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Utilisateur:Polaert/Faber

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Emmanuel Faber
Description de l'image Emmanuel_Faber.jpg.
Naissance (60 ans)
Grenoble
Nationalité Française
Pays de résidence Drapeau de la France France
Profession
Activité principale

Directeur général du groupe Danone depuis 2014


Formation

Emmanuel Faber est un dirigeant d'entreprise d'origine française né le à Grenoble. Il est depuis 2014 directeur général du groupe Danone et Vice-Président du Conseil d’Administration de la société, aux côtés du président Franck Riboud [1].

Financier diplômé d'HEC Paris, Emmanuel Faber accède à l'âge de 31 ans, à la direction générale du groupe Legris Industries avant d'être recruté en 1997 par Danone afin d'insuffler un nouvel élan au groupe. Emmanuel Faber impose à Danone son éthique. Selon Emmanuel Faber, la libre-entreprise peut générer des profits et contribuer à la sauvegarde de l'intérêt général.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ascension éclaire[modifier | modifier le code]

Emmanuel Faber passe sa scolarité dans les Hautes-Alpes, à Saint-Bonnet-en-Champsaur[2]. Passionné par la philosophie, grand sportif (ski, alpinisme, décathlon), il intègre après une prépa commerciale, la grande école HEC dont il sort diplômé en 1986[3]. En vue d'expérimenter d’autres « réglages » pour le fonctionnement des entreprises, Emmanuel Faber choisit la finance « afin de maîtriser l’outil et non le subir ». Travaillant dans l’univers des banques d’affaires, il est un redoutable négociateur chez Bain & Company (1986-1988) puis Barings où il est directeur spécialisé dans les opérations d'ingénierie financière (1988-1993)[2],[4],[5].

En 1993, Pierre-Yves Legris l'embauche chez Legris Industries, un groupe industriel et familial rennois dont le chiffre d'affaire est de 3,5 milliards de francs. En tant que directeur financier et responsable de la stratégie, Emmanuel Faber redresse les finances de la filiale Potain, spécialisée dans les grues de chantier. L'endettement est divisé par trois en trois ans. Cette restructuration lui vaut d'être promu Directeur général du groupe Legris en 1996 à l'âge de 31 ans[6],[3],[7].

Danone[modifier | modifier le code]

Stratégie et finance (1997-2005)[modifier | modifier le code]

En 1997, Franck Riboud le PDG du groupe agro-alimentaire Danone dont le chiffre d'affaires est alors de 80 milliards de francs, le nomme directeur du Développement et de la Stratégie[7]. Comme directeur financier et membre du comité exécutif à partir de 2000, il participe de près à la restructuration du groupe qui conduit à la cession de produits tels que le champagne Lanson, les pâtes Panzani, la bière Kronenbourg, la moutarde Amora, les soupes Liebig, les conserves William Saurin, les biscuits Lu et le Carambar. Pour Emmanuel Faber, Danone doit être international et se concentrer sur les produits laitiers frais, les eaux, la nutrition infantile et la nutrition médicale[8],[9].

Il siège au Conseil d’administration de la société à partir de 2002.

Militantisme social et patronal (2005-)[modifier | modifier le code]

Propulsé vice-président en charge des activités opérationnelles en 2005 pour l'Asie-Pacifique, en poste à Shanghaï, il doit gérer un climat des affaires très éthique. Dans la principale filiale chinoise Wahaha (10 % du chiffre d'affaires à l'époque), un réseau indigène parallèle d'usines d'embouteillage doit être démantelé. Refusant la compromission, le conflit se solde par la sortie de Danone de la coentreprise[6].

En Orient, Emmanuel Faber consacre une partie de ses vacances comme bénévole dans une maison pour mourants de Mère Teresa à Delhi[2]. En 2006, il organise la rencontre entre le Prix Nobel de la Paix 2006 Muhammad Yunus, l'inventeur du microcrédit, et le PDG de Danone Franck Riboud. Elle aboutit à la création au Bangladesh d'une filiale commune entre Danone et la Grameen Bank de Yunus, produisant des yaourts hautement nutritifs à très faibles coûts et fabriqués comme commercialisés suivant les principes du commerce équitable[2].

Fin 2006, il supervise la création de Danone Communities, une SICAV porteuse de social business[Note 1] en France. Fréquentant les cercles altermondialistes aux côtés de Pierre Rabhi, il considère qu'il est possible de revaloriser la rémunération pour 20 % des salaires les plus faibles dans des pays en voie de développement, si les rémunérations pour 1 % des salariés les mieux payés des multinationales étaient de 30 % inférieurs. À l'invitation de Chico Whitaker, il participe au Forum Social Mondial de Belem en 2009[10]. En 2009, les actionnaires de Danone acceptent que 100 millions d’euros de dividendes soient investis dans les petites entreprises qui fournissent le groupe afin de revaloriser 15 000 emplois dans le monde[8].

Dès le 1er janvier 2008, il occupe le poste de Directeur Général Délégué de Danone, responsable des grandes fonctions Corporate (finances, ressources humaines etc.) puis devient Vice-Président du groupe en 2011[4]. Il met en place pour les salariés des congés destinés à des retraites spirituelles[11]. En 2014, les fonctions de président et de directeur général du groupe Danone sont dissociées. Le 1er octobre 2014, il succède à Franck Riboud et prend la main sur la direction opérationnelle en devenant directeur général du groupe Danone[11],[12]. C'est la première fois qu'un dirigeant non membre de la famille Riboud assure la direction opérationnelle de l'entreprise[11]. Il prend la direction d'un groupe générant 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires - 60% réalisés hors Europe et 10% en France - et comptant 100 000 salariés[8].

En 2014, sa rémunération annuelle est de 3,4 millions d'euros[13]. Selon Capital, Emmanuel Faber alloue la totalité de ses primes et bonus à des associations caritatives[3]. Il roule en Renault Clio[3].

Polémiques[modifier | modifier le code]

En octobre 2015, interpellé par Elise Lucet de l'émission Cash investigation concernant la promotion du lait en poudre en Indonésie dont la consommation pourrait être dangereuse[14], il répond sur le site de Danone pour réfuter les accusations contenues dans le reportage[15].

Expertises et engagements[modifier | modifier le code]

Mandats[modifier | modifier le code]

Pensées et actions[modifier | modifier le code]

Dans Main basse sur la cité, Emmanuel Faber postule en 1992 que l'échec communiste, aussi bien économique qu’idéologique, impose au capitalisme marchand, une plus grande autodiscipline, éthique et morale. Il avance ainsi que l'entreprise ne doit pas seulement servir les intérêts des individus qu'elle met en relation. Grâce à des investissements « sociaux » contraires à ses intérêts immédiats, l’entreprise peut également servir un dessein universel et éternel, renforçant la démocratie[17]. En 2010, Emmanuel Faber s'engage avec Martin Hirsch dans l'Action-Tank « Entreprise et Pauvreté », un laboratoire d’expérimentations sociales créé en 2010 à l'initiative de la Chaire HEC Paris « Social Business - Entreprise et Pauvreté ». Ce laboratoire regroupe des entreprises, des associations et le monde académique autour d'un objectif commun : contribuer à la réduction de la pauvreté et de l'exclusion en France [18].

En 2013, à la demande du Ministre Délégué au Développement, Pascal Canfin, il rédige avec Jay Naidoo un rapport (paru en juin 2014) : Innover par la mobilisation des acteurs : une nouvelle approche de l’aide au développement[19], dans lequel il contaste que les femmes sont les premières victimes des retards de développements, que la jeunesse africaine est confrontée au problème de son sous-emploi, que l’agriculture familiale est délaissée et que les conditions de vie en ville engendrent des situations sociales explosives, des dégradations insupportables de l’environnement. Le contexte est à la raréfaction des ressources publiques disponibles pour l’aide au développement, alors même que les besoins de financement du développement durable augmentent. Emmanuel Faber recommande que l’APD soit utilisée comme effet de levier pour des projets viables économiquement. Pour résoudre ces problèmes d’intérêt général, il préconise une « économie inclusive » où entreprises, ONGs, pouvoirs publics, collectivités locales et fondations travaillent ensemble dans une logique de co-création.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Un social business est une société qui ne distibue pas de dividendes, les résultats sont automatiquement réinvestis. Les propriétaires du capital initial peuvent le récupérer mais nulle partie des profits ne leur est versée.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages de Emmanuel Faber[modifier | modifier le code]

  • Main basse sur la cité ; éthique et entreprise, Hachette 1992
  • Chemins de traverse ; vivre l’économie autrement, Albin Michel 2011, Prix de l'Humanisme Chrétien
  • Quand la fragilité change tout (Ouvrage collectif), Albin Michel 2013

Ouvrages en lien avec Emmanuel Faber[modifier | modifier le code]

Livres édités[modifier | modifier le code]

  • Muhammad Yunus, Vers un nouveau capitalisme, Paris, Le Livre de Poche, , 372 p. (ISBN 2253127469)
  • Martin Hirsch, Cela devient cher d'être pauvre, Paris, Stock, , 216 p. (ISBN 2234073421)
  • Jérôme Tubiana, La saga Danone, Paris, JC Lattès, , 180 p. (ISBN 270964939X)

Articles parus[modifier | modifier le code]

Capital

  • Claire Bader, « Les petits secrets d'Emmanuel Faber, le nouveau directeur de Danone », Capital,‎ (lire en ligne, consulté le )

Le Figaro

  • Ivan Letessier, « Emmanuel Faber, le compagnon de route de Franck Riboud », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Karen Lentschner, « Emmanuel Faber imprime sa marque à la tête de Danone », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Karen Lentschner, « Devant ses actionnaires, Emmanuel Faber s'engage à «protéger» Danone », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Karen Lentschner, « Danone revendique un droit à l'utopie et un devoir de pragmatisme », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )

Le Monde

  • Anton Brender, « Opinions livres : L'entreprise tous azimuts », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Serge Michel, « Le modèle d'aide publique au développement est à bout de souffle », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Serge Michel et Laurence Girard, « Emmanuel Faber, le patron du CAC 40 qui voulait faire le bien », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )

La Croix

  • Michel Feltin, « Les relations tumultueuses de l'éthique et de l'entreprise », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Guillaume Goubert, « Emmanuel Faber, un manager sur une ligne de crête », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Michel Waintrop, « Franck Riboud confie les rênes de Danone à Emmanuel Faber », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Jean-Claude Bourbon, « Les recettes de Danone pour doper sa croissance », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )

Les Echos

  • « Groupe Legris Industries : Emmanuel Faber », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • « Emmanuel Faber, un précoce chez Danone », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Marie-Josée Cougard, « Franck Riboud cède la direction opérationnelle de Danone », Les Echos,‎ (lire en ligne, consulté le )

L'Express

  • « Danone: Faber prend les choses en main et conserve la nutrition médicale », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le )

L'Usine nouvelle

  • « La nouvelle génération de Danone », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Elodie Vallerey, « Emmanuel Faber, l’atypique nouveau patron de Danone », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Adrien Cahuzac, « L’agriculture représente un enjeu important en termes de réduction de gaz à effet de serre », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )

La Tribune

  • Giulietta Gamberini, « Emmanuel Faber, le fidèle de Danone, qui devra assumer l'héritage Riboud », La Tribune,‎ (lire en ligne, consulté le )

L'Opinion

  • Renaud Belleville, « Emmanuel Faber », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le )

Le Soir

  • Jean Sloover, « La vague éthique noiera-t-elle la cité ? La volonté de pouvoir serait-elle l’envers du décor moral tant prise par l’entreprise ? », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]