Agoard et Agilbert de Créteil

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Agoard et Aglibert de Créteil
Image illustrative de l’article Agoard et Agilbert de Créteil
Baptême des martyrs de Créteil, fresque d'Henry Lerolle (1874), église Saint-Christophe de Créteil.
Saints, martyrs
Décès v. 400 ou VIIe/VIIIe siècle 
Cristoialo porto (Créteil)
Fête 24 juin

Saints Agoard et Aglibert sont deux convertis au christianisme, sans doute d'origine germanique, qui sont morts martyrs à Créteil vers 400[1]. D’autres sources datent leur exécution au VIIe ou VIIIe siècle[2],[3].

Tradition et légende[modifier | modifier le code]

Leur légende hagiographique est citée vers 865 dans le martyrologe du moine bénédictin Usuard. Selon ce texte, remis en cause par des spécialistes pour sa valeur historique concernant le haut Moyen Âge[4], Agoard et Agilbert résidaient à Créteil près de Paris. Nouvellement baptisés et remplis de zèle, ils ne tardèrent pas à renverser les statues du temple romain. Averti, le préfet envoya un juge qui leur demanda de faire amende honorable en effectuant des sacrifices aux divinités. Pour avoir refusé, ils furent passés au fil de l’épée vers l'an 400 avec d'autres, membres des familles et croyants. Au début du XXe siècle, une croix marquait encore l'endroit que la tradition tient pour le lieu du martyre. Quelques chrétiens échappés du massacre recueillirent leur corps et les cachèrent.

L'hagiographe Alban Butler a écrit dans son ouvrage Vie des pères, martyrs, et autres principaux saints (1784) :
« Saint Agoard, et saint Aglibert, martyrs au diocèse de Paris :
Ces deux saints étaient étrangers & venaient des bords du Rhin, mais qui étaient établis dans le village de Créteil, qui est à deux lieues de Paris. Ils furent convertis à la foi, ainsi que plusieurs autres, par les prédicateurs apostoliques Altin et Eodald[5]. Ayant renversé un temple païen, ils furent mis à mort avec une troupe de chrétiens, par ordre du gouverneur idolâtre ; d'autres disent que ce sont les Vandales, On place leur martyr vers l'an 400. On éleva depuis une église sur leur tombeau ; & leurs reliques s'y gardent encore dans deux châsses. Ils sont nommés sous le 24 juin dans les Martyrologes ; mais leur fête ne se fait que le 25 du même mois à Créteil, & dans tout le diocèse de Paris. Voir Baillet, le Bœuf, & le nouveau bréviaire de Paris »[6].

Vénération[modifier | modifier le code]

Crypte de l'église Saint-Christophe de Créteil.

Après leur mort, des processions en leur honneur se déroulent les 24 et 25 juin, et on vient prier leurs reliques. Sous les Mérovingiens une église est érigée pour les abriter, et des pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle viennent s'y recueillir. Des indulgences sont proposées par le pape Clément VII en 1379 pour qui se rend en pèlerinage à Créteil. Une confrérie est créée en 1672, abandonnée à la Révolution puis réinstaurée après le Concordat. De même, un sarcophage, commandé en 1692, est refait à l’identique en 1804[7].

Les reliques des deux saints martyrs se trouvent depuis 1979 dans la crypte de l'église Saint-Christophe de Créteil. L'artiste Henry Lerolle a peint une fresque qui les représente dans cette église en 1874. Des fragments de reliques ont aussi été insérés dans l'autel de la cathédrale Notre-Dame de Créteil en 2003[8].

Les saints Agoard et Aglibert sont fêtés localement le 24 juin comme inscrits au Martyrologe romain[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éphéméride du 24 juin, Incapable.fr
  2. « Saints Agoard et Aglibert », sur nominis.cef.fr (consulté le )
  3. Mairie de Créteil, « Ville de Créteil - Histoire de la ville », sur www.ville-creteil.fr (consulté le )
  4. [PDF] Extension et chronologie de la nécropole médiévale de Créteil (Val-de-Marne), Revue archéologique d’Île-de-France, numéro 3-2010, p. 151
  5. Les saints évangélisateurs Altin & Eodald, Nominis.
  6. SS. Agoard et Aglibert,Vie des pères, martyrs, et autres principaux saints, pp. 519-520 (juin 25), Alban Butler.
  7. Confrérie, reliques, crypte et sarcophage, Charentonneau.
  8. Les reliques des saints, Commission d’Art sacré - diocèse de Créteil (11/2005), Nominis.
  9. (la) Martyrologe romain, 24 juin : « In vico Christolio, in territorio Parisiensi, passio sanctorum Martyrum Agoardi et Agliberti, cum aliis innumeris promiscui sexus », liturgialatina.org

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Madeleine Jurgens, L'histoire de l'Église de Créteil : sur les pas d'Agoard et Agilbert, Les Amis de Créteil et du Vieux Saint-Maur, Créteil, 1979 découvrir en ligne sur BnF Gallica
  • Thierry Galmiche, « La crypte de l’église Saint-Christophe », dans Cryptes médiévales et culte des saints en Île-de-France et en Picardie, Presses universitaires du Septentrion, 2019 Présentation sur OpenEdition Books

Liens externes[modifier | modifier le code]