Massacre de Be'eri

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Massacre de Be'eri
Image illustrative de l’article Massacre de Be'eri
La façade d'une des maisons de Be'eri après le massacre.

Date 7 octobre 2023
Lieu Be'eri (Néguev occidental - Drapeau d’Israël Israël)
Victimes Civils israéliens
Type Fusillade de masse, tuerie de masse, kidnappings
Morts 96 civils israéliens [1]

7 forces de sécurité [2].

19 Tsahal [3].

103 membre du Hamas[4]

Disparus 50 au moins[5]
Auteurs Hamas
Guerre Guerre Israël-Hamas de 2023
Coordonnées 31° 25′ nord, 34° 29′ est
Géolocalisation sur la carte : Israël
(Voir situation sur carte : Israël)
Massacre de Be'eri
Géolocalisation sur la carte : district sud
(Voir situation sur carte : district sud)
Massacre de Be'eri

Le massacre de Be'eri se déroule le , au début de la guerre Israël-Hamas de 2023, dans le cadre de l'attaque du Hamas contre Israël.

Les terroristes du Hamas, après avoir pénétré en Israël à partir de la bande de Gaza, perpètrent un massacre dans le kibboutz de Be'eri.

La liste des victimes comprend 96 civils (90 pendant l'attaque et 6 en captivité),1 combattant volontaire, 7 officiers de police et 19 soldats de l'armée israélienne.

Quatre des otages morts sont tués par l'IDF selon le Hamas[6],[7]. L'IDF le nie mais admet que l'otage Sahar Baruch a été tué lors d'une tentative de sauvetage échouée[6] .

Contexte[modifier | modifier le code]

Le kibboutz de Be'eri est situé dans le conseil régional d'Eshkol, au nord-ouest du désert du Néguev, à proximité de la frontière entre la bande de Gaza et Israël.

La communauté, fondée en 1946, compte 1 200 habitants[5]. Ses membres sont généralement de gauche laïque et comprennent de nombreux militants pacifistes[8].

Le massacre de Be'eri se déroule un jour de Shabbat et de fête de Sim'ha Torah, jour férié en Israël.

Attaque[modifier | modifier le code]

Les assaillants du Hamas envahissent le kibboutz le vers sept heures[5] au même moment que l'attaque du festival de musique de Réïm[5]. Ce groupe est composé de militants appartenant au bataillon Nuseirat des Brigades Izz ad-Din al-Qassam dirigé par Moathe Abed al-Rahman[Note 1],[9]. Le commando s'élève à 70 hommes[5] et se déplace à l'aide de motos et camionnettes, après avoir franchi la barrière de séparation. Ils sont armés de mitrailleuses et de lance-grenades[10]. Les militants du Hamas sont divisés en escouades ayant chacune « une mission et une zone d’opération propre »[11] sachant ce qu'elle doit faire et l'une d'elle installe son quartier général dans une école maternelle du village, alors que deux jardins d'enfants deviennent le siège local du Hamas[11].

Après avoir entièrement envahi le village, les activistes vont de maison en maison, essayant d'entrer par effraction et de tuer ou capturer les habitants. Lors, des enfants sont assassinés dans leurs lits[11] et d'autres personnes sont longuement torturées avant de mourir[12]. Ils tirent également sur des bâtiments et y mettent le feu afin de faire sortir de leur pièce de sécurité les occupants qui étouffent pour les abattre ou les laissant brûler vifs, tuant ainsi de nombreux habitants. Ils sont accompagnés d'une équipe de cameramen et de journalistes qui documentent l'attaque et la présentent comme une victoire palestinienne[13].

Durant ces événements, les caméras de surveillance du kibboutz enregistrent l'irruption de citoyens palestiniens dont des enfants, des handicapés ou des personnes âgées, arrivés en camionnette ou en vélo tout au long de la matinée du 7 octobre et pillant tout ce qui se trouvait à proximité, comme des vélos, des téléviseurs et d'autres objets, et même tentant de voler un tracteur du kibboutz[14],[15].

L'attaque et les combats durent environ 17 heures[13] alors que le groupe de défense du kibboutz commence par affronter seul les agresseurs[11], avant que les forces armées israéliennes interviennent d'abord avec un hélicoptère devenu rapidement inopérant puis avec plusieurs unités d'élite dans l'après-midi de ce même jour, en prenant des « décisions difficiles » comme « bombarder des maisons avec leurs occupants afin d'éliminer les terroristes ainsi que les otages » selon le témoignage de Tuval Escapa, responsable de la sécurité du kibboutz[16], tandis que d'autres sont libérés après 18 heures de captivité[11]. Les combats cessent ainsi le lendemain vers midi après la neutralisation de 103 assaillants palestiniens[11]. Yasmin Porat, une habitante, a également témoigné en ce sens. Elle n'a dû sa survie que parce qu'un assaillant palestinien s'est rendu à l'armée israélienne, le 7 octobre à 17h30, en la prenant comme bouclier. Trois heures plus tard, la maison où elle se trouvait a été prise d'assaut par l'armée. Les 40 Palestiniens ont été tués, ainsi que 13 otages. Une seule otage a survécu aux échanges de tirs et aux coups de canon tirés par un char israélien.

Après le massacre, cour d'une maison détruite (16 octobre 2023)

Le bilan provisoire de l'attaque est de 108 morts (soit 10 % de la population de Be'eri). Le chef régional de l'organisation humanitaire ZAKA s'occupant d'identification des corps, indique à Sky News qu'il a découvert « deux tas de dix enfants chacun attachés dans le dos » et brûlés vifs à Be'eri, et qu'environ 80 % des cadavres recueillis à Beeri et à Kfar Aza présentent des signes de torture[12].L'information est abondamment relayée par les médias internationaux, mais s'avère fausse[17]. Un mois après, la liste globale des victimes publiée en ligne par Haaretz mentionne moins de 30 mineurs dont seulement 7 ayant moins de 11 ans. Au moins 50 personnes ont été enlevées dont des femmes, des enfants et des nourrissons[18],[5]. Parmi elles, figure Viviane Silver, portée disparue, membre important d'organisations humanitaires israéliennes[Note 2] oeuvrant pour les droits de l'homme palestiniens dans les territoires occupés[8], ou conduisant des Gazaouis malades vers des hôpitaux israéliens[19].

Le massacre commis dans le kibboutz est comparé à un pogrom[20]. L'ONG Human Rights Watch conclut à des crimes de guerre commis par le Hamas[21].

Ceci est un graphique à barres empilées montrant la répartition des victimes par âge et catégorie. 90 civils sont morts lors de l'attaque et 6 sont décédés plus tard en captivité.
Répartition des victimes du massacre de Be'eri par âge et catégorie

Après les combats, le kibboutz dévasté[22] de Be'eri ressemble à un camp militaire, avec de tout côté des chars, des véhicules militaires, des soldats et des volontaires de ZAKA[11].

Les habitants sont évacués vers des hôtels de la Mer morte, puis dans un autre kibboutz à 49 kms de Be'eri. L'avenir de la communauté est incertain[23].

Suites[modifier | modifier le code]

Un immeuble résidentiel incendié dans le kibboutz de Be'eri.

En réponse au massacre dans ce kibboutz et dans les autres villages environnants, Israël lance l'opération Épées de fer.

Le 24 octobre 2023, les Forces de Défense Israéliennes annoncent avoir tué Moathe Abed al-Rahman, commandant adjoint du bataillon Nuseirat, qui a dirigé le massacre de Be'eri[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Abed Alrahman est tué deux semaines plus tard.
  2. Vivian Silver milite auprès de l'ONG israélienne B'Tselem, l’organisation Women Wage Peace ainsi qu’à The Road to Recovery.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Patrick Kingsley, Aaron Boxerman, Natan Odenheimer et Ronen Bergman, « The Day Hamas Came », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) « Press releases: Israel Police, Security Forces (Shabak) and First Responders Casualties », (consulté le )
  3. (en) « Press releases: https://www.gov.il/en/departments/news/swords-of-iron-idf-casualties », (consulté le )
  4. Roni Green Shaulov, Yoav Zitun, « Charred remains of mother, son recovered 11 days after Hamas massacre », sur ynetnews.com, (consulté le ).
  5. a b c d e et f Philippe Mathé, « Attaque contre Israël : ce que l’on sait du massacre dans le kibboutz de Be’eri qui a fait 108 morts », Ouest France,‎ 10 occtobre 2023 (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b (en) EMANUEL FABIAN, « IDF admits hostage Sahar Baruch was killed during failed rescue attempt last month », The Times Of Israel,‎ (lire en ligne)
  7. « L’otage Yossi Sharabi a probablement été tué dans l’effondrement d’un immeuble – Tsahal », Times Of Israel,‎ (lire en ligne)
  8. a et b (en) Rabin, Roni Caryn, « Peace Activists Are Among the Israelis Missing and Killed - The New York Times », sur web.archive.org, (consulté le )
  9. (en-US) « Israel kills three Hamas commanders, one who took part in massacre », sur The Jerusalem Post, (consulté le )
  10. (en) Professor Julian Richards, « PROFESSOR JULIAN RICHARDS: The whole world could pay a terrible price for the failure of Israel's 'invincible' security services », Daily Mail, (consulté le )
  11. a b c d e f et g Tami Harel, « Entre mares de sang et jouets déchiquetés : les journalistes du monde entier sur les lieux du massacre de Be’eri », sur I24news, (consulté le )
  12. a et b (en) Stuart Ramsay, « Israel-Hamas war: Recovered bodies show 'bloodthirsty' gunmen 'took time over torture' - and that Hamas has changed », sur Sky News, (consulté le )
  13. a et b (en) Canaan Lidor, « Kibbutz Be’eri bloodbath reminds Israelis of fears and fortitude from 1948 », The Times Of Israel,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) « בוזזים מכל הבא ליד: התיעוד החדש מהמתקפה הרצחנית על קיבוץ בארי » [« une vidéo sur la chaîne "Kan" »] (consulté le )
  15. « Choquant | Propriétés et effets personnels : documentation du pillage par le Hamas dans le kibboutz Bari , sur le site Channel 7 », sur www-inn-co-il.translate.goog, (consulté le )
  16. (he) Nir Hasson (he), « בקיבוצי העוטף מנסים להסתכל קדימה: "המטרה מול עיניי — לחזור הביתה" », Haaretz,‎ (consulté le )
  17. Cédric Mathiot et Florian Gouthière, « Israël, 7 octobre : un massacre et des mystifications », sur Libération, (consulté le )
  18. (he) « עדויות תושבי העוטף ממתקפת הפתע על ישראל: "טובחים כאן בתינוקות" | ישראל היום », sur www.israelhayom.co.il,‎ (consulté le )
  19. « Vivian Silver, otage présumée, est membre de Women Wage Peace », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le )
  20. (en) Quique Kierszenbaum, « ‘It was a pogrom’: Be’eri survivors on the horrific attack by Hamas terrorists », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. Meg Kelly and Sarah Cahlan, « Video shows death of Israeli hostages in Hamas custody outside of Gaza - The Washington Post », sur web-archive-org (https://www.washingtonpost.com/investigations/2023/10/09/israel-hamas-hostage-death/), (consulté le )
  22. (he) « תמונות החורבן: כך נראו בארי וכפר עזה לאחר הטבח - וואלה! חדשות » [« Photos des destructions : voici à quoi ressemblaient Bari et Kfar Gaza après le massacre »], sur וואלה!,‎ (consulté le )
  23. « En Israël, l’avenir suspendu du kibboutz de Beeri », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. Emanuel Fabian, « Cinq commandants de la défense aérienne du Hamas tués – Tsahal », sur fr.timesofisrael.com, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]