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Emmanuel Passemard

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Emmanuel Passemard
Fonction
Conservateur de musée
Muséum d'histoire naturelle de Nîmes
-
Paul Marcelin (d)
Paul Marcelin (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Maison d'arrêt de Nîmes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Luce Passemard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinction

Emmanuel Passemard né le à Paris et mort fusillé le à Nîmes est un préhistorien français. Collaborateur à Nîmes sous l'Occupation, il est fusillé à la Libération.

Biographie

Emmanuel Pierre Joseph Passemard nait le à Paris[1]. Réformé, il ne fait pas la Première Guerre mondiale[2]. De 1912 à 1923 il fouille Isturitz, au sujet de laquelle il publie 25 articles et trois publications[3]. Docteur en sciences naturelles, avec une thèse sur les stations paléolithiques du Pays basque (1924)[4], il est d’abord chargé de missions pour le compte du ministère des Beaux-arts[5].

Il appartient à diverses sociétés, comme la Société préhistorique française, dont il est en 1925 délégué pour les Pyrénées-Atlantiques[6], l’Institut français d’anthropologie, l'Association française pour l'avancement des sciences ou la Société de biogéographie[5]. En 1937, il est fait chevalier de la Légion d'honneur au titre de ses activités de préhistorien[7].

Il épouse en 1910 Julie Fischer, puis en 1927 Luce Delcourt[8],[9]. Partageant les engagements de son mari, cette dernière soutient en 1938 une thèse d’histoire de l’art[10].

Après avoir pris part à des fouilles, notamment au Maroc, dans la région de Biarritz[5] et en Syrie, il s’installe à Nîmes[11].

Collaboration

Il adhère au groupe Collaboration. Il est le chef officieux de la Milice française à Nîmes, où, à la tête du 2e service chargé de recueillir des renseignements[2], il mène des interrogatoires accompagnés de faits de torture, conjointement avec son épouse Luce[12]. Introduit à Vichy, il obtient en 1940 l’éviction de Paul Marcelin, conservateur du muséum d'histoire naturelle de Nîmes, et est nommé à sa place[13]. Il enrichit les fonds concernant l'Afrique et l'Océanie[14].

Il tente après la Libération de se réfugier dans le Puy-de-Dôme, mais est arrêté[15]. Son exécution se déroule le [16], en présence du médecin de la prison de Nîmes Georges Salan, qu’il avait torturé sous l’Occupation[17], et qui le situe « au-dessous de l’humain »[18]. Il déclare faire « don de son corps à la science »[18].

Publications

Notes et références

  1. Tesnière 2018, p. 184.
  2. a et b Tesnière 2018, p. 188.
  3. « E. Passemard », sur grottes-isturitz.com (consulté le ).
  4. BNF 31064634.
  5. a b et c IDA 1938.
  6. « Conseil d'administration pour l'année 1925 », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 22, no 1,‎ , p. 5 (lire en ligne [sur persee]).
  7. « Passemard Emmanuel Pierre Joseph », base Léonore, ministère français de la Culture.
  8. « Bulletin de naissance de Henri Passemard », sur culture.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Passemard née Delcourt Luce », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques (consulté le ).
  10. BNF 32510338
  11. Tesnière 2018, p. 177.
  12. Tesnière 2018, p. 185.
  13. Tesnière 2018, p. 171.
  14. Mémoire de Janaïne Golonka : https://kwandika.files.wordpress.com/2012/11/mc3a9moire_jgolonka_060911_version-dc3a9finitive.pdf
  15. Tesnière 2018, p. 183.
  16. Tesnière 2018, p. 174.
  17. Tesnière 2018, p. 189.
  18. a et b Tesnière 2018, p. 173.

Bibliographie

  • « Passemard, Emmanuel Pierre Joseph », dans International Directory of Anthropologists, Washington, National Academies, (lire en ligne), p. 168
  • Lucie Tesnière, Madame, vous allez m'émouvoir : une famille française à travers deux guerres mondiales, Paris, Flammarion, , 407 p. (ISBN 978-2-08-143759-3), p. 171-192 — ouvrage sur la famille Cabouat fondé sur des sources d'archives et la littérature secondaire.


Liens externes