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Roger Schaffter

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Roger Schaffter
Illustration.
Portrait de Roger Schaffter en 1979.
Fonctions
Conseiller aux États

(8 ans, 8 mois et 24 jours)
Élection 29 novembre 1978
Réélection 23 octobre 1983
Législature 41e et 42e
Prédécesseur Aucun
Successeur Jean-François Roth
Député au parlement jurassien

(2 mois et 4 jours)
Élection 19 novembre 1978
Député à l'Assemblée constituante jurassienne

(2 ans, 7 mois et 24 jours)
Élection 21 mars 1976
Biographie
Nom de naissance Roger Schaffter
Date de naissance
Lieu de naissance Bâle
Date de décès (à 80 ans)
Lieu de décès Delémont
Nationalité Suisse
Parti politique PDC
Diplômé de Université de Berne
Université de Fribourg
Université de Neuchâtel
Profession Enseignant
Journaliste
Religion Catholique
Résidence Porrentruy
Gênes

Roger Schaffter, né le à Bâle (originaire de Courtételle) et mort le à Delémont, est un journaliste suisse et une personnalité politique jurassienne, membre du parti Démocrate-chrétien et acteur séparatiste de la Question jurassienne. Il est considéré comme l’un des « pères » de la République et canton du Jura.

Connu pour avoir cofondé le Mouvement séparatiste jurassien (Rassemblement jurassien), dont il devient secrétaire général, il a été rédacteur en chef du journal Le Jura libre et conseiller aux États pour le canton du Jura.

Biographie

Roger Schaffter est le fils de Joseph Schaffter, fonctionnaire des douanes, et de Valentine Beuchat[1]. Il passe son enfance à Porrentruy.

Après des études au collège Saint-Charles à Porrentruy, il obtient un diplôme de maître secondaire, le 25 avril 1940, à l'Université de Berne[2]. Il devient ensuite enseignant à Porrentruy. Il étudie également à l'Université de Fribourg, auprès de Gonzague de Reynold, et à l'Université de Neuchâtel, où il obtient une licence en lettres en 1960[1].

En 1942, Roger Schaffter lance, avec Jean Cuttat et Pierre-Olivier Walzer, les éditions des Portes de France qui vinrent en aide à la France littéraire pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

À la suite de l'affaire Moeckli [N 1], Roger Schaffter, Roland Béguelin et Daniel Charpilloz fondent, le 30 novembre 1947 à Moutier, Le Mouvement séparatiste jurassien (qui se renommera Rassemblement Jurassien (RJ) en 1951). Le mouvement a pour but l'indépendance de la partie francophone du Jura vis-à-vis du canton de Berne. Roger Schaffter en deviendra le premier secrétaire général, jusqu'au 19 avril 1953[3].

Aussi journaliste, Roger Schaffter fut notamment rédacteur en chef, entre 1948 et 1950, puis rédacteur-adjoint du journal Le Jura libre (fondé le par Roger Schaffter, Roland Béguelin et Roger Chatelain) et rédacteur en chef de Curieux entre 1954 et 1956[N 2]. Il collabore aussi à plusieurs journaux, dont Le Quotidien jurassien.

Également politicien, il est membre du parti démocrate-chrétien (PDC), et fut conseiller communal de Porrentruy du 4 mars 1948 à 1949[2].

En 1950, il est nommé directeur de l'école suisse de Gênes. Il tiendra ce poste jusqu'en 1954[1].

Roger Schaffter quitte son poste de secrétaire général du RJ le 1er octobre 1950 et en devient le vice-président[3].

Entre 1957 et 1979, il est professeur à l'École supérieure de commerce de Neuchâtel (en)[1].

En 1958, il fonde, avec Roland Béguelin, les Éditions de la Bibliothèque jurassienne[1].


Dans les années 1970, le Gouvernement Bernois décide d'organiser alors une votation « en cascade » afin de régler la question jurassienne: il s'agit du plébiscite jurassien. Les résultats du premier vote du 23 juin 1974 annonce la création d'un canton du Jura avec seulement les trois district du nord (Delémont, Porrentruy et les Franches-Montagnes). La population rejoint donc la place devant l'Hotel-de-Ville de Delémont, à 20:00, où sont annoncés les résultats par Germain Donzé, Roland Béguelin, Roger Schaffter et François Lachat[4].

« Il pleut la liberté ! »

— Roger Schaffter, Dimanche 23 juin 1974 à 20:30, au balcon de l'Hotel-de-Ville de Delémont (BE)

À la suite des résultats favorables du plébiscite jurassien, le 23 juin 1974, pour la création d'une République et Canton du Jura, l'Assemblée constituante jurassienne est créée pour élaborer la Constitution du nouveau canton. Roger Schaffter y est élu le 21 mars 1976 comme député (Il est alors président de la séance inaugurale le 12 avril 1976). L'Assemblée inaugure ses travaux le 13 avril 1976 et les termine le 6 décembre 1978[N 3]. Lors de la rédaction de la Constitution jurassienne, Roger Schaffter défendra des sujets comme : la condamnation des procédures de mise au secret, le maintien des préfectures dans le futur canton, l'inscription du droit de vote des étrangers dans la Constitution jurassienne ou encore les droits politiques aux Jurassiens de l'extérieur[2].

Roger Schaffter et Pierre Gassmann (de), le 11 novembre 1986, dans la salle du Conseil des États.

Le 30 octobre 1978, Pierre Gassmann (de) et Roger Schaffter sont élus premiers conseillers aux États du canton. Cependant, le 19 novembre 1978, Roger Schaffter est également élu au Parlement jurassien : il siègera seulement deux mois au Parlement jurassien avant de décider de siéger au Conseil des États[5]. Le 29 novembre 1978, il est élu tacitement au Conseil des États. Il y siègera du au [N 4]. Il y sera président de la commission de la science et de la recherche. Il fut battu le 18 octobre 1987 par Jean-François Roth. Lors de son mandat de presque neuf ans comme sénateur, Roger Schaffter défendra des sujets comme : le soutien à l'élevage de chevaux race Franches-Montagnes[2].

« Le Jura au Conseil des États : Une des concrétisations d'une lutte de 30 ans ! »

— Roger Schaffter, 6 mars 1979 (Propos recueillis par Jean-Luc Vautravers)

Il sera également secrétaire général du groupe de concertation des cantons limitrophes de la France puis délégué à la coopération de la République et Canton du Jura du 11 janvier 1979 à 1982[6].

Roger Schaffter quitte son poste de vice-président du RJ en 1979 à la suite d'une rupture d'opinion avec Roland Béguelin dont il désapprouvait la politique en vue de la réunification du canton du Jura avec le Jura-Sud[1].

Le 28 avril 1986, Roger Schaffter est élu président d'Helvetia latina.

Fin de vie

Roger Schaffter meurt le 13 février 1998 à Delémont à l'âge de 80 ans. Il repose au cimetière de Delémont[7].

Œuvres écrites

La Nouvelle Rauracienne

En 1950, Roger Schaffter et Roland Béguelin, reprennent, avec plusieurs modifications, la chanson populaire La Rauracienne écrite par Xavier Stockmar en 1830. La nouvelle chanson est renommée La Nouvelle Rauracienne.

La chanson est proclamée « hymne officiel de la République et Canton du Jura » le 21 juin 1990 par le Parlement jurassien[8].

Publications

Roger Schaffter a publié quelques ouvrages littéraires, dont[2]:

  • 1963 : Comment résoudre la Question jurassienne (avec R. Béguelin);
  • 1964 : Berne à l'heure du choix, (avec R. Béguelin).

Distinctions

Roger Schaffter reçoit de quelques distinctions au cours de sa vie[2]:

  • 22 juillet 1947 : Prix littéraire de la Société jurassienne d'Emulation pour Amour, mon beau souci;
  • 25 avril 1965 : Médaille française Arts, sciences et lettres;
  • 12 avril 1973 : Grand prix du Jura Libre;
  • 29 avril 1994 : Bourgeois d'honneur de la ville de Porrentruy.

Hommages

Plusieurs villages et villes ont donnée le nom de Roland Béguelin à l'une de leurs places ou rues. En voici une liste non exhaustive[2]:

  • 23 juin 1999 : Rue Roger Schaffter à Vellerat;
  • 23 juin 2000 : Place Roger Schaffter à Saint-Ursanne;
  • 8 septembre 2001 : Place Roger Schaffter à Delémont;
  • 22 juin 2004 : Place Roger Schaffter à Alle.

Vie privée

Roger Schaffter épouse Suzanne Amuat en 1949 avec qui il a trois enfants[5].

Hommages

Le Mouvement Autonomiste Jurassien rend très souvent hommage à Roland Béguelin, lors des commémorations de sa naissance ou de son décès[9].

Plusieurs villages et villes ont donnée le nom de Roger Schaffter à l'une de leurs places ou rues. En voici une liste non exhaustive:

Notes et références

Notes

  1. Le refus du Parlement d'attribuer le Département des travaux publics à Georges Moeckli, jurassien francophone, car celui-ci ne sait « pas assez bien l'allemand » déclenche, en septembre 1947, l'Affaire Moeckli, qui relance la Question jurassienne.
  2. Il y signait régulièrement une chronique sous le pseudonyme de Pertinax.
  3. Roger Schaffter, fut dès 1977, président de la Commission Information et Relations publiques de la Constituante.
  4. Il est l'un des deux premiers Jurassiens à siéger dans cette chambre.

Références

  1. a b c d e f et g Claude Hauser, « Schaffter, Roger » Accès libre, sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le )
  2. a b c d e f et g Chronologie jurassienne, « Schaffter, Roger » Accès libre, sur www.chronologie-jurassienne.ch (consulté le )
  3. a et b Mouvement autonomiste jurassien (MAJ), « Les secrétaires généraux du Rassemblement jurassien » Accès libre, sur www.maj.ch (consulté le )
  4. « Il pleut la liberté ! vidéo des discours suite aux résultats du plébiscite jurassien du 23 juin 1974 à 20:00 », sur rts.ch, (consulté le )
  5. a et b Emma Chatelain, « Schaffter, Roger (1917-1998) » Accès libre, sur www.diju.ch, (consulté le )
  6. « Base de données sur les Élites suisses au XXe siècle », sur www2.unil.ch (consulté le )
  7. Radio Fréquence Jura (RFJ), « Hommage entre souvenirs et émotion » Accès libre, sur www.rfj.ch, (consulté le )
  8. Arrêté proclamant la Nouvelle Rauracienne hymne officiel de la République et Canton du Jura sur le site du canton du Jura.
  9. Radio Fréquence Jura (RFJ), « Hommage entre souvenirs et émotion » Accès libre, sur www.rfj.ch, (consulté le )

Voir aussi

Liens internes

Liens Externes

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