Henri Vieuxtemps

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Henri Vieuxtemps
Description de l'image Vieuxtemps.jpeg.

Naissance
Verviers,
Royaume uni des Pays-Bas
Décès (à 61 ans)
Mustapha, Algérie
Activité principale violoniste, compositeur
Style musique romantique
Années d'activité 1826-1873
Maîtres Joseph Lecloux, Simon Sechter, Antoine Reicha
Élèves Eugène Ysaÿe, César Thomson, Enrique Fernández Arbós, Émile Sauret
Conjoint Josephine Eder
Descendants Marcel Landowski (arrière petit-fils)

Henri François Joseph Vieuxtemps, né le à Verviers (Belgique) et mort le à Mustapha (Algérie), est un violoniste et compositeur belge, l'un des plus célèbres du XIXe siècle.

Biographie

Son père, luthier amateur et violoniste, lui donne ses premières leçons de violon, avant de le confier au violoniste Joseph Lecloux-Dejonc (1798-1850). Il se produit en public dès l'âge de six ans, et en l'espace de deux ans il est acclamé pour ses interprétations d'un concerto de Rode, ainsi que d'un double concerto pour violon de Kreutzer, qu'il joue avec son professeur. Après des études à Bruxelles, il se rend avec son ami Charles-Auguste de Bériot à Paris, où ses débuts comme violoniste sont remarqués. Il revient un an plus tard à cause de l'instauration de la Monarchie de juillet et du mariage de Bériot. Revenu à Bruxelles, Vieuxtemps perfectionne sa technique. Au cours d'un voyage en Allemagne en 1833, il noue des liens d'amitié avec Louis Spohr et Robert Schumann, qui le comparent à Paganini.

L’hiver 1835-1836, il suit des études de composition à Vienne chez Simon Sechter, et à Paris avec Antoine Reicha. Sa première composition, publiée plus tard comme Concerto no 2, date de cette période. En 1837, devant un public très attentif, il joue son Concerto no 1 à Saint-Pétersbourg. Résidant à Paris, il continue avec grand succès son travail de composition.

Après un voyage en Amérique en 1843-1844, il se marie la même année avec la pianiste viennoise Josephine Eder. Deux ans plus tard, il part pour six ans en Russie, comme musicien à la Cour de Nicolas Ier, et comme soliste au Théâtre impérial. À l'époque où il exerce cette fonction, il compose quatre concertos pour violon. Il fonde l'école de violon du Conservatoire de Saint-Pétersbourg.

Henri Vieuxtemps, sur la place Vieuxtemps, à Verviers

En 1850, il est à nouveau professeur à Bruxelles — son élève le plus illustre est Eugène Ysaÿe, dédicataire de plusieurs œuvres et ami d'un compatriote vervietois Albert Dupuis. Mais, deux ans après seulement, il s'installe près de Francfort, et en 1866, on le retrouve une fois de plus à Paris, poursuivant sa carrière internationale. Six ans plus tard, en 1871, il retourne en Belgique et redevient professeur au Conservatoire de Bruxelles.

En 1873, alors qu'il déborde d'énergie et de force, il est victime d'une attaque qui le laisse partiellement paralysé, ce qui le force à abandonner ses activités de violoniste. Malgré une amélioration temporaire, il quitte à jamais le Conservatoire et confie alors sa classe de violon à Henryk Wieniawski. Il passe ses dernières années à Paris et à partir de 1879 dans un sanatorium à Mustapha (une ancienne commune d'Alger), en Algérie, où sa fille vit avec son mari. Il continue à composer, frustré de devoir laisser interpréter ses œuvres par d'autres solistes.

Vieuxtemps fut d’abord considéré comme un grand virtuose. Aussi a-t-il quelque difficulté à se faire une place parmi les compositeurs marquants du XIXe siècle. Paradoxe ridicule mais bien connu, et illustré par Paganini, qui veut que la virtuosité et le succès populaire s'opposent au titre officiel de "grand" compositeur. Pourtant, Hector Berlioz lui-même loua « la beauté et la structure intelligente » de ses œuvres, reconnut son inspiration passionnée et sensible, et déclara : « S’il n’était pas un si grand virtuose, on l’acclamerait comme un grand compositeur. » L’émotion dans son œuvre est nettement plus importante que l’effet.

Vieuxtemps est le fondateur de la célèbre école du violon franco-belge qui encore aujourd'hui se perpétue dans les conservatoires de Liège, Bruxelles et Paris.

Sa ville natale de Verviers lui a dédié une place (l'ancienne place du Congrès) et un monument en 1898[1].

Henri Vieuxtemps est le père de Maximilien Vieuxtemps, ingénieur civil et administrateur de la Société de construction des Batignolles, le grand-père du sculpteur Paul Landowski, et l'arrière-grand-père de la pianiste Jeannine Vieuxtemps.

Il est inhumé à Verviers.

Son œuvre

Vieuxtemps est l'auteur de nombreuses œuvres et, parmi plus d'une soixantaine de numéros d'opus, on trouve :

  • Sept concertos pour violon, dont notamment :
    • le 2e en fa dièse mineur qui sonne presque comme une imitation du 2e concerto de Paganini. Le talent brillant et l'imagination musicale originale du jeune Vieuxtemps transparaissent néanmoins.
    • le 4e en ré mineur écrit à la fin des années 1840, qui est l'une des compositions les plus significatives du répertoire violonistique. Le compositeur a créé quatre tableaux musicaux avec un prologue au début, qui reflètent tous la vie et les luttes d’un héros. Il rejette la structure classique traditionnelle, avec une composition en quatre mouvements et non trois, reliés thématiquement.
    • le 5e « Grétry » en la mineur, l’œuvre la plus souvent jouée de Vieuxtemps, et dans laquelle il cherche également à s'éloigner du concerto classique traditionnel puisqu'il est en un seul mouvement (allegro - adagio - allegro). Ce concerto équilibre parfaitement les rôles de l'orchestre et du violon solo. La partie soliste est magistralement écrite, d'une grande beauté mélodique et techniquement très brillante. Pour l’anecdote, sachez que cette œuvre des plus intéressantes propose également deux cadences, l’interprète en choisit une.
  • Des fantaisies pour violon et orchestre
  • Une ouverture pour orchestre
  • Un grand nombre de musiques de salon — à noter ses variations sur Yankee Doodle, op. 17 qu'il a composé à l'âge de 23 ans lors de sa première tournée en Amérique de Boston à la Nouvelle-Orléans avec lequel il y tira un franc succès auprès du public américain.
  • Des sonates, dont une sonate pour alto
  • Des caprices
  • Trois quatuors à cordes
  • Une série de douze duos concertants
  • De nombreuses variations sur divers thèmes

Bibliographie

Discographie

  • 1991 - Ballade et Polonaise, op. 38 - Romances sans paroles, op. 7 & 8 - Rêveries, op. 22 - Souvenir d'Amérique, op. 17 - Feuilles d'Album, op. 40 - Philippe Koch, violon - Luc Devos, piano - (Ricercar RIS 108094)
  • 2002 - Intégral des œuvres pour alto et piano par Pierre Lenert alto et Jeff Cohen piano
  • 2003 - Six morceaux de salon, op. 22 - Voix du cœur, op. 53 - Philippe Koch, violon - Luc Devos, piano - (Musique en Wallonie MEW0317 [1])

Articles connexes

Liens externes

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