André Boucton

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André Boucton
Autoportrait d'André Boucton sur la façade de sa villa
Biographie
Naissance
Décès
(à 85 ans)
Besançon
Sépulture
Nom de naissance
André Edmond BouctonVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Français
Activité
Autres informations
Conflit
Mouvement
Maître
Distinction
croix de guerre étoile de bronze

André Boucton (né le 28 octobre 1891 à Alger et décédé le 2 février 1977 à Besançon) est un architecte français.

Biographie[modifier | modifier le code]

André Boucton nait le 28 octobre 1891, à Alger. Son père, Maurice Boucton est architecte[1],[a 1],[N 1]. Sa mère, Jeanne Cheneaux est mère au foyer[1].

Il étudie un an à l’école des Beaux Arts d'Alger, puis entre, en 1913, aux Beaux-Arts de Paris. Il a pour professeurs Victor Laloux et Charles Lemaresquier. Il suit aussi des cours, auprès d'Anatole de Beaudot[a 1].

Il réside au 11 bis rue Delambre, dans le 14e arrondissement de Paris, avant d’être mobilisé le 11 aout 1914. À partir de cette date, et jusqu'en mai 1919, il participe à la campagne contre l’Allemagne. Il est alors décoré de la croix de guerre étoile de bronze[2].

André Boucton obtient son diplôme d'architecture à l’école des Beaux Arts d'Alger, en 1923. Par la suite, Il travaille sur divers chantiers de reconstruction dans la Marne et la Somme, liés à la première Guerre mondiale[a 2].

Recommandé à Paul Guadet, par un ancien camarade d'atelier de ce dernier, il s'installe à Besançon, comme architecte libéral[a 3], en octobre 1926[2],[a 3]. Toutefois, sa clientèle, à l'inverse de celle de Paul Guadet, sera principalement privée[a 4].

Au décès de son confrère Jean Portet, en 1950, il reprend son cabinet[a 5].

André Boucton décède en 1977[3]. Il est inhumé au cimetière des Chaprais[4].

Réalisations architecturales[modifier | modifier le code]

Villa Boucton, 8 rue Alexandre Grosjean, à Besançon

Influencé par le style Art Déco, André Boucton conçoit le Building, au 26 rue Proudhon, en 1926[b 1],[a 2]ou 1928, selon les sources[5],[N 2].

En 1928, il construit l’Hôtel Nord de Vesoul[a 2],[N 3]. Puis, en 1928 - 1929, sa propre résidence, au 8 rue Alexandre Grosjean[b 2],[b 3],[a 2], à l'emplacement de l'ancien atelier du sculpteur Georges Laëthier[a 2]. Il la fait surélever d'un étage en 1931[b 2],[a 2].

En 1929, il construit un bâtiment, 36 bis avenue Carnot, pour la société Ets Frankowski[6].

De 1928 à 1932, aux côtés de Paul Guadet, il est architecte d'opération pour l'école nationale d’horlogerie de Besançon[a 6],[b 4]. Il le sera aussi pour la nouvelle école nationale d’optique de Morez[a 6]. Alors que Guadet s'occupe des études et du dessin, André Boucton assure sa présence quotidienne sur les deux chantiers[a 7].

Il réalise les Bains-Douches de Montbéliard[a 5],[b 5], en 1933[b 3], ainsi que la maison d’enfants de l'association les Gentianes Bleues de Jougne, en 1934[a 8], puis, en 1935, Il construit une maison située 5 avenue Charles Siffert[b 3]. Aussi, il rénove le préventorium de Palente.

De 1934 à 1939, André Boucton construit aussi le sanatorium des Génévriers à Villers-le-Lac[a 8], puis, de 1937 à 1943, il suivra les travaux de l’usine des horlogeries Dodane, dirigés par Auguste et Gustave Perret[a 5],[b 6].

En 1946, il construit une maison à Mesnay pour un dénommé Robert Hétier[a 5].

D'après Véronique Gutton-Bon, André Boucton est l'architecte de l’ancienne usine Weil rue de Vesoul[b 3],[N 4], qui ferme ses portes entre 1986[7] et 1995[8].

À l'exposition universelle de 1937: le Pavillon des Gaudes Monts Jura[modifier | modifier le code]

André Boucton conçoit aussi le plan du Pavillon des Gaudes Monts Jura[9], construit par le Collège National du bois de Mouchard[10], pour l’exposition universelle de 1937[9].

Mesurant 23 m de longueur sur 20 m de largeur et atteignant une hauteur de 25m[10], il sera installé rive droite, quai de Passy en avant du pont de Passy (aujourd'hui pont Bir-Hakeim)[11],[12], avant de revenir à Mouchard, en 1939.

Racheté par l'industriel Serge Labourier, il est détruit par un incendie, le 19 avril 1971[10].

Projets avortés[modifier | modifier le code]

En 1935, il propose son projet de construction d'une piscine couverte, à Besançon, quai Veil picard, à côté de la cité universitaire canot. L'édifice devait contenir deux bains, 22 cabines de douche, 16 baignoires, un lavoir équipé de 30 machines, un gymnase, ainsi qu'un logement de fonction pour le gérant. Jugeant le projet peu rentable, la municipalité décide de ne pas lui donner suite[13].

Vie privée[modifier | modifier le code]

L'architecte Paul Guadet sera un ami proche d'André Boucton

Amitié avec Paul Guadet[modifier | modifier le code]

Paul Guadet aide Boucton à s'installer à Besançon. Dans leurs correspondances, outre leurs échanges professionnels , le second s’inquiète de la santé du premier. Leurs épouses respectives sont aussi très proches des deux architectes.

Toutefois, en raison de conflits d’intérêts, les relations entre André Boucton et Marguerite Guadet se détériorent, après le décès de son mari. Cependant, il ne la mènera jamais en procès par respect pour son ami défunt [a 4].

Sculpture représentant André Boucton, Charlotte Comoy et leurs enfants, située au dessus de la porte de la Villa Boucton[b 2].

Divers[modifier | modifier le code]

André Boucton épouse une dénommée Marthe Leflou, en juin 1921[1].

Il se remarie avec une certaine Charlotte Comoy qui partage sa sépulture[4].

En 1932, il est condamné à une amende ainsi qu'à de la prison avec sursis, pour un outrage à la gendarmerie commis le 20 aout 1932[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Originaire de Reims, Maurice Boucton, né en 1855 et décédé en 1909, fut élève de l'architecte Édouard Thiérot. Lambert 2013, p. 37
  2. Le , a lieu une attaque à la bombe incendiaire, lors de la projection du film La Dernière Tentation du Christ, menée par un militant catholique intégriste, membre du Front national « Besançon : il y a 30 ans, l'attentat du cinéma Building », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté, (consulté le ).
  3. Le ou selon d'autres sources en 1967, Jacques Brel a passé une nuit à l'Hôtel du Nord ayant pour patron Henri et Monique Kielwasser. Selon Brigitte Maspla, actuelle propriétaire de l'établissement, il s'est arrêté dans cet hôtel à la suite d'une panne de voiture mais selon d'autres hypothèses, Brel aurait réalisé un concert au casino de Luxeuil-les-Bains en ce , cependant la ville ne possédant pas de terrain permettant l'atterrissage des avions civils (le seul aérodrome de la ville est la base aérienne 116 Luxeuil-Saint Sauveur n'autorisant pas les avions civils), le chanteur se serait posé sur l'aérodrome le plus proche : l'aérodrome de Vesoul - Frotey. Ainsi, il séjourna une nuit à l'Hôtel du Nord dans la chambre no 246, pièce d'environ 25 m², et a mangé dans ce même hôtel, un repas composé notamment d'une chartreuse de truite avec une mousse aux morilles préparée par Alain Madeleine « La cuisine, c’est merveilleux ! », sur estrepublicain.fr (consulté le ), chef cuisinier de l'hôtel, réputé dans la région « On a voulu voir Vesoul », sur liberation.fr (consulté le ), Anne Audigier, « Vesoul de Jacques Brel : l'histoire d'un chauffe Marcel devenu mythique », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le ), « Il y a cinquante ans, Brel immortalisait Vesoul : Vesoul s'en souvient », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  4. L'édifice datant de 1879, il participe probablement à sa reconstruction en 1948-1949.« Usine de confection Froment, puis usine d'emballage et conditionnement Froment et Barnel, puis usine de confection Jaudel, puis Weil », sur Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté; « Biscuiterie Brochet, puis confiserie et biscuiterie (pain d'épices) Unimel », sur Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté.
Une ambition pour les métiers: Paul Guadet & André Boucton, l'architecture des écoles professionnelles
  1. a et b Lambert 2013, p. 37.
  2. a b c d e et f Lambert 2013, p. 38-40.
  3. a et b Lambert 2013, p. 11.
  4. a et b Lambert 2013, p. 15-18
  5. a b c et d Lambert 2013, p. 48-49.
  6. a et b Lambert 2013, p. 8.
  7. Lambert 2013, p. 14.
  8. a et b Lambert 2013, p. 42-45.
100 ans d'architecture dans le Doubs: 1850-1950
  1. Gutton-Bon 1987, p. 100-101.
  2. a b et c Gutton-Bon 1987, p. 104.
  3. a b c et d Gutton-Bon 1987, p. 192.
  4. Gutton-Bon 1987, p. 192-193.
  5. Gutton-Bon 1987, p. 144.
  6. Gutton-Bon 1987, p. 124.
Divers
  1. a b et c « 1891 - 1891 | Alger (Alger, Algérie) - Geneanet », sur www.geneanet.org (consulté le ).
  2. a b et c « André Boucton - Dossier militaire », sur archives.paris.fr (consulté le ).
  3. « André Boucton (1891-1977) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  4. a et b « Besançon - Cimetière - #6040253 », sur Geneanet (consulté le ).
  5. Eveline, ... Toillon, Besançon, A. Sutton, (ISBN 2-84253-239-2 et 978-2-84253-239-0, OCLC 468013859, lire en ligne), p. 29
  6. « Patrimoine en Bourgogne-Franche-Comté - Accueil », sur patrimoine.franche-comte.fr (consulté le ).
  7. « [Les établissements WEIL] » (consulté le ).
  8. Isabelle MANDRAUD, « Les dégâts du zéro-formation chez WeilL'usine de confection de Besançon fermera ses portes dans trois mois. », sur Libération (consulté le ).
  9. a et b Gutton-Bon 1987.
  10. a b et c « Ressource «Mouchard (Jura). Le Pavillon des Gaudes. Le Pavillon d... », sur Mnesys (consulté le ).
  11. « Plans de Expo Internationale Paris 1937 a Paris », sur lartnouveau.com (consulté le ).
  12. « Exposition 1937 Paris », sur www.baldet.fr (consulté le ).
  13. « Les projets oubliés », sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Véronique Gutton-Bon, 100 ans d'architecture dans le Doubs: 1850-1950, Conseil d'architecture d'urbanisme et environnement du Doubs,
  • Guy Lambert, Une ambition pour les métiers: Paul Guadet & André Boucton, l'architecture des écoles professionnelles, Ville de Morez, (ISBN 978-2-9547706-0-4)

Liens externes[modifier | modifier le code]