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Association française pour l'information scientifique

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Association française pour l'information scientifique
Histoire
Fondation
Cadre
Sigle
AFISVoir et modifier les données sur Wikidata
Zone d'activité
Pays francophones
Forme juridique
Association déclaréeVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaine d'activité
Activités des organisations professionnellesVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Membres
1400 (en 2019)[1]
Fondateur
Président
François-Marie Bréon
Publication
Site web
Identifiants
RNA
SIREN
OpenCorporates

L'Association française pour l'information scientifique (AFIS) est une association loi de 1901, fondée en 1968 par Michel Rouzé.

Elle fait partie du Conseil européen des organisations sceptiques, une fédération d'associations qui défendent, similairement, le scepticisme scientifique.

Elle édite la revue Science et pseudo-sciences qui traite de divers enjeux scientifiques et sociétaux, dont certains sont l'objet de polémiques.

Issue du courant rationaliste français, l'association, dont certaines prises de position sont contestées, se donne pour objectif selon ses statuts de « promouvoir la science » et de « mettre en garde contre les pseudo-sciences ou fausses sciences ».


Historique de l'association

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L'Agence française pour l'information scientifique est fondée en 1968 par Michel Rouzé, journaliste scientifique qui appartient au courant rationaliste, essentiellement représenté à l'époque en France par l'Union rationaliste[2]. Son objectif premier consiste à se concentrer sur le grand public, considérant qu'il faut le détourner du charlatanisme[3],[4]. L'association (qui adopte le nom d'« Association » au lieu d'« Agence » en 1978[5]) rassemble des personnes aux positionnements politiques divers pour dépasser les clivages et se présenter comme un lieu neutre du rationalisme[4].

Dans une "déclaration de principe" annexée à ses statuts mis à jour en 2013, l'AFIS affirme qu'elle « se donne pour but de promouvoir la science contre ceux qui nient ses valeurs culturelles, la détournent vers des œuvres malfaisantes ou encore usent de son nom pour couvrir des entreprises charlatanesques. »[6],[7].

À la suite du fondateur Michel Rouzé, la présidence de l'AFIS est assurée successivement par[8] :

  • Jean-Claude Pecker (1999-2001),
  • Jean Bricmont (2001-2006),
  • Michel Naud (2006-2012),
  • Louis-Marie Houdebine (2012-2014),
  • Anne Perrin (2014-2018),
  • Roger Lepeix (2018-2019),
  • Jean-Paul Krivine (2019-2020),
  • François-Marie Bréon (2020-2024)
  • Jean-Jacques Ingremeau (depuis 2024)[8].

L'association rachète en 2018 la maison d'édition book-e-book, fondée par Henri Broch et spécialisée dans le domaine de la zététique[9],[1].

Elle est soutenue en 2024, selon son site Internet, par près d'une quarantaine de professeurs et directeurs de recherche, dont une dizaine d'académiciens et les trois prix Nobel Alain Aspect, Jean-Marie Lehn et Jean-Pierre Sauvage[8].

Revue et ligne éditoriale

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Science et pseudo-sciences
Image illustrative de l’article Association française pour l'information scientifique

Pays Drapeau de la France France
Langue Français
Périodicité Trimestriel
Genre Scientifique, rationaliste
Diffusion 10 000 ex. (2019[10])
Date de fondation
Ville d’édition Paris

Propriétaire AFIS
Rédacteur en chef Jean-Paul Krivine
ISSN 0982-4022
Site web Site officiel

En novembre 1968, Michel Rouzé dote l'AFIS d'une revue, les Cahiers de l’Agence française pour l’information scientifique, revue rédigée quasi-exclusivement par Michel Rouzé pendant plusieurs décennies[11]. Les Cahiers de l'AFIS paraissent cinq fois par an, avec un contenu de seize page[12]. Deux types d'articles sont publiés dans les premiers numéros : les premiers s'emploient à la vulgarisation scientifique, tandis que les deuxièmes visent, selon le sociologue Sylvain Laurens « à asseoir auprès du grand public un rapport à la science positif, mais adossé à un esprit critique et éthique[13] ».

Au fil des années, les Cahiers de l'AFIS manifestent une volonté de lutter contre les pseudo-sciences, permettant ainsi d'élargir le lectorat de la revue[3]. Michel Rouzé traite alors des sujets variés, tel que l'homéopathie, les soucoupes volantes, ou encore l'astrologie[14].

Elle propose également dans les années 1970 et 1980 des textes critiques de certaines innovations techniques comme l'énergie nucléaire ou le DDT[3],[11]. Elle est rebaptisée en 1985 Science et pseudo-sciences. La linguiste Marianne Doury, dans un ouvrage de 1997 analysant le débat médiatique sur les pseudo-sciences, considère que les « opposants aux parasciences », dont Michel Rouzé dans la revue de l'AFIS, s'opposent de manière parfois manichéenne, en usant d'une rhétorique de l'épouvantail, qui associe ces pseudo-sciences au champ lexical des catastrophes, qui critiquent le traitement médiatique qui laisserait trop de place aux pseudo-sciences et qui présentent parfois les adeptes des pseudo-sciences comme trop niais[15].

La ligne éditoriale évolue au fil du temps et plus particulièrement après la mort de Michel Rouzé en 2004. De plus, la rédaction des articles s'ouvre à de nombreux auteurs. D'après le sociologue Sylvain Laurens, la revue s'intéresse initialement à des questions liées à la responsabilité sociale du savant ou à la laïcité, puis elle s'en éloigne pour défendre le développement technologique et industriel, en les analysant sous l'angle de certaines disciplines comme la toxicologie industrielle au détriment d'autres comme la sociologie, ce qui suscite des départs[16],[4][Quand ?].

La revue Science et pseudo-sciences est éditée par l'AFIS à un rythme trimestriel, et n'est rédigée que par des bénévoles, selon ses propres déclarations[17]. D'après son site, les articles portent sur divers sujets scientifiques et visent à fournir un éclairage sur des sujets de société qui peuvent faire l'objet de désinformation ou polémiques, notamment autour des thèmes de la santé, des nouvelles technologies ou encore de la protection de l'environnement[18]. La revue aborde également des thèmes scientifiques variés tels que la médecine, l'alimentation, les biotechnologies, l'énergie et la psychanalyse, et comporte de nombreuses notes de lecture, comme l'atteste le sommaire de son site Internet[18].

Selon les journalistes Stéphane Foucart, Stéphane Horel et le sociologue Sylvain Laurens, la revue possède un pouvoir de prescription « qui, avec seulement 6 000 abonnés, touche un public stratégique et qui donne avec autorité le « la » de la science dans l’espace public[19] ». Selon le sociologue Sylvain Laurens, à la mort de Michel Rouzé, le comité de rédaction définit un nouveau « credo » selon lequel « l'expertise scientifique serait la science et que seule la décision finale relèverait du politique »[20].

D'après Arrêt sur images, en 2008, les journalistes scientifiques sont partagés quant à leur appréciation de l'association : certains la considèrent « psychorigide » mais sérieuse et d'autres l'estiment « largement biaisée »[21].

Selon le journaliste Thomas Mahler dans Le Point, « l'association s'aventure aussi sur des thèmes plus complexes et polémiques, comme les OGM et le glyphosate, quitte à se faire critiquer pour des prises de position, sous le couvert de rationalisme, jugées anti-écologistes »[22].

L'espace pédagogique des professeurs de SVT de l'académie de Strasbourg recommande la revue comme support de cours[23], et les analyses d'ouvrages de la revue Environnement, Risques & Santé recommandent ponctuellement la lecture des dossiers de Science et pseudo-sciences[24].

Polémiques

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L'AFIS aborde des thèmes variés tels que les soins homéopathiques, le traitement des cultures par des pesticides de synthèse, l'usage civil de l'énergie nucléaire, ou encore l'astrologie. Le traitement de certains sujets suscite parfois la polémique[25], y compris en interne[26], car les prises de positions de l'AFIS vont dans le sens d'une défense du progrès technologique[Interprétation personnelle ?][27],[28]. Des journaux comme le Canard enchaîné[29] ou Le Monde, notamment sous la plume du journaliste Stéphane Foucart, critiquent les positions de l'AFIS et certaines publications de sa revue, et lui reprochent notamment de présenter comme irrationnelles des positions défendues par des écologistes[25],[16],[30]. Les mêmes et d'autres lui reprochent d'avoir publié des articles climatosceptiques en 2008 et 2010, et de compter parmi ses membres des représentants de ce climatoscepticisme[25],[27]. L'AFIS a répondu[31] que ces accusations sont diffamatoires et sans bases, fondées sur des corrélations illusoires et des sophismes d'association.

Certains auteurs, du fait de ses publications, de ses activités et de celles de certains de ses membres, considèrent que l'AFIS est "pro-OGM"[25],[32],[33],[21]. Elle a par exemple lancé en 2007 un mouvement d'opposition au moratoire anti-maïs OGM[34] et a organisé un colloque au Sénat au cours duquel les intervenants étaient majoritairement pro-OGM[35],[36] ; l'association se défend toutefois de tout conflit d'intérêts[37]. Dans un ouvrage de 2020, critiqué par certains[38],[39],[40], intitulé Les Gardiens de la raison : Enquête sur la désinformation scientifique, les journalistes Stéphane Foucart, Stéphane Horel et le sociologue Sylvain Laurens affirment que l'AFIS est un relais des « éléments de langage » de grands groupes industriels[41],[42]. En réponse, l'AFIS parle de « journalisme d’insinuation » et renvoie dans un communiqué à la lecture de ses propres textes et articles[38],[31].

En 2021, Stéphane Foucart révèle que l'antenne lyonnaise de l'AFIS, présidée par un toxicologue du groupe chimique BASF, a convié à la Fête de la science une intervenante également employée par BASF, sans que ce conflit d'intérêts concernant l'apiculture ne soit déclaré. Selon l'AFIS, cette non déclaration ne pose pas de problème, considérant que dans ces circonstances, les salariés d’une entreprise ne sont pas porte-parole de leur entreprise[43].


Références

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  1. a et b « Rapport moral », sur Science et pseudo-sciences, .
  2. Laurens 2019, p. 120-121.
  3. a b et c Laurens 2019, p. 134.
  4. a b et c Catherine Radtka, « Le rationalisme a-t-il vécu ? », Zilsel, vol. 7, no 2,‎ , p. 427-441
  5. Laurens 2019, p. 120.
  6. « ASSOCIATION FRANÇAISE POUR L'INFORMATION SCIENTIFIQUE AFIS. Annonce JOAFE parue le 9 novembre 2013 », sur Journal Officiel,
  7. « Statuts de l'AFIS »
  8. a b et c « Qui sommes nous ? », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
  9. « Bulletin des adhérents de l'AFIS n°14 », sur pseudo-sciences.org, .
  10. Thomas Mahler, « Toutes les agences sanitaires indiquent que le glyphosate ne présente pas de risque », sur Le Point,
  11. a et b Jean-Paul Krivine, « Un demi-siècle de combats contre les pseudo-sciences », Science et pseudo-sciences, no 326,‎ (lire en ligne)
  12. Laurens 2019, p. 131.
  13. Laurens 2019, p. 132.
  14. Laurens 2019, p. 136.
  15. Marianne Doury, « Le débat selon les adversaires des parasciences : la rhétorique de l’épouvantail », dans Le débat immobile, Éditions Kimé, , 260 p. (lire en ligne) Accès payant
  16. a et b Laurens 2019, p. 204-207; 209.
  17. « Qu’est-ce que l’AFIS ? », sur pseudo-sciences.org.
  18. a et b « Sciences… et pseudo-sciences », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
  19. Foucart,Horel,Laurens, p. 94.
  20. Laurens 2019, p. 205. « Le décès de celui-ci [Michel Rouzé] laissait surtout les coudées franches pour développer pleinement l'AFIS sous un mode plus militant et favorable aux technologies […] Le comité de rédaction devient dès lors le lieu de production d'un nouveau « credo », qui repose essentiellement sur l'idée que l'expertise scientifique serait la science et que seule la décision relèverait du politique »
  21. a et b Dan Israel, « OGM : Marie-Monique Robin contre Monsanto », sur Arrêt sur images,
  22. Thomas Mahler, « Entretien avec Jean-Paul Krivine : « Toutes les agences sanitaires indiquent que le glyphosate ne présente pas de risque » », sur Le Point, (consulté le )
  23. « Une revue de référence pour le professeur de SVT : Science & pseudosciences », sur svt.site.ac-strasbourg.fr (consulté le )
  24. « Analyses d’ouvrages », Environnement, Risques & Santé, vol. 20, no 5,‎ , p. 509-513 (DOI 10.1684/ers.2021.1586, lire en ligne)
  25. a b c et d Stéphane Foucart, « Le rationalisme, au risque du biais « anti-écolo » », Le Monde, . Accès payant
  26. Laurens 2019, p. 206,207,210.
  27. a et b Bruno Andreotti et Camille Noûs, « Contre l’imposture et le pseudo-rationalisme », Zilsel, vol. 7, no 2,‎ , p. 15-53 (DOI 10.3917/zil.007.0015)
  28. Laurens 2019, p. 210.
  29. Jean-Luc Porquet, « Monsieur, il faut raison garder », Le Canard enchaîné,‎ , p. 5
  30. Foucart,Horel,Laurens, p. 63.
  31. a et b Conseil d’administration de l’Afis, « Journalisme d’insinuation : après les articles, le livre : Mise au point à propos du livre « Les gardiens de la raison » », sur pseudo-sciences.org (consulté le ).
  32. Stéphane Foucart, La Fabrique du mensonge. Comment les industriels manipulent la science et nous mettent en danger, Éditions Gallimard, , 416 p. (ISBN 978-2-07-254558-0, présentation en ligne), p. 132.
  33. Laurens 2019, p. 209-210.
  34. « Des scientifiques s'en prennent aux anti-OGM », L'Express, . Accès payant
  35. Hervé Morin, « Au Sénat, les partisans des OGM confortent leurs vues », Le Monde, (consulté le ).
  36. Jade Lindgaard, « Comment le Sénat et les lobbies ont réécrit le projet de loi OGM », sur Mediapart,
  37. « Droit de réponse de l'Association Française pour l'Information Scientifique (AFIS) », L'Express, (consulté le )
  38. a et b « L'information scientifique, une guerre de (positions) tranchées - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images », sur www.arretsurimages.net, (consulté le )
  39. Philippe Huneman, « Les gardiens de la raison : les influenceurs de la science », sur En attendant Nadeau, (consulté le )
  40. Jacques Van Rillaer, « “Les Gardiens de la raison”. Examen d’erreurs factuelles concernant Laurent Dauré », sur Mediapart (consulté le )
  41. Foucart,Horel,Laurens, p. 64,128.
  42. Jérôme Lamy, « Essai. « Les Gardiens de la raison » : enquête sur l’inquiétante constellation des pseudo-rationalistes », sur L'Humanité, (consulté le ). Accès payant
  43. Stéphane Foucart et Stéphane Mandard, « Quand l’agrochimie s’invite à la Fête de la science pour parler des abeilles », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ). Accès payant

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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