Cédrat Diamante

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Le cédrat Diamante (Citrus medica cv. diamante) est le cultivar de cédrat le plus répandu dans le sud de l'Italie. Il doit son nom à la ville de Diamante, dans la province de Cosenza, en Calabre, où ce mutant a été sélectionné. Il est connu sous le nom de cedro liscio di Diamante à cause de son épicarpe lisse[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Cédrat Diamante classique

Le culture des agrumes a été introduite en 1622 sur la Riviera dei cedri, la culture du cédrat commence durant la seconde moitié du XVIIIe siècle avec des cédrats à peau bosselée, le cedressa. En 1910, le Pr. Ferrari mentionne un cultivar à peau lisse, plus facile à cultiver et moins épineux. Il le décrit ainsi : «la feuille est plus large, au contour régulier ; les fleurs plus grandes, mais qui tombent facilement ; le fruit plus continu, plus gros, avec un épicarpe presque lisse, un mésocarpe plus épais et un endocarpe spécialement réduit avec peu de pépins malformés. Le fruit, comme celui de la variété bosselée, a un style persistant. Son arôme est plus intense, peut-être moins délicat que celui de la variété bosselée. Il est très productif et est très apprécié dans l'industrie de la confiserie». La variété bosselée disparait au cours du XXe siècle, l'hypothèse admise est que le Diamante est un mutant du premier (ce sont tous deux des cédrats à pulpe acide), méthodiquement reproduit (les producteurs multiplient leur cédrat par écussonnage sur bigaradier)[3].

La culture s'est déplacée vers la région de Santa Maria del Cedro[4] à la côte tyrrhénienne qui va de Tortora à Cetraro[5]. Hors d'Italie, on le cultive en Crète[6].

Description[modifier | modifier le code]

Diamante turbiné en forme de bobine

Le floraison est remontante, la récolte a lieu d'octobre à janvier; les meilleurs fruits proviennent de la floraison de mai à juin[7]. Le fruit est gros (en moyenne hauteur 18 cm, diamètre 12 cm) le plus souvent de forme ovale-ellipsoïdale allongée, mais peut être sphérique[8] fusiforme ou en forme de bobine[9].

Le péricarpe est presque lisse (d'où son nom de Cedro liscio)

La pulpe est acide[10].

Culture[modifier | modifier le code]

Diamante préfère les hivers doux et des températures estivales tempérées, en situation ventée des maladies apparaissent (Phoma tracheiphila)[11].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Plante ornementale[modifier | modifier le code]

La culture en pot comme plante ornementale a connu le succès, la floraison remontante parfumée est voyante avec ses grosses fleurs groupées et les gros fruits jaune vif de différents cycles de fructification annuels[12].

Le cédrat de Calabre confit en cubes donne son gout au panettone

Alimentation - boissons[modifier | modifier le code]

L'albedo (partie blanche sous le zeste) est doux et se mange[13], avec ou sans zeste, avec ou sans pulpe. Sa texture est croquante[14].

Cedro Diamante candito (allemand Zitronat oder Citronat), le cédrat confit dans un sirop de sucre, généralement de couleur naturellement verte, se rencontre entier, en demi-cédrat ou encore en petits cubes, c'est un aromate dans les pâtes levées et pâtisseries (Stollen, Striezel, Früchtebrot, en Italie panettone, cassata sicilienne, cannoli, panforte, panpepato[15], cake, muffin) ou couvert de chocolat[16]. On en fait aussi de la confiture.

En cuisine salée le rizotto au cédrat (zeste en cube ou en julienne[17]), comme la salade de cédrat est souvent aromatisé avec de la menthe[18]. Le Consorzio del cedro di Calabria donne également des pâtes au zeste de cédrat, et parmi les salade une salade de crevettes, cédrat et olives grillées[19].

Boissons[modifier | modifier le code]

Soda cedrata di diamante[20]

Le sirop de cédrat sert à faire des granités et des boissons. La liqueur de Santa Maria (infusion de l'écorce de cédrat Diamante dans l'alcool sucrée) qui tient son nom du village de Santa Maria del Cedro est comparée au limoncello[21]. Elle est d'un beau vert et se sert très froide[22].

La cedrata di Diamante est un soda à base d'infusion de cédrat Diamante, nombreux producteurs[23] dont Sanpelegrino. On en fait aussi un tonique[24].

Fruit rituel[modifier | modifier le code]

Diamante est un des cédrats rituels juifs du Souccot[25].

Huile essentielle[modifier | modifier le code]

Fruit en coupe

L'huile essentielle du fruit est affectée par plusieurs paramètres: la nature du sol (la minéralité en cacO3 total, pH et Mg a une influence positive), l'altitude et le mode de culture. la période de récolte, la manutention, le transport et le stockage. Il en résulte une diversité des compositions: le composant principal, le limonène varie de 40.2 à 55,8 %, ensuite le γ‑terpinène de 18,3 à 28 %, le thuléen de 0.8 à 1,7 % et de même pour l'α-pinène, le β-pinène, le β-myrcène et le terpinolène. La teneur en terpinolène des fruits de bord de mer va de 0.2 à 1.7%, le monoterpène de 0,6 à 1,4 %[11].

La méthode d'extraction ajoute d'importants facteurs d'hétérogénéité: la méthode dioxyde de carbone supercritique donne des H.E. riches en phytol, en citroptène et en cires. Le limonène qui représente environ 60% d'une H.E. hydro distillée tombe à 4.5% d'un huile dioxyde de carbone supercritique[26].

L'H.E. du fruit contient encore de façon significative (21mg/kg d'huile) du citronellol, du nérol et du géraniol et parmi les alcools monoterpéniques[27].

Huile essentielle de feuille[modifier | modifier le code]

Le constituant le plus abondant est le geranial puis limonene et enfin le neral[27]. L'acetate de citronellyl et le neral sont 2 fois plus abondants que dans le fruit d'où un profil aromatique différent.

Activité[modifier | modifier le code]

L'huile essentielle hydrodistillée montre (in vitro) une activité inhibitrice de l'acétylcholinestérase qui a fait écrire (2009) qu'elle peut participer au traitement de la maladie d'Alzheimer[28].

Une activité phototoxique de 2 coumarines, le bergaptène et le citroptène, a été testée contre des cellules de mélanomes, le premier a montré un pouvoir antiprolifératif[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 24 août 2020
  2. (it) Luisa Cabrini et Fabrizia Malerba, Frutta e ortaggi in Italia, Touring Editore, (ISBN 978-88-365-3294-0, lire en ligne), p 77
  3. (it) Giuseppe Gallelli, « Come è arrivato a Diamante il cedro "Varietà liscia"? », sur Il Diamante, (consulté le )
  4. (it) Francesco Stuppello, « Il Cedro Liscio Diamante: usi, origine e caratteristiche », sur www.calabriaportal.com (consulté le )
  5. (it) « Cedro liscio di Diamante - Arca del Gusto », sur Fondazione Slow Food (consulté le )
  6. Stavroula A. Vekiari, Eftichios E. Protopapadakis et Niki Gianovits-Argyriadou, « Composition of the Leaf and Peel Oils of Citrus medica L. ‘Diamante’ from Crete », Journal of Essential Oil Research, vol. 16, no 6,‎ , p. 528–530 (ISSN 1041-2905, DOI 10.1080/10412905.2004.9698789, lire en ligne, consulté le )
  7. (it) « Cedro liscio di Diamante - Arca del Gusto », sur Fondazione Slow Food (consulté le )
  8. (it) Francesco Stuppello, « Il Cedro Liscio Diamante: usi, origine e caratteristiche », sur www.calabriaportal.com (consulté le )
  9. (it) Paolo Pejrone, « Cedro, eccessivo e barocco. La star delle nature morte », Clorofila,‎ , p. 1 (lire en ligne [PDF])
  10. (it) « Cedro di diamante o cedro liscio », sur Oscar Tintori - Gli Agrumi In Toscana - Sito Ufficiale e Online Shop (consulté le )
  11. a et b (en) M.R. Loizzo, R. Tundis, F. Menichini, M. Bones, M.L. Calabretta, et al., « INFLUENCE OF NUTRITIONAL STATUS, ENVIRONMENTAL AND PEDOLOGICAL PARAMETERS ON CITRUS MEDICA CV DIAMANTE PEEL, ESSENTIAL OIL CHEMICAL COMPOSITION », Italian J. Food Sciences, vol. 23,‎ , p. 145 -152 (lire en ligne [PDF])
  12. (en) « Cedro Diamante | Piante di agrumi ornamentali | Sicilia Verde », sur www.siciliaverde.it (consulté le )
  13. « Cédrat en salade », sur La cuisine du jardin (consulté le )
  14. « Insalata di cedro: "u pirettu" », sur Insalata di cedro, martedì 16 aprile 2013 (consulté le )
  15. (it) « Cedro Candito Nutrizione, Dieta e Cucina », sur www.my-personaltrainer.it (consulté le )
  16. (it) « Agrimontana | Cedro Diamante candito a coppe », sur www.agrimontana.it (consulté le )
  17. (it) « Risotto al cedro, burrata e menta », sur I risotti del dugongo, (consulté le )
  18. (it) Di Claudia Acrocece, « Risotto al cedro », sur MONDOINFORMA, (consulté le )
  19. (it) LorenzoVinci, « Il Cedro Calabrese Liscio di Diamante: Proprietà, Storia, Ricette », sur Ricette di Cucina e Articoli su Gastronomia, Prodotti Tipici e Territorio., (consulté le )
  20. « Cedrata di diamante », sur fr.openfoodfacts.org (consulté le )
  21. (it) « Liquore al cedro: la ricetta del digestivo delizioso dal sapore delicato », sur Cookist (consulté le )
  22. (it) « Liquore al cedro di Santa Maria del Cedro di Avolicino », sur Calabria Gourmet (consulté le )
  23. (it) « Basko Spesa Online », sur www.basko.it (consulté le )
  24. « Tonica superfine con aroma naturale di cedro », sur fr.openfoodfacts.org (consulté le )
  25. Adnkronos, « I rabbini e il cedro calabrese, tutto pronto per la festa ebraica di 'Sukkoth' / », sur Adnkronos, (consulté le )
  26. Marco Poiana, Vincenzo Sicari et Biagio Mincione, « A Comparison between the Chemical Composition of the Oil, Solvent Extract and Supercritical Carbon Dioxide Extract of Citrus medica cv. Diamante », Journal of Essential Oil Research, vol. 10, no 2,‎ , p. 145–152 (ISSN 1041-2905, DOI 10.1080/10412905.1998.9700866, lire en ligne, consulté le )
  27. a et b (en) Stavroula A. Vekiari, Eftichios E. Protopapadakis et Niki Gianovits-Argyriadou, « Composition of the Leaf and Peel Oils of Citrus medica L. ‘Diamante’ from Crete », Journal of Essential Oil Research, vol. 16, no 6,‎ , p. 528–530 (ISSN 1041-2905 et 2163-8152, DOI 10.1080/10412905.2004.9698789, lire en ligne, consulté le )
  28. (en) F. Menichini, R. Tundis, M. R. Loizzo et M. Bonesi, « Chemical composition and in vitro anticholinesterase inhibitory activity of Citrus medica L. cv. Diamante essential oil », Planta Medica, vol. 75, no 9,‎ , PJ3 (ISSN 0032-0943 et 1439-0221, DOI 10.1055/s-0029-1234808, lire en ligne, consulté le )
  29. Federica Menichini, Rosa Tundis, Monica Rosa Loizzo et Marco Bonesi, « In vitro photo-induced cytotoxic activity of Citrus bergamia and C. medica L. cv. Diamante peel essential oils and identified active coumarins », Pharmaceutical Biology, vol. 48, no 9,‎ , p. 1059–1065 (ISSN 1388-0209, PMID 20690896, DOI 10.3109/13880200903486636, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]