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Vonêche

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Vonêche
Vonêche
Vue générale du village de Vonêche
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Namur Province de Namur
Arrondissement Dinant
Commune Beauraing
Code postal 5570
Zone téléphonique 082
Démographie
Gentilé Vonêchois(e)
Géographie
Coordonnées 50° 03′ nord, 4° 58′ est
Localisation
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Vonêche
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Vonêche
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Vonêche
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Vonêche

Vonêche (en wallon Vonneche) est un village de l'Ardenne belge, dans la province de Namur, en Belgique. Situé dans la vallée de la Wimbe, à quelques kilomètres au sud de la ville de Beauraing il y est aujourd'hui administrativement rattaché (Région wallonne de Belgique). C'était une commune à part entière (code postal 5577) avant la fusion des communes de 1977.

Étymologie

Certains pensent que le nom de Vonêche trouverait son origine dans le radical germanique Won habitation et nes humide, d’autres rattachent celle-ci aux termes Vaux vallée et Wesche (ou Niche) sale, boueux mais le son de l’o long que l’on retrouve dans la prononciation locale Vônèch’ provenant des vieilles formes écrites Wonesse et Woneche indique un al ou un ol rattachant ce nom au mot latin Walonicia signifiant terre des Wallons, nom qui aurait été donné par les Francs aux Gaulois et Celtes.

Histoire

Les terres de Vonêche sont passées successivement aux familles de Chiny, de Looz, de Walcourt-Rochefort, de la Marck, de Stolberg et seront finalement achetée par Charles Quint le .

Durant la Seconde Guerre mondiale, un habitant de Vonêche, Léon Parent, impliqué dans une filière d'évasion a été condamné à mort par l'autorité occupante. (Cfr. Beauraing et sa région, no 13, 1997). L'ancienne "rue de l'Église" a été rebaptisée en son honneur à la fin des années 1990 pour réduire l'ambigüité des nombreuses "rue de l'Église" sous le code postal 5570.

Histoire économique locale

Vonêche, le château ; vestige intact de l'ancienne cristallerie Sainte-Anne.

Dès le XVIIIe siècle, le combustible (bois) abondant que pouvait fournir la proche forêt ardennaise, relique de l'ancienne forêt charbonnière a successivement incité de grands souverains tels que Marie-Thérèse d'Autriche mais aussi l'empereur Napoléon Ier, à encourager des industriels à ériger une usine à feu, verrerie par exemple, dans la commune de Vonêche qui leur paraît bien placée pour cela, grâce à la présence de gisement de sable fin siliceux très pur [1].

Deux industriels, Pierre-Nicolas Mathys et Gaspard André, bientôt assisté de François Kemlin, un technicien qui deviendra lui-même industriel, viennent y bâtir un établissement de gobeleterie (production de « verre en cylindre » et de gobelets de verre) qui fonctionnera que 25 ans (de 1768 à 1793) bien qu'au moment du Congrès de Vienne, elle occupait 500 ouvriers [1], concurrençant la cristallerie française et anglais, voire les puissants cristalliers de Bohême.

En 1803, avec la protection de Napoléon Ier, un maître-verrier rachète l'entreprise. Il s'agit d'Aimé-Gabriel d'Artigues, un belge d'origine parisienne, né en 1773 (qui mourra en 1848). Il connaît parfaitement les techniques de production du cristal puisqu'il est déjà propriétaire d'une cristallerie importante en Alsace ; la Cristallerie de Saint-Louis-lès-Bitche ; Il modernise l'usine de Vonêche et la transforme en une cristallerie qui deviendra rapidement l'une des plus importantes de tout l'empire.

En 1816, d'Artigues se fait remplacer par F. Kemlin, son beau-fils (avec lequel il s'est disputé, ce qui motivera selon S Pasleau[1] le souhait de d'Artigue de ne plus s'occuper que des cristalleries de Baccarat).

Kemlin se fait seconder 4 ans plus tard par le français Auguste Lelièvre. Kemlin et d'Artigues semblent s'être réconcilié puisqu'en 1822, le premier confie au second la direction totale de ses établissements, mais il en reste le propriétaire[2],[3]

Malheureusement pour elle, alors qu'émerge une tendance à la dérégulation du commerce, la cristallerie Sainte-Anne subit alors de plein fouet le jeu des alliances, ces cartels et de la concurrence industrielle. S'y ajoutent les effets d'une crise politico-industrielle qui associe à la chute de l’empire, la fin du blocus, et l'intégration de la province de Namur et de la commune de Vonêche dans le Royaume des Pays-Bas puis dans la Belgique, ce qui « ferme » une partie des anciens marchés de l'usine.

La cristallerie Sainte-Anne fermera définitivement ses portes peu de temps après l’indépendance de la Belgique.

La maîtrise technique atteinte par les verriers et cristalliers de Vonêche (cristallerie) ne sera cependant pas perdue, car :

  • ce sont ses directeurs (Kemlin[1]) et Lelièvre) qui créeront les cristalleries du Val-Saint-Lambert à Seraing.
  • En 1816, d'Artigues signe un accord avec Louis XVIII qui impose à la cristallerie de Vonêche d'exporter 6000 quintaux de cristal brut (non-taillé) aux établissements de Vonêche du au [4] cristal à faire tailler en France et de racheter la cristallerie Baccarat en France.

L'usine de Baccarat était alors une ancienne verrerie qui produisait du verre à vitre, mais aussi des miroirs (argentés au mercure) et des « services en verre ». Cette usine était devenue une cristallerie importante, mais qui s'est trouvée en difficulté après la Révolution française. Cette délocalisation en France de l'usine de Vonêche permettra à d'Artigues de continuer à alimenter en cristal des clients français, sans devoir payer de taxes douanières à la nouvelle frontière franco-belge. Les futures cristalleries de Baccarat s'appellent alors « Établissements de Vonêche à Baccarat ».

Les locaux de l'ancienne cristallerie Sainte-Anne furent ensuite occupés par une distillerie de 1835 à 1844 avant d'être démolis. Après cette période la population du village diminuera peu à peu et ses habitants se tourneront vers des activités essentiellement agricoles.

De cette industrie restent probablement quelques séquelles industrielles, dont une pollution des sols par le plomb et d'autres métaux lourds ou métalloïdes (tels que l'arsenic) utilisé par la verrerie et la cristallerie pour colorer le verre ou lui conférer des propriétés particulières, d'autant que pour répondre à ses propres besoins, d'Artigue s'était aussi lancé dans la production de matières premières dont le soufre et des oxydes de plomb, dont le minium de plomb très consommé par les cristalleries (25 % de la masse du verre). La commune conserve néanmoins aussi un dernier témoin du riche passé de l'activité cristallière : le château de Vonêche et son parc.

Patrimoine

  • le Château de Vonêche est le dernier vestige des anciennes célèbres cristalleries Sainte-Anne.
  • La gare de Vonêche n'est plus qu'une halte sur la ligne de chemin de fer allant de Dinant à Bertrix. La ligne y passe sur pas moins de trois ponts et traverse un tunnel.
  • Ses habitations à colombages dont beaucoup ont été restaurées (remplaçant le torchis par la brique). La localité attire de nouveaux résidents mais aussi des touristes en quête d’authenticité.
Vonêche, maison à colombages restaurée.

Notes et références

  1. a b c et d Suzy Pasleau (1998), Industries et populations : l'enchaînement des deux croissances à Seraing au XIXe siècle (avec Google books), Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège (résumé)
  2. MJ Godefroid (1955), Histoire de la verrerie de Vonêche (étudiée dans le cadre de l'histoire économique), in Bulletin de la Fédération belge des professeurs d'histoire, t; V, Bruxelles, p 42-53
  3. J Mac Lean (1979), Gegevens over de nederlandse en belgische glasindustrie 1800-1850, in Economisch en sociaal historisch jaarboek, t XLII, p 117
  4. selon J. Philippe op cit p 69 cité par Suzy Pasleau en 1998

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (fr) J Toussaint (2002), Bicentenaire de la cristallerie de Vonêche, 1802-2002 ; M des arts anciens du Namurois ; Société Archéologique de Namur
  • (fr) J Philippe (1974), Le Val-Saint-Lambert: ses cristalleries et l'art du verre en Belgique; E. Wahle