Djibril Tamsir Niane

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Djibril Tamsir Niane
Djibril Tamsir Niane en 2014.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
DakarVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Bordeaux (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Daouda Tamsir Niane
Mère
Aissata Sam
Fratrie
Hadja Yaye Niane, épouse Thiam
Conjoint
Hadja Aissatou Diallo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Katoucha Niane
Fifi Tamsir Niane (d)
Fatou Tamsir Niane (d)
Daouda Tamsir Niane (d)
Bachir Tamsir Niane (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Fondation Léopold Sedar Senghor (Sénégal), Premier Directeur Général,
Musée de l'Université des Mutants de l'ile de Gorée (Sénégal),
Commissaire National aux expositions d'Art à l'Etranger (Sénégal),
Conseiller Technique du Ministère de l'Education Nationale,
Directeur des Archives Culturelles du Sénégal.
Religion
Musulmane, de rite Omarien de la confrérie soufie tidjane
Distinction
Chevalier de l'Ordre National du Lion (Sénégal),
Officier de l'Ordre National du Lion (Sénégal),
Grand-Officier de l'Ordre National du Lion (Sénégal),
Commandeur de l'Ordre National du Lion (Sénégal),
Chevalier de la Légion d'Honneur (France).
Archives conservées par
Famille Niane dans les archives du Sénégal et de Guinée. Archiviste en chef Bachir Tamsir Niane
Titres honorifiques
Docteur Honoris Causa de Tufts University de Boston (USA),
Professeur Emerite de Howard University (USA),
Professeur Emerite de l'Université de Meiji (Japon),
Professeur Honoraire de l'Université de Sao Paolo (Brésil).
Œuvres principales
Soundjata, ou L'Épopée mandingue (1960),
Histoire Générale de l'Afrique, vol. 4, directeur de publication (UNESCO),
Histoire des mandingues de l'ouest, Karthala,
Le Soudan Occidental à l'époque des grands empires.

Djibril Tamsir Niane, né le à Conakry en Guinée et mort le à Dakar au Sénégal, est un écrivain et historien guinéen.

Il est l'auteur de Soundjata ou L'épopée mandingue et est spécialiste de l’histoire du Mandé, notamment l'Empire du Mali.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et études[modifier | modifier le code]

Né en janvier 1932 en Guinée[1], Djibril Tamsir effectue ses études supérieures à Dakar[2], avant de poursuivre à Bordeaux, où il obtient en 1959 une licence et un DES en Histoire[1].

Carrière et prison[modifier | modifier le code]

Après ses études, Djibril Tamsir Niane enseigne à l'Institut polytechnique de Conakry. Il poursuit en Guinée ses recherches sur le thème retenu pour son DES : l’histoire de Soundjata, encore appelé Soundiata Keïta, fondateur de l’empire du Mali. Il échange notamment avec des griots dont Mamadou Kouyaté. Il soumet le manuscrit de son ouvrage, Soundjata ou L'épopée mandingue, à Alioune Diop, fondateur des éditions Présence africaine, à Paris, qui accepte immédiatement de le publier[1].

Il contribue avec enthousiasme, dans le domaine de l'éducation et de la recherche historique, en Guinée, à la construction d'un nouvel État, à la suite de l'indépendance. Il dirige, avec Jean Suret-Canale, le premier manuel d’histoire africaine utilisé par les écoles africaines du secondaire[1].

En 1961, certains de ses écrits lui valent la prison sous le régime de Sékou Touré. Il sort de prison en 1964, et reprend ses recherches historiques. Puis, il est contraint de s'exiler[3]. Il s'installe au Sénégal en 1972[1], et enseigne en particulier à l'Institut fondamental d'Afrique noire à Dakar. Puis il revient en Guinée

Djibril Tamsir Niane a été aussi professeur émérite de l’université Howard (Washington, D.C.) ainsi que de l’université de Tokyo. Il s'est également intéressé aux récits oraux. En particulier, en 1998, il participe à un rassemblement suscité par l’agence universitaire de la Francophonie, à Kankan, des spécialistes de la littérature orale. Une version de la Charte de Kurukan Fuga, « redécouverte » à cette occasion, devient pour les participants un véritable manifeste d’une pensée décoloniale[1].

Djibril Tamsir Niane meurt le à Dakar (où il a été évacué pour des soins) à l'âge de 89 ans, victime du Covid-19[4],[3],[5]. Sa sœur jumelle, Yayè Niane, était morte de la même maladie quelques heures auparavant à Conakry en Guinée[5].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Djibril Tamsir Niane est le père de cinq enfants avec son épouse Hadja Aissatou Diallo, originaire de la ville de Labé. Il s'agit par ordre de naissance de Daouda Tamsir Niane[6], journaliste qui a travaillé au sein du cabinet de presse de la présidence de la république de Guinée et qui est a présent le Directeur Général de la Bibliothèque Djibril Tamsir Niane[7]. Il a pour jeune sœur Katoucha Tamsir Niane, l'une des premières mannequins noires internationales, qui publie en 2007 Dans ma chair où elle révèle avoir subi une excision à l'âge de neuf ans[8], avant son décès à Paris au début 2008. Elle sera suivie par Raliatou Tamsir Niane, dite Fifi, actrice ayant joué dans le Mahabarata sous la direction de Peter Brook, réalisatrice et dramaturge. Fatou Tamsir Niane est éditrice de formation ayant travaillé vingt ans au sein des NEI Nouvelles Editions Ivoiriennes. Elle a dirigé la SAEC, la Société Africaine d'Edition et de Communication[9], fondée par le Professeur Djibril Tamsir Niane. Bachir Tamsir Niane, professeur de lettres modernes a l'université Général Lansana Conté de Sonfonia, écrivain, essayiste et critique littéraire est le cinquième et dernier enfant du professeur. Il a publié des romans de fiction comme Little Jamaica[10] aux Editions Le Manuscrit à Paris, l'Enfant de Gondar[11] aux Editions Edilivre et un ouvrage de vulgarisation scientifique intitulé Fatalité et Histoire dans les soleils des Indépendances d'Ahmadou Kourouma[12].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Son mémoire portant sur l’Empire du Mali, il collecte auprès des griots, notamment Mamadou Kouyaté, des récits de la tradition orale. C’est à partir de ces recherches qu'il publie en 1960 Soundjata, ou L'épopée mandingue, son ouvrage le plus connu, qui relate brièvement l'épopée de Soundiata, épopée ouest-africaine médiévale inspirée de la vie de Soundiata Keïta[1].

Il a codirigé avec Joseph Ki-Zerbo la publication du volume IV de l’Histoire générale de l'Afrique sous les auspices de l’UNESCO[1].

Il est également auteur de nouvelles, de recueils de contes, et de pièces théâtrales historiques comme Sikasso, ou La Dernière citadelle, ou encore Chaka[13],[14].

Publications[modifier | modifier le code]

  • Soundiata ou L'Épopée mandingue, Paris, Présence africaine, 1960
  • Recherche sur l'empire du Mali au Moyen Âge, suivi de Mise en place des populations de la Haute-Guinée, Paris, Présence africaine, 1975
  • Méry (recueil), 1975
  • Contes d'hier et d'aujourd’hui, Paris, Présence africaine, 1985
  • Histoire des Mandingues de l'ouest, Paris, Karthala, 1989
  • « Le Mali et la deuxième expansion mande » in Histoire générale de l'Afrique, vol. IV, 1991

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Sikasso, ou La Dernière citadelle
  • Chaka

Contes[modifier | modifier le code]

  • Contes d'hier et d'aujourd'hui, 1985
  • Contes de Guinée, 2006

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Elara Bertho, « L’historien guinéen Djibril Tamsir Niane, spécialiste de l’histoire médiévale africaine, est mort », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  2. Pierrette Herzberger-Fofana, « Djibril Tamsir Niane, ou Le récit historique », dans Écrivains africains et identités culturelles : entretiens, Tubingen,, Stauffenburg, , 94-102 p. (ISBN 3-923721-92-7, lire en ligne).
  3. a et b « Guinée: décès de l'intellectuel Djibril Tamsir Niane », Radio France internationale, (version du sur Internet Archive).
  4. Alpha Camara, « Page noire : l’écrivain Djibril Tamsir Niane est décédé! », sur Generation 224, (version du sur Internet Archive).
  5. a et b « Culture : l’écrivain Djibril Tamsir Niane est mort », Guinée Matin,‎ (lire en ligne).
  6. « Daouda, fils de Djibril Tamsir Niane : louange à Allah de nous avoir donné cette grâce, d'avoir eu ce père extraordinaire... », sur Mediaguinee.org, (version du sur Internet Archive).
  7. (fr-fr) « La Bibliothèque Djibril Tamsir Niane reçoit un important lot de livres – Ambassade Guinée », (version du sur Internet Archive).
  8. Katoucha Niane, Dans ma chair, Paris, Michel Lafon, 2007.
  9. « Structures | Africultures : Société Africaine d'Edition et de Communication », sur Africultures (consulté le ).
  10. Guinee7.com, « Little Jamaica du guinéen Bachir Tamsir Niane, ‘’ prix du premier roman en ligne’’ (vidéo) », sur Guinee7.com, (consulté le ).
  11. « L'Enfant de Gondar - Bachir Tamsir Niane », sur Edilivre (consulté le ).
  12. Bachir Tamsir Niane, Fatalité et histoire dans *Les Soleils des indépendances* d'Ahmadou Kourouma: Radioscopie littéraire d'un texte phare du roman africain, Connaissances & Savoirs, (lire en ligne).
  13. « Niane Djibril Tamsir(1932- ) », sur Encyclopedia Universalis.
  14. Kahiudi Claver Mabana, « Les voix de démystification : Djibril Tamsir Niane, Chaka (1971) », dans Des transpositions francophones du mythe de Chaka, Lang, , 59-65 p. (ISBN 9783906769400).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierrette Herzberger-Fofana, « Djibril Tamsir Niane, ou Le récit historique », in Écrivains africains et identités culturelles : entretiens, Stauffenburg, Tubingen, 1989, p. 94-102 (ISBN 3-923721-92-7)
  • Lilyan Kesteloot, « Djibril Tamsir Niane », in Anthologie négro-africaine. Histoire et textes de 1918 à nos jours, EDICEF, Vanves, 2001 (nouvelle éd.), p. 354-362
  • Kahiudi Claver Mabana, « Les voix de démystification : Djibril Tamsir Niane, Chaka (1971) », in Des transpositions francophones du mythe de Chaka, Lang, 2002, p. 59-65 (ISBN 9783906769400)

Liens externes[modifier | modifier le code]