Liste des comtes de Lyon et de Forez

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La liste des Comtes de Forez[1] regroupe les noms de chacun des comtes par ordre chronologique, identifiés selon les maisons historiques dont ils sont issus.

Le comté de Forez était issu de la division de l'ancien duché de Lyon et du comté de Vienne au cours du Xe siècle. Les comtes paraissent avoir entretenu un conflit chronique avec les archevêques de Lyon pendant près de 2 siècles sur la question des droits sur la ville de Lyon, le chapitre lyonnais érigeant alors la cité en seigneurie épiscopale en l'inféodant au Saint-Empire romain germanique.

La lutte se solda par l'intervention du pape Alexandre III, l'annulation de la bulle d'or de Frédéric Barberousse, la permutation en 1173 (vente des possessions "lyonnaises" des comtes de Forez et rétrocession des possessions du chapitre de Lyon en Forez) et enfin à l'accession du fils du comte de Forez, Renaud II de Forez, au titre d'archevêque de Lyon en 1193.

Les origines

Le titre de "comte de Lyon" semble n'avoir été, à sa création sous Charlemagne, qu'un titre honorifique et non héréditaire attaché à la personnalité qui se voyait confier l'autorité sur le Lyonnais et le Viennois. Le préfet Bertmund mentionné en 818 et en 828-829 aurait été à l'origine de la lignée des Bermond/Guigue/Guichard/Artaud, vicomtes de Lyon puis comtes à la fin du Xe siècle[2] de laquelle serait issue Artaud Ier[3].

Étienne Fournial[4] signale comme ascendants potentiels de cette première lignée:

  • Artaud et son épouse Hildegarde en 929, qui font donation à l'abbaye de Cluny de la chapelle Saint-Victor d'Ajoux[5]. Cette donation fut confirmée par le roi Raoul[6];
  • Géraud († vers 938), son frère, époux d'Ermengarde, père d'Artaud et Girard, possessionné à Quincié-en-Beaujolais ou Quincieux[7];
  • Artaud vicomte, enregistré dans l'obituaire de l'église de Lyon le 9 des calendes d'avril. Il fit don à l’Église de Lyon de la villa de Lucenay avant 970.

C'est sur cette dernière mention que Poupardin émit l'hypothèse que les comtes de Forez seraient issus des vicomtes de Lyon à la fin du principat d'Hugues Le Noir et établit des liens de parenté avec les seigneurs de Beaujeu. Si ce point n'est pas directement attesté dans les sources, la parenté est très probable[8]: les premiers comtes semblant effectivement avoir été possessionnés aux confins du Beaujolais et du Maconnais, dans l'ager de Ternand sur le cours de l'Azergues. S'il est certain que des membres de la famille d'Artaud Ier de Forez aient appartenu à la haute aristocratie et aient occupé des charges publiques avant lui.

Maison de Forez

L'église Saint-Irénée à Lyon. Sépulture familiale des comtes de Forez.
Armoiries des comtes de Lyon et de Forez selon J.-M. de La Mure[9],[10],[11].
  • Artaud Ier († avant 1010), comte, fils de Géraud ("de noble lignée") et de Gimberge. Il aurait eu deux fils Géraud et Artaud II et deux filles Théodeberge et Rothilde;
  • Pons de Gévaudan († en 1011/16) qui s'intitula gardien de la "patrie de Forez" après son mariage avec Théodeberge (veuve d'Artaud) qu'il répudia. Meurt assassiné par Artaud II;
  • Artaud II († vers 1017), comte(?)[12],[13], fils d'Artaud Ier et de Théodeberge, frère de Géraud[14]. Il aurait épousé la fille de Pons de Gévaudan Etiennette qui lui aurait donné une fille Estafania, qui épousa Guillaume II fondateur de la lignée des comtes de Pallars Sobirà. Vers 1016, il assassine Pons de Gévaudan à la suite de la répudiation de sa mère et meurt vraisemblablement peu après victime de représailles;
  • Géraud († après 1046), comte, fils d'Artaud Ier et de Théodeberge, époux d'Adelaïde, père d'Artaud III et de Geoffroy/Guillaume. Il aurait tenté d'imposer son fils comme archevêque de Lyon lors de la crise successorale qui suivit la mort de Burchard II en 1033;
  • Artaud III (1050 - 1079) , comte de Forez, fils du comte Géraud et d'Adélaïde[15]. Il fut excommunié par Grégoire VII en 1076;
  • Guillaume I dit « l'ancien », comte de Forez (- † en juin 1097 au siège de Nicée), son fils;
  • Guillaume II dit "le jeune" (- † après 1107), fils de Guillaume I, n'est pas qualifié de comte dans les sources, devient moine chartreux, meurt assassiné par Josserand de Lavieu;
  • Eustache (- † vers 1110/17), son frère, n'est pas qualifié de comte dans les sources, mort sans postérité;
  • Guy de Guînes (1107-1115?), fils de Baudouin Ier, comte de Guînes, et d'Adèle, devient comte de Forez vraisemblablement à la suite d'une union entre les deux maisons[16], mort sans postérité[17].

Entre 1096 et 1115, les sources lacunaires ne permettent pas dégager une chronologie des règnes de Guillaume le jeune, Eustache et Guy de Guînes. La surprenante accession de ce dernier au titre de comte de Forez et le meurtre de Guillaume le Jeune paraît indiquer une crise politique violente qui expliquerait le fait que Guigues Ier confia dès 1131 son fils au roi de France.

Maison d'Albon

Armoiries depuis Guigues Ier: D'or au dauphin d'azur
Armoiries à partir de Renaud de Forez: De gueules au dauphin d'or

Maison de Bourbon

En 1523, les biens du connétable de Bourbon sont confisqués. À sa mort, le Forez est attribué à Louise de Savoie, mère de François Ier et petite-fille de Charles Ier de Bourbon.

1531 : Réunion à la Couronne

Comte apanagiste


Bibliographie

  • Pierre GANIVET, Recherches sur l'évolution des pouvoirs dans les pays lyonnais de l'époque carolingienne aux lendemains de l'an mil, thèse de doctorat (ss. la dir. de C. LAURENSON-ROSAZ), 2000, 606 p.

Notes et références

  1. Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Tome I. sur Google Livres, Jean Marie de La Mure, 1809.
  2. "Les premiers comtes locaux en Lyonnais ont tenu au cours du Xe siècle, au moins temporairement, la charge vicomtale, leur prétention au titre comtal pouvant même être ramenée, par le biais des Bermond, au début du IXe siècle, jusqu'au préfet Bermond", H. GERMER, Lyon im Frühmittelalter, p. 38 et 135.
  3. Michel Rubellin, Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, PUL, Lyon, 2003, p.172
  4. E. FOURNIAL, "Recherches sur les comtes de Lyon au IXe et Xe siècles" in Le Moyen Age, Tome LVIII (4ème série-Tome VII), 1952.
  5. Chartes de Cluny, T. I, p. 356, n° 378. Lire en ligne
  6. "In nomine sanctæ et individue Trinitatis. Rodulfus, divina propitiante clementia, pius augustus atque invictissimus rex". "Confirmamus etiam donationem quam vir bonus, Leutbaldus, de Blanusco fecit, sed et illam de capella Sancti Victoris quę est in Alsgogia, vel de aliis rebus quas Artaldus vel alii ad predictam capellam tradentes Cluniaco delegaverunt". Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, n° 396 Lire en ligne.
  7. Artaud, exécuteur testamentaire de son frère Gérard, donne à l'abbaye de Cluny le manse de Quinciacus situé dans l'agro Canaviacense au lieu-dit Monte Madio (le petit Montmay?), en Lyonnais. Chartes de Cluny, t.I, p. 466, n° 482. Lire en ligne
  8. P. Ganivet, 2000, p. 329.
  9. "D'or au lion de sable armé de gueules" J.-M. de La Mure, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, vol. 1, p. 74.
  10. J.-M. de La Mure puis Auguste Bernard ont tenté de trouver une filiation entre les comtes de Forez et les seigneurs de Beaujeu. Celle-ci n'apparaît pas clairement dans les sources mais les deux familles sont effectivement possessionés en Beaujolais et certains témoins cités dans un certain nombre d'actes semblent être les mêmes (Milo, Stephanus, Vuigo, Umfredus).
  11. La présence d'armoiries au lion pleines dans la nécropole des comtes de Forez à Lyon dans l'église Saint-Irénée convint J.-M. de La Mure d'une parenté entre les comtes de Forez et les seigneurs de Beaujeu, celle des Beaujeu présentant une brisure.
  12. L'obituaire de l'Eglise primatiale de Lyon indiquee la mort le « III Id Feb » du « comte Artaud » et celle le « IX Kal Apr » du « vicomte Artaud », sans qu'il soit possible de déterminer à quel Artaud il fait référence. http://fmg.ac/Projects/MedLands/BURGUNDY%20Kingdom.htm#_Toc310954272
  13. La nécrologie de Savigny enregistre également la mort le « IV Id Feb » de Artaud comte de Forez (« Arthaudus comes Forensis qui…dedit prioratum de Arnaco… »), Obituaires de Lyon I, Abbaye de Savigny, p. 355.
  14. « patris mei Artaldi et matris meæ Theotbergiæ et fratris mei Artaldi », Charte de donation de Géraud Ier à l'abbaye de Savigny datée de 1017.
  15. « Vuillelmus comes Foresii » « comes Artaldus pater eius », Charte de donation à l'abbaye de Savigny daté 14 mai 1078. Savigny 758, p. 395.
  16. Voir: Gérold Ier de Genève et son épouse Berthe fille de Baudouin III de Flandre
  17. Guy comte de "Forois" de l'Historia comitum Ghisnensium Lire en ligne
  18. Christian Frachette, Guy de Guines fut-il comte de Forez au XIIe siècle ?, Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, Volume 23, 1992. Lire en ligne
  19. Ego Guigo, cornes Lugdunenis atque Forenfis. Charte de Guy IIe du nom, comte de Lyon & de Forez, en faveur de l'abbaye de la Bénissons Dieu qui étoit de sa fondation. LA MURE, p. 37, n° 39.
  20. Ego Guido, Lugdunensis et Forensis comes..., Charte de donation en faveur de l'abbaye de la Bénissons Dieu, Id. , p. 38, n° 40.
  21. Ego Guigo, comes Forensis atque Lugdunenfis, Charte de confirmation des bienfaits du comte Guy II en faveur de l'abbaye de la Bénissons Dieu par Guy III, comte de Lyon & de Forez, son fils. Id. , p. 40 bis.
  22. Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Tome I. sur Google Livres, pages 256-277.
  23. Mémoires pour servir a l’histoire de Dombes, Tome I. sur Google Livres, Marie-Claude Guigue, 1868, pages 498 et 527.

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