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Chartreuse de Hérinnes-lez-Enghien

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Ancienne chartreuse de La Chapelle à Hérinnes-lez-Enghien
Statue de saint Bruno au-dessus du portail de l'ancienne chartreuse
Statue de saint Bruno au-dessus du portail de l'ancienne chartreuse
Existence et aspect du monastère
Identité ecclésiale
Culte Culte catholique
Diocèse Cambrai (1314-1559)
Malines-Bruxelles (1559)
Type Monastère d'hommes
Présentation monastique
Fondateur Gautier II d'Enghien
Origine de la communauté Après le testament de Gautier II d'Enghien pour la fondation d'un couvent de chartreux dans son domaine, des moines vinrent de Valenciennes en 1314.
Ordre Ordre des chartreux
Province cartusienne Teutonie
Historique
Date(s) de la fondation 1314
Personnes évoquées Jean d’Arras, Jean de Montignies, Laurent Muschezeele, Marguerite d'York, Roger van der Weyden
Essaimage Chartreuses de Grammont, Anvers, Scheut et Diest
Architecture
Dates de la construction 1314
Éléments reconstruits Église restaurée en 1596
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région flamande Région flamande
Province Drapeau du Brabant flamand Province du Brabant flamand
Arrondissement Hal-Vilvorde
Commune (fr) Hérinnes
(nl) Herne
Coordonnées 50° 43′ 49″ nord, 4° 02′ 02″ est

La chartreuse de Hérinnes-lez-Enghien, de son nom canonique chartreuse de La Chapelle à Hérinnes-lez Enghien, était un monastère d'hommes de l'ordre des chartreux situé à Hérinnes (en néerlandais : Herne), dans le Brabant flamand (Belgique).

Elle fut fondée en 1314 et était la plus ancienne chartreuse des anciens Pays-Bas. Elle disparut lorsque l'empereur Joseph II supprima les couvents de contemplatifs en 1783. Quelques beaux souvenirs en sont encore visibles, de même que la ferme Hof te Schiebeek à Hérinnes (Herne), appartenant au monastère. Son histoire nous est connue grâce à la chronique de trois de ses moines : Arnold Beeltsens, Jean van de Maude (Joannes Ammonius) et Guillaume Pédé (Bruno).

Le seigneur d’Enghien, Walter II, laissa par testament un legs pour la fondation d’un couvent de chartreux dans son domaine. Avec l’approbation de l’évêque de Cambrai, des moines vinrent de Valenciennes (France) et s’installèrent à Herne en 1314 près d’une chapelle mariale, déjà lieu de pèlerinage. Ainsi la nouvelle chartreuse prit le nom de Domus Capellae, c’est-à-dire « chartreuse de la Chapelle ». Un certain Robert, moine de Vervins en est le premier prieur.

1314-1410 : développement

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Période de construction des bâtiments et consolidation. De bonnes relations s’établissent avec les seigneurs des environs. Le monastère est la cheville ouvrière des fondations dans les Pays-Bas et à l'origine de la Province de Teutonie de l'ordre chartreux. C'est de Herne que partirent les fondateurs des chartreuses de Grammont, Anvers, Scheut (Bruxelles) et Diest. Parmi d’autres travaux intellectuels, Petrus Naghel, prieur à la fin du XIVe siècle, traduisit du latin en néerlandais une partie de la Bible (Vulgate), la Légende dorée ainsi que des œuvres de pères de l'Église.

1410-1500 : rayonnement

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Les ermites de la chartreuse d’Herne ont une réputation de ferveur. Discrètement ils ont un grand rayonnement dans la région. Les prieurs élus à la tête du monastère sont souvent des personnalités remarquables : Jean d’Arras, Jean de Montignies, Laurent Muschezeele et d’autres. Leur renom fait qu’ils sont appelés à réformer des monastères de la région. D’illustres pénitents visitent le monastère, et l’aristocratie la soutient, en particulier la maison d’Enghien. Marguerite d'York, sœur du roi d'Angleterre et troisième épouse de Charles le Téméraire, est une grande bienfaitrice. Roger van der Weyden, le célèbre peintre, fait également un don au monastère où son fils (Corneille) s’est fait moine.

1500-1783 : déclin

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Les moines n’échappent pas aux troubles des guerres de religion. La chartreuse est dévastée une première fois, par les Gueux, en 1566 et incendiée lors de leur retour en 1580. La vie claustrale et les offices liturgiques reprennent dans une église restaurée en 1596, mais les moines ne connaîtront plus la paix. Les gouvernements — moins religieux qu’auparavant — usurpent volontiers des biens du monastère. La stabilité monastique est mise à mal, car nombreux sont les moines qui, insatisfaits, passent d’un monastère à l'autre.

En 1794, une tentative de retour des chartreux à Herne se solde par un échec.

Après la Seconde annexion française des États de Belgique, éclate l'insurrection de la Guerre des Paysans (1798), par rejet des lois anticatholiques de déchristianisation, et de la conscription instaurées par la République française. Elle est écrasée par les républicains lors de divers combats décisifs livrés à Bornem, Diest, Mol et Hasselt, mais aussi à la chartreuse à Hérinnes, où sont morts 300 jeunes paysans dits brigands[1] et Jan Baptist Eeckhoudt (1744-1798) ou van Eeckhout[2], un des meneurs. En 2023, la commune commémore l'événement, avec une reconstitution historique[3].

Prieurs et moines notables

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D’après Vinchant [4]

Trois chroniqueurs

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Ce que l’on connaît de l’histoire du monastère repose beaucoup sur les écrits des trois chroniqueurs, Arnold Beeltsens, Jean Ammonius et Guillaume Pédé.

  • Arnold Beeltsens, originaire de Tollembeek (un village situé au nord-ouest d’Enghien) entra à la chartreuse en 1456, après de bonnes études à Grammont et à Louvain. Ordonné prêtre en 1460, il fut chantre et correcteur au chœur, (un office important), puis vicaire de la chartreuse. Il mourut en 1490. Se basant sur le cartulaire du monastère, Beeltsens en trace une chronique jusqu’en 1490, se contentant de mentionner événements et dates sans composer une histoire, et sans aucune recherche de langage.
  • Jean Ammonius, (de son vrai nom Jean Van der Maude), originaire de Gand et reçu à la chartreuse en 1500, était un humaniste fort porté sur les lettres latines. Son goût pour les études classiques, les livres et les idées modernes lui causèrent des ennuis. Des soupçons pesèrent sur son orthodoxie : il fut accusé de sympathie luthérienne. Il mourut en 1545. Sa chronique commencée en 1529 témoigne d’une bonne plume; comme il parle d’événements contemporains son style est plus vivant même si une aigreur de ton, due aux problèmes personnels rencontrés, transparaît souvent.
  • Guillaume-Bruno Pédé, né à Bruxelles, entra à la chartreuse de Scheut (Bruxelles) en 1720 et prit alors le prénom de Bruno (fondateur de l’Ordre). Il fut prieur de la chartreuse de Bois-Saint-Martin (Grammont) de 1744 à 1752. Par décision du chapitre général des chartreux il devint prieur de Hérinnes en 1752 et le resta jusqu’à sa mort survenue en 1765. Sa chronique Series monachorum professorum cartusiae... usque ad annum 1762 reprend l’œuvre des deux prédécesseurs et couvre presque toute l’histoire de Hérinnes (Herne).

Références

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  1. (nl) VRT NWS, « Herne herdenkt minder bekende Boerenkrijg: "300 doden bij slag aan Kartuizerklooster" », sur vrtnws.be, (consulté le )
  2. (nl) A. Mazenier-Kuipers, « Jan Baptist van EECKHOUDT (1744-1798) » Stamboom Mazenier » Genealogie Online », sur Genealogie Online (consulté le )
  3. Herne, « Herne herdenkt de Boerenkrijg », sur Persinfo.org, (consulté le )
  4. Vinchant 1848-1853, p. 95.
  5. Notice de Henri van Loen sur www.cartusiana.org

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • Vinchant, François, Annales de la province et comté du Hainaut : contenant les choses les plus remarquables advenues dans ceste province depuis l'entrée de Jules César jusqu'à la mort de l'infante Isabelle, t. 3, Bruxelles, A. Vandale, 1848-1853, 341 p. (lire en ligne), p. 94-96.
  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 273.
  • Edmond Lamalle, Chronique de la chartreuse de la Chapelle à Hérinnes-lez-Enghien, Louvain, 1932.
  • Nouvelle bibliographie cartusienne, Grande-Chartreuse, 2005, p. 1143-1149.

Articles connexes

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Liens externes

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