Charles Féré

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Charles Féré
Description de l'image Charles Féré.jpg.
Nom de naissance Charles Samson Féré
Naissance
Auffay
Décès (à 54 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de la France France
Profession
Médecin
Autres activités
Écrivain

Charles Féré, né à Auffay dans la Seine-Maritime le et mort à Paris (16e) le [1], est un médecin français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Charles Féré était l'unique enfant d'une famille de paysans aisés. Il fit ses études au lycée Corneille de Rouen avant d'entrer à l'école de médecine de cette ville. Il eut alors pour professeur le chirurgien de l'Hôtel-Dieu de Rouen Achille Flaubert (1813-1882), le frère de l'écrivain Gustave Flaubert. Charles Féré devint par la suite l'interne et le secrétaire particulier du neurologue Jean Martin Charcot (1825-1893) à la Salpêtrière en 1881, puis le médecin en chef du laboratoire de Bicêtre à partir de 1887.

Charles Féré par André Brouillet, Une leçon clinique à la Salpêtrière, détail, 1887.

Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la médecine, la psychologie, la sexualité et la criminalité. Il appartenait à de nombreuses sociétés savantes : Société de biologie, Société d'anthropologie, Société médico-psychologique, Société de psychologie physiologique, Society for Psychical Research, Société de médecine de Rouen.

Il fut un ami personnel d'Alfred Binet (1857-1911), avec lequel il écrivit plusieurs articles sur l'hypnose et la psychologie expérimentale.

La nécrologie parue dans Le Progrès médical du mentionne "ses expériences mémorables sur le «travail musculaire » et la « physiologie des mouvements volontaires », sur le rôle des excitations sensitives et sensorielles dans la « fatigue musculaire » et sur leur enregistrement graphique, sur la « sensation et le mouvement », sur le travail et le « temps de réaction » " qui avaient contribué à sa réputation. Ces recherches devaient l'amener à une longue collaboration inattendue avec une musicienne, la pianiste Marie Jaëll (1846-1925) dont il fit la connaissance lorsqu'elle publia son premier ouvrage en 1896, fruit de ses recherches pédagogiques La musique et la psychophysiologie.

Dans ses souvenirs et mémoires, publiés en 1915, l'écrivain nationaliste Léon Daudet fit de Charles Féré un portrait corrosif : « Huron rempli de lectures », « dévot du néant », « servant du matérialisme ».

Son portrait peint par l'artiste Moïna Binet, la mère d'Alfred Binet, est conservé au Musée Flaubert et d'histoire de la médecine de Rouen.

Principaux ouvrages[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  1. Son acte de décès (n° 763) dans les registres de décès du 16e arrondissement de Paris pour l'année 1907.
  • Léon Daudet, Souvenirs des milieux littéraires, politiques, artistiques et médicaux de 1880 à 1905, Livre de Poche, Paris, 1968
  • (en) Dictionary of Philosophy and Psychology, New York, Londres, 1905, 3 vol.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Isabelle Capelle, Charles Samson Féré (1852-1907) élève de Charcot et aliéniste de Bicêtre. Travailleur infatigable et patient, Thèse de médecine, Caen, 1998
  • Jacqueline Carroy, Hypnose, suggestion et psychologie. L'invention de sujet, PUF, Paris, 1991
  • Françoise Cot et Yves Joanette, « La rééducation de l'aphasie en France vers 1900 », Rééducation orthophonique, 29, 1991, 165, 3 - 19.
  • Roger Courtin, Charles Féré (1852-1907), médecin de Bicêtre et la recherche expérimentale en psychologie clinique hospitalière sous l'égide de Charcot, Connaissances et savoir, Paris, 2007
  • Marcel Gauchet, L'Inconscient cérébral, Seuil, Paris, 1992
  • Laurent Mucchielli (Dir.), Histoire de la criminologie française, L'Harmattan, Paris, 1994
  • Serge Nicolas, Histoire de la psychologie française, In Press, Paris, 2002
  • (en) D. Pick, Faces of degeneration. A European disorder 1848-1918, Cambridge University Press, 1989
  • Régine Plas, Naissance d'une science humaine: la psychologie. Les psychologues et le merveilleux psychique, Presses universitaires de Rennes, 2000

Sur l'influence des travaux de Charles Féré sur Nietzsche, la décadence et le pessimisme :

  • H.E. Lampl, Vivre et mourir debout. Texte zu Friedrich Nietzsche, Junghans- Verlag Luxhaven, Uster/Zurich, 1993.
  • (de) H.E. Lampl, « Ex oblivione: das Feré. Palimpsest Noten zur Beziehung Friedrich Nietzsche - Charles Féré (1857-1907) », dans Nietzsche-Studien, 1996, vol.15, p.225-264.
  • (de) B. Wahrig-Schmidt, « Irgendwie, jedenfalls physiologisch. Friedrich Nietzsche, Alexandre Herzen (fils) und Charles Féré 1888 », dans Nietzsche-Studien, 1988, vol.17, p.434-464.

Liens externes[modifier | modifier le code]