Garde indigène (Indochine française)

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La Garde indigène, ou Garde civile indigène, est une force paramilitaire de police coloniale (de) formée à l'époque de l'Indochine française. Elle est séparée en plusieurs corps : la Garde civile indigène de Cochinchine (puis Garde civile de police locale), la Garde indigène de l'Annam et du Tonkin (ancienne Garde civile indigène du Tonkin), la Garde indigène du Cambodge, la Garde indigène du Laos et la Garde indigène du Kouang-Tchéou-Wan.

Les gardes civils et gardes indigènes portent la tenue des tirailleurs indochinois avec la couleur distinctive bleue plutôt que rouge.

Historique[modifier | modifier le code]

Cochinchine[modifier | modifier le code]

La Garde civile indigène de Cochinchine est mise sur pied le à partir de la milice de Cochinchine. Elle compte alors 3 268 gardes et officiers. Elle est dissoute le et remplacée par des tirailleurs annamites vétérans[1]. Cette dernière force, peu efficace, est transformée en 1909 en Garde civile de police locale, sous l'impulsion du lieutenant-colonel Grossin de la Gendarmerie. L'encadrement européen (15 sous-officiers) est également issu de la Gendarmerie. La nouvelle force, toujours recrutée par les anciens tirailleurs annamites, porte l'uniforme du régiment de tirailleurs annamites avec la ceinture bleue[2].

Cette unité, qui ne fait pas formellement partie de la Garde civile de l'Indochine, est dissoute en 1945[2].

Annam et Tonkin[modifier | modifier le code]

La Garde civile indigène du Tonkin est créée le à partir de la milice du Tonkin, dont le statut de force militaire sous le commandement (civil) du résident général menait à des tensions avec les officiers des troupes de marine. Les officiers de la Garde, dénommés inspecteurs, et les sous-officiers, appelés gardes principaux, sont des fonctionnaires, recrutés au sein des troupes de marine[3].

La Garde civile indigène du Tonkin est renommée le Garde indigène du Tonkin et de l'Annam[4].

Autres gardes[modifier | modifier le code]

La Garde indigène du Cambodge est créée en et incorporée dans la Garde indigène de l'Indochine par décret du [5].

La Garde indigène du Laos est créée le et incorporée dans la Garde indigène de l'Indochine par décret du [6].

La Brigade chinoise du Kouang-Tchéou-Wan, formée en 1898 à partir de Linh Co de Móng Cái [7], est incorporée le dans la Garde indigène[8].

Grades et uniformes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Chartrand 2018, p. 36.
  2. a et b Deroo 1999, p. 45.
  3. Daufès 1933 t. 1, p. XIII-XIV.
  4. Daufès 1933 t. 1, p. XVI.
  5. Daufès 1933 t. 2, p. 201.
  6. Daufès 1933 t. 2, p. 225.
  7. Daufès 1933 t. 2, p. 248.
  8. Daufès 1933 t. 2, p. 250.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) René Chartrand, French Naval & Colonial Troops 1872–1914, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-4728-2617-6, lire en ligne).
  • Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne).
  • E. Daufès, La Garde indigène de l'Indochine de sa création à nos jours, t. 1 : Tonkin, (lire en ligne).
  • E. Daufès, La Garde indigène de l'Indochine de sa création à nos jours, t. 2 : Annam, Cambodge, Laos, Kouang-Tcheou-Wan, (lire en ligne)
  • État-major des troupes d'Indochine, Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930), t. 1, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne).
  • État-major des troupes d'Indochine, Histoire militaire de l'Indochine française des débuts à nos jours (juillet 1930), t. 2, Imprimerie d'Extrême-Orient, (lire en ligne).
  • Vintoc, Organisation d'un escadron de spahis tonkinois, Paris, J. Montorier, , 57 p..

Articles connexes[modifier | modifier le code]