Érasme-Louis Surlet de Chokier

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Baron Surlet de Chokier
Illustration.
Baron Surlet de Chokier
Titre
Régent du royaume de Belgique

(4 mois et 26 jours)
Ministre d'État Charles Rogier
Paul Devaux
Prédécesseur Royaume uni des Pays-Bas (révolution belge)
Successeur Léopold Ier
(Roi des Belges)
Président du Congrès national

(6 mois et 27 jours)
Prédécesseur fonction créée
Successeur Baron de Gerlache
(Président de la Chambre des représentants)
Biographie
Nom de naissance Érasme-Louis Surlet de Chokier
Date de naissance
Lieu de naissance Liège (Principauté de Liège)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Gingelom (Belgique)
Nationalité Belge
Parti politique Parti libéral
Religion Catholicisme

Érasme-Louis Surlet de Chokier
Régent de Belgique

Érasme-Louis, baron Surlet de Chokier, né le à Liège et mort le à Gingelom, est un homme politique liégeois (du comté de Looz), puis, en fonction des changements de frontières, français, néerlandais et finalement belge. Après la révolution de 1830, il est choisi pour présider le Congrès national puis sera élu le 25 février 1831 comme Régent du royaume de Belgique jusqu'au suivant, date de l'accession au trône du premier roi des Belges Léopold Ier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Période liégeoise[modifier | modifier le code]

Lors de la révolution liégeoise, contrepartie de la Révolution française, il s’engage à 20 ans dans l’armée des patriotes liégeois qui en 1789 chasse le prince-évêque de Liège, François-Antoine-Marie de Méan. Mais il doit fuir à Breda, dans les Provinces-Unies, lors du retour des Autrichiens et du prince-évêque en 1793. Après la défaite autrichienne, le départ définitif du prince-évêque et l'installation des troupes françaises dans la principauté de Liège, il retourne à Gingelom dans le comté de Looz.

Période française[modifier | modifier le code]

Il est un grand partisan de la Révolution française et ensuite de Napoléon Ier. Sous la période française, il est bourgmestre de Gingelom, membre du Directoire du département de la Meuse-Inférieure en 1797 puis membre du Conseil général de ce même département deux ans plus tard. Il est enfin député du département de la Meuse-Inférieure au Corps législatif de l'Empire du au .

Période hollandaise[modifier | modifier le code]

Après la défaite de Napoléon à Waterloo, les départements « belges » sont offerts au royaume des Pays-Bas par le congrès de Vienne. Surlet de Chokier devient député aux états généraux néerlandais en tant que chef de l’opposition des Pays-Bas du Sud. Il récupère son titre de baron (qu'il avait abjuré sous le Directoire) en 1817, mais il est tellement critique et véhément dans son opposition au régime de Guillaume Ier qu’on le surnomme rapidement Surlet le Choquant. À tel point que Guillaume Ier veille personnellement à ce qu’il ne soit plus membre du Parlement jusqu’en 1828.

Période belge[modifier | modifier le code]

Après la révolution de 1830, il est choisi pour présider le Congrès national qui élit un prince français, le duc de Nemours, pour régner sur la Belgique. Face à la pression de l'Angleterre, le roi Louis-Philippe refuse de laisser son fils accéder au trône de Belgique, ce qui entraîne la fin du gouvernement provisoire. Le Congrès national l'élit[1] alors, le [2], régent du royaume de Belgique, poste qu'il occupe du [3] jusqu'au suivant, date de l'accession au trône de Léopold Ier.

Rattachiste (en faveur de la France), car persuadé que la Belgique n'a guère d'avenir, sa politique extérieure s'appuie uniquement sur l'alliance avec la France, raison pour laquelle il avait soutenu la candidature du duc de Nemours au trône de Belgique, s'opposant en cela à Joseph Lebeau ou Paul Devaux. Le refus du roi des Français de laisser son fils accéder à la fonction royale laisse le régent dans l'incapacité de déterminer la politique à suivre. Il forme un premier gouvernement qui s'évapore instantanément. Il fait ensuite appel à Étienne de Sauvage pour former son deuxième gouvernement et celui-ci impose Joseph Lebeau et son ami Paul Devaux.

Il se retire ensuite dans son domaine de Gingelom, où il exerce la fonction de bourgmestre et élève des moutons mérinos jusqu'à la fin de sa vie.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armoiries de la famille Surlet de Chokier[4]
Blasonnement :

d'or au sautoir de gueules.

Ornements extérieurs :

casque couronné.

Cimier :

un buste d'homme habillé aux armes de l'écu.

Tenants :

deux sauvages de carnation ceints et couronnés de lierre, armés de massues tenant chacun une bannière aux armes de l'écu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les votes ont été répartis comme suit: votans 157, M. Surlet de Chokier 108 suffrages; M. Félix de Mérode 43, et M. De Gerlache 5. Un bulletin a été annulé. (Un. B., n.130) - Pasinomie, Troisième Série. Tome Premier, p. 217. CONGRES NATIONAL - GOUVERNEMENT PROVISOIRE - 24 février 1831. N. 50 - Nomination du Régent. - Bulletin Officiel., n. XVI.
  2. Congrès National - Gouvernement provisoire - Pasinomie - Tome premier, troisième série. p. 217; - N.50. - Nomination du Régent. - (Bull. Offic., n. XVI.)
  3. Émile Huyttens, Discussions du Congrès national de Belgique : 1830-1831, t. II, Bruxelles, Société typographique belge, , 690 p. (lire en ligne), p. 592-599.
  4. Rietstap p. 869 Lire en ligne

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Luc François, Surlet de Chokier ; notice biographique in: Nouvelle Biographie nationale ; publiée par l'Académie royale de Belgique, Bruxelles, vol. 3, 1994; p. 319–321.
  • Michel Géoris, Le premier souverain de Belgique: Le régent Surlet de Chokier ; Bruxelles (Éditions Luc Pire), 2001.
  • Théodore Juste, Le Régent ; voir le volume en question dans la série Les fondateurs de la monarchie belge ; Bruxelles (Éditions C. Mucquardt), 1866-1878.
  • Edouard M. Kayser, Un illustre inconnu: Érasme-Louis Surlet de Chokier (1769-1839), premier chef de l'État belge (février-); in: récré (revue culturelle de l'Association des Professeurs de l'Enseignement secondaire et supérieur du Grand-Duché de Luxembourg), no 22; Diekirch (éd. de l'APESS), 2006; p. 153-173 (ill.).
  • Simone de Geradon, Origines et branches collatérales de la famille de Geradon, Bruxelles, 1974, page 88.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]