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Observatoire La Petite Sirène

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L’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent dit Observatoire La Petite Sirène (OPS) est une association d’intérêt général loi 1901 fondée le 28 mai 2022.

L’Observatoire La Petite Sirène est un collectif pluridisciplinaire de professionnels praticiens et chercheurs : médecins, pédopsychiatres, psychologues, psychanalystes, juristes, anthropologues, sociologues, philosophes, juges pour enfants, enseignants de l’Éducation Nationale, entre autres[1].

Elle a pour but de mettre en garde les professionnels de l’enfance, les parents et le grand public sur l'impact des réseaux sociaux et du militantisme.

Les premiers travaux portent sur la dysphorie de genre.

Le 13 novembre 2023, l'Académie des sciences morales et politiques a attribué le prix Marcelle Blum à l'Observatoire la petite sirène[2].

Les actions de l'OPS

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Toutes les actions de l’OPS sont répertoriées sur son site : https://www.observatoirepetitesirene.org

  • Les tribunes régulièrement publiées dans Marianne, Le Point, l’Express, le Figaro
  • Le manifeste européen qui atteint les 15.000 signatures
  • Les publications scientifiques de l’OPS
  • Les études scientifiques venant du monde entier
  • Les colloques et conférences de l’OPS
  • La newsletter mensuelle

En 2022, Céline Masson et Caroline Eliacheff publient La Fabrique de l’enfant-transgenre (ed. de l’Observatoire) très commenté dans la presse. On peut lire au verso de l’ouvrage :

Les demandes de changement de sexe chez les enfants et surtout les adolescents augmentent de manière exponentielle depuis plusieurs années. Les psychanalystes Caroline Eliacheff et Céline Masson alertent sur les dérives du « transgenrisme » chez les mineurs.

Le poids de la culture LGBTQI et l’influence des réseaux sociaux ont donné une visibilité nouvelle à la « dysphorie de genre », ou sentiment d’être né dans le « mauvais corps ». Émancipation progressiste ou phénomène d’embrigadement idéologique ?

Outre que les traitements hormonaux et chirurgicaux font d’un enfant sain un patient à vie, la réponse affirmative trop rapide à ce désir de changement de sexe risque aussi de porter atteinte à sa construction psychique. Nombreuses sont les voix (trop souvent étouffées) qui avouent regretter cette transition tandis que plusieurs pays reviennent sur la prescription précoce de bloqueurs de puberté et d’hormones antagonistes.

Au nom de la protection de l’enfant, Caroline Eliacheff et Céline Masson dénoncent un prétendu « droit à l’autodétermination » qui occulte et instrumentalise les souffrances des adolescents.

Ces déclarations sont jugées « transphobes » par des activistes[3].

Critiques et débats

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Dès que l’OPS a commencé à faire entendre une autre voix concernant la prise ne charge médico-chirurgicale des mineurs, il a été attaqué pour « transphobie », panique morale, extrême droite, incompétence, désinformation etc. via les réseaux sociaux, par les associations transactivistes, par certains médecins dont Médiapart se fait toujours complaisamment l’écho.

Médiapart et l'OPS

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Rozenn Le Carboulec qui se définit comme « chercheuse lesbienne » journaliste indépendante a publié dans Médiapart pas moins de 4 articles à charge[4],[5],[6],[7].

Mediapart a publié une enquête de Rozenn Le Carboulec, qui qualifie les positions du collectif de conservatrices[4] ; le quotidien déclare que Caroline Eliacheff et Céline Masson, dans leur livre, « récusent la transphobie, tout en refusant l'autodétermination aux personnes trans », et reprennent l'hypothèse controversée de la dysphorie de genre à apparition rapide[4].

Certains membres de l'Observatoire, dont Olivia Sarton[8], sont notamment proches de La Manif pour tous[4],[9]. L'argument de la « protection de l'enfant », mobilisé par l'Observatoire, a aussi été utilisé pour refuser des droits aux couples homosexuels, comme le mariage ou la procréation médicalement assistée[4].

Qualifiant de « désinformation » les positions du collectif et de ses deux principales autrices, plusieurs professionnels de santé intervenant auprès de mineurs transgenres en France précisent à Mediapart que leurs interventions ne comportent jamais de prescriptions de bloqueurs de puberté avant la puberté, ni de modifications corporelles avant 16 ans, seules les torsoplasties (concernant une part très faible des adolescents trans) étant autorisées avant la majorité[4]. Ces professionnels témoignent que le parcours de transition laisse de multiples possibilités aux mineurs de déterminer le genre dont ils se sentent proches, et d'être informés de l'aspect irréversible des modifications corporelles[5]. Cet article a fait l'objet d'un droit de réponse de Caroline Eliacheff et Céline Masson, qui, l'estimant biaisé, soutiennent que leurs références bibliographiques sont « incontournables »[10].

Le plus récent : après la cérémonie de remise du prix Marcelle Blum par l’Académie des sciences morales et politiques, Béatrice Danaes, co-présidente de Trans-Santé a publié sur X son mécontentement, repris immédiatement par Médiapart. La tentative de la journaliste de pointer des irrégularités dans l’attribution de ce prix n’a pas abouti[7].

L’OPS a publié un droit de réponse à Médiapart[11] et une tribune sur la transphobie[12].

Autres accusations

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Selon la juriste bioéthicienne et militante québécoise des droits des personnes transgenres Florence Ashley, l'Observatoire fait partie des « groupuscules conservateurs dans la continuité des organisations anti-droits des personnes homosexuelles et anti-genre du début des années 2010. » Pour le philosophe Paul B. Preciado, les prises de position médiatiques et l'influence politique de l'Observatoire s'inscrivent dans un « assaut » contre les droits des personnes trans et visant à conserver les « privilèges […] sexuels et de genre »[13],[14].

En septembre 2023, lors des manifestations qui ont eu lieu en Fédération Wallonie-Bruxelles contre le guide EVRAS, La Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) publie une enquête concluant à des rapprochements entre ses différents acteurs, pour les associer dans un même courant conservateur[15]. Dans ce contexte, elle mentionne que la codirectrice de l'Observatoire Sophie Dechêne a accordé une interview à Sud Radio, cette radio étant qualifiée de « très influencée par les idées complotistes et d’extrême droite », et remarque que l'avocat de l'observatoire, Aymeric de Lamotte, fut candidat sur « une liste classée à la droite radicale »[15]. Plusieurs journalistes remarquent aussi que ces manifestations fédèrent l'extrême droite et des conservateurs religieux, entre autres musulmans, avec lesquels l'Observatoire partage des positions critiques vis-à-vis de l'éducation sexuelle[9],[16],[17],[18].

D'après le journaliste Marc Belpois dans Télérama, l'Observatoire diffuse une « panique morale face à l’explosion des demandes de consultation dans les centres spécialisés.[19]»

D'après la RTBF, Sophie Dechêne a répondu en décembre 2022 à une interview sur RTL à propos du guide Evras et y « déverse, pour la première fois vers un large public, plusieurs éléments de désinformation qui ne disparaîtront jamais »[15].

En septembre 2023, la branche belge de l'association est intervenue avec le groupe belge Innocence en danger dans le cadre des controverses qui ont eu lieu en Fédération Wallonie-Bruxelles au sujet du guide EVRAS[20] destiné aux professionnels de l'enseignement pour en faire modifier certains points relatifs aux questions de genre et de transidentité. Sophie Dechêne, membre du bureau de l'Observatoire[1], a selon la Radio-télévision belge de la Communauté française (RTBF) joué un rôle déterminant dans ces débats[15].

La direction de La petite sirène précise :

  • Qu’il n’y a pas de « branche belge » de l’OPS mais plusieurs personnalités belges siègent au bureau, au CA ou sont membres de l’Association
  • Sophie Dechêne a démissionné de la direction de l’OPS et reste membre de l’association
  • L’avocat Aymeric de Lamotte n’a jamais eu de mandat de la direction de l’Observatoire pour représenter l’OPS

La DILCRAH et l'OPS

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Le Conseil scientifique de la DILCRAH, Délégation Interministérielle de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti LGBT (elle-même présidée par la préfète Sophie Elizeon) était dirigé en 2022 par le sociologue Smaïn Laacher. Celui-ci était également membre du conseil scientifique de l’Observatoire la petite sirène. Il démissionnera de l’Observatoire[21] à la suite de la démission tonitruante de Karine Espinera du CS de la Dilcrah[22]. Ce dernier, dans un droit de réponse à une lettre ouverte co-signée par plusieurs enseignants de l'université de Picardie Jules-Verne[23], précise qu'il n’y a « aucune relation, d’aucune sorte », avec la tribune évoquée[24] et confirme sa démission du conseil scientifique de l’Observatoire.

Par la suite, à la demande des associations LGBT, la Dilcrah a signalé l’Observatoire au procureur de la République par un article 40. En question un guide à destination des parents publié sur le site de l’Observatoire, guide américain, traduit en français[21] . Les détracteurs de ce guide (et de ce site) le soupçonnent de promouvoir la « thérapie de conversion ». Cet article 40 a été classé sans suite et ce feuilleton a été relayé dans la presse[25].

Le Conseil Scientifique de la Dilcrah a été dissous et le 31 août 2023[26], Olivier Klein est nommé délégué interministériel à la DILCRAH en remplacement de Sophie Elizeon le 31 août 2023[27].

Liberté d'expression

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Plusieurs conférences données par Caroline Eliacheff et Céline Masson ont été empêchées à Genève[28], à Lille[29], à Bruxelles[30] tandis qu’à Paris, la mairie du IVème a retiré la salle qu’elle prêtait à un colloque où Céline Masson et Caroline Eliacheff étaient invitées à participer[31] à l‘occasion de la journée internationale des droits de l’enfant. Une lettre ouverte de protestation a été adressée au maire du IVème, Ariel Weil à l’initiative de VU, Vigilance Universités, collectif national pluridisciplinaire d'environ 300 universitaires et chercheurs d'une soixantaine d'universités[32].

Action politique

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Le 21 septembre 2021, le Collectif envoie un email aux députés examinant la proposition de loi visant à interdire les thérapies de conversion en France, afin que la notion d'identité de genre soit exclue du texte ; il justifie cette recommandation par le fait qu'une « attitude de prudence » des professionnels vis-à-vis des enfants trans pourrait s'en retrouver criminalisée comme « visant à réprimer l’identité de genre vraie ou supposée d’une personne »[33]. Bien que, d'après plusieurs journalistes, le collectif ait « l’oreille d’une partie du camp conservateur »[34],[35], la proposition d'exclusion de l'identité de genre n'est pas adoptée[36].

Le 25 mai 2023, le Groupe Les Républicains (LR) au Sénat a décidé la création d’un Groupe de Travail (GT) sur la transidentification des mineurs, animé par la Sénatrice LR du Val d’Oise Jacqueline Eustache-Brinio[37]. Les travaux ont commencé le 31 mai 2023 et seront achevés en janvier 2024.

Bibliographie

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Notes et références

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  1. a et b « Qui sommes-nous | Observatoire de la Petite sirène », sur Petitesirene (consulté le )
  2. Henri Berlemont, « UPJV - Céline Masson, lauréate du prix Marcelle Blum », sur UPJV (consulté le )
  3. « Littérature polémique – De quoi parlent ces ouvrages jugés «transphobes» par des activistes? », sur Tribune de Genève, (consulté le )
  4. a b c d e et f Rozenn Le Carboulec, « Mineurs trans : des groupuscules conservateurs passent à l’offensive », sur Mediapart, (consulté le )
  5. a et b Rozenn Le Carboulec, « Comment les mineurs trans sont pris en charge : face à la désinformation, des médecins racontent », sur Mediapart, (consulté le )
  6. Rozenn Le Carboulec, « Mineurs trans : la délégation interministérielle contre la transphobie en pleine crise », sur Mediapart, (consulté le )
  7. a et b Rozenn Le Carboulec, « Un prix polémique remis à l’Observatoire de la Petite Sirène », sur Mediapart, (consulté le )
  8. « Dix ans du mariage pour tous : qu’est devenue la génération d’activistes née de l’opposition à la loi ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Anaïs Condomines et Jacques Pezet, « En Belgique, intégristes musulmans et catholiques, complotistes et extrême droite unis contre un manuel d’éducation sexuelle », sur Libération (consulté le )
  10. « Les anti-Evras : entre sincère inquiétude et ardent complotisme », sur Le Soir, (consulté le )
  11. La rédaction de Mediapart, « Un droit de réponse de Céline Masson et Caroline Eliacheff », sur Mediapart, (consulté le )
  12. « Caroline Eliacheff-Céline Masson : "L'accusation de transphobie est une méthode d'intimidation" », sur L'Express, (consulté le )
  13. Florence Ashley, « « Rapid-Onset Gender Dysphoria » », GLAD!. Revue sur le langage, le genre, les sexualités, no 13,‎ (ISSN 2551-0819, DOI 10.4000/glad.5756, lire en ligne, consulté le )
  14. Paul B. Preciado, Dysphoria Mundi, Grasset, (ISBN 978-2-246-83065-8, lire en ligne)
  15. a b c et d « Complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles : voici le réseau des désinformateurs sur l’Evras en Belgique », sur RTBF (consulté le )
  16. « Les anti-Evras : entre sincère inquiétude et ardent complotisme », sur Le Soir, (consulté le )
  17. Cédric Vallet, « En Belgique, l’éducation sexuelle met extrême droite et conservateurs religieux en ébullition », sur Mediapart, (consulté le )
  18. Nathalie Bamps, « L'opposition à Evras fédère des mouvements très éloignés », L'Écho,‎ (lire en ligne)
  19. « Enfants transgenres : comment mieux les comprendre ? », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  20. « Evras, éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle », sur www.evras.be (consulté le )
  21. a et b « Rencontre au sujet de l'Observatoire de la Petite sirène - Communiqué de presse commun », sur uvyk.mjt.lu (consulté le )
  22. Rozenn Le Carboulec, « Mineurs trans : la délégation interministérielle contre la transphobie en pleine crise », sur Mediapart, (consulté le )
  23. L'équipe des rédacteurs d'Academia, « Transphobie : lettre ouverte à l’Université Picardie Jules Verne », sur Academia, (consulté le )
  24. « Transsexuels et « racisés », l’impossible convergence des luttes ? », sur Le Point, (consulté le )
  25. « Accusations de transphobie à la Dilcrah : comment le gouvernement a désavoué les "universalistes" », sur L'Express, (consulté le )
  26. « INFO LE POINT. La Dilcrah procède à la dissolution de son conseil scientifique », sur Le Point, (consulté le )
  27. « Olivier Klein nommé délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT | DILCRAH », sur www.dilcrah.gouv.fr (consulté le )
  28. « La liberté d’expression menacée à l’Uni de Genève - Le Temps », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  29. ST.F, « Lille : Citéphilo dénonce «l’obstruction au débat» autour du livre de Caroline Elliacheff », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  30. « Café Laïque vandalisé : "La merde, l'ultime argument des activistes néo-fascistes trans" », sur L'Express, (consulté le )
  31. « La mairie de Paris annule un colloque sous la pression de militants LGBT », sur Le Figaro, (consulté le )
  32. « Non à l’annulation du colloque « Les nouveaux enjeux des parents » », sur Le Point, (consulté le )
  33. « "Il n'y a rien à guérir" : l'interdiction des "thérapies de conversion" des homosexuels pourrait devenir un délit », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  34. « Ce point qui empêche la loi sur les thérapies de conversion de faire l'unanimité », sur Le HuffPost, (consulté le )
  35. Stagiaire VA, « Thérapies de conversion : des députés LR demandent le retrait du terme « identité de genre » du texte », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
  36. « "Thérapies de conversion" : le Sénat ne cède pas aux sirènes d'une prétendue idéologie du genre », (consulté le )
  37. Jacqueline Eustache-Brinio, « Le Groupe LR au Sénat lance un groupe travail sur la transidentification des mineurs », sur Les Républicains Sénat, (consulté le )
Articles connexes
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Liens externes
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