kg. Libère beaucoup d'énergie.
* son faible volume massique de la vapeur en mètre cube qui lui permet d'utiliser un petit compresseur.

D'autres fluides sont couramment utilisés, tels que le R407C ou le R410A. Les solutions d'avenir concerneront probablement les fluides naturels, tels que le propane (R290) ou le CO<sub>2</sub> (R744). Le grand désavantage de ce dernier étant les pressions de fonctionnement (entre 80 et 100 bars).

Pour les systèmes indirects que sont les PAC eau glycolée/eau, le monoéthylène glycol possède une viscosité moindre à basse
température (et donc une moindre consommation de la pompe de circulation chargée de faire circuler l'eau glycolée dans les collecteurs) mais représente un danger pour la pollution des sols. Le monopropylène glycol à une viscosité plus grande, il est coûteux mais il est considéré comme étant de qualité alimentaire et comme étant biodégradable à 98 %<ref>[http://www.groundmed.eu/uploads/media/2.Mode_de_captage_geothermique_benabdelmoumene_CETIAT.pdf, Cetiat, État de l’art des modes de captage géothermique], {{date|9|novembre|2010}}</ref>. Pour ces installations, un contrôle de la densité du glycol est nécessaire tous les 3 ans et la purge du circuit tous les 5 ans.

Du point de vue du budget d'investissement, les pompes à chaleur, installées à plus de 90 % dans du neuf (sources : [[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]], Sofath) n'entrent pas en concurrence avec le chauffage électrique par [[effet Joule]] (résistance électrique), mais plutôt avec tous les autres véritables moyens écologiques (solaire actif, [[bois énergie]], et avant tout avec les architectures climatiques et [[Architecture bioclimatique|bioclimatique]]).

La [[pompe à chaleur]] gagnerait probablement à muter vers un fonctionnement à partir de moteur thermique{{ref?}}, pouvant utiliser des combustibles issus de la [[biomasse (énergie)|biomasse]] ([[biogaz]] par exemple), et ce évidemment pour des raisons d'économie d'échelle, dans des grands ensembles, permettant ainsi de localiser la production proche des lieux d'utilisation et d'augmenter les potentiels de production d'énergies renouvelables locale tout en évitant d'amplifier les problèmes actuels en amont du [[compteur électrique]].

== Séismes et géothermie==
Dans les régions à risque sismique, la géothermie peut être affectée par certains séismes (dégradation d'installation, modification de circulation de la chaleur...).

Inversement, chaque opération de stimulation des réservoirs EGS par [[fracturation hydraulique]] peut provoquer des séquences plus ou moins longues de dizaines à milliers de microséismes (au moins plusieurs dizaine de séismes de magnitude supérieure ou égale à 2 pour chaque stimulation) ; C'est la ''« [[séisme induit|micro-sismicité induite]] »''. <br />C'est l'injection d'eau sous pression qui déclenche des micro-séismes de [[Magnitude d'un séisme|magnitude]] pouvant, assez rarement aller jusqu'à un maximum de 2,9 (comme à [[Soultz-sous-Forêts]]) <ref>[www.geothermie-soultz.fr http://www.geothermie-soultz.fr/quest-ce-que-la-geothermie-profonde/etude-sismique]</ref>. <br /><br />Pour minimiser les {{citation|nuisances sismiques}}, la {{Citation|stimulation chimiques}}, empruntée au secteur [[Industrie pétrolière|pétrolier]] et gazier ont été mises en œuvre dans certains forages géothermiques profonds. <br />Ces microséismes sont étudiés par les géologues, les pétroliers et les promoteurs de la géothermie profonde qui utilisent aussi la stimulation et l'entretien des fractures (soit par l'injection d'eau sous pression, soit avec adjonction de produits chimiques) <ref name=BRGMSoultz2010/>. </ref><br /> La fréquence, l'intensité et d'autres caractéristiques des microséismes peuvent être enregistrées par des réseaux de capteurs en surface (réseaux dits "EOST") et en profondeur (Réseau profond dits "GEIE")<ref name=BRGMSoultz2010/>.<br />L'injection de produits chimique sous pression, mélangés à de l'eau (acides, agents fluidifiants... notamment, génère une moindre activité sismique que la stimulations hydrauliques seule, mais modifie d'autres paramètres de l'environnement profond, voire du forage<ref name=BRGMSoultz2010/>. Recourir à un fluide contenant certains agents chimiques qui vont dissoudre les minéraux hydrothermaux (calcite) <ref>{{fr}} Sylvestre Huet, [http://www.local.attac.org/marchew/spip.php?article92#geothermie ''La géothermie fait frissonner la Suisse''], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 22 janvier 2007 </ref>.<br /><br />Selon le BRGM, ''{{Citation|tous les sites de ce type (géothermie profonde) dans le monde ont dû faire face à l’occurrence de microséismes pouvant être ressenti par les populations, avec des conséquences parfois néfastes. Le phénomène de sismicité induite, bien que connu, n’est pas encore complètement compris physiquement par les scientifiques}}'' <ref name=BRGMSoultz2010> [http://www.geothermie-soultz.fr/quest-ce-que-la-geothermie-profonde/etude-sismique La question sismique], consulté 2011/01/11</ref>. Grâce aux études en cours, et données accumulées par les capteurs, les spécialistes espèrent pouvoir ''{{Citation|trouver des voies pour réduire l’impact micro-sismique des projets géothermiques et ainsi gagner une meilleure acceptation de ces projets par les populations}}''<ref name=BRGMSoultz2010/>.<br /><br />L'activité micro-sismique est produite dès la montée en pression du fluide de fracturation. Elle varie fortement selon les changements de conditions hydrauliques. Elle s'atténue à l'arrêt des injections, mais se prolonge encore quelques jours après la stimulation par fracturation (''« activité rémanente »'')<ref name=BRGMSoultz2010/>.<br />Ces « micro-séismes » sont souvent des très basse énergie, et donc non perceptibles en surface par l'Homme (Ils sont peut-être ressentis par des animaux plus sensibles, invertébrés y compris). En effet, l'énergie de ces ondes sismiques d'affaiblie d'autant plus que le forage est profond ou éloigné. Leur magnitude varie de -2 (seuil de détection) à 1.8 (seuil de perceptibilité par l'Homme en surface). À proximité de failles importantes, certains séismes de plus forte magnitude (> 1.8) sont néanmoins occasionnellement ressentis en surface. En condition d'exploitation de géothermie profonde, l'activité sismique induite est normalement trop faible pour pouvoir être ressentie par l'Homme en surface<ref name=BRGMSoultz2010/>.

== Géothermie et politiques publiques ==
En [[Islande]] ou aux [[Philippines]], la géothermie est largement exploitée.

En [[France]], où la priorité a été donnée au nucléaire, la société ''Géochaleur'' créée par la [[Délégation aux énergies nouvelles]] du Ministère de l’Industrie en 1978 et de l’UNHLM pour assister les maîtres d’ouvrage en géothermie, a finalement rapidement disparu faute de soutien budgétaire et politique, ainsi que l’IMRG (Institut Mixte de Recherche sur la Géothermie) créé plus tard à l’initiative du BRGM et de l’AFME, mais l’obligation d’économie d’énergie qui accompagne la souplesse des échanges de certificats pourrait redonner un intérêt à la Géothermie, considérée comme déjà rentable par la Commission Énergie, présidée par Jean Syrota dans ce pays<ref>Source : [Commission « Énergie » Michèle Pappalardo, présidente du groupe 1 et Aude Bodiguel, rapporteur ; ''Perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050 Rapport d’orientation « Les enseignements du passé »''], [[Centre d'analyse stratégique]], avril 2007, page 52/91</ref>. <br />Néanmoins pour augmenter leur part d’énergie renouvelable dans leur bouquet énergétique, de grandes collectivités se ré-intéressent à la géothermie, dont l'[[Île-de-France]] qui avec l'Ademe à ouvert en 2009 un nouveau forage (dans la [[Dogger|nappe du Dogger]] (57° C), à un point situé au nord-est de Paris, près de la porte d’Aubervilliers) qui doit chauffer plus d’un million de m<sup>2</sup> de logements, bureaux et commerces. 54 forages avaient déjà été réalisés dans les années 1980, dont 34 étant encore actifs en 2009. D'autres devraient être creusés à 1 800 mètres. La CPCU et l’[[Agence nationale de la recherche]] travaillent à un projet ''Géostocal'' de stockage de l’excédent énergétique estival pour «recharger» la nappe et en faire une réserve de calorie pour l'hiver, avec un rendement espéré de 80 %<ref>
[http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=136&idThema=6&idSousThema=32&type=JDE&ctx=291 Journal de l'environnement ; ''L’Ile-de-France entend relancer la géothermie''] 05/05/2009 10:05</ref>.
En 2011, l'ADEME, le BRGM, certains Conseils Régionaux et d'autres acteurs ont mis en ligne un portail<ref>''[http://www.geothermie-perspectives.fr/18-regions/index.html Espace régional du site Géothermie Perspectives]'', consulté 2011-11-29</ref> avec accès à plusieurs atlas régionaux disponibles, comme outil d'aide et décision pour les élus, citoyens et industriels, maître d'ouvrage ou bureau d'étude, avec des informations sur les aides possibles, les acteurs locaux, des documents thématiques et d'actualité sur la géothermie ; le site offre aussi un [[Service d'information du gouvernement|SIG]] sur le potentiel géothermique des aquifères superficiels, et un Guide technique d'aide à la décision.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
=== Articles connexes ===
* [[Centrale thermique]]
* [[Géotherme]]
* [[Source chaude]]
* [[Géothermie à La Réunion]]
* [[The Geysers]]
* [[Énergie thermique des mers]]
* [[Volcanisme]]

=== Liens externes ===
{{Autres projets|commons=Category:Geothermics}}
* {{fr}} [http://www.geothermie-perspectives.fr/ Page du BRGM sur les perspectives de la géothermie en France]
* {{fr}} [http://www.geothermie-soultz.fr Exemple de Soulz]
* {{fr}} [http://www.geothermie-soultz.fr/quest-ce-que-la-geothermie-profonde/etude-sismique La question sismique]
* {{fr}} Liste des forages à but géothermiques en France, disponible sur [http://infoterre.brgm.fr Infoterre], le visualisateur du BRGM (ou via l'onglet "recherche de données")
* {{en}} [http://iga.igg.cnr.it/index.php Association Internationale de Géothermie]
* [http://geothermie.mccf.fr/MCCF/geothermie.nsf/site/Geothermie-par-sonde.Travaux ''Géothermie par sonde'']

{{Portail|énergie|environnement|froid et climatisation}}

{{DEFAULTSORT:Geothermie}}
[[Catégorie:Géothermie|*]]

{{Lien BA|en}}
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[[af:Geotermiese energie]]
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[[nl:Aardwarmte]]
[[nn:Geotermisk energi]]
[[no:Geotermisk energi]]
[[pl:Energia geotermalna]]
[[pt:Energia geotérmica]]
[[ro:Energie geotermică]]
[[ru:Геотермальная энергетика]]
[[simple:Geothermal energy]]
[[sk:Geotermálna energia]]
[[sl:Geotermalna energija]]
[[sr:Geotermalna energija]]
[[sv:Geotermisk energi]]
[[sw:Joto kutoka ardhi]]
[[ta:புவிவெப்பச் சக்தி]]
[[tr:Jeotermal enerji]]
[[uk:Геотермальна енергетика]]
[[uk:Геотермія]]
[[vi:Năng lượng địa nhiệt]]
[[zh:地熱能]]

Version du 9 mars 2012 à 15:32

Centrale géothermique de Nesjavellir en Islande

La géothermie, du grec géo (la terre) et thermie (la chaleur), est la science qui étudie les phénomènes thermiques internes du globe terrestre et la technique qui vise à l'exploiter. Par extension, la géothermie désigne aussi l'énergie géothermique issue de l'énergie de la Terre qui est convertie en chaleur [1].

On distingue trois types de géothermie :

  • la géothermie peu profonde à basse température ;
  • la géothermie profonde à haute température ;
  • la géothermie très profonde à très haute température.

Ces trois types de géothermie prélèvent la chaleur contenue dans le sol.

L'énergie géothermique est exploitée dans des réseaux de chauffage et d'eau chaude depuis des milliers d'années en Chine, dans la Rome antique et dans le bassin méditerranéen.

L'augmentation des prix de l'énergie et le besoin d'émettre moins de gaz à effet de serre la rendent plus attrayante. En 2007, en France le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a avec l’ADEME, créé un département géothermie pour la promouvoir, après s'être associé à différents programmes de recherche, de travaux de service public. Deux de ses filiales CFG Services[2] (services et ingénierie spécialisée) et Géothermie bouillante [3](qui exploite la centrale électrique de Bouillante en Guadeloupe) sont impliquées dans la géothermie.[4]

Histoire

Un des témoignages les plus anciens date de 850 ans avant Jésus-Christ, avec dans les îles Corse (Finlande) l'exploitation d'eau naturellement chaude pour les thermes.

Les capacités modernes de forage ont permis d'aller chercher les calories plus en profondeur dans la croûte terrestre. Le plus profond jamais creusé (12 262 m de profondeur), le Forage sg3, a ainsi atteint une température de plus de 180 °C. Les Philippines produisent 28 % de leur électricité par géothermie.[5]

Principes

Le manteau terrestre étant chaud, la croûte terrestre laisse filtrer un peu de cette chaleur, cependant la plus grande partie de la puissance géothermique obtenue en surface (87%) est produite par la radioactivité des roches qui constituent la croûte terrestre : Radioactivité produite par la désintégration naturelle de l'uranium, du thorium et du potassium[6].

Il existe dans la croûte terrestre, épaisse en moyenne de 30 km, un gradient de température (le gradient géothermique: plus on creuse, plus la température augmente ; en moyenne de °C par 100 mètres.

La géothermie vise à étudier et exploiter ce phénomène d'augmentation de la température en fonction de la profondeur (même si le flux de puissance obtenu diminue avec la profondeur, puisque l'essentiel de ce flux provient de la radioactivité des roches de la croûte terrestre).

Un maigre filet d'énergie inépuisable

Si cette source d'énergie est considérée comme inépuisable, le débit auquel cette énergie peut être obtenue de manière inépuisable (la « puissance ») reste généralement très faible : en moyenne à la surface de la Terre, de l'ordre de 60 milliwatts pour chaque mètre carré de terrain exploité (soit 0,06 W/m2)[7], à comparer à la densité de puissance solaire reçue par la Terre, de l'ordre de 6 000 fois plus important (340 W/m2 environ). Même si certains sites géothermiques peuvent atteindre jusqu'à 0,2 W/m2, cela signifie que le rythme d'exploitation de la géothermie est presque toujours supérieur au rythme de renouvellement naturel de la chaleur[8]. Autrement dit, l'exploitation que l'on fait de la géothermie est presque toujours non durable (selon la définition qu'en donne Herman Daly).

Les différents types d'exploitation de la géothermie

La géothermie peu profonde à basse température

Il s'agit principalement d'extraire la chaleur contenue dans la croûte terrestre afin de l'utiliser pour les besoins en chauffage. Les transferts thermiques peuvent aussi dans certains cas être inversés pour les besoins d'une climatisation.

Les procédés d'extraction de l'énergie diffèrent suivant les solutions retenues par les constructeurs. La méthode utilisée pour assurer les transferts thermiques influe beaucoup sur le rendement de l'ensemble. Comme véhicule thermique on utilise de l'eau ou de l'eau avec un glycol ou directement le fluide frigorigène. La géothermie peu profonde et basse température utilisera donc de plus en plus la chaleur de la terre dans le sol. En dessous de 4,50 m, la température du sol est constante tout au long de l'année avec une température moyenne de 12 °C (cette valeur dépend du flux géothermique et de la température moyenne annuelle). La profondeur du forage est en fonction du type de géothermie : en détente directe (utilisation d'un fluide frigorigène dans les sondes géothermiques), elle sera en moyenne de 30 mètres, pour les sondes à eau glycolée entre 80 et 120 mètres selon les installations.


Dans le cas de la géothermie d'eau (aquathermie ou hydrothermie), plusieurs schémas d’installation existent :

  • forage unique : un ou plusieurs forages de pompage sans forage de réinjection
  • forage en doublet[9] : un ou plusieurs forages de pompage et un ou plusieurs forages de réinjection
    • doublet non réversible : chaque forage fonctionne toujours en pompage ou en injection
    • doublet réversible : chaque forage fonctionne alternativement en pompage et en injection

En général le principe du « doublet géothermique » est retenu pour augmenter la rentabilité et durée de vie de l'exploitation thermique de la nappe phréatique. Le principe est de faire (ou réutiliser) deux forages : le premier pour puiser l'eau, le second pour la réinjecter dans la nappe. Les forages peuvent être éloignés l'un de l'autre (un à chaque extrémité de la nappe pour induire un mouvement de circulation d'eau dans la nappe, mais ce n'est pas pratique d'un point de vue de l'entretien) ou rapprochés (en surface) de quelques mètres mais avec des forages obliques (toujours dans le but d'éloigner les points de ponction et de réinjection de l'eau) [9].
En France, le conseil régional du Nord - Pas-de-Calais, (avec le BRGM et EDF), a envisagé dans les années 1980 d'utiliser la nappe de la craie qui envahit le bassin minier fracturé par l'exploitation (environ 100 000 km de galeries y ont été creusées) et les affaissements miniers pour une exploitation géothermique, voire pour y stocker des frigories ou des calories solaires (produites l'été afin de les réutiliser l'hiver)[10],[11]. Cette nappe doit déjà être localement pompée pour éviter qu'elle n'inonde de vastes zones urbanisées ou cultivées suite aux affaissements ou à sa remontée naturelle. À ce jour, cette solution n'a pas été exploitée, mais elle pourrait susciter un nouvel intérêt dans le cadre du SRCAE.

Dans les autres cas de géothermie verticale il n'y a pas de contraintes particulières.

La géothermie profonde à haute température

Dans ce cas, les forages sont plus profonds. La profondeur de forage est en fonction de la température désirée et du gradient thermique local qui peut varier sensiblement d'un site à l'autre. La méthode utilisée pour les transferts thermiques est plus simple (échangeur de température à contre courant) et ne nécessite pas de fluide caloporteur comme cela est le cas avec la géothermie peu profonde basse température.

La géothermie très profonde à très haute température

La centrale géothermique de Palinpinon (Philippines), le plus profond puits est de 3800 m[12].

Plus on creuse profond dans la croûte terrestre, plus la température augmente. En moyenne, l'augmentation de température atteint 20 à 30 degrés par kilomètre. Ce gradient thermique dépend beaucoup de la région du globe considérée. Il peut varier de °C / 100 m (régions sédimentaires) jusqu’à 1 000 °C / 100 m (régions volcaniques, zones de rift comme en Islande ou en Nouvelle-Zélande). On distingue classiquement trois types de géothermie selon le niveau de température disponible à l'exploitation :

  • la géothermie à haute énergie ou géothermie privilégiée exploite des sources hydrothermales très chaudes, ou des forages très profonds où de l'eau est injectée sous pression dans la roche. Cette géothermie est surtout utilisée pour produire de l'électricité. Elle est parfois subdivisée en deux sous-catégories :
    • la géothermie haute énergie (aux températures supérieures à 150 °C) qui permet la production d'électricité grâce à la vapeur qui jaillit avec assez de pression pour alimenter une turbine.
    • la géothermie moyenne énergie (aux températures comprises entre 100 °C et 150 °C) par laquelle la production d'électricité nécessite une technologie utilisant un fluide intermédiaire.
  • la géothermie de basse énergie : géothermie des nappes profondes (entre quelques centaines et plusieurs milliers de mètres) aux températures situées entre 30 °C et 100 °C. Principale utilisation : les réseaux de chauffage urbain.
  • la géothermie de très basse énergie : géothermie des faibles profondeurs aux niveaux de température compris entre 10 °C et 30 °C. Principales utilisations : le chauffage et la climatisation individuelle par dispositifs thermodynamiques généralement fonctionnant à l'électricité, d'où le terme électro-thermodynamique, appelés plus communément « pompes à chaleurs aérothermiques » (puisant dans l'air extérieur) et « pompe à chaleur géothermique »

Avantages et difficultés : par rapport à d’autres énergies renouvelables, la géothermie de profondeur (haute et basse énergie), présente l’avantage de ne pas dépendre des conditions atmosphériques (soleil, pluie, vent). C’est donc une source d'énergie quasi-continue car elle est interrompue uniquement par des opérations de maintenance sur la centrale géothermique ou le réseau de distribution de l'énergie. Les gisements géothermiques ont une durée de vie de plusieurs dizaines d'années (30 à 80 ans en moyenne). Elle peut quand même contribuer à un réchauffement local des milieux là où les calories seront relarguées si elles le sont massivement.

L'EGS (Enhanced Geothermal System), imaginé aux États-Unis en 1970, a connu son essor en Europe à Soultz-sous-Forêts dans la réalisation d'un projet pilote ; cette technologie consiste à forer à grande profondeur dans des réservoirs géothermiques naturels sur lesquels on agit par stimulation. Ces systèmes EGS (qualifiés de Systèmes Géothermiques Stimulés en français) sont caractérisés initialement par la présence de saumure naturelle piégée en très petite quantité dans les fractures du granit. Après forage, des injections forcées d'eaux ou stimulations hydrauliques sont réalisées pour créer mais surtout rouvrir ces fractures pré-existantes et donc augmenter les performances hydrauliques des puits (perméabilité). Ces stimulations s'accompagnent d'une activité micro-sismique qui peut être ressentie par les populations locales. À Soultz, le plus fort séisme induit, s'est produit en juin 2003 avec une magnitude de 2,9 sur l'échelle de Richter. Des études scientifiques doivent encore préciser et mieux comprendre les phénomènes physiques à l'origine de la sismicité induite. Pour minimiser l'activité micro-sismique induite, la technique de la stimulation chimique empruntée à l'industrie pétrolière, a également été expérimentée à Soultz. Cela permet de dissoudre certains minéraux naturellement présents dans les fractures, par exemple la calcite et donc d'augmenter les performances hydrauliques des puits. Cette variante dite stimulation hydrochimique s'est accompagnée d'une activité micro-sismique faible à très modérée. Le site de Soultz produit une saumure naturelle (salinité 100 g par litre), via des forages de production (puits de 5 000 m récupérant 20 litres/s d'une eau à 165 °C). Cette eau géothermale est réinjectée dans le sous-sol via des puits de réinjection 70 °C). À la production, l'eau géothermale alimente une centrale binaire fondée sur le principe du cycle de Rankine. La capacité installée maximale de la centrale de Soultz est de 1,5 MWe (mégawatt électrique). Plusieurs zones géographiques seraient potentiellement favorables en France. Il s'agit de bassins tertiaires ou grabens ayant les mêmes spécificités géologiques que le bassin rhénan. En plus de la plaine d'Alsace, on distingue également la plaine de la Limagne et le couloir rhodanien.

Dès 1973, B. Lindal avait synthétisé dans un tableau les applications possibles de la géothermie.

B. Lindal : les différentes applications de la géothermie (version francisée)

Géothermie haute énergie

La géothermie haute énergie ou géothermie profonde, appelée plus rarement géothermie haute température, ou géothermie haute enthalpie, est une source d'énergie contenue dans des réservoirs localisés généralement à plus de 1500 mètres de profondeur et dont la température est supérieure à 150 °C. Grâce aux températures élevées, il est possible de produire de l'électricité et de faire de la cogénération (production conjointe d'électricité grâce à des turbines à vapeur et de chaleur avec la récupération des condensats de la vapeur).

Plus on fore profond dans la croûte terrestre, plus la température augmente. Ce gradient thermique dépend beaucoup de la région du globe considérée. Les zones où les températures sont beaucoup plus fortes, appelées anomalies de température, peuvent atteindre plusieurs centaines de degrés pour de faibles profondeurs. Ces anomalies sont observées le plus souvent dans les régions volcaniques. En géothermie, elles sont désignées comme des gisements de haute enthalpie, et utilisées pour fournir de l'énergie, la température élevée du gisement (entre 80 °C et 300 °C) permettant la production d'électricité.

L'exploitation de la chaleur provenant de la géothermie haute énergie est ancienne. Les bains dans des sources chaudes étaient déjà pratiqués dans l'Antiquité dans de nombreuses régions du monde. C'est au début du XXe siècle qu'une centrale géothermique de production d'électricité a été pour la première fois réalisée à Larderello (Italie). La géothermie haute température connaît actuellement un renouveau important, notamment parce que la protection contre la corrosion et les techniques de forage se sont fortement améliorées.

De nouvelles applications technologiques sont envisageables pour récupérer la chaleur de la Terre. La cogénération permet déjà de combiner la production de chaleur et d'électricité sur une même unité, et augmente ainsi le rendement de l'installation. Un projet européen de géothermie profonde à Soultz-sous-Forêts vise à produire de l’électricité grâce au potentiel énergétique des roches chaudes fissurées (en anglais Hot Dry Rock)[13].

Méthodes d’exploration avant forage

  • Gravimétrie : Les mesures gravimétriques permettent d’identifier des corps lourds, liés à des stockages magmatiques à « faible profondeur ». Ces stockages peuvent constituer des sources potentielles de chaleur qui sont nécessaires au développement d’un réservoir géothermique.
  • Magnétotellurie : Elle permet de déterminer la structure géoélectrique des zones prospectées entre terrains conducteurs et isolants, en particulier les couches imperméables susceptibles de constituer un système géothermique convectif (couvercle d'eau chaude).
  • Analyse chimique des eaux et des gaz : La présence d'anomalies en He, CO2, H2S, CH4 et radon permet de mettre en évidence d'éventuelles contaminations par des gaz d'origine magmatique.

Installations dans le monde

Capacité géothermique installée (2002)

en mégawatts électriques (MWe)

Région du monde MWe
Asie 3 220
Amérique du Nord 2 971
Union européenne 883
Océanie 441
Amériques centrale et du Sud 416
Autres pays d'Europe 297
Afrique 128
Total mondial 8 536
Source : EurObserv'ER, août 2003

L'électricité produite à partir de la géothermie est disponible dans plus de 20 pays dans le monde : la Chine, l'Islande, les États-Unis, l'Italie, la France, l'Allemagne, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, le Nicaragua, le Costa Rica, la Russie, l'Indonésie, le Japon, le Kenya et le Canada. Les trois premiers producteurs sont les États-Unis, les Philippines et l'Indonésie[14]. Ce dernier pays possède le plus grand potentiel (27 gigawatts, soit 40 % des réserves mondiales)[14].

L'une des sources géothermiques les plus importantes est située aux États-Unis. The Geysers, à environ 145 km au nord de San Francisco, démarra la production en 1960 et dispose d'une puissance de 2 000 mégawatts électriques. Il s'agit d'un ensemble de 21 centrales électriques qui utilisent la vapeur de plus de 350 puits[15]. La Calpine Corporation gère et possède 19 des 21 installations. Au sud de la Californie, près de Niland et Calipatria, une quinzaine de centrales électriques produisent environ 570 mégawatts électriques.

La géothermie est la source d'énergie principale de l'Islande[16], mais ce sont les Philippines qui en sont le plus gros consommateur, 28% de l'électricité générée y étant produite par la géothermie[17]. Il existe trois centrales électriques importantes qui fournissent environ 17 % (2004) de la production d'électricité du pays. De plus, la chaleur géothermique fournit le chauffage et l'eau chaude d'environ 87 % des habitants de l'île.

La géothermie est particulièrement rentable dans la zone du Rift en Afrique. Trois centrales ont récemment été construites au Kenya, respectivement de 45 MW, 65 MW et 48 MW. La planification prévoit d'augmenter la production de 576 MW en 2017, couvrant 25 % des besoins du Kenya, et réduisant ainsi la dépendance du pays aux importations de pétrole[18].

En Guadeloupe, la seule référence française en matière de géothermie haute température se situe à Bouillante, non loin du volcan guadeloupéen de la Soufrière. Il a été réalisé en 1984 un premier forage d’une profondeur de 300 mètres sur la base duquel l’installation d’une centrale de 5 MW a été décidée. Très proches de ce site, trois nouveaux puits de production plus profonds (1 km en moyenne) ont été mis en service en 2001 et une centrale, construite en 2003 (Bouillante 2), a permis de mettre en production, à fin 2004, 11 MW supplémentaires. Ce nouvel apport d'énergie couvre environ 10 % des besoins annuels en électricité de l'île.

En France métropolitaine, on fore actuellement à grande profondeur (de l'ordre de 5 km à Soultz-sous-Forêts [19]) dans des granites fracturés. La commune de Fresnes exploite la géothermie depuis 1985 pour son chauffage urbain ; c'est aussi le cas de la commune du Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis.

En Allemagne, après 5 ans de forage, une centrale de 3,4 mégawatts, utilisant la géothermie, fonctionne à Unterhaching près de Munich depuis de 2009, et produit en cogénération de la chaleur et de l'électricité. Le forage a atteint 3350 mètres de profondeur, et 150 litres d'eau jaillissent par seconde à une température de 122 °C.

Géothermie basse énergie

On parle de « géothermie basse énergie » lorsque le forage permet d'atteindre une température de l'eau entre 30 °C et 100 °C dans des gisements situés entre 1 500 et 2 500 m de profondeur. Cette technologie est utilisée principalement pour le chauffage urbain collectif par réseau de chaleur, et certaines applications industrielles.

En France, un réseau de chauffage urbain situé en région parisienne utilise la géothermie basse énergie. Les installations de pompes à chaleur sur nappe continuent à se développer en région parisienne car elles correspondent à des techniques de chauffage et de refroidissement particulièrement bien adaptées aux secteurs tertiaire et résidentiel.

Une centrale géothermique fonctionnant sur le principe du doublet a été mise en service en 1994 à Riehen en Suisse, pour le chauffage des immeubles locaux. Depuis décembre 2000, une partie de la chaleur produite est exportée en Allemagne et approvisionne ainsi un quartier de la ville voisine de Lörrach.

La production de chaleur au moyen d’une pompe à chaleur sur nappe, repose sur le prélèvement et le transfert de l'énergie contenue dans l’eau souterraine vers les locaux à chauffer. Par ailleurs, une pompe à chaleur peut assurer simultanément et/ou successivement des besoins en chauffage et/ou climatisation/rafraîchissement. Cette catégorie est tout de même, d'un point de vue technicien et d'investissement financier, plus de la famille des géothermies de très basse énergie.

Géothermie très basse énergie

La géothermie très basse énergie est une géothermie au niveau des températures comprises entre 10 °C et 30 °C. Dans ce cas, la chaleur provient non pas des profondeurs de la croûte terrestre, mais du soleil et du ruissellement de l'eau de pluie, le sol du terrain jouant un rôle de source chaude du fait de son inertie et de sa mauvaise conductivité thermique.

Cette technologie est appliquée à :

Ces systèmes permettent de faire, par rapport à l'usage unique d'une énergie primaire, des économies d'énergie sur le chauffage et la production d'eau chaude. Néanmoins ils nécessitent une source d'énergie extérieure, le plus souvent l'électricité, qui doit rester disponible.

La géothermie de pompe à chaleur consiste à puiser la chaleur présente dans le sol à travers des capteurs verticaux ou horizontaux, selon la configuration du terrain.

Un système thermodynamique (ou pompe à chaleur) a un fonctionnement comparable à celui d'un réfrigérateur ménager : il assure le chauffage d'un local à partir d'une source de chaleur externe (dont la température est inférieure à celle du local à chauffer).

Fonctionnement

Tout se joue grâce au changement d'état, quand un fluide passe de l'état liquide à l'état gazeux, et inversement.


Un long tuyau de polyéthylène ou de cuivre gainé de polyéthylène est enterré dans le jardin. Dans le cas des systèmes à détente directe (DXV), on fait circuler à l'intérieur, un fluide qui de l'état liquide se réchauffe un peu au contact de la terre. Comme ce fluide a la propriété de se mettre à bouillir à très basse température, il passe alors de l'état liquide à l'état gazeux. Cette vapeur est comprimée par un compresseur situé dans la maison. Le simple fait de la comprimer a pour effet d'augmenter sa température. Elle est alors conduite à un condenseur qui la refait passer à l'état liquide. Lors de ce changement d'état, il se dégage à nouveau de la chaleur, qui est transmise à l’eau de chauffage (radiateur, plancher chauffant, ...). Le fluide continue son cycle, et après s'être détendu, repart en circuit fermé rechercher de la chaleur dans la terre du jardin.

Il existe trois sortes de systèmes horizontaux ou verticaux :

  • le système eau glycolée/eau
  • le système eau/sol (= fluide frigorigène)
  • le système sol/sol

Les fluides caloporteurs

Le fonctionnement des machines thermodynamiques (ici la PAC) est fondé sur la capacité des fluides frigorigènes à se vaporiser et se condenser à température ambiante. Le fluide frigorigène le plus utilisé pour la géothermie est le fluide R-134a[réf. nécessaire].

Ses propriétés essentielles sont :

  • sa température d'ébullition à pression atmosphérique est de −26 °C ; ce qui lui permet donc de s'évaporer plus vite à basse température, donc meilleur passage de la chaleur.
  • sa chaleur latente d'évaporation importante. À −26 °C (sa température d'ébullition) à pression atmosphérique sa chaleur latente est de 216 kJ/kg. Libère beaucoup d'énergie.
  • son faible volume massique de la vapeur en mètre cube qui lui permet d'utiliser un petit compresseur.

D'autres fluides sont couramment utilisés, tels que le R407C ou le R410A. Les solutions d'avenir concerneront probablement les fluides naturels, tels que le propane (R290) ou le CO2 (R744). Le grand désavantage de ce dernier étant les pressions de fonctionnement (entre 80 et 100 bars).

Pour les systèmes indirects que sont les PAC eau glycolée/eau, le monoéthylène glycol possède une viscosité moindre à basse température (et donc une moindre consommation de la pompe de circulation chargée de faire circuler l'eau glycolée dans les collecteurs) mais représente un danger pour la pollution des sols. Le monopropylène glycol à une viscosité plus grande, il est coûteux mais il est considéré comme étant de qualité alimentaire et comme étant biodégradable à 98 %[20]. Pour ces installations, un contrôle de la densité du glycol est nécessaire tous les 3 ans et la purge du circuit tous les 5 ans.

Du point de vue du budget d'investissement, les pompes à chaleur, installées à plus de 90 % dans du neuf (sources : ADEME, Sofath) n'entrent pas en concurrence avec le chauffage électrique par effet Joule (résistance électrique), mais plutôt avec tous les autres véritables moyens écologiques (solaire actif, bois énergie, et avant tout avec les architectures climatiques et bioclimatique).

La pompe à chaleur gagnerait probablement à muter vers un fonctionnement à partir de moteur thermique[réf. nécessaire], pouvant utiliser des combustibles issus de la biomasse (biogaz par exemple), et ce évidemment pour des raisons d'économie d'échelle, dans des grands ensembles, permettant ainsi de localiser la production proche des lieux d'utilisation et d'augmenter les potentiels de production d'énergies renouvelables locale tout en évitant d'amplifier les problèmes actuels en amont du compteur électrique.

Séismes et géothermie

Dans les régions à risque sismique, la géothermie peut être affectée par certains séismes (dégradation d'installation, modification de circulation de la chaleur...).

Inversement, chaque opération de stimulation des réservoirs EGS par fracturation hydraulique peut provoquer des séquences plus ou moins longues de dizaines à milliers de microséismes (au moins plusieurs dizaine de séismes de magnitude supérieure ou égale à 2 pour chaque stimulation) ; C'est la « micro-sismicité induite ».
C'est l'injection d'eau sous pression qui déclenche des micro-séismes de magnitude pouvant, assez rarement aller jusqu'à un maximum de 2,9 (comme à Soultz-sous-Forêts) [21].

Pour minimiser les « nuisances sismiques », la « stimulation chimiques », empruntée au secteur pétrolier et gazier ont été mises en œuvre dans certains forages géothermiques profonds.
Ces microséismes sont étudiés par les géologues, les pétroliers et les promoteurs de la géothermie profonde qui utilisent aussi la stimulation et l'entretien des fractures (soit par l'injection d'eau sous pression, soit avec adjonction de produits chimiques) [22]. </ref>
La fréquence, l'intensité et d'autres caractéristiques des microséismes peuvent être enregistrées par des réseaux de capteurs en surface (réseaux dits "EOST") et en profondeur (Réseau profond dits "GEIE")[22].
L'injection de produits chimique sous pression, mélangés à de l'eau (acides, agents fluidifiants... notamment, génère une moindre activité sismique que la stimulations hydrauliques seule, mais modifie d'autres paramètres de l'environnement profond, voire du forage[22]. Recourir à un fluide contenant certains agents chimiques qui vont dissoudre les minéraux hydrothermaux (calcite) [23].

Selon le BRGM, « tous les sites de ce type (géothermie profonde) dans le monde ont dû faire face à l’occurrence de microséismes pouvant être ressenti par les populations, avec des conséquences parfois néfastes. Le phénomène de sismicité induite, bien que connu, n’est pas encore complètement compris physiquement par les scientifiques » [22]. Grâce aux études en cours, et données accumulées par les capteurs, les spécialistes espèrent pouvoir « trouver des voies pour réduire l’impact micro-sismique des projets géothermiques et ainsi gagner une meilleure acceptation de ces projets par les populations »[22].

L'activité micro-sismique est produite dès la montée en pression du fluide de fracturation. Elle varie fortement selon les changements de conditions hydrauliques. Elle s'atténue à l'arrêt des injections, mais se prolonge encore quelques jours après la stimulation par fracturation (« activité rémanente »)[22].
Ces « micro-séismes » sont souvent des très basse énergie, et donc non perceptibles en surface par l'Homme (Ils sont peut-être ressentis par des animaux plus sensibles, invertébrés y compris). En effet, l'énergie de ces ondes sismiques d'affaiblie d'autant plus que le forage est profond ou éloigné. Leur magnitude varie de -2 (seuil de détection) à 1.8 (seuil de perceptibilité par l'Homme en surface). À proximité de failles importantes, certains séismes de plus forte magnitude (> 1.8) sont néanmoins occasionnellement ressentis en surface. En condition d'exploitation de géothermie profonde, l'activité sismique induite est normalement trop faible pour pouvoir être ressentie par l'Homme en surface[22].

Géothermie et politiques publiques

En Islande ou aux Philippines, la géothermie est largement exploitée.

En France, où la priorité a été donnée au nucléaire, la société Géochaleur créée par la Délégation aux énergies nouvelles du Ministère de l’Industrie en 1978 et de l’UNHLM pour assister les maîtres d’ouvrage en géothermie, a finalement rapidement disparu faute de soutien budgétaire et politique, ainsi que l’IMRG (Institut Mixte de Recherche sur la Géothermie) créé plus tard à l’initiative du BRGM et de l’AFME, mais l’obligation d’économie d’énergie qui accompagne la souplesse des échanges de certificats pourrait redonner un intérêt à la Géothermie, considérée comme déjà rentable par la Commission Énergie, présidée par Jean Syrota dans ce pays[24].
Néanmoins pour augmenter leur part d’énergie renouvelable dans leur bouquet énergétique, de grandes collectivités se ré-intéressent à la géothermie, dont l'Île-de-France qui avec l'Ademe à ouvert en 2009 un nouveau forage (dans la nappe du Dogger (57° C), à un point situé au nord-est de Paris, près de la porte d’Aubervilliers) qui doit chauffer plus d’un million de m2 de logements, bureaux et commerces. 54 forages avaient déjà été réalisés dans les années 1980, dont 34 étant encore actifs en 2009. D'autres devraient être creusés à 1 800 mètres. La CPCU et l’Agence nationale de la recherche travaillent à un projet Géostocal de stockage de l’excédent énergétique estival pour «recharger» la nappe et en faire une réserve de calorie pour l'hiver, avec un rendement espéré de 80 %[25]. En 2011, l'ADEME, le BRGM, certains Conseils Régionaux et d'autres acteurs ont mis en ligne un portail[26] avec accès à plusieurs atlas régionaux disponibles, comme outil d'aide et décision pour les élus, citoyens et industriels, maître d'ouvrage ou bureau d'étude, avec des informations sur les aides possibles, les acteurs locaux, des documents thématiques et d'actualité sur la géothermie ; le site offre aussi un SIG sur le potentiel géothermique des aquifères superficiels, et un Guide technique d'aide à la décision.

Notes et références

  1. Définition Techno-Science.net
  2. La géothermie tout simplement Sur le site cfgservices.fr
  3. Toute l'information sur l'énergie de la Terre Sur le site du BRGM
  4. La géothermie se développe à Bouillante (Guadeloupe) Sur le site enerzine.com
  5. La géothermie, géant oublié des énergies renouvelables, en plein réveil Sur le site greenunivers.com
  6. Géothermie : du geyser au radiateur, Jean-Michel Coudert
  7. Chapitre 6.La géothermie Sur le site universalis.fr
  8. Se référer à Sustainable Energy -- Without The Hot air, David MacKay FRS, chapitre 16 (en anglais) pour une explication de la raison de la lenteur de ce renouvellement naturel. Accessible gratuitement sur http://www.inference.phy.cam.ac.uk/withouthotair/c16/page_96.shtml.
  9. a et b Article "Pompe à chaleur sur doublet de forages, Maintien du potentiel thermique des nappes et stockage d'eau chaude" ; Hydrogéologie-géologie de l'Ingénieur, 2, 1984, pp; 133-143 - BRGM ed.
  10. Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais et AFME, ; « Carte d'orientation à l'exploitation de la nappe de la craie pour les pompes à chaleur », Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, AFME, rapport référencé 85 SGN 417 NPC, publié en 1985, avec carte à l'échelle 1/250 000 (cette carte est 5 fois moins précise que la carte qui sera faite en 1986 mais couvre une étendue plus vaste)
  11. « Bassin Minier Nord-Pas de Calais, Zones médiane et occidentale : Inventaire pour l'utilisation énergétique de la nappe de la craie » ; Cartographie à l'échelle du 1/50 000 ; Auteurs : Service géologique national/BRGM ; Editeur : Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, EDF, AFME (Agence Française pour la Maîtrise de l'Énergie), 24 p. et carte, 1986
  12. http://www.geothermal-energy.org/pdf/IGAstandard/WGC/2000/R0592.PDF
  13. Point sur les travaux dans les domaines scientifique et technique Sur le site soultz.net
  14. a et b Arnaud Guiguitant, « L'Indonésie mise sur l'électricité géothermique », dans Le Monde du 25-10-2009, [lire en ligne], mis en ligne le 24-10-2009
  15. (en) The Geysers (brochure), Calpine Corporation, 2004.
  16. Energie en Islande
  17. Blaine Harden, Filipinos Draw Power From Buried Heat, The Washington Post, 4 octobre 2008
  18. Voir par exemple http://www.worldenergy.org/wec-geis/edc/countries/Kenya.asp
  19. (fr) Géothermie Soultz
  20. Cetiat, État de l’art des modes de captage géothermique,
  21. [www.geothermie-soultz.fr http://www.geothermie-soultz.fr/quest-ce-que-la-geothermie-profonde/etude-sismique]
  22. a b c d e f et g La question sismique, consulté 2011/01/11
  23. (fr) Sylvestre Huet, La géothermie fait frissonner la Suisse, Libération, 22 janvier 2007
  24. Source : [Commission « Énergie » Michèle Pappalardo, présidente du groupe 1 et Aude Bodiguel, rapporteur ; Perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050 Rapport d’orientation « Les enseignements du passé »], Centre d'analyse stratégique, avril 2007, page 52/91
  25. Journal de l'environnement ; L’Ile-de-France entend relancer la géothermie 05/05/2009 10:05
  26. Espace régional du site Géothermie Perspectives, consulté 2011-11-29

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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