Relations entre l'Estonie et la Finlande

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Relations entre l'Estonie et la Finlande
Drapeau de l'Estonie
Drapeau de la Finlande
Estonie et Finlande
Estonie Finlande
Ambassades
Ambassade d'Estonie en Finlande
  Ambassadeur Margus Laidre
  Adresse Itäinen Puistotie 10
00140 Helsinki
  Site web Site officiel
Ambassade de Finlande en Estonie
  Ambassadeur Kirsti Narinen
  Adresse Kohtu 4
15180 Tallinn
  Site web Site officiel

Les relations entre l'Estonie et la Finlande sont les relations bilatérales entre l'Estonie et la Finlande, deux États membres de l'Union européenne. Du fait de la proximité géographique et culturelle de ces deux pays, et depuis la chute du communisme, ces relations sont très bonnes[1]. L'Estonie montre des signes d'intérêt à être identifiée comme un « pays nordique ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Régions de l'Empire suédois (1561-1721)[modifier | modifier le code]

L'Empire suédois, avec la Finlande, l'Eestland et la Livonie.

L'Empire suédois couvrait la Suède et la Finlande actuelle. Dès 1561, le Duché d'Estonie (nord de l'Estonie actuelle) est acquise par la Suède[2]. Après la guerre polono-suédoise, le traité d'Altmark est signé le [3],[4]. Celui-ci prévoit l'intégration de la Livonie, recouvrant partiellement l'actuelle Estonie, par l'Empire suédois[5]. Dès lors, les régions occupées par l'actuelle Finlande et l'actuelle Estonie ont fait partie en commun de l'Empire suédois.

La Livonie et le duché d'Estonie sont restées suédoises jusqu'en 1721, après la signature du traité de Nystad qui mit fin à la Grande guerre du Nord[6].

Au sein de l'Empire russe (1721-1918)[modifier | modifier le code]

En 1721, l'Estonie est intégrée à l'Empire russe[6] et devient le gouvernement d'Estonie. Les deux régions dépendent alors de deux États différents jusqu'en , date à laquelle le traité de Fredrikshamn est conclu au terme de la guerre de Finlande. Celui-ci intègre alors le Grand-duché de Finlande à la Russie impériale.

Les deux ensembles resteront des composantes de la Russie impériale jusqu'en 1917 et 1918 respectivement.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Indépendances (1917-1920)[modifier | modifier le code]

Le , la Finlande proclame son indépendance[7] et forme l'éphémère Royaume de Finlande. Une guerre civile éclate alors entre la République socialiste des travailleurs de Finlande (au nord) et la Garde blanche au sud, que ces derniers remportent. La république de Finlande naît alors.

L'Estonie déclare son indépendance le . Celle-ci ne se concrétise que par la signature du traité de Tartu du . Dès lors, la Finlande reconnaît l'indépendance de l'Estonie[1].

Entre-deux guerres (1920-1940)[modifier | modifier le code]

Les deux pays coopèrent militairement entre les deux guerres mondiales en établissant la coopération défensive finno-estonienne[8].

Seconde Guerre mondiale et annexion par la Russie (1940-1991)[modifier | modifier le code]

En , l'Estonie est envahie par l'armée soviétique et la république socialiste soviétique d'Estonie rejoint l'Union des républiques socialistes soviétiques. Elle est occupée ensuite par l'Allemagne nazi jusqu'en 1944, date à laquelle elle est de nouveau annexé par l'Union soviétique. Elle en restera partie intégrante jusqu'en 1991.

Indépendance de l'Estonie et fin du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Le , l'Estonie déclare de nouveau son indépendance[9] et le suivant, les relations diplomatiques entre les deux pays sont rétablies[1].

L'année 1995 marque une étape dans l'intégration européenne de la Finlande et de l'Estonie. En effet, la Finlande, qui avait déposé sa candidature en , adhère à l’Union européenne le . Le même jour, un accord de libre-échange entre l’Estonie et l'Union européenne, signé en 1994, entre en vigueur et, le , un accord d'association entre l'Estonie et l’UE est signé[10]. Finalement, le , l'Estonie dépose sa candidature à l’adhésion à l’Union européenne[11].

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Le , l’Estonie adhère à l’Union européenne.

Coopérations thématiques[modifier | modifier le code]

Les pays ont mutuellement une ambassade dans la capitale de l'autre, et l'Estonie a également cinq consulats.

Culture[modifier | modifier le code]

De plus, l'estonien et le finnois sont des langues très proches, et très différentes des groupes de langues majoritaires en Europe, faisant partie du groupe très réduit des langues fenniques.

Tourisme[modifier | modifier le code]

L'Estonie est une destination touristique très appréciée des Finlandais, en particulier pour le faible prix des loisirs[12] (tourisme facilité par la participation à l'espace Schengen des deux pays et à l'utilisation d'une monnaie commune (l'euro) depuis 2011).

Coopération multilatérale[modifier | modifier le code]

L'Estonie et la Finlande sont membres communs de plusieurs organisations de coopération internationales :

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Finlande - Fiche pays
  2. Tarkiainen et Tarkiainen 2013
  3. Plakans 2011
  4. Koch et De Koch 1818, p. 407
  5. Rickard 2013
  6. a et b Gourdon - Encyclopædia Universalis
  7. Fischer 1970, p. 511
  8. Leskinen 1999
  9. Minaudier 2007, p. 348-349
  10. COLISEE 2003
  11. Vähi 1995
  12. « Third of Estonia's Alcohol Sales Attributed to Finnish Tourists », new.err.ee,‎ (lire en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Matthieu Chillaud, « Les pays nordiques "mentors" stratégiques des États baltes ? », Stratégique, vol. 3-4, nos 91-92,‎ , p. 191-217 (DOI 10.3917/strat.091.0191, lire en ligne)
  • (et) Välisministeerium, « Finland », sur Välisministeerium, (consulté le )
  • (en) J. Rickard, Truce of Altmark, (lire en ligne).
  • (sv) Kari Tarkiainen et Ülle Tarkiainen, Provinsen bortom havet. Estlands svenska historia 1561-1710, Atlantis, , 379 p. (ISBN 978-91-7353-652-3)
  • (en) Andrejs Plakans, A Concise History of the Baltic States, Cambridge University Press,
  • Christophe-Guillaume Koch et Christophe de Koch, Histoire abrégée des traités de paix, entre les puissances de l'Europe, depuis la Paix de Westphalie, vol. 12, Gide fils, , 414 p.
  • Vincent Gourdon, « Traité de Nystad », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  • Fritz Fischer (trad. Geneviève Migeon et Henri Thiès), Les Buts de guerre de l’Allemagne impériale (1914-1918) [« Griff nach der Weltmacht »], Paris, Éditions de Trévise, , 654 p. (BNF 35255571). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fi) Jari Leskinen, « Suomen ja Viron salainen sotilaallinen yhteistyö Neuvostoliiton hyökkäyksen varalta 1930-luvulla », dans Jari Leskinen et Antti Juutilainen, Talvisodan pikkujättiläinen, Werner Söderström Osakeyhtiö, (ISBN 951-0-23536-9)
  • Jean-Pierre Minaudier, Histoire de l'Estonie et de la nation estonienne, Paris, L'Harmattan, , 402 p. (ISBN 978-2-296-04673-3, lire en ligne)
  • « L'Estonie et l'Union européenne », sur le site du Comité de liaison pour la solidarité avec l'Europe de l'est (COLISEE),
  • Tiit Vähi, Retranscription : Demande d'adhésion de l'Estonie à l'Union européenne, (lire en ligne)

Compléments[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (fi + ekk + en) Site officiel de l'ambassade d'Estonie en Finlande
  • (fi + ekk + en + sv) Site officiel de l'ambassade de Finlande en Estonie