Jacques Roumain

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Jacques Roumain
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Portrait de Jacques Roumain.
Naissance
Port-au-Prince (Haïti)
Décès (à 37 ans)
(Haïti)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Français
Mouvement Négritude
Indigénisme haïtien
Genres

Œuvres principales

Ma tristesse (poème 2000)

Jacques Roumain, né le à Port-au-Prince et mort le à Haïti, est un écrivain et homme politique haïtien.

Il est le fondateur du Parti communiste haïtien. Bien que sa vie fût courte, Jacques Roumain, le poète, a une influence considérable sur la culture haïtienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacques Roumain est né le 4 juin 1907 à Port-au-Prince, en Haïti[1]. il est un écrivain et homme politique communiste haïtien. Il est le fondateur du Parti communiste haïtien. Bien que sa vie fut courte, Jacques Roumain, le poète, a une influence considérable sur la culture haïtienne.Il est issu de l'aristocratie haïtienne et est le fils aîné de onze enfants d'Emilie et d'Auguste Roumain. Son grand père, Tancrède Auguste, a occupé la Présidence de la République en Haïti de 1912 à 1913[1]. L'année même où son grand-père meurt au pouvoir, le jeune Jacques âgé de six ans commence ses études primaires et les deux premières années du secondaire à l'institution Saint-Louis de Gonzague de Delmas, une école catholique de Port-au-Prince. Il étudie par la suite en Belgique, en Suisse, en France et en Allemagne. Il voyage également au Royaume-Uni et en Espagne où il amorce des études d'agronomie (qu'il ne terminera pas)[1].

En 1927, à vingt ans, il revient en Haïti[1] et fonde La Revue Indigène[1] avec Émile Roumer, Philippe Thoby-Marcelin, Carl Brouard et Antonio Vieux, dans laquelle ils publient des poèmes et des nouvelles.

Il est très actif dans la lutte contre l'occupation américaine d'Haïti[1],[2](1915-1934). En 1931, il publie Les Fantoches puis La Montagne ensorcelée (où il évoque la vie d'un village très pauvre de montagne). En 1934, il fonde le Parti communiste haïtien. Il est le président-fondateur et secrétaire de la ligue de la jeunesse patriote haïtienne, délégué du comité de ratification des pouvoirs du président Eugène Roy. En raison de ses activités politiques et de sa participation au mouvement de résistance contre la présence américaine, il est régulièrement arrêté. Il est finalement contraint à l'exil en juin 1936[2] par le président de l'époque, Sténio Vincent, à Bruxelles, puis à l'automne 1937 à Paris[2].

Pendant ses années d'exil, Roumain travaille et se lie d'amitié avec de nombreux écrivains et poètes de son époque, comme Langston Hughes. Il s'est aussi s’inscrit à l’Institut d'ethnologie, pour l’année universitaire 1937-1938[2], et a suivi notamment les enseignements de Paul Rivet[2]. Il quitte la France en mai 1939 pour les États-Unis[2]. À la suite de l'élection en mai 1941 d’un nouveau président de la République à Haïti, Élie Lescot et au changement de gouvernement, il est autorisé à revenir dans son pays natal[2]. Il fonde le bureau d'Ethnologie de la République d'Haïti, à l'automne 1941[2], et en prend la direction[3], tout en enseignant l'archéologie précolombienne et l'anthropologie préhistorique.

En 1942, le président Élie Lescot l'investit d'une charge de diplomate à Mexico[2]. Pourquoi accepte-t-il de représenter au Mexique un régime de plus en plus dictatorial que ses proches amis harcelent dans un quotidien de Port-au-Prince?». Est-ce un exil doré ? Est-il déjà malade, et veut-il trouver un peu de repos auprès d’amis, et se consacrer à l’écriture ? l’énigme reste entière[2]. Il achève à la même époque l'un de ses livres les plus importants, le recueil de poésie Bois D'Ébène, et rédige son roman le plus connu, considéré comme son chef-d'œuvre, Gouverneurs de la Rosée[4].

En 1943, Roumain part pour le Mexique. Malade puis apparemment rétabli, il regagne son poste. Le 7 juillet 1944, il termine son roman Gouverneurs de la Rosée, à Mexico[5],[6]. Le , il est de retour à Haiti après un voyage à Cuba où il a rencontre des camarades cubains et haïtiens, dont Nicolás Guillén. Il décède à Port-au-Prince le 18 août 1944, à l’âge de 37 ans[5].

Postérité[modifier | modifier le code]

La majorité du travail de Roumain exprime la frustration et la rage d'un peuple qui a été brimé durant des siècles. Il incluait tous les Haïtiens dans ses écrits, et appelait les pauvres à s'unir contre la misère. Son œuvre continue d'influencer la culture haïtienne et africaine en général.

Publications[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

  • Les Fantoches, Port-au-Prince : Imprimerie de l'État, 1931.
  • La Montagne ensorcelée, Port-au-Prince : Imprimerie E. Chassaing, 1931
diverses rééditions, dont : Montréal, Mémoire d'encrier, 2004 ; Paris, Le Temps des cerises (éditions), 2013.
diverses rééditions, dont : Montréal : Mémoire d'encrier, 2004 ; Paris, Le Temps des cerises (éditions), 2000 ; Paris, Éditions Zulma, coll. Z/a, 2013 ; Saint-Denis, Orphie, 2023.

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Bois d'ébène suivi de Madrid, Mémoire d'encrier, Montréal, 2003, 47 pages, (ISBN 9782923153131)

Poésie[modifier | modifier le code]

Poèmes :

  • 1927 – juillet. « Midi », La Trouée, p.22 (Anth. p.32.)
  • 1927 – juillet. « Pluie », La Trouée, p.22 (Anth. p.31.)
  • 1927 – juillet. « Cent mètres », La Revue indigène (Anth. p.33-34.)
  • 1927 – août. « La Danse du poète-clown », La Revue indigène, p.62.
  • 1927 – août. « Noir », La Revue indigène, p.62. (ms.: Wiener Walzer).
  • 1927 – août. « Nungesser et Coli », La Trouée, p.49.
  • 1927 – septembre. « Le Buvard : Insomnie », La Revue indigène, p.111.
  • 1927 – septembre. « Le Buvard : Le Chant de l'homme », La Revue indigène, p.113.
  • 1927 – septembre. « Le Buvard : Calme », La Revue indigène, p.114.
  • 1927 – septembre. « Le Buvard : Orage », La Revue indigène, p.112. (Anth. p.35.)
  • 1927 – septembre. « Corrida » (signé Madrid, ), La Revue indigène, p.115-116.
  • 1927 – septembre. « Après-midi », La Trouée.
  • 1927 – octobre. « Miragôane », La Trouée.
  • 1928 – janvier « À jouer aux billes », La Revue indigène, p.208.
  • 1928 – mars « Échappée », La Trouée.
  • 1928 – « Surgi d'une natte de paille peinte » (Anth. p.40.) (ms. Paysage irréel)
  • 1928 – « Absence » (Anth. p.38.)
  • 1928 – « Angoisse » (Anth. p.36.)
  • 1928 – «Attente» (Anth. p.37.) (ms. Soir)
  • 1928 – « Mirage » (Anth. p.39.)
  • 1928 – « Appel » ; poème par...; suivi de « La Chanson des Lambis », par Émile Roumer, Port-au-Prince, Impr. V. Pierre-Noël.
  • 1929 – . « Horizon ... soleil », La Presse.
  • 1929 – . « Je rêve que je rêve », La Presse.
  • 1929 – . « L'Aube », La Presse.
  • 1931 – . « Quand bat le Tam-Tam », Haïti-Journal.
  • 1931 – . « Une composition inédite de Ludovic Lamothe – poème de Jacques Roumain », Haïti-Journal
  • 1931 – . « Langston Hugues », Haïti-Journal.
  • 1931 – . « Guinée », Haïti-Journal.
  • 1937 – avril. « Madrid », Commune (Paris), n° 44, 4e année, p.926-927.
  • 1945 – Bois d'ébène, Port-au-Prince: Impr. Henri Deschamps. Rééditions Éditions Mémoire d'encrier, Collection : Poésie, Montréal : 2003. Comprend quatre poèmes :
    • « Bois d'ébène » ;
    • « Nouveau Sermon nègre » ;
    • « Sales nègres » ;
    • « L'amour la mort ».
  • 1978 – . « Un poème inédit de Jacques Roumain : Chanson pour un enfant qui n'avait jamais eu de jouets », Le Nouveau Monde. (signé Bruxelles, ).
  • 1980 – « Violettes fanées », in Carolyn Fowler, "A Knot in the Thread", Washington, D.C., Howard University Press, p.4. [Composé probablement en 1926].

Essais[modifier | modifier le code]

  • Contribution à l'étude de l'éthnobotanique précolombienne des Grandes Antilles ; suivi de L'outillage lithique des Ciboney d'Haïti, Port-au-Prince, Editions des Presses Nationales d'Haïti, 2007, (ISBN 978-99935-91-23-8)
  • À propos de la campagne antisuperstitieuse, Port-au-Prince : Imprimerie de l'État, 1942.

Œuvres complètes[modifier | modifier le code]

  • Jacques Roumain, Œuvres complètes, édition critique, Collection Archivos, Espagne : 2003, 1750 p.
    Édition complète des œuvres de Jacques Roumain sous la direction de Léon-François Hoffmann.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Jacques Roumain entre génie littéraire et combat politique », Radio Haïti-Inter,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i et j Christine Laurière, « Jacques Roumain, ethnologue haïtien », L’Homme, no 173,‎ (DOI 10.4000/lhomme.25048, lire en ligne)
  3. Anne Marty (dir.), « Jacques Roumain », dans La littérature haïtienne dans la modernité, Paris, Karthala, (lire en ligne), p. 229-238
  4. Emile Rabaté, « Livres. Vient de paraître. Jacques Roumain. Gouverneurs de la rosée », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. a et b « Haïti- La mémoire au service des luttes : Jacques Roumain », Mediapart (blog),‎ (lire en ligne)
  6. « " Gouverneurs de la Rosée " de Jacques Roumain », Le Monde,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christiane Chaulet Achour, « Jacques Roumain », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud, (dir.), Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, Paris, Éd. H. Champion, 2010, p. 384-389 (ISBN 978-2-7453-2126-8).
  • Frantz-Antoine Leconte (dir.), Jacques Roumain et Haïti : la mission du poète dans la cité, Paris, l'Harmattan, 2011, 250 p. (ISBN 978-2-296-55120-6).
  • L'Étudiant noir. Journal mensuel de l'Association des étudiants martiniquais en France, no 3, mai-.
  • Hérold Toussaint, L'utopie révolutionnaire en Haïti : autour de Jacques Roumain, Port-au-Prince, Presses nationales d'Haïti, 2008, 217 p. (ISBN 978-99935-7-368-5).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]