Mercedes-Benz T80

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Mercedes-Benz T80
Rekordwagen
Mercedes-Benz T80
La T80 au musée de Stuttgart.
Présentation
Équipe Drapeau de l'Allemagne nazie Daimler-Benz AG
Constructeur Drapeau de l'Allemagne nazie Mercedes-Benz
Année du modèle 1939
Spécifications techniques
Nom du moteur Daimler-Benz DB 603
Cylindrée 44 520 cm3
Configuration V12 inversé
Orientation du moteur Longitudinal
Position du moteur Centrale
Système de carburant Injection
Système de freinage Freins à tambour hydrauliques
Cockpit Monoplace
Poids 2 896 kg
Dimensions Longueur : 8 240 mm
Largeur : 3 200 mm
Carburant Mélange spécial
(voir caractéristiques)
Histoire en compétition
Pilotes Drapeau de l'Allemagne nazie Hans Stuck (non conduite)
CoursesVictoiresPoleMeilleur tour
0 0 0 0

Chronologie des modèles (1938 - 1939)

La Mercedes-Benz T80 est un véhicule pour records de vitesse construit par Mercedes-Benz et développé en collaboration avec Ferdinand Porsche en 1939.

La T80 était destinée à briser le record mondial de vitesse sur terre, mais cela n'a jamais été tenté à cause du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La vitesse de 750 km/h aurait probablement été atteinte par le pilote Hans Stuck sur une section droite de l'autoroute allemande reliant Halle à Dessau si la Seconde Guerre mondiale n'avait pas éclaté.

La voiture est maintenant exposée au musée Mercedes-Benz de Stuttgart.

Historique[modifier | modifier le code]

Le pilote de course allemand à succès Hans Stuck, 36 ans, dont l'étoile tend à pâlir face à la concurrence de jeunes coureurs émergents au sein de l'équipe de course Auto Union comme Bernd Rosemeyer, envisageait d'amener le record du monde de vitesse pour véhicules terrestres en Allemagne. Pour son projet, il a reçu le soutien du chef du bureau des achats du ministère de l'Aviation du Reich, Ernst Udet, entre autres. Udet a finalement promis verbalement de produire deux moteurs d'avion DB 601 de Daimler-Benz pour la voiture record. Stuck se tourna ensuite vers Wilhelm Kissel, membre du conseil d'administration de Daimler-Benz AG, en août 1936. Le , il écrit au conseil d'administration de Daimler-Benz :

« Mein Lebenswunsch ist es, der schnellste Mann der Welt zu werden. Ich werde dafür auch jedes Opfer und jede Leistung aufbringen. »
(en français : « Mon vœu le plus cher est d'être l'homme le plus rapide du monde. Je ferai tous les sacrifices et m'investirai sans réserve pour y parvenir. »)
- Hans Stuck[1].

Après de longues délibérations au sein de Daimler-Benz AG, le contrat pour la construction de la voiture record a été attribué au bureau d'ingénierie de l'ancien designer en chef de Daimler, Ferdinand Porsche. À partir de 1938, le développement de la Mercedes-Benz T 80, la voiture record, bat son plein. La carrosserie, conçue par l'avionneur Ernst Heinrich Heinkel et testée sur des modèles réduits en soufflerie, a atteint les propriétés souhaitées. Le , le premier essai du véhicule sur dynamomètre est effectué[2].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Moteur Daimler-Benz DB 603.

Dimensions[modifier | modifier le code]

Longueur 8 240 mm
Largeur 3 200 mm
Hauteur 1 270 mm
Empattement 3 550 mm
Voies AV/AR 1 320 mm / 1 180 mm
Poids à vide 2 896 kg
Cx 0,18

Carburant[modifier | modifier le code]

Le moteur utilise un mélange spécial d'alcool méthylique (63 %), de benzène (16 %), d'éthanol (12 %), d'acétone (4,4 %), de nitrobenzène (2,2 %), d’Avgas (2 %) et d’éther (0,4 %).

Motorisation[modifier | modifier le code]

Le moteur était initialement prévu pour être un moteur d'avion DB 601 de Daimler-Benz[1], qui était déjà utilisé pour les avions records Messerschmitt Me 109 R et Heinkel He 100 V 2. Plus tard, la T80 était équipée d'un moteur d'avion de douze cylindres en V inversé, utilisant du carburant spécifique : le DB 603 de Daimler-Benz avec 3 000 ch (environ 2 200 kW) et une cylindrée de 44,5 litres, qui, avec des performances accrues, pouvait atteindre jusqu'à 3 500 ch (environ 2 600 kW) et devait être installé suspendu comme dans un avion[3]. Ce moteur a été utilisé sur les avions de chasse pendant la guerre tels les Dornier Do 335 ou les Focke-Wulf Ta 152, mais également sur les bimoteurs Messerschmitt Me 410 et Heinkel He 219 ou même les bombardiers lourds quadrimoteurs comme le Heinkel He 274.

Modèle Construction Moteur + Nom Cylindrée Performance Couple 0 à 100 km/h Vitesse maxi Consommation + CO2
T80 1939 12 cylindres en V
DB 603 N
44 520 cm3
(44,52 L)
2 600 kW (3 000 ch) à 3 000 tr/min 750 km/h*

* = vitesse approximative

Construction[modifier | modifier le code]

La T 80 avait trois essieux. L'essieu avant était utilisé pour la direction, les deux essieux arrière pour la transmission. Le conducteur était assis dans le tiers avant, le moteur était au milieu et la boîte de vitesses (un rapport fixe) était installée à l'arrière. Des pneus spéciaux de Continental AG d'un diamètre de 1 160 mm devaient être utilisés, qui avaient déjà résisté sans dommage à des vitesses de 700 km/h lors des essais au banc[4].

La forme de la carrosserie a été influencée par l'aérodynamicien Reinhard von Koenig-Fachsenfeld. Pour réduire le patinage des roues, la voiture disposait d'un dispositif spécial qui pouvait limiter l'alimentation en carburant du moteur si les roues avant et arrière avaient des vitesses différentes[5].

Planification des courses de record[modifier | modifier le code]

Les parcours d'essai habituels pour un tel record se trouvaient à l'époque dans les désert de sel des États-Unis (en particulier dans les marais salants de Bonneville dans l'Utah), mais il était toutefois hors de question d'y aller pour des raisons de prestige; le record devait être établi en Allemagne[1].

Le record était finalement prévu pour 1940 sur le circuit de Dessau, où la voiture était censée atteindre des vitesses allant jusqu'à 600 km/h. Une partie importante de cet itinéraire était une section droite d'environ 10 km de long de la Reichsautobahn entre Dessau et Halle, où la bande médiane n'était pas structurellement séparée et où les ponts n'avaient pas de piliers centraux. Aujourd'hui, le tronçon fait partie de l'autoroute A9[6]. Hans Stuck était censé être le pilote, mais Daimler-Benz AG envisageait d'utiliser son propre pilote d'usine, Rudolf Caracciola[1]. Cependant, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale le 1er septembre 1939 a empêché la réalisation prévu du record[7].

Situation actuelle[modifier | modifier le code]

Le véhicule est actuellement exposé au musée Mercedes-Benz à Stuttgart. Beaucoup de gens au cours des décennies ont fait pression sur Mercedes-Benz pour que la T80 soit restaurée et testée afin de savoir si elle aurait été en mesure d'atteindre 634 km/h. Cependant, il serait difficile aujourd'hui de réaliser l'exploit puisque le moteur n'est plus dans le véhicule. En effet, il a été utilisé comme moteur de secours pour un avion de l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Michail Hengstenberg, « Das 3000-PS-Projekt », Mit Bildergalerie zum T 80 [archive du ], einestages, Spiegel Online, (consulté le )
  2. (de) « Mercedes-Benz T 80 mit V12-Flugmotor DB 603 », Chronik 1931 – 1940, Mercedes-Benz Public Archive (consulté le )
  3. « MB-T80-1939-Motor » [archive du ], Mercedes-Benz Classic, (consulté le ) : « DB 603 RS Spezial-Flugmotor »
  4. Alfred Neubauer, Harvey T. Rowe: Männer, Frauen und Motoren. Motorbuch Verlag, Stuttgart 1970, S. 235–238.
  5. Paul Clifton: Die schnellsten Männer am Lenkrad. Die Geschichte der Geschwindigkeits-Weltrekorde im Automobil. Motorbuch Verlag, Stuttgart 1968, S. 193–195.
  6. « Unternehmen Reichsautobahn : Die Reichsautobahn kommt nach Dessau », Auszug aus der Dessauer Chronik – Sonderheft "Unternehmen Reichsautobahn" [PDF], Die Geschichte der Stadt Dessau, Dirk Schröter (consulté le )
  7. Tom Grünweg, « Rückkehr der 650 km/h-Flunder », Mit Bildergalerie zum T 80, Mobilität, Spiegel Online, (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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