Victor Ardisson

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Victor Ardisson
Victor Ardisson photographié par des médecins aliénistes, vers 1906.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
MontfavetVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Montfavet (d) (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Víctor Antoine ArdissonVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Vampire du MuyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Taille
1,54 mVoir et modifier les données sur Wikidata

Victor Antoine Ardisson, surnommé le « Vampire du Muy », né le au Muy (Var), et mort le à Montfavet (Vaucluse), est un malade mental souffrant d'anosmie et d'agueusie, arrêté pour nécrophilie en 1901.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le au Muy, dans le Var, d'un père inconnu et d'une mère violente, Élisabeth-Apollonie Pore, qui le bat, Victor prend le nom de son beau-père, Honoré Ardisson, lequel « vivait d’expédients et de rapines[1] ». Victor Ardisson commet une centaine d'actes de nécrophilie. Entrepreneur de pompes funèbres et fossoyeur, le « Vampire du Muy » viole de nombreux cadavres, surtout des femmes jeunes, qu'il mutile et décapite dans certains cas. Durant un certain temps, il conserve notamment sur sa table de chevet la tête momifiée d'une adolescente de 13 ans, qu'il embrasse régulièrement, la considérant comme « sa fiancée »[2].

Arrêté en 1901, il est examiné par deux médecins légistes dont le Dr Belletrud, puis par le jeune Alexis Épaulard[3], un élève du Dr Alexandre Lacassagne, qui en fait la principale observation de sa thèse de médecine légale[4]. Victor Ardisson est alors considéré comme un « dégénéré impulsif, nécrosadique, et nécrophile ». Le docteur austro-hongrois Richard von Krafft-Ebing, qui a étudié son cas, parle d'un « débile vide de tout sens moral ».

Il sera condamné et interné à perpétuité à l'asile de Pierrefeu-du-Var[5].

Victor Ardisson est décédé à l'asile d'aliénés de Montdevergues (à Montfavet, commune d'Avignon) le [6]. Il a été inhumé au cimetière de Montfavet le (mais sa tombe, reprise avec d'autres par l'administration, n'existe plus aujourd'hui et ses restes sont à l'ossuaire).

Avec le sergent François Bertrand, il est l'un des rares nécrophiles passés à la postérité, et connus dans le monde entier.

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Les actes d'Ardisson firent en 1901 l'objet d'une complainte, Le vampire de Muy ou le violeur de cadavres, chantée sur l'air de la Paimpolaise[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alexis Épaulard, « Notes et observations de médecine légale. Le vampire de Muy. », Archives de l’anthropologie criminelle.,‎ , p. 108 (lire en ligne)
  2. Montague Summers, The Vampire : His Kith and Kin, Forgotten Books, 1928.
  3. Notice de la BnF
  4. Alexis Épaulard, Vampirisme : nécrophilie, nécrosadisme, nécrophagie, Lyon, A. Storck, , 102 p.
  5. Pierre Pascal, Dostoïevski, l'homme et l'œuvre, L'Âge d'Homme, 1970, p. 211.
  6. Son acte de décès figure dans l'état civil de la mairie annexe de Montfavet et son acte de naissance comporte en mention marginale : « Décédé à Montfavet, Vaucluse, le 9 mars 1944, dans l'asile d'aliénés annexe de Pierrefeu ».
  7. « Complaintes Criminelles », sur criminocorpus.org (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Belletrud et Edmond Mercier, Contribution à l'étude de la nécrophilie : l'affaire Ardisson, Paris, G. Steinheil, , 127 p. (lire en ligne).
  • Alexis Épaulard, Vampirisme, nécrophilie, nécrosadisme, nécrophagie, Lyon, A. Storck, , 102 p. (lire en ligne).
  • Amandine Malivin, « Le nécrophile, pervers insaisissable (France, XIXe siècle) », Criminocorpus « Sujets déviants, sujets pervers. Pathologie mentale, sexualité et expérience de l'autre, Communications »,‎ (lire en ligne).
  • Amandine Malivin, « Fantastique ou pathologique : les discours médicaux à l'épreuve de la transgression nécrophile », French Forum, Philadelphie, University of Pennsylvania Press, vol. 47, no 1,‎ , p. 41-56 (ISSN 0098-9355, DOI 10.1353/frf.2022.0003).
  • Ornella Volta, « Le nécrophile du Muy », L'Arc. Cahiers méditerranéens, no 18,‎ , p. 89-94.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]