Lionel Aingimea

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Lionel Aingimea
Illustration.
Lionel Aingimea en septembre 2019.
Fonctions
Président de la république de Nauru

(3 ans, 1 mois et 1 jour)
Élection 27 août 2019
Gouvernement Aingimea
Prédécesseur Baron Waqa
Successeur Russ Kun
Ministre assistant le président de la république,
Ministre des Affaires étrangères,
Ministre de la Justice
En fonction depuis le
(5 mois et 21 jours)
Président David Adeang
Gouvernement Adeang
Prédécesseur Martin Hunt (vice-président)
Russ Kun (affaires étrangères, justice)
Député au Parlement de Nauru
En fonction depuis le
(7 ans, 9 mois et 11 jours)
Élection 9 juillet 2016
Réélection 24 août 2019,
24 septembre 2022
Circonscription Meneng
Prédécesseur Sprent Dabwido
Biographie
Date de naissance (58 ans)
Nationalité nauruane
Parti politique sans étiquette
Profession juriste

Lionel Aingimea
Présidents de la République de Nauru

Lionel Rouwen Aingimea[1] (né le [2])est un juriste et homme politique nauruan, président de la République du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Il étudie le droit en Australie, devient avocat et travaille pour l'organisation non gouvernementale Regional Rights Resource Team, qui défend les droits de l'homme et les principes de bonne gouvernance dans les États d'Océanie[3],[4]. Il travaille également comme barrister (avocat plaidant) aux Îles Marshall et enseigne le droit à l'université du Pacifique Sud[1].

Il se présente aux élections législatives nauruanes de 2013 dans la circonscription de Meneng, sans succès[5]. Il devient haut fonctionnaire au ministère de la Justice dans le nouveau gouvernement du président Baron Waqa[3]. En 2015, c'est ainsi lui qui met en œuvre la décision du gouvernement d'interdire l'accès à Facebook et à d'autres sites Internet[6], officiellement pour empêcher à la population d'accéder à des contenus pornographiques ; l'opposition, elle, dénonce une tentative d'empêcher aux citoyens de pouvoir prendre connaissance de toute critique formulée à l'encontre d'un gouvernement de plus en plus autoritaire[7]. La suspension de l'accès à Facebook n'est levée qu'en 2018[8].

Lionel Aingimea remporte un siège au Parlement dans la circonscription de Meneng aux élections législatives de 2016[9], et rejoint la majorité parlementaire du président Waqa[10], pourtant fortement critiqué pour ses atteintes à l'État de droit et aux principes démocratiques[11]. Il est nommé ministre-adjoint à la Justice et à l'Immigration[3] auprès de David Adeang, ministre de la Justice et numéro deux du gouvernement, perçu comme le véritable homme fort du gouvernement Waqa[12],[13].

Président de la République[modifier | modifier le code]

Élu président[modifier | modifier le code]

Il est réélu député de Meneng aux élections législatives du 24 août 2019, à l'issue desquelles Baron Waqa est évincé du Parlement[14]. La nouvelle assemblée se réunit trois jours plus tard pour élire le président de la République. Lionel Aingimea, qui se présente contre David Adeang, est élu avec les voix de douze députés (dont la sienne) contre six pour son adversaire[15]. Il nomme son Cabinet le lendemain, attribuant tous les postes ministériels autres que les siens à des députés dont c'est le premier mandat législatif (et exécutif)[16].

Répondant aux questions de Radio New Zealand en , il affirme et réitère que le gouvernement Waqa n'a jamais porté atteinte à l'État de droit, et refuse de se prononcer sur le cas des « Dix-Neuf de Nauru », dix-neuf opposants persécutés par ce gouvernement. La radio néo-zélandaise commente que cela « semble doucher tout espoir » de changement de pratiques par rapport au gouvernement précédent[17]. Le , les douze accusés restants parmi les « Dix-Neuf de Nauru », jugés sans avoir accès à un avocat, sont déclarés coupables d'émeute par la Cour suprême, nouvellement présidée par le Fidjien Daniel Fatiaki[18]. Ils sont condamnés à des peines allant de trois à onze mois de prison ferme[19].

Politique étrangère[modifier | modifier le code]

Fin septembre, les Îles Salomon et les Kiribati venant toutes deux de rompre leurs relations diplomatiques avec Taïwan au profit de la République populaire de Chine, il indique que sous son gouvernement, Nauru maintiendra sa relation privilégiée avec Taipei[20].

Le 8 février 2021, solidairement avec les présidents des quatre autres États micronésiens, il annonce que Nauru quittera le Forum des îles du Pacifique, jugeant que cette organisation manque de considération pour les pays de la Micronésie[21],[22]. En , les chefs d'État des cinq États micronésiens annoncent qu'ils suspendent leur retrait de l'organisation. Les cinq présidents s'accordent à proposer des réformes au Forum, et demandent au Forum de les adopter au mois de juin au plus tard[23].

Politique intérieure[modifier | modifier le code]

Le gouvernement de Lionel Aingimea doit faire face à la pandémie de Covid-19. En , il restreint les liaisons aériennes entre Nauru et le reste du monde et met en place une période de quarantaine obligatoire des personnes arrivant dans le pays[24]. Nauru demeure l'un des très rares pays au monde à ne pas être atteint par la pandémie, jusqu'en lorsque deux passagers en quarantaine se révèlent positifs au virus[25]. Maintenu en zone de quarantaine, le virus ne pénètre pas dans la population[26].

Son gouvernement organise en novembre 2021 une consultation populaire pour demander à la population d'approuver sa proposition d'abroger l'éligibilité au Parlement des citoyens naturalisés et de leurs descendants. Fort d'un vote à 70,4 % en sa faveur, il introduit en au Parlement un projet de loi d'amendement constitutionnel en ce sens[27].

Assistant du président Adeang[modifier | modifier le code]

Bien que le gouvernement Aingimea conserve tous ses sièges aux élections législatives de septembre 2022, le président Aingimea ne brigue pas de second mandat. Seul candidat à la présidence de la République, Russ Kun, qui était adjoint au ministre des Finances Martin Hunt dans le gouvernement sortant, est formellement élu par les députés le 28 septembre[28],[29]. Lionel Aingimea est, lui, élu vice-président du Parlement, secondant Marcus Stephen[30].

Le président Kun perd la confiance du Parlement le et David Adeang lui succède le 30 octobre. Le nouveau président nomme Lionel Aingimea ministre assistant le président, ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, ministre de la Police, ministre de la Justice et du Contrôle des frontières, et ministre de l'Autorité portuaire de Nauru et du Fret maritime, assisté par Isabella Dageago, ministre adjointe à la Justice et au Contrôle des frontières[31],[32].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) "Lionel Rouwen Aingimea elected President of Nauru", PMN News, 27 août 2019
  2. (en) « Gouvernement Gazette » Accès libre, (consulté le )
  3. a b et c (en) « Nauru Parliament picks lawyer Lionel Aingimea for president », sur Deutsche Welle,
  4. (en) « Regional Rights Resource Team (RRRT) », Secrétariat de la Communauté du Pacifique
  5. (en) « Résultats pour Meneng aux élections de 2013 », sur Nauru Media,
  6. (en) « Nauru's parliament elects Lionel Aingimea as president amid refugee crisis », sur Australian Associated Press,
  7. (en) « Facebook blocked on Nauru due to 'paranoia' about media scrutiny, says former president », sur The Guardian,
  8. (en) « Nauru lifts Facebook ban », sur Radio New Zealand International,
  9. (en) Résultats des élections de 2016, Commission électorale
  10. (en) « Returning Nauru Govt promises more stability », sur Radio New Zealand,
  11. (en) "Constituents 'living in fear': Nauru MP", Australian Associated Press, 19 juin 2015
  12. (en) « Questions around Nauru's ability to deliver justice », sur Radio Australie,
  13. (en) « Nauru: a nation in democratic freefall propped up by Australia », sur The Guardian,
  14. (en) Résultats des élections de 2019, Commission électorale
  15. (en) « Aingimea chosen as Waqa's successor in Nauru », sur Radio New Zealand,
  16. (en) "Nauru's new president goes for freshness in cabinet", Radio New Zealand International, 28 août 2019
  17. (en) "Nauru's new president contradicts blacklist claim", Radio New Zealand International, 12 septembre 2019
  18. (en) "'Nauru 19' found guilty", Radio New Zealand, 12 décembre 2019
  19. (en) "Nauru 19 survivors jailed", Islands Business, 25 décembre 2019
  20. (en) "Nauru re-affirms Taiwan relationship", Radio New Zealand, 26 septembre 2019
  21. (en) "Pacific Islands Forum in crisis as one-third of member nations quit", The Guardian, 8 février 2021
  22. (en) "Five Micronesian countries leave Pacific Islands Forum", Radio New Zealand, 9 février 2021
  23. (en) "Micronesian leaders 'pause' break away from Forum", Radio New Zealand, 12 février 2022
  24. (en) "Coronavirus: Sweeping restrictions introduced across the Pacific", Radio New Zealand, 18 mars 2020
  25. (en) "Covid-19 in the Pacific", Radio New Zealand, 2 avril 2022
  26. (en) "Pacific news in brief - Wednesday 27th April", Radio New Zealand, 27 avril 2022
  27. (en) "Parliament Jan-Feb 2022", Nauru Bulletin, 4 mars 2022, p.2
  28. (en) "Russ Kun elected Nauru president unopposed", PINA, 28 septembre 2022
  29. (en) "New President for Nauru", Radio New Zealand, 28 septembre 2022
  30. (en) "Nauru's new President takes oath", Radio New Zealand, 29 septembre 2022
  31. (en) "Assignment of responsibilities for the business of government", Republic of Nauru Government Gazette, n°227, 30 octobre 2023
  32. (en) "Assignment of responsibilities for the business of government", Republic of Nauru Government Gazette, n°228, 30 octobre 2023

Articles connexes[modifier | modifier le code]