Marcel Lelong

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Marcel Lelong
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Marcel Eugène Paul LelongVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Maîtres
Léon Bernard (d), Robert DebréVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Marcel Lelong, né le à Aubigny-aux-Kaisnes en Picardie et mort le à Ronquerolles (Val-d'Oise), est un pédiatre français.

Reconnu comme ayant largement contribué au XXe siècle à l'essor de la pédiatrie contemporaine, la chaire de puériculture est créée pour lui en à la Faculté de médecine de Paris.

Parmi ses publications un traité de pédiatrie avec Robert Debré ayant fait autorité et un Que sais-je ? sur la puériculture. Ses travaux scientifiques ont notamment permis de démontrer que la tuberculose n'était pas héréditaire et que la vaccination par le BCG était efficace sur le nourrisson. À partir des années à l'École de puériculture de Paris, il crée un centre pilote de soins aux prématurés, qui servit de modèle en France et à l'étranger. Il transforme l'ancien Hospice des Enfants-Assistés, à Paris (14ème), en un hôpital moderne qu'il nomme Hôpital Saint-Vincent-de-Paul.

Il reçoit en la médaille d'or de l'Académie nationale de médecine et, dans les années 1960, la médaille d'or de l'Académie finlandaise en médecine. Il est membre de l'Académie nationale de médecine de à sa mort et commandeur de la Légion d'honneur ainsi que décoré de la Croix de guerre 1914-1918.


Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Boursier de l'enseignement secondaire, il étudie au lycée de Saint-Quentin. Il commence sa médecine à Lille en 1911, puis la poursuit à Paris. En , la guerre interrompt ses études[1].

Guerre et captivité[modifier | modifier le code]

Médecin auxiliaire de bataillon, il participe en première ligne à la bataille de Verdun. Il est fait prisonnier avec ses blessés. II est envoyé en camp en Allemagne, puis déporté en camp de représailles[1].

Carrière médicale[modifier | modifier le code]

Il termine ses études de médecine après sa démobilisation. Interne en 1920, il a notamment pour maîtres Léon Bernard et Robert Debré, auxquels il s'attache et qui orientent sa carrière vers la tuberculose et la pédiatrie[1].

Médecin des hôpitaux de Paris en 1930, il devient professeur agrégé en 1936, directeur de l'École de puériculture de Paris en 1943, professeur de puériculture en 1946 et membre de l'Académie nationale de médecine en 1960[1],[2].

Il accomplit l'essentiel de sa carrière à l'Hospice des Enfants-Assistés dans le 14e arrondissement de Paris, qu'il transforme en un hôpital moderne et qu'il renomme « hôpital Saint-Vincent-de-Paul »[3],[1].

Œuvre scientifique[modifier | modifier le code]

L'œuvre scientifique de Marcel Lelong porte sur trois domaines : la tuberculose et les maladies infectieuses, la médecine du premier âge et la pédiatrie sociale.

Tuberculose et maladies infectieuses[modifier | modifier le code]

Il démontre par ses travaux sur le nourrisson issu de parents tuberculeux que la tuberculose humaine ne se transmet pas par hérédité mais par contagion[1],[2].

Il fournit la démonstration scientifique de l'efficacité et de l'innocuité de la vaccination du nourrisson par le BCG[1],[2]

Il dépiste la première observation française de toxoplasmose, de périartérite noueuse et d'herpès généralisé du nouveau-né[1],[2].

Médecine du premier âge[modifier | modifier le code]

Il se voue à partir de 1947 à l'étude et à la solution des multiples problèmes posés par la prématurité.

Il participe à la création de la profession de puéricultrice via le diplôme d'État de puéricultrice créé en 1947, en soulevant le besoin auprès du ministère de la Santé[4].

Il définit les règles devant présider à la bonne organisation d'un centre pour prématurés, passant notamment par un accouchement selon des règles spéciales et le transfert rapide dans un centre spécialisé assurant la surveillance, les soins préventifs et l'alimentation du prématuré, et auquel il convient d'adjoindre un lactarium[1],[2].

Il met en place une telle organisation dans les locaux de l'École de puériculture[5] qu'il dirige. Il en fait un centre pilote agréé par l'Organisation mondiale de la santé, au sein duquel pédiatres et puériculteurs de tous pays viennent se former et se perfectionner[1],[3].

Ses études les plus remarquables sur le nourrisson sont consacrées aux pathologies digestives[2].

Pédiatrie sociale[modifier | modifier le code]

Il consacre une bonne partie de son activité à l'enseignement et l'action sociale en faveur de l'enfance défavorisée[6].

Il participe à partir de 1923 à l'œuvre du Placement familial des Tout-Petits, dont il devient secrétaire général puis président[1],[2].

Il participe à de nombreuses autres œuvres ou commissions officielles dans le domaine de l'enfance délaissée[1],[2] : membre de la Section de l'Enfance du Conseil permanent d'Hygiène sociale, membre ou président de diverses commissions d'hygiène sociale du département de la Seine, médecin consultant régional de pédiatrie pour Paris, membre du groupe de l'Organisation mondiale de la santé pour l'enfance et la prématurité, président fondateur de l'Association des Crèches et Pouponnières pour Enfants d'Étudiants, président de l'Association française de lutte contre la Mucoviscidose, etc.

Décorations et distinctions[modifier | modifier le code]

Au cours de sa vie, il reçoit plusieurs décorations et distinctions[1] :

  • Commandeur de la Légion d'honneur
  • Croix de guerre (1914-1918), 3 citations[2]
  • Commandeur de l'ordre de la Santé publique
  • Médaille d'or de l'Académie nationale de médecine (1944)
  • Médaille Arvo Ylppö (1962)[7]
  • Médaille d'or de l'Académie finlandaise (1966)
  • Membre honoraire de la Royal Society of Medicine
  • Membre des sociétés de pédiatrie canadienne, suisse, portugaise, hellénique et turque.

Un bâtiment de l'ancien hôpital Saint Vincent de Paul à Paris porte son nom[8],[9].

Publications[modifier | modifier le code]

Il publie divers ouvrages dans le domaine de la médecine[10] :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Julien Marie, « Éloge de Marcel Lelong (1892-1973) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine,‎ , pages 168 à 176 (lire en ligne Accès libre [PDF]).
  2. a b c d e f g h et i Sylvain Blondin, « Notice biographique de Marcel Lelong », sur Comité des travaux historiques et scientifiques - CTHS (École nationale des chartes), (consulté le ).
  3. a b et c « Hommage au professeur Marcel Lelong (1892-1973) », Liver Diseases in Infancy and Childhood,‎ (lire en ligne Accès limité).
  4. Jacqueline Gassier, Colette de Saint-Sauveur, Bertrand Chevallier et Élisa Guises, Le guide de la puéricultrice : Prendre soin de l'enfant de la naissance à l'adolescence, Elsevier Masson SAS, (ISBN 978-2-294-08786-8, lire en ligne), p. 12.
  5. « Le professeur Lelong réserve son pronostic », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « LA LÉGISLATION ACTUELLE D'ASSISTANCE À L'ENFANCE DOIT ÊTRE RAPIDEMENT RÉVISÉE », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Finlande », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  8. « Architecture : à Paris, on ne démolit plus, on transforme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Gaëtan Redelsperger architecture – St Vincent de Paul » (consulté le )
  10. « Notice d'autorité », sur Plateforme IdRef (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]