16e régiment d'infanterie coloniale

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16e régiment d'infanterie coloniale
Image illustrative de l’article 16e régiment d'infanterie coloniale
Insigne de 1954 du 16e RIC.

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre, Troupes coloniales
Type Régiment d'infanterie coloniale
Rôle Infanterie
Garnison Tianjin
Ancienne dénomination 16e régiment d'infanterie de marine
Inscriptions
sur l’emblème
Cochinchine 1860
Tonkin 1883
Petchili 1900-1901
Guerres Révolte des Boxers
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Guerre d'Algérie

Le 16e régiment d'infanterie coloniale (16e RIC) est une unité de l'Armée française, affectée en Extrême-Orient de 1900 à 1946 puis recréée pendant la Guerre d'Algérie.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  •  : Création du 16e régiment d'infanterie de marine, implanté en Chine et réorganisé en septembre à Tien-Tsin (Tianjin)
  •  : Renommé 16e régiment d'infanterie coloniale
  •  : Devient bataillon mixte d'infanterie coloniale de Chine du Nord
  •  : recréé sous le nom de 16e régiment mixte d’infanterie coloniale en Indochine
  •  : Disparait au combat
  •  : Création du bataillon de marche du 16e RIC en Indochine
  •  : Dissolution
  • [réf. souhaitée] : Recréation du 16e régiment d'infanterie coloniale
  •  : Devient 16e régiment d'infanterie de marine, à deux bataillons et un centre d'instruction
  •  : dissolution du 2e bataillon
  •  : le 1er bataillon devient 16e bataillon d'infanterie de marine
  •  : le centre d'instruction devient 1re compagnie du 16e régiment d'infanterie de marine à Angoulême
  •  : Dissolution

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • du au (durant la révolte des Boxers) : colonel Charles de Pélacot
  • en 1942 : lieutenant-colonel Bachetta[1],[2]
  • 1945 - 1946 : commandant Lepage
  • en 1956 : colonel Chaigneau
  • du au  : lieutenant-colonel Christian Milhé de Saint Victor[3]
  • vers 1961: colonel Romain-Desfossés

Historique[modifier | modifier le code]

En Chine[modifier | modifier le code]

Révolte des Boxers (1900)[modifier | modifier le code]

Le régiment est créé le à trois bataillons[4] :

  • Un bataillon formé avec les hommes valides des bataillons de Cochinchine et du Tonkin débarqués en juin.
  • Deux bataillons arrivant de France.

Avec le 17e RIC (colonel Lalubin), le 18e RIC (colonel Comte) et 3 batteries d'artillerie coloniale de 80, le 16e fait partie en septembre 1900 de la 1re brigade du général Frey[5].

De 1900 à 1939[modifier | modifier le code]

Défile du 16e RIC à Tien-Tsin le .

En à Tien-Tsin, remise du drapeau au 16e régiment d'infanterie de marine[réf. souhaitée], renommé 16e régiment d'infanterie coloniale le [6]. Après la fin de l'insurrection au Petchili (actuel Hebei), il reste le seul régiment français en Chine, avec un bataillon à Shanghai[7].

Sa portion centrale s'installe en mai 1903 à l'Arsenal de l'Est[8], qui devient la principale garnison française en Chine du Nord[9].

En 1918, deux de ses compagnies forment un élément du bataillon colonial sibérien qui lutte contre les Bolcheviks en Sibérie[10].

Le 16e RIC fait partie du corps d'occupation de Chine[11]. Le , il est dissous, devenant le bataillon d'infanterie coloniale de Chine du Nord[6].

En Indochine[modifier | modifier le code]

Le régiment est recréé en Indochine française le sous le nom de 16e régiment mixte d'infanterie coloniale[6], formé à partir des 1er et 2e bataillons de marche de Chine[12]. Il disparait au combat le , lors du coup de force japonais en Indochine[6]. Le bataillon Lepage parvient à se replier en Chine.

Il est brièvement recréé entre le et le , sous le nom de bataillon de marche du 16e régiment d'infanterie coloniale[6], à deux compagnies de montagnards Rhades et une compagnie d'infanterie, sous les ordres du commandant Lepage[13]. Il participe à la reconquête du Tonkin évacué par les Japonais[14].

Algérie et Charente[modifier | modifier le code]

Le 16e RIC est reconstitué en 1954 en Allemagne[15] pour entrer dans la composition de la 14e division d'infanterie. Il compte un état-major, une compagnie de commandement régimentaire et trois bataillons. Il forme l'infanterie d'un des trois groupes mobiles de la division (le Groupe Mobile 214). Il s'installe dans le sud tunisien dès l'été 1954, au mois d'août[réf. souhaitée]. Le 16e RIC rejoint ensuite l'Algérie avec la 14e DI fin 1955[16].

Réduit à deux bataillons (le 3e bataillon étant renommé 1er bataillon le [6]), le 16e RIC (puis 16e RIMa) participe aux opérations de la guerre d'Algérie jusqu'en 1962[16]. En parallèle, le centre d'instruction du 16e RIC est formé le [6].

Au cessez-le-feu du en Algérie, le 16e RIMa crée comme 91 autres régiments, les 114 unités de la Force Locale. Le 16e RIMa forme deux unités de la Force locale de l'ordre algérienne, la 421e UFL-UFO et la 422e UFL-UFO composé de 10 % de militaires métropolitains et de 90 % de militaires musulmans, qui pendant la période transitoire devaient être au service de l'exécutif provisoire algérien, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie (accords d'Évian du ).

Le 2e bataillon est dissous le . Le 1er bataillon du 16e RIMa devient 16e bataillon d'infanterie de marine le . Le centre d'instruction du 16e RIMa devient 1re compagnie du 16e RIMa le . Cette compagnie, servant de compagnie subdivisionnaire de la Charente, est dissoute le [6].

Les traditions du 16e RIC/16e RIMa sont reprises de 1978 à 1993 par le 16e bataillon de commandement et de services en Martinique[17].

Traditions du 16e régiment d'infanterie coloniale[modifier | modifier le code]

Insignes[modifier | modifier le code]

Le régiment a porté deux insignes. Le premier, réalisé en 1936, montre un dragon bleu sur fond cloisonné. Le second, sorti en 1954, garde le symbole du dragon[18], entourant l'ancre de la Coloniale[19].

Drapeau du régiment[modifier | modifier le code]

Le drapeau du 16e RIC dans les années 1920.

Il porte les inscriptions[20] :

Fêtes[modifier | modifier le code]

La fête des troupes de marine
  • Elle est célébrée à l'occasion de l'anniversaire des combats de Bazeilles. Ce village qui a été 4 fois repris et abandonné sur ordres, les et le .
Et au Nom de Dieu, vive la coloniale
  • Les Marsouins et les Bigors ont pour saint patron Dieu lui-même. Ce cri de guerre termine les cérémonies intimes qui font partie de la vie des régiments.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Indochina Order of Battle, http://france1940.free.fr/vichy/ob_indo.html
  2. « Georges BACHETTA  (2 septembre 1891 - 27 mars 1969) », sur Georges BACHETTA  (2 septembre 1891 - 27 mars 1969) (consulté le )
  3. « Éloge et biographie du col Christian Milhé de Saint Victor », sur anocr34.fr via Wikiwix (consulté le ).
  4. (en) René Chartrand, French Naval & Colonial Troops 1872–1914, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-4728-2617-6, lire en ligne), p. 10
  5. Raymond Bourgerie et Pierre Lesoueff, La guerre des Boxers (1900-1901) : Tseu-Hi évite le pire, Economica, (ISBN 978-2-402-11053-2, lire en ligne), p. 172
  6. a b c d e f g et h Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 61
  7. Maurice Abadie, La défense des colonies: Résumé historique, Charles-Lavauzelle, (ISBN 978-2-402-22464-2, lire en ligne), p. 112
  8. Fleur Chabaille, « L’Arsenal de l’Est : l’épicentre militaire de la Chine du Nord », dans Tianjin au temps des concessions étrangères sous l’objectif d’André Bontemps (1931-1935): Un récit visuel entre micro et macro-histoire, (lire en ligne)
  9. Jacques Sicard, « L'Armée française en Chine, 1900-1946 (1re partie) », Armes Militaria Magazine, no 95,‎ , p. 48-51
  10. Pascal Tran-Huu, « Le Bataillon colonial sibérien », sur www.revuemethode.org (consulté le )
  11. Jacques Guillermaz, Une vie pour la Chine, Robert Laffont, coll. « Pluriel », 1989.
  12. Jacques Sicard, « L'Armée française en Chine, 1900-1946 (2e partie) », Armes Militaria Magazine, no 96,‎ , p. 63-67
  13. Service historique de l'Armée de terre, Les troupes de marine, Ministère de la défense nationale, (lire en ligne), p. 104
  14. Pierre Pellissier, Salan, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-08667-1, lire en ligne), p. 84
  15. Jacques Sicard, « L'Armée française en Chine, 1900-1946 (2e partie) », Armes Militaria Magazine, no 96,‎ , p. 63-67
  16. a et b (en) Anthony Clayton, France, Soldiers and Africa, Brassey's Defence Publishers, , 444 p. (ISBN 0-08-034748-7), p. 189-190 & 327
  17. « Les Troupes de Marine en 1983 », Revue historique des Armées,‎ , p. 112-115 (lire en ligne)
  18. Pierre Lang, Le bestiaire de la Coloniale, (1re éd. 2013) (lire en ligne), p. 57
  19. Louis Hourcade, Au pied du djebel Sidi Driss: Algérie décembre 1956-juin 1958, Nouvelles Éditions latines, (ISBN 978-2-7233-2064-1, lire en ligne), p. 21
  20. Décision no 12350/SGA/DMPA/SHD/DAT relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées (no 27), (lire en ligne), p. 112