La Scala (Paris)

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Affiche pour les représentations de Jules Mévisto à la Scala en 1891 par Maximilien Luce.

La Scala est une ancienne salle de music-hall parisienne, située 13 boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement de Paris. La salle, créée en 1874, fut un célèbre music-hall. En 1936, elle a été transformée en salle de cinéma, spécialisée à partir des années 1970, dans le cinéma porno.

Histoire

En 1787, le sieur Gauthier ouvrit à cet endroit une auberge à l'enseigne du Cheval Blanc. Elle devint plus tard une guinguette, avec tables et chaises installées en extérieur, sous des tonnelles, et un orchestre juché sur des tréteaux, composé de deux violons, une basse et une flûte. En 1857, le Cheval Blanc est devenu un café-chantant[1].

En 1874, Marie-Reine Rameau, veuve Roisin, propriétaire du Bal de l'Élysée Montmartre, fait édifier à cet emplacement par les architectes Delarue et Beaupied, le café-concert de la Scala. La salle de 340 m2 peut contenir environ 1400 places. Elle est surmontée d'une coupole vitrée amovible[2]. On y donne la première revue en 1878. Le chanteur Paulus, expulsé de l'Eldorado situé de l'autre côté du boulevard, est engagé et devient une grande vedette.

En 1895, Édouard Marchand monte à la Scala la première grande revue de music-hall à l'anglaise en France. Toutes les grandes vedettes du caf'conc' s'y produisent : Polin, Yvette Guilbert, Fragson, Mayol, Polaire, Paulette Darty, Max Dearly, Mistinguett...

En 1916, la Scala est utilisée comme théâtre de vaudeville, où se produisent Pauline Carton ou Marie Dubas et où l'on joue Feydeau. La salle est modernisée en 1926 et accueille Raimu, Georgius, Dranem, Fréhel et en 1934, en guise de final, le tour de chant de Damia.

En 1936, la Scala est rachetée par une société d'exploitation cinématographique, et transformée en une salle de cinéma de 1 000 places par l'architecte Maurice Gridaine dans le style art déco, avec un savant jeu de miroirs dans le hall. À partir de 1977, le volume est divisé en cinq salles et la programmation est désormais consacrée au cinéma porno. La salle ferme au cours de l'été 1999.

En 2000, la Scala est rachetée par l'Église universelle du royaume de Dieu pour en faire un lieu de culte, mais les oppositions du quartier amènent la mairie de Paris à refuser les permis de construire successifs. La salle était toujours fermée en 2009 et était en vente selon Le Parisien. La ville de Paris pourrait y installer des logements sociaux et une pépinière d'entreprise, loin du projet du producteur Maurice Trinchant qui, en 2000, souhaitait faire renaitre ce lieu en un cinéma d'art et d'essais[3].

Notes et références

  1. Sallée André et Chauveau Philippe, Music-Hall et café-concert, Paris, Bordas, 1985
  2. César Daly, Revue générale de l'architecture et des travaux publics, 1876
  3. Le Parisien du 7 nov. 2009

Lien externe