David Levy Yulee

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David Levy Yulee
Illustration.
Fonctions
Sénateur des États-Unis
pour la Floride

(5 ans, 10 mois et 17 jours)
Prédécesseur Jackson Morton
Successeur Thomas W. Osborn

(5 ans, 8 mois et 2 jours)
Prédécesseur poste créé
Successeur Stephen Mallory
Délégué à la Chambre des représentants
du Territoire de Floride

(3 ans, 11 mois et 27 jours)
Prédécesseur Charles Downing
Successeur poste supprimé
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Charlotte-Amélie
(Indes occidentales danoises)
Date de décès (à 76 ans)
Lieu de décès New York (États-Unis)
Nationalité Américaine
Parti politique Parti démocrate
Diplômé de Université de Wayne State
Religion Judaïsme

David Levy Yulee, né le à Charlotte-Amalie (Iles Vierges des Etats-Unis) et mort le à New York, est un avocat et homme politique américain membre du Parti démocrate. Premier citoyen juif élu en Floride au Sénat des États-Unis, il est également le dernier représentant au Congrès du territoire de Floride. Considéré comme le père de l’État de Floride, il est surnommé le « Père des chemins de fer de Floride ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Contexte familial[modifier | modifier le code]

Il est né sous le nom de David Levy à Charlotte-Amalie, sur l’île de Saint-Thomas, à l’époque de l’occupation par les Britanniques des Indes occidentales danoises (aujourd’hui îles Vierges des États-Unis). Son père, Moses Elias Levy, est un Juif marocain né à Essaouira, et sa mère, Hannah Margarita Abendanone, née à Saint-Eustache (Petites-Antilles), est également séfarade avec des ancêtres ayant été expulsés d’Espagne au XVe siècle pour s’installer aux Provinces-Unies protestantes et en Angleterre[1],[2].

Emigré avec sa famille aux Etats-Unis en 1812[3] ou au début des années 1820, le père fait fortune dans l’exploitation du bois dans les Antilles puis s’établit sur une parcelle de 200 km2 située près de Jacksonville en Floride, pour y fonder une « Nouvelle Jérusalem » afin d’accueillir des émigrants juifs persécutés[4]. Il nomme cette « terre promise » juive Pilgrimage Plantation, y investit la majeure partie de sa fortune mais peu de familles répondent à son appel[5]. Il divorce d'Hannah Margarita pour épouser une autre Hannah devenant ainsi la belle-mère de David Levy[5].

Etudes[modifier | modifier le code]

Entre 1819 et 1827, David Levy est scolarisé dans des écoles classique à Norfolk en Virginie, alors que trois de ses frères et sœurs reçoivent une éducation religieuse plus traditionnelle, envoyés alors en Europe[5],[6].

Carrière[modifier | modifier le code]

Après avoir étudié le droit à Saint Augustine et être devenu avocat en 1832, David Levy Yulee milite activement pour que la Floride, alors un territoire, devienne un État au sein de l’Union[7],[4].

De 1841 à 1845, il est le délégué du territoire de Floride à la Chambre des représentants des États-Unis. Quand la Floride rejoint l’Union en 1845, il est sénateur du nouvel État pour le Parti démocrate jusqu’en 1851. Il n’est pas réélu mais se représente et est élu pour un second mandat de 1855 à 1861.

En 1846, il épouse à Nelson dans le Kentucky Nannie Christian Wickliffe, la fille de Charles Wickliffe, ancien gouverneur du Kentucky et Postmaster General sous le président John Tyler, et la même année, ajoute « Yulee » — le surnom séfarade de son père — à son nom[8]. Levy Yulee se convertit au christianisme épiscopalien de son épouse[9],[10] et ses quatre enfants sont élevés dans le christianisme pour tenter d'éviter les discriminations[11],[12] mais il restera néanmoins en butte à l’antisémitisme et aux préjugés durant toute sa carrière[4],[12],[13].

Vestiges de la sucrerie Yulee à Homosassa en Florida, sis au parc national de Floride, et inscrits au registre des sites historiques du pays.

En , il propose une résolution contre l’abolition de l’esclavage au Nouveau-Mexique et dans le sud de la Californie sous prétexte que le sol de ces États appartient à tous les citoyens de tous les États et que l’esclavage peut donc y être légitimement introduit. Dans ces États pris récemment au Mexique, l’esclavage a été aboli en 1829 par le Mexique[14].

David Levy Yulee est ainsi le fondateur et propriétaire de la plantation de cannes à sucre devenue le site historique d'État de Yulee Sugar Mill Ruins, détruite pendant la guerre de Sécession, employant plus de 1 000 esclaves.


Pour honorer ses nombreuses réalisations, statue de David Levy Yulee à Fernandina Beach dans le comté de Nassau en Floride[5].

Le , il se retire du Congrès quand la Floride fait sécession et rejoint les États confédérés d'Amérique. Son engagement en faveur de la Confédération lui vaut d’être emprisonné au Fort Pulaski.

Après sa libération, il occupe des fonctions officielles dans la construction du chemin de fer en Floride et devient président de la Florida Railroad Company de 1853 à 1866 ainsi que président de la Peninsular Railroad Company, de la Tropical Florida Railway Company et de la Fernandina and Jacksonville Railroad Company[4]. Il reçoit le président Ulysses S. Grant à Fernandina en 1870. Surnommé le « père des chemins de fer de Floride », Yulee s’établit ensuite à Washington où sa femme Nancy a de la famille[3].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Six ans plus tard, Levy Yulee meurt à New York et est enterré près de son épouse au cimetière d’Oak Hill à Washington[5].

Honneurs[modifier | modifier le code]

En faisant son éloge, The Washington Post résume son importance pour le développement de la Floride en déclarant : « En tant que sénateur de Floride, il était mieux connu que l’État qu’il représentait »[3],[8].

Parce qu'il figure un acteur central dans l’histoire de la Floride au XIXe siècle[5], la census-designated place de Yulee et le comté de Levy en Floride sont nommés en son honneur. Durant la Seconde Guerre mondiale, le Liberty Ship (en) SS David L. Yulee est également nommé d'après lui.

En 2000, il est inscrit parmi les citoyens proéminents de l'Etat de Floride.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) David B. Green, « 1886: Controversy-beset First Jewish U.S. Senator Dies », Haaretz,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) follers, « David Levy Yulee », sur Ethnicity of Celebs | EthniCelebs.com, (consulté le )
  3. a b et c « Yulee, David Levy, 1810-1886 », sur www.uflib.ufl.edu (consulté le )
  4. a b c et d « David Levy Yulee », sur www.jewishvirtuallibrary.org (consulté le )
  5. a b c d e et f Ron Kurtz, « David Levy Yulee: A Man, A Moment in Time, A Monument », Fernandina Observer,‎ (lire en ligne)
  6. « Yulee, David Levy | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  7. (en-US) Florida International University-Digital Communications, « Jewish Museum of Florida », sur jmof.fiu.edu (consulté le )
  8. a et b (en)Collection David Levy Yulee Papers | University of Florida Archival & Manuscript Collections - University of Florida Smathers Libraries, Special and Area Studies Collections, March 2005 (ufl.edu)
  9. (en) John A. Garraty, Mark C. Carnes et American Council of Learned Societies, American national biography, Oxford University Press, (ISBN 0-19-520635-5, 978-0-19-520635-7 et 0-19-512780-3, OCLC 39182280, lire en ligne), p. 201
  10. (en) T. D. Allman, Finding Florida : the true history of the Sunshine State, (ISBN 978-0-8021-2076-2 et 0-8021-2076-8, OCLC 826456964, lire en ligne), p. 187
  11. Amelia Island Museum Of History, « From the Jailhouse: David Yulee's History », sur From the Jailhouse, (consulté le )
  12. a et b (en-US) Zavi Feldstein, « The First Jewish Senator: David Levy Yulee », sur American Jewish Archives, (consulté le )
  13. (en) Stuart B. McIver, Touched by the sun, Pineapple Press, (ISBN 1-56164-206-1 et 978-1-56164-206-9, OCLC 43971313, lire en ligne), p. 168
  14. (en) Nancy Wickliffe et Leon Hühner, « David L. Yulee, Florida's First Senator », PAJHS[sigle à expliciter], vol. 25,‎ , p. 22.

Liens externes[modifier | modifier le code]