Tarquinia (ville étrusque)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Tarquinia (en latin Tarquinii et en étrusque Tarchna ou Tarchuna[1],[2], et souvent traduit en français par Tarquinies) est le nom de la cité étrusque proche de la ville actuelle de Tarquinia, une commune de la province de Viterbe, dans le Latium, en Italie : le site de la ville antique est situé près du fleuve Marta à environ 2 km au nord-est de la ville actuelle[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les deux chevaux ailés de Tarquinia, dans l'art étrusque.

À l'époque étrusque, Tarquinia était l'une des douze cités réunies dans la dodécapole d'Étrurie.

Selon la légende rapportée par Strabon, la ville fut fondée par Tarchon, roi des Lydiens[4].

Au VIIe siècle av. J.-C., la ville voit la naissance d'un certain Lucumon, fils d'un émigré corinthien, le Bacchiade Démarate et d'une autochtone. Malgré sa richesse et son mariage avec une femme étrusque de haute lignée, il ne parvient pas à satisfaire ses ambitions ; Lucumon s'exile donc à Rome, où il se rebaptise Tarquin l'Ancien, et devient le cinquième des sept rois de la Ville, en -616. En réalité, il semble que Tarquin l'Ancien ait été un chef de guerre natif de cette cité et qu'il prit Rome qu'il soumit, avant d'en devenir le roi.

Son fils ou petit-fils, Tarquin le Superbe, par son comportement tyrannique provoquera la révolte des citoyens romains et le renversement de la royauté romaine...

De 358 à 351 av. J.-C. puis de 311 à 308 av. J.-C., des guerres opposent Tarquinia à la République romaine. Au cours de la première de ces deux guerres, on fit preuve de cruauté de part et d'autre. Les Romains subirent d'abord une défaite cuisante et les Tarquiniens exécutèrent 307 prisonniers sur le forum de leur ville. En 353 av. J.-C. la fortune des armes changea de camp et les Romains mirent à mort 358 Tarquiniens sur leur propre forum. En 351 av. J.-C., ils accordèrent à Tarquinia un armistice de quarante ans.

Vestiges[modifier | modifier le code]

Près de la ville moderne de Tarquinia, les archéologues ont mis au jour depuis le XIXe siècle, sur la nécropole de Monterozzi, une importante nécropole étrusque de plus de 6 000 tombes (dont plus de 200 peintes), comportant, encore visibles sur le site, de célèbres fresques : la tombe des Taureaux, la tombe des Lionnes, la tombe de la Chasse et de la Pêche... Les vestiges étrusques de ces tombes, certaines reconstituées, ainsi qu'un parcours didactique sont rassemblés dans le Musée archéologique national de Tarquinia situé dans le palazzo Vitelleschi de la ville médiévale.

Personnalités nées à Tarquinia[modifier | modifier le code]

Postérité littéraire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jannot 1987, p. 103
  2. Martinelli et Paolucci 2013, p. 34
  3. Dans son ouvrage sur Tarquin le Superbe (2014), l'historien Thierry Camous insiste sur la différence des deux sites (p. 54) : en dépit de la toponymie actuelle, la Tarquinia moderne est issue du bourg médiéval de Cornuto et non de la ville étrusque.
  4. Thierry Camous, Tarquin le Superbe, p. 54.
  5. Cornuto est l'ancien nom de Tarquinia.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurizio Martinelli et Giulio Paolucci, Lieux étrusques, Scala,
  • Jean-René Jannot, À la rencontre des Étrusques, Ouest France,