Cimetière des Chaprais

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Cimetière des Chaprais
Vue générale du cimetière au niveau de l'entrée.
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Quartier
Commune
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Mise en service
Patrimonialité
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Sauvons nos tombes
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Personnalités enterrées

Le cimetière des Chaprais[1] est un cimetière situé dans le quartier des Chaprais, à Besançon (Bourgogne-Franche-Comté). Ce cimetière, l'un des cinq de la commune[2], est considéré comme l'un des plus importants et les plus beaux de la ville avec le cimetière juif, et est parfois surnommé le « père Lachaise » de Besançon. La partie haute du cimetière est un site classé par un arrêté de 1977[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Martin[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Martin des Chaprais.

L'actuelle église Saint-Martin fut reconstruite à partir de 1821 sur les plans de l'architecte Denis-Philippe Lapret, sur le lieu-dit du « Pater », au cœur du quartier des Chaprais. Elle fut rebâtie près du cimetière des Chaprais qui existait déjà auparavant, et fut dès lors nommée église Saint-Martin des Chaprais pour la différencier de l'ancienne église Saint-Martin de Bregille[4].

Le cimetière[modifier | modifier le code]

Le cimetière des Chaprais, dont les plans ont été dessinés par l'architecte municipal Lapret avant son décès, a été ouvert en 1824[5], sur un terrain de 5,12 ha, après avoir bénéficié de quelques changements dessinés par le talentueux Pierre Marnotte (architecte municipal successeur de D.-Ph. Lapret) à la suite de la reconstruction de l'église dont l'existence est bien plus ancienne[4]. C'est à la suite du rejet progressif des habitants contre le cimetière des Champs Bruley ouvert en 1793[6], que le site est créé pour y accueillir les dépouilles catholiques[7]. Il tire son style de l’harmonie entre l’élégance végétale et la gravité monumentale de la pierre, largement inspiré du modèle romantique anglais[5]. Parmi les 8 183 concessions actuelles, on peut apercevoir dans ce cimetière des obélisques, des pyramides, des cippes ou des chapelles typiquement de style architectural du XIXe siècle mêlant romantisme, néoclassique et néogothique[5].

Le tombeau de Joseph Liard[modifier | modifier le code]

Joseph Liard (né le à Rosières-aux-Salines en Meurthe-et-Moselle et décédé le était ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Doubs de 1791 à 1832 puis directeur du canal du Rhône au Rhin[3]. C'est Liard lui-même qui a dessiné les plans de son tombeau, qui fut apparemment construit dans le 2e quart du XIXe siècle[3]. Le tombeau se compose d'une base simple, d'un obélisque ainsi que d'un socle assez haut dont chaque face latérale est ornée d'une urne d'où s'écoule un cours d'eau avec l'inscription " Rhin " et " Rhône ", le tout édifié en pierre calcaire sculptée en bas-relief[3]. Sur la face antérieure du tombeau, on peut voir une représentation de l'entrée du tunnel-canal de Thoraise (Doubs), surmontée de l'inscription (partielle à la suite de dommages) « Jose[ph Liard] / Inspect[eur génér]al des Ponts [et] Chaussées / Commandeur de la [légion] d'honneur / né le [1747, mort le ]2 », et sur sa face postérieure l'inscription « [Joseph L]iard Direc[te]ur [d]u canal / du Rhône [au Rhin ... p]ar Mr Dupuy / ... »[3]. Un fronton triangulaire terminé dans les angles par des crosses affrontées coiffe toutes ses faces, et la face antérieure de l'obélisque est ornée d'un relief fortement endommagé représentant des motifs végétaux qui grimpent autour d'un bâton (de nature indéterminée : tige ou manche ?)[3].

Personnalités enterrées[modifier | modifier le code]

Le cimetière accueille les dépouilles de nombreuses personnalités[5]. Parmi elles, les dix-sept officiers d’Empire dont Jean-François Boulart, certains maires de la ville comme Nicolas Bruand, Jean–Agathe Micaud, Victor Delavelle ou Charles Siffert, le ténor Émile Scaremberg (parfois orthographé 'Scaramberg') ou la mère de Rudolph Valentino (Gabrielle Guglielmi née Barbin), l’architecte Alphonse Delacroix, le fouriériste Just Muiron, l'épouse du général Ducos de La Hitte ou encore Gaston Coindre auteur de Mon vieux Besançon [5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Le cimetière des Chaprais sur le site officiel de la ville de Besançon (consulté le ).
  2. Avec les Champs Bruley, Velotte, Saint-Ferjeux, Saint-Claude et le cimetière israélite de Palente qui est privé.
  3. a b c d e et f Notice no IA25000137, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consulté le ).
  4. a et b (fr) Hector Tonon, Jean-François Culot, Marie-Édith Henckel, Annie Mathieu, Jacques Mathieu, Georges Bidalot, Jacqueline Bévalot, Paul Broquet, Jean-Claude Monti, Anne Porro, Jacques Breton, Jean-Claude Grappin, Pierre-Louis Bréchat, Yves Mercier et Pierre Riobé, Mémoires de Bregille (2e édition), Besançon, Cêtre, , 311 p. (ISBN 978-2-87823-196-0) - page 217.
  5. a b c d et e Besançon Votre Ville, .
  6. Une nécropole romantique : le cimetière des Chaprais à Besançon, Anne-Lise Thierry, pages 15, 16, et 17.
  7. Jean-Claude Meux, Histoire du cimetière des Champs Bruley, sur le site officiel de l'Église Protestante Unie de Besançon (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Une nécropole romantique : le cimetière des Chaprais à Besançon au XIXe siècle. Annales littéraires de l’Université de Besançon, 1987.