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Graal

Le mot graal (venant du latin médiéval cratella, « vase ») désigne, en ancien français, une coupe ou un plat creux. Plus spécialement, le Graal est, dans la tradition médiévale, une mystérieuse coupe aux pouvoirs magiques, et l'objet d'une quête menée par les Chevaliers de la Table Ronde. Mentionné pour la première fois sous forme écrite au XIIe siècle par Chrétien de Troyes, il est notamment repris par pseudo-Wauchier de Denain et Wolfram d'Eschenbach. La nature de cet objet légendaire a connu de nombreuses évolutions : pierre, coupe, etc. Sa forme de coupe résulterait initialement d'une évolution de la figure du chaudron du Dagda de la mythologie celtique, et ce n'est qu'au début du XIIIe siècle qu'elle se christianise : Robert de Boron l'assimile au Saint Calice des Évangiles (la coupe utilisée par Jésus lors de la Cène), donnant ainsi naissance au «Saint Graal». Ancré dans la culture populaire, le Graal inspirera une pléthore d'œuvres.

La légende du Graal[modifier | modifier le code]

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Le Graal, que certains considèrent comme un avatar christianisé du chaudron du Dagda – talisman antique de la mythologie celtique – apparaît pour la première fois sous forme littéraire dans Perceval ou le Conte du Graal de Chrétien de Troyes (XIIe siècle). Perceval, dans le château du Roi Pêcheur voit un valet tenant une lance blanche avec une goutte de sang qui perlait de sa pointe de fer, deux autres jeunes hommes tenant des chandeliers d'or fin incrustés de nielles, une belle demoiselle tenant un graal (qui répandit une telle clarté que les chandelles en perdirent leur éclat), d'or fin très pur enchâssé de pierres précieuses (Lire une traduction en français moderne du passage concernant le cortège du Graal).

Aucune signification de ces symboles n'est expliquée.

Dans ce conte, lorsque Perceval se rend au château du Roi pêcheur : uns vaslez d'une chanbre vint, qui une blanche lance tint … la lance blanche et le fer blanc, s'issoit une gote de sanc … I. graal antre ses .ii. mains une dameisele tenoit…. Perceval relate ensuite cet épisode à la cour du roi Arthur : Chiés le Roi Pescheor alas, si veïs la lance qui sainne, et si te fu lors si grant painne d'ovrir ta boche et de parler que tu ne poïs demander por coi cele gote de sanc saut par la pointe del fer blanc ! Et le graal que tu veïs, ne demandas ne anqueïs quel riche home l'an an servoit., puis chez un ermite : Sire, chiés le Roi Pescheor fui une foiz, et vi la lance don li fers sainne sanz dotance, et del graal que ge i vi ge ne sai cui l'an an servi.

Vision du saint Graal
Galahad, Bors et Perceval découvrant le graal. Peinture de William Morris (1890).

Une continuation du texte, la Rédaction courte de pseudo-Wauchier de Denain, explique que le Graal donne à chacun les nourritures qu'il désire, et l'associe avec la Sainte Lance qui a percé le flanc de Jésus-Christ sur la croix (dont li fius Diu fu voirement ferus tres parmi le costé). Pour Wolfram d'Eschenbach, comme il le présente dans son Parzival, le Graal est une pierre dont le nom ne se traduit pas: "Lapsit Exillis". Certains auteurs ont voulu le traduire par "Lapis Exilis" ou "Lapis Ex Coelis". Lapis exilis, lapis ex coelis, émeraude tombée, selon la légende, du front de Lucifer, qui creusée en vase, recueillit le sang du Christ s’écoulant des cinq plaies. Le vase d’émeraude, c’est l’être humain, la psyché, arrachée du chaos de l’absurdité de l’existence profane, qui revêt la couleur verte de la nature en croissance pour que s’y prépare le liquide pourpre, l’abondance vitale, chaude, débordante, la force d’expansion de l’amour.

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Enfin, c'est Robert de Boron, au début du XIIIe siècle, qui explique dans L'estoire dou Graal que le Graal n'est autre que le Saint Calice, c'est-à-dire la coupe avec laquelle Jésus-Christ a célébré la Cène et dans laquelle a ensuite été recueilli son sang — coupe évoquée, sans lui donner de nom, par de nombreux écrits apocryphes tels les Gesta Pilati ou le Pseudo-Évangile de Nicodème.

Peinture représentant Jésus et le Saint Calice (Juan de Juanes, 1570)

Emporté en terres lointaines (voire en Bretagne) par Joseph d'Arimathée, le «Saint Graal» (le Graal en tant que Saint Calice) devient le centre d'un mystère (car l'objet est tantôt caché, puis perdu) auquel certains élus participent autour d'une table ronde — d'où l'intégration dans les récits de la Table ronde. Cette christianisation de la légende du Graal est parachevée par la Queste del Saint-Graal, roman anonyme écrit vers 1220, probablement par un moine, qui fait du Graal la Grâce divine. Effectivement selon la légende, celui qui boit dans cette coupe accède à la vie éternelle.

Symbolisme du Graal[modifier | modifier le code]

Le Graal, symbole de quête et d'inaccessibilité[modifier | modifier le code]

Le Graal est un objet mystérieux, presque magique :

  • C'est un objet caché : personne ne l'a vu et il n'aura réellement accompli son rôle qu'après avoir été retrouvé ;
  • C'est un objet sacré aux pouvoirs puissants : seul un être pur pourra le trouver et en prendre possession.

Pourtant tous les chevaliers le cherchent, et le monde n'aura de paix qu'après sa découverte, mais, paradoxalement, c'est à celui qui ne le cherchait pas qu'il sera donné de le trouver, selon Wolfram. On peut ainsi donner plusieurs interprétations à la quête des chevaliers :

  • L'énergie dépensée et les épreuves rencontrées font grandir ou révèlent les qualités des chevaliers de la Table Ronde, éventuellement leur permettent d'en acquérir de nouvelles ; il s'agit donc d'une quête initiatique et de révélation personnelle.
  • La recherche d'un objet sacré comme but dans la vie, et même au risque de sa vie, montre que la finalité peut être plus importante que sa propre existence (vision chrétienne de la vie terrestre, vécue comme un passage avant un monde meilleur).
  • Le saint Graal déposé par un chevalier au centre de la Table Ronde, lieu de rencontre des puissants du royaume, marque symboliquement l'instauration du christianisme grâce aux pouvoirs temporels (politiques ou militaires) ; il montre aussi la primauté du religieux sur le temporel, puisqu'il justifie les efforts accomplis par les chevaliers.

Le Graal et la quête du Graal aux XXe et XXIe siècles[modifier | modifier le code]

En s'inspirant librement de la mythologie celtique, un écrivain et linguiste anglais, J.R.R. Tolkien, publia en 1954 un des best-sellers mondiaux, Le Seigneur des anneaux. On y retrouve de nombreux éléments des légendes arthuriennes (monde de type médiéval, magie, combat du Bien et du Mal). Mais surtout le livre est structuré autour d'une quête, comme celle des chevaliers d'Arthur ; en l'occurrence, il s'agit, à travers moult épreuves, d'apporter un objet magique à un endroit précis où il pourra être détruit et ainsi donner la paix au monde.

Dans les années 1970 apparaissent de nombreux jeux qui font référence à cette notion de quête surnaturelle. Le plus célèbre, et un des premiers, est le jeu de rôle américain Donjons et Dragons : une assemblée de joueurs part en quête d'un objet, d'une personne. Chacun tient le rôle d'un personnage précis : chevalier, magicien, elfe, etc. Un meneur de jeu dévoile petit à petit les multiples épreuves à affronter avant d'arriver au but. Débarrassé de tout contexte religieux, l'intérêt du jeu se situe dans l'infinie variété des quêtes construites à partir d'une trame de base, avec ses scénarios et ses personnages stéréotypés.

L'évolution la plus récente est la transposition des jeux de quête sur ordinateur, permettant de jouer seul avec l'ordinateur pour « maître du jeu » et de profiter de ses capacités graphiques et sonores pour représenter des mondes imaginaires et gérer des scénarios complexes.

Ces jeux ont été adaptés depuis à de nombreuses situations : toutes les grandes civilisations, réelles ou imaginaires, ont été mises à contribution. Mais ce n'est pas un hasard si les premières versions se situaient dans un monde féodal où la magie joue un grand rôle : inventées par des Anglo-Saxons imprégnés de légendes arthuriennes, les quêtes modernes réactualisent une trame légendaire du VIe siècle, comme Chrétien de Troyes l'avait déjà fait au XIIe siècle. N'est-ce pas un bel exemple de mythe intemporel ?

La quête du Graal prend aussi un autre sens moderne beaucoup plus concret pour décrire un objectif difficilement réalisable, mais qui apportera au monde des nouvelles connaissances inestimables ou bien un pouvoir sur la matière inusitée. Ainsi, en physique, on qualifie la théorie de grande unification de « Graal des physiciens ». Encore, la compréhension du mécanisme par lequel les gènes contrôlent la physionomie des organes serait le « Graal des généticiens ».

... La quête du Graal comme quête initiatique, in http://otr-france.metawiki.com/lapierreetle_graal

Anecdote[modifier | modifier le code]

En 1940, sur les ordres d'Heinrich Himmler, le capitaine Günter d'Alquen et une vingtaine de soldats SS, ont cherché le Graal au Château de Montségur et à Montserrat. L'association de Montségur (bastion cathare) au graal est en fait due à une confusion étymologique : Dans son Parzival, Wolfram von Eschenbach place le chateau du roi Pellès sur le Munsalwäsche, et les allemands croyaient à tort que Montségur en était la signification et le lieu. La traduction précise de Munsalwäsche est Mont Sauvage ou Mont du Salut ce qui, on peut le voir, n'a rien à voir avec Montségur.

Interprétations allégoriques[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, Henry Lincoln, Michael Baigent et Richard Leigh donnent une interprétation toute personnelle du Graal dans leur essai L'Énigme sacrée. Selon eux, le Graal serait une métaphore pour désigner une descendance cachée qu'aurait eu Jésus, du fait d'une supposée union avec Marie-Madeleine (Saint-Graal serait en l'occurrence une déformation de Sangréal signifiant « sang royal », dans le sens de « lignée royale ») ou, par métonymie, Marie-Madeleine elle-même en sa qualité de « porteuse » de cette descendance (la fonction du Graal à « recueillir le sang du Christ » étant en cela censée arborer un statut de métaphore). Cette interprétation sera notamment reprise par Lynn Picknett et Clive Prince pour leurs travaux publiés en 1997 sous le titre de La Révélation des Templiers, et par Dan Brown dans son roman Da Vinci Code ou il laisse un hommmage caché à Michael Baigent et Richard Leigh, à travers le sir Leigh teabing; Leigh etant le nom de l'un et Teabing, un anagramme de Baigent.

Une autre interprétation a été proposée par Jean Markale mais est controversée : pour lui le terme médiéval Sangréal peut se lire "San gréal" (saint graal, la lecture habituelle) mais aussi "Sang réal" (sang royal), ce qui établirait un lien avec la notion de dynastie royale (celle du roi Pellès).

Adaptations modernes de la légende[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire des mythes littéraires, sous la direction de Pierre Brunel, Éditions du Rocher, 1998. Notamment l’article de Jean-Louis Backes « Le Graal », p 675-687 et celui de Pierre-François Kaempf, « Parsifal », p 1150-1154.
  • Lumière du Graal, René Nelli éd., Paris, Les Cahiers du Sud, 1951.
  • Georges Bertin, La quête du saint Graal et l'Imaginaire, Corlet, 1997, et La Pierre et le Graal, Vega, 2006.
  • Jean Frappier : Autour du Graal, Genève, Droz, 1977.
  • Jean Marx : La Légende arthurienne et le Graal, Paris, PUF, 1952.
  • Claude Levi-Strauss : De Chrétien de Troyes à Richard Wagner, dans Parsifal, L’Avant-Scène Opéra n°213.
  • Jean-Jacques Vincensini : Pensée mythique et narrations médiévales, Paris, Champion, 1996.
  • Werner Greub, La Quête du Graal, Wolfram von Eschenbach et la réalité historique, Éditions Anthroposophiques Romandes, Genève 2002
  • Wolfram von Eschenbach, Parzival, 2 tomes, Éditions Aubier Montaigne, Paris 1977
  • Chrétien de Troyes, Perceval ou le Roman du Graal, Éditions Gallimard Folio, Paris 1974
  • Otto Rahn, Croisade contre le Graal, (1933), Éditions Philippe Schrauben, 1985
  • Antonin Gadal, Sur le Chemin du Saint-Graal, Rozekruis-Pers, Haarlem
  • Michel Roquebert, Les Cathares et le Graal, Éditions Privat, Toulouse 1994
  • Jean Markale, L'Enigme du saint Graal, Éditions du Rocher, 2005


Cornwall and Somerset Saint Anne

Damaris Jesus Justus II. Joseph Rama-Theo Rama-Theo

The sons were Jesus Jr. and Josephus. The daughter was Tamar/Demara.

/ Josue / Aminadab Eurgen Silurie Cathaloys Boaz Anfortas Frotmund Faramund

http://www.jesusinkashmir.com/fmedia/lanclotg.htm "The Bloodline of the Holy Grail" by Lawrence Gardner, published by Element Books in 199

forward by Prince Michael of Albany http://www.geocities.com/craigs_kahunas/Rep_Jesus2.htm http://freepages.genealogy.rootsweb.com/~jamesdow/s008/f282222.htm http://www.jesusinkashmir.com/fmedia/lanclotg.htm