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|année=2009 |titre chapitre=Contribution to the Sylvester mushroom inventory and estimation of the production on permanent plots in Kroumirie, Tunisia |série=EFI Proceedings |titre ouvrage=Modelling, valuing and managing Mediterranean forest ecosystems for non-timber goods and services, Palencia, Spain, 26–27 October 2007 |numéro dans collection=57 |passage=119–125 |isbn=978-952-5453-27-0}}
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== Références==
== Références==

Version du 12 octobre 2013 à 23:34

Ramaria botrytis, de son nom vernaculaire la Clavaire chou-fleur est un champignon comestible de la famille des Gomphaceae. Son robuste chapeau, pouvant mesurer 15 cm de diamètre et 20 cm de hauteur, ressemble à du corail. Son pied massif porte des branches denses, divisées au sommet en plusieurs petits rameaux, d'abord blanchâtres, mais devenant chamois ou brun en vieillissant, avec des pointes roses à rougeâtres. La chair est épaisse et blanche. Les spores, jaunâtres, possèdent des stries longitudinales caractéristiques. De forme elliptique, ils mesurent environ 13,8 sur 4,7 micromètres.

L'espèce type du genre Ramaria, R. botrytis a été décrite en 1797 par le mycologue Christiaan Hendrik Persoon.

Cette espèce est très répandue en Amérique du Nord, en Afrique du Nord, en Europe centrale et orientale, en Australie et en Asie. Le champignon est mycorhizien avec des arbres feuillus. Il existe plusieurs espèces de champignons coralloïdes similaires. La comparaison de l'habitat ou des caractéristiques comme la couleur ou la morphologie des branches est souvent suffisante pour l'identification. Parfois la microscopie est nécessaire pour les distinguer définitivement.

Le chapeau de Ramaria botrytis est comestible, les jeunes spécimens ont même un léger goût fruité. Certains auteurs mettent en garde les individus sensibles contre des effets laxatifs. Le champignon contient plusieurs composés chimiques ayant une activité biologique in vitro. Les chapeaux ont une activité antimicrobienne contre plusieurs espèces et souches de bactéries pathogènes, résistantes aux médicaments.

Taxonomie et classification

Christian Hendrik Persoon est le premier mycologue ayant donné à cette espèce un nom, Clavaria botrytis[1]. En 1821, Elias Magnus Fries étudie le genre Clavaria et considère Ramaria comme une section de Clavaria[2]. Adalbert Ricken lui donne en 1918 son nom courant[3]. Parmi les synonymes figurent Corallium botrytis donné en 1883 par Gotthold Hahn[4] et la variété Clavaria botrytis var. alba définie par Arthur Anselm Pearson[5], mais aujourd'hui regroupée à l'espèce. Currie Marr et Daniel Stuntz ont décrit la variété R. botrytis var. aurantiiramosa[6] en 1973 dans l'État de Washington ; Edwin Schild et Gabriele Ricci la variété compactospora en Italie en 1998[7]. En 1950, Edred John Henry Corner fait du Clavaria holorubella que George Francis Atkinson avait publié en 1908, une variété R. botrytis var. holorubella[8], mais ce taxon est aujourd'hui de nouveau élevé au rang d'espèce Ramaria holorubella[9].

Le nom générique ramaria vient de rāmus signifiant rameau, branche[10]. L'épithète spécifique botrytis est dérivé du grec ancien βότρυς (botrus), grappe de raisin[11]. Ses noms vernaculaires sont le Ramaire chou-fleur, le Clavaire chou-fleur et le Clavaire à pointes roses[12].

Ramaria botrytis a été désignée comme l'espèce type du genre Ramaria en 1933 par Marinus Anton Donk[13]. Des études de phylogénie moléculaire récentes montrent que Ramaria est un assemblage polyphylétique d'espèces ayant un carpophore clavaroïde[14],[15]. Selon la classification infragénérique proposée par Marr et Stuntz, R. botrytis est inclus dans le sous-genre Ramaria, qui comprend toutes les espèces ayant des spores rainurées, des hyphes septées, c'est-à-dire cloisonnées, et des sporophores en forme de chou-fleur[6]. L'analyse phylogénétique montre que R. botrytis est étroitement lié à R. rubripermanens et R. rubrievanescens et que ces espèces forment un clade apparenté au genre Gautieria[14].

Description

Gros-plan montrant de nombreuses ramifications blanchâtres avec des pointes rougeâtres
Les ramifications sont blanchâtres à chamois avec des extrémités rougeâtres.

Le sporophore mesure 7 à 15 cm de large et 6 à 20 cm de haut[8]. Il est constitué d'un pied central solide, se divisant en quelques ramifications primaires se divisant elle-même densément, le tout ressemblant à un chou-fleur. Le pied est court et épais, entre 1,5 et 6 cm de diamètre et il se rétrécit vers le bas. Initialement blancs, le stipe et les ramifications passent du jaune pâle au chamois puis au fauve[16]. En vieillissant, le carpophore devient presque blanc[17] ou ocre suite à la libération des spores[18]. La ramification est irrégulière, avec quelques branches primaires épaisses de 2 à 3 cm et des terminales minces 2 à 3 mm[16] portant de cinq à sept divisions[6]. Leur extrémité est de couleur rose à rouge vineux. La chair est ferme et blanche et possède une odeur décrite diversement comme légèrement fruitée[12] ou indistincte[19]. Une goutte de réactif de Melzer appliquée sur le tissu de la tige révèle une coloration amyloïde faible exigeant souvent plus de 30 minutes pour se développer. Cette réaction peut être utilisée pour aider à distinguer R. botrytis d'autres champignons similaires[6].

Les spores cylindriques ou en forme de S portent des stries longitudinales caractéristiques.
Spores de Ramaria botrytis

Les spores sont produites par des basides sur la surface extérieure des rameaux. La sporée est jaune pâle. Au microscope, les spores possèdent des stries longitudinales ou obliques fines qui fusionnent souvent ensemble dans un réseau de veine. Leur forme est sensiblement cylindrique ou courbe comme la lettre "S" et leurs dimensions sont 12 à 16 μm par 4 à 5 μm[20],[21]. Les basides possèdent quatre spores (parfois deux) et mesurent 59 à 82 μm par 8 à 11 μm. Les stérigmates (pointes au sommet de la baside portant chacune une spore) sont longues de 4 à 8 μm. L'hyménium et le subhyménium (la couche de tissu immédiatement sous l'hyménium) ont ensemble une épaisseur d'environ 80 µm. Les hyphes entrelacées formant le subhyménium, de 2,5 à 4,5 μm de diamètre, possèdent une paroi mince et sont septées, c'est-à-dire cloisonnées[6].

La variété R. botrytis var. aurantiiramosa se différencie de la variété principale par la couleur orange de l'extrémité de ses rameaux[22]. La variété compactospora possède quant à elle des pointes d'un rouge plus soutenu et des spores plus petites mesurant 9,2 à 12,8 μm par 4 à 5,4 μm[23].

Plusieurs espèces ressemblent à Ramaria botrytis. R. rubripermanens diffère par ses spores plus petits[6]. R. formosa possède des rameaux plus roses et des pointes jaunes. Celles de R. caulifloriformis, découvert dans la région des Grands Lacs (Amérique du Nord), deviennent plus sombre en vieillisant. R. strasseri porte des ramifications de couleur jaune à brun. La couleur rose de R. rubrievanescens disparaît après la cueillette ou sur les vieux chapeaux. R. botrytoides possède des spores lisses[24]. L'espèce européenne R. rielii, souvent confondue avec R. botrytis au point d'être parfois considérée comme synonyme, s'en distingue par ses hyphes non septées, ses spores verruqueuses, plus longues et plus larges[25]. L'espèce nord-américaine R. araiospora, pousse sous les Tsugas, possède des rameaux rougeâtres à magenta et des pointes orange à jaunâtres ; elle est dépourvue d'odeur ; ses spores verruqueuses sont un peu cylindriques et mesurent en moyenne 9,9 μm ; enfin la tige ne présente pas de tissus amyloïdes[26]. De couleur rose brillant à rougeâtre, R. subbotrytis possède des spores mesurant 7 à 9 μm par 3 à 3,5 μm[27].

Habitat et distribution

Ramaria botrytis forme des symbioses (association entre deux espèces avec bénéfices réciproques) ectomycorhizienne avec des feuillus, particulièrement les hêtres. Il est d'ailleurs le meilleur pour coloniser les racines de l’Eucalyptus pellita et absorber les macronutriments[28]. Les données indiquant la présence de Ramaria botrytis sous des conifères sont probablement liées à la confusion avec des espèces proches[18]. Ce champignon pousse parmi les feuilles sur le sol individuellement, dispersés, en petits groupes[20] ou en rond de sorcière[29]. C'est un snowbank fungus, c'est-à-dire une espèce apparaissant au printemps à proximité des bancs de neige résiduels[30]. En Corée, il est répandu dans les sites où pousse également l'excellent matsutake (Tricholoma matsutake)[31].

Ramaria botrytis est présente en Afrique (Tunisie)[32], en Australie[33], en Asie (Inde[34], Japon[35], Corée[36], Pakistan[37], Russie[38], Turquie[39]), en Europe (Pays-Bas[40], Portugal[41], Italie[42], Espagne[43]).

Bibliographie

Références générales

  • Jean-Yves Bernoux, « Ramaria botrytis », sur Le site aux mille champignons, (consulté le )
  • (en) E.A. Burt, « The North American species of Clavaria with illustrations of the type specimens », Annals of the Missouri Botanical Garden, vol. 9, no 1,‎ , p. 1–78 (DOI 10.2307/2989963, lire en ligne)
  • (en) Edred John Henry Corner, A Monograph of Clavaria and Allied Genera, London, Royaume-Uni, Oxford University Press, , 740 p. (OCLC 1082939)
  • (en) C.D. Marr et Daniel Elliot Stuntz, Ramaria of Western Washington, vol. 38, Lehre, Allemagne, Von J. Cramer, (ISBN 978-3-7682-0902-1)
  • (en) Peter Roberts et Shelley Evans, The Book of Fungi, Chicago, Illinois, University of Chicago Press, , 656 p. (ISBN 978-0-226-72117-0)

Taxonomie

Description

  • (en) William Chambers Coker, The Clavarias of the United States and Canada, Chapel Hill, Caroline du Nord, The University of North Carolina Press, , 209 p. (OCLC 2400148, LCCN 24011906, DOI 10.5962/bhl.title.5627, lire en ligne)
  • (en) P.P. Daniëls et M.T. Tellería, Notes on Gomphales: Ramaria rielii, vol. 70, , 423–7 p. (lire en ligne)
  • (en) Martin Beazor Ellis et J.Pamela Ellis, Fungi Without Gills (Hymenomycetes and Gasteromycetes): An Identification Handbook, London, Chapman and Hall, , 329 p. (ISBN 0-412-36970-2, lire en ligne)
  • (en) Michael Jordan, The Encyclopedia of Fungi of Britain and Europe, London, UK, Pan Macmillan Limited, , 384 p. (ISBN 0-7112-2378-5, lire en ligne)
  • (en) Kent. H. McKnight, A Field Guide to Mushrooms, North America, Boston, Massachusetts, Houghton Mifflin, , 448 p. (ISBN 0-395-91090-0, lire en ligne)
  • (en) Orson K. Miller et Hope Miller, North American Mushrooms: A Field Guide to Edible and Inedible Fungi, Guilford, Connecticut, Falcon Guide, , 583 p. (ISBN 0-7627-3109-5, lire en ligne)

Écologie

  • (en) N.S. Aggangan, H.K. Moon et S.H. Han, « Growth and nutrient accumulation of Eucalyptus pellita F. Muell. in response to inoculation with edible ectomycorrhizal mushrooms », Asia Life Sciences, vol. 22, no 1,‎ , p. 95–112 (lire en ligne)
  • (en) Colin Dickinson et John Lucas, VNR Color Dictionary of Mushrooms, New York, New York, Van Nostrand Reinhold, , 160 p. (ISBN 978-0-442-21998-7)
  • (en) T.W. May, J. Milne, S. Shingles et R.H. Jones, Fungi of Australia, vol. 2B, Melbourne, CSIRO Publishing, , 452 p. (ISBN 978-0-643-06907-7, lire en ligne)
  • (en) J.S. Na et J. Ryu, « Survey on the flora and main wild mushroom in Tricholoma matsutake producing sites », Korean Journal of Mycology, vol. 20, no 2,‎ , p. 144–148 (ISSN 0253-651X)
  • (en) Y. Saldi et F. Hasnaoui, « Contribution to the Sylvester mushroom inventory and estimation of the production on permanent plots in Kroumirie, Tunisia », dans M. Palahí, Y. Birot, F. Bravo, F. Gorriz, Modelling, valuing and managing Mediterranean forest ecosystems for non-timber goods and services, Palencia, Spain, 26–27 October 2007 (no 57), (ISBN 978-952-5453-27-0), p. 119–125
  • K.S. Thind et R.M. Sharda, « The genus Ramaria in the eastern Himalayas –subgenera Ramaria, Echinoramaria and Lentoramaria », Proceedings of the Indian Academy of Sciences—Plant Sciences, vol. 95, no 1,‎ , p. 51–64 (ISSN 0370-0097)
  • Y Yaoita, Y Satoh et M. Kikuchi, « A new ceramide from Ramaria botrytis (Pers.) Ricken », Journal of Natural Medicine, vol. 61, no 2,‎ , p. 205–207 (DOI 10.1007/s11418-006-0121-8)

Références