Tourraque de Lacouture

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Tourraque de Lacouture
Pile du mas de Biran
La tourraque dans son environnement.
Présentation
Destination initiale
monument funéraire
Style
Propriétaire
commune de Biran
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
Commune
Coordonnées
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La Tourraque de Lacouture ou pile du mas de Biran est une tour en pierre gallo-romaine, aussi appelée pile, située à Biran dans le département français du Gers.

Le monument, particulièrement bien conservé, a gardé presque tout son parement et sa niche ; seule la partie sommitale manque. Un enclos, très probablement funéraire, s'étend à son pied.

La pile est classée comme monument historique en 1875.

Situation[modifier | modifier le code]

Tourraque ou tourrasse sont des formes augmentatives de « tour » utilisées pour désigner les piles gallo-romaines en Occitanie et plus spécifiquement en Gascogne. Lacouture est le lieu-dit où elle se trouve, sur la rive droite de la Baïse, au milieu d’un champ cultivé, à peu de distance de la route de Biran vers Le Brouilh-Monbert (la route de Condom à La Barthe-de-Neste, ancienne nationale 639, maintenant D 939). Elle est parfois mentionnée comme « pile du Mas de Biran », le Mas étant une ancienne commune fusionnée avec celle de Biran.

La pile est installée sur une terrasse de la vallée de la Baïse, sur la rive droite de la rivière. Aucun autre établissement antique n'est signalé à proximité, à l'exception d'un autre pile, à moins de 20 m au nord de la précédente mais détruite dans la seconde moitié du XIXe siècle[1]. Des vestiges gallo-romains auraient été identifiés à plus de 500 m de la pile selon Henri Polge, mais leur nature n'est pas connue[2].

Historique et études archéologiques[modifier | modifier le code]

La datation de cette pile est incertaine, probablement entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère, Philippe Lauzun évoquant le IIe siècle. L'enclos associé à la pile est encore fréquenté au IVe siècle[3].

En 1966, le Bureau d'architecture antique du Sud-Ouest, sous la direction de Jean Lauffray, effectue un relevé de la pile et quelques sondages à son pied, profitant du nécessaire nettoyage du site[4].

La tourraque de Lacouture fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1875. Propriété de l’État depuis 1869, elle est transférée à la commune de Biran par convention du [5].

Description[modifier | modifier le code]

La tourraque de Lacouture est une des mieux conservées du département du Gers et mesure encore 11,20 m. La partie supérieure de l'édicule a disparu et, avec elle, la toiture qui devait être en bâtière en raison du plan barlong de l'édifice, conférant au monument une hauteur totale d'environ 13,30 m[6].

La niche de la pile.

Le massif de fondations, sur base rectangulaire, mesure 5,02 × 3,72 m. Il supporte un soubassement haut de 1,96 m de haut pour une section de 5,02 × 3,72 m. Vient ensuite le podium de 4,50 × 3,20 × 4,75 m. Le dernier étage, conservé sur une hauteur de 4,32 m, mesure 4,36 × 3,12 m. La niche supérieure, haute de 3,52 m, avec une arcade en plein cintre, est voûtée en cul-de-four et s’ouvre vers le sud ; elle est soulignée d’un bandeau en légère saillie et sa face interne garde les traces d'un enduit rouge[7],[8].

La pile est constituée d'un noyau en blocage recouvert d'un petit appareil, presque intégralement conservé, en moellons extrêmement réguliers. Des pilastres décorent les angles du podium et de l'édicule supérieur[6].

La pile est associée à un enclos funéraire mais elle n'empiète pas sur ce dernier : le mur de façade de la pile est aligné sur le mur du fond de l'enclos, dont les dimensions n'ont pas été reconnues.

Une épée (non datée) et une clé romaine ont été découvertes près de la pile détruite[9], laquelle n'a fait l'objet d'aucune description précise.

Fonction[modifier | modifier le code]

Il s’agit d’un monument funéraire dédié à la mémoire d'un personnage local, propriétaire ou notable. Cette hypothèse est confortée par la présence, au pied de la pile, d'un enclos renfermant des sépultures et des objets de culte mais qui n'a pas fait l'objet de fouilles.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lapart et Petit 1993, p. 186.
  2. Clauss-Balty 2016, p. 27.
  3. Clauss-Balty 2016, p. 30.
  4. Clauss-Balty 2016, p. 27-28.
  5. Notice no PA00094747, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. a et b Clauss-Balty 2016, p. 28.
  7. Sillières et Soukiassian 1993, p. 302.
  8. Clauss-Balty 2016, p. 190.
  9. Pierre Audin, « La pile de Cinq-Mars et les piles gallo-romaines », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, t. LXXXIV, no 2,‎ , p. 366 (DOI 10.3406/abpo.1977.2883).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pascale Clauss-Balty (dir.), Les piles funéraires gallo-romaines du Sud-Ouest de la France, Pau, Presses Universitaires de Pau et des Pays de l'Adour, coll. « Archaia », , 231 p. (ISBN 978-2-3531-1063-6).
  • Jacques Lapart et Catherine Petit, Le Gers, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Carte archéologique de la Gaule » (no 32), , 354 p. (ISBN 2-8775-4025-1).
  • Philippe Lauzun, « Inventaire général des piles gallo-romaines du sud-ouest de la France et plus particulièrement du département du Gers », Bulletin Monumental, Caen, Henri Delesques imprimeur-éditeur, t. LXIII,‎ , p. 5-68 (DOI 10.3406/bulmo.1898.11144).
  • Pierre Sillières et Georges Soukiassian, « Les piles funéraires gallo-romaines du sud-ouest de la France : état des recherches », Supplément à la Revue archéologique du Centre de la France, no 6 « Monde des morts, monde des vivants en Gaule rurale, Actes du Colloque ARCHEA/AGER (Orléans, 7-9 février 1992) »,‎ , p. 299-306 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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