Aller au contenu

Utilisateur:Arg95/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Famille Renggli

[modifier | modifier le code]

Renggli von Entlebuch
Blasonnement De gueules à une marque de maison d'ar­gent posée sur un mont à trois coupeaux de sinople
Lignées Hasle von Marbach
Reculet
Rengger
Wattenwyl
Werthenstein-Rüswill
Période XIVe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Lucerne Saint Empire Confédération helvétique
Allégeance Habsbourg-Wolhüsen
Canton de Lucerne
Napoléon Ier
Confédération helvétique
Charges Ministre
Conseiller d'Etat
Banneret de l'Entlebuch
Lieutenant général
Ambassadeur
Landammann de Suisse

La famille Renggli, olim Renggli von Entlebuch ou plus rarement Renggli zu Entlebuch, est une ancienne famille patricienne suisse, originaire du canton de Lucerne.

Implantée depuis le XIVe siècle, elle est titulaire du droit de bourgeoisie[1] et est définitivement enregistrée avec ses armes aux actes du grand conseil de la ville de Lucerne en 1692[2].

Elle compte parmi ses membres un certain nombre de notables, des religieux, des juristes et des artistes, et plus récemment des entrepreneurs, un journaliste et des sportifs.

Les origines de la famille sont relativement peu connues. Le Dictionnaire historique et biographique de la Suisse[2] se contente de rappeler qu’il s’agit d’une ancienne famille patricienne connue dès le XIVe siècle, quand le généalogiste suisse Josef Wocher-Wey rapproche le nom de la famille de celui du col du Rengg qui se forme dans la vallée de l’Entlebuch, mieux connu depuis qu’il vît s’affronter les insurgés face aux troupes helvétiques en 1803[3].

Selon lui, c’est après la fondation d’une église par les barons de Wolhusen à Entlebuch au xe siècle que les membres de la famille du Rengg lui sert de ministériaux dans la vallée. Ils auraient ensuite servi l’abbaye de Trub, au moins à partir de 1139, date à laquelle une charte du xve siècle atteste que l’Entlebuch est un de ses quarante fiefs confiés à un avoyer[3].

C’est Hans Konrad Rengler qui est, le premier, cité comme escuyer et témoin du Ritter Jacob von Littovwe dans une charte du 18 septembre 1314 où il est fait donation de propriétés dudit chevalier, au nom des Habsbourg de Wolhusen à l’église de Lucerne[1],[3],[4].

En 1315, il épouse Mechtilde von Gerratingen qui lui apporte en dot les terres de Kriens et un fief du Renggbach contigu à ses propres terres, vassales de la seigneurie de Littau, qui y tient les droits de basse justice, et des Habsbourg qui retiennent pour eux les droits de haute justice[1],[3],[4].

A Lucerne, Heini Rengglin rejoint dans les actes du Conseil de la ville les droits du patriciat urbain en 1385. Il cite alors avec témoins ses droits féodaux sur Malters et dans le Renggbach. Le Ritter zu Rengg ou Heini Rengli est notifié trois fois dans les mêmes actes jusque vers 1411. Il remet trente florins d’or à la ville après une querelle qui risquait de lui faire perdre le col du Rengg. De là, une légende entretenue que les Renggli doivent leur deuxième « G » à la monnaie versée.

« Guld hat er gegebe

           « Um sich ein G verkaüfe

           « Ritter ist er gebore

           « Bürger ist er so geworde. »

En juillet 1411, « Henri Renggli Ritter », est envoyé comme avoyer de la ville à Münster, peut-être pour percevoir l’impôt, bien que le but de sa mission n’apparaisse pas clairement au début de l’acte. Le plus intéressant reste néanmoins l’orthographe moderne du nom de famille et son origine chevaleresque, dûment notifiées.

Le 23 avril 1426, Wernher Renggli, qui relève les droits de bourgeoisie de la ville de Lucerne de la part de son père, Heini, est enregistré au Grand Conseil et y est admis de plein droit. Il n’est cependant pas certain que les branches de la famille soient alors déjà départagées comme elles le sont ensuite au siècle suivant. Un acte de mariage, à la date illisible, mentionne en effet à la même époque le fils de Heini Renglin, à l’orthographe encore fluctuante, avec sa cousine Hildegard von Römerswill, avec la dispense pontificale et le versement en dot de terres à Escholzmatt.

Division des branches

[modifier | modifier le code]

En 1426, dans le dernier acte connu du XVe siècle faisant explicitement mention du chevalier Heini et de son fils Wernher, rien n’indique encore les divisions familiales postérieures. Plus rien ne vient néanmoins confondre les deux branches principales "von Entlebuch-Werthenstein-Rüswill" d'une part et "zu Entlebuch" ultérieurement. Il est dès lors difficile de distinguer une branche aînée d’une branche cadette.

Branche zu Entlebuch

[modifier | modifier le code]

La branche principale ZU ENTLEBUCH est à l’origine des rameaux d’Entlebuch, d’Escholzmatt, et des Hasle zu Marbach. Ces derniers contribuèrent largement au rachat des droits de la commanderie teutonique de Hitzkirch en 1452. Sylvestre Renggli Hasle zu Marbach, chanoine du chapitre de Constance et protecteur avoué de la chapelle de Heiligkreuz fit ériger la paroisse de Hasle en 1465. Ludwig Josef trouva la mort à Hasle avec trois compagnons en 1653 lors de la Guerre des Paysans, après avoir voulu venger l’avoyer de Lucerne, Ulrich Dulliker.

De nombreuses lacunes apparaissent dans les actes pendant un siècle. D’aucuns ont pu croire que les Renggli zu Entlebuch reçoivent des lettres de noblesse de l’empereur après la défense héroïque du col du Rengg, qu’ils tiennent d’ailleurs en apanage, en 1504, et qui aurait permis aux troupes des Habsbourg de se maintenir au nord de Lucerne. Pourtant, aucune bataille n’a eu lieu à cette date dans cette région et aucun document ne vient confirmer cette reconnaissance impériale.

Passé au protestantisme, un rameau se détache de la branche principale des Rengglen von Entlebuch au début du XVIe siècle et se fait admettre dans la ville de Brugg dont elle obtient les titres de bourgeoise en 1556. C’est le rameau Rengger de Brugg qui s’installe ensuite à Bâle et dont on retrouve la trace avec Abraham, bourgeois de Bienne en 1669. Ils enregistrent leurs propres armes à cette époque, « De sinople au lion d’or ». C’est d’ailleurs la seule partie de la famille qui passe à la Réforme. Abraham, arrière-petit-fils du premier, est le pasteur de Gebensdorf en 1763 avant de s’installer à Berne en 1773. Son fils, Albrecht, médecin et membre de la Société helvétique, entre au Grand Conseil bernois en 1798. Président de la Cour suprême puis ministre de l'Intérieur, il est Premier Landamann de Suisse en 1803. Ensuite bourgeois d'honneur du canton de Vaud, il le représente au Congrès de Vienne. Bourgeois d'honneur d'Aarau, grand conseiller argovien, conseiller d'Etat (1815-1820), il meurt à Lausanne en 1835.

Branche von Entlebuch-Werthenstein-Rüswill

[modifier | modifier le code]

Personnalités

[modifier | modifier le code]
  • Abraham Rengger von Brugg (1732-1794)

Pasteur de Gebensdorf en 1763, il est le promoteur de l’établissement de Pestalozzi à Birrfeld. Nommé vicaire à Berne en 1773, il devient le pasteur de la collégiale en 1794 peu avant sa mort.

Fils du précédent, homme d’Etat, destiné d’abord à une carrière ecclésiastique, il étudie la médecine à Göttingue et à Pavie. Docteur en 1788, il est médecin à Berne de 1789 à 1798, membre de la Société helvétique dès 1791. Il salue les débuts de la Révolution française, en critique les excès et défend la réorganisation politique de la Confédération dans un traité publié en 1793 intitulé Über die politische Verketzerungssucht in unseren Tagen. Elu le 30 janvier 1798 au Grand Conseil bernois, il est président de la Cour suprême helvétique le 20 mai 1798, puis ministre de l’Intérieur le 2 juin. Il participe au coup d’Etat de 1800, et collabore à l’élaboration de la nouvelle constitution. Il se rend à Paris le 10 janvier 1801 porteur du projet unitaire, et revient en mai avec la Constitution de la Malmaison que lui a remise le Premier Consul Napoléon Bonaparte, et qu’il s’applique à défendre.

Après le coup d’Etat fédéraliste des 27 et 28 octobre 1801, il se démet de ses fonctions et est élu le 6 février 1802 second Landammann de Suisse. De nouveau ministre le 17 avril 1802, il est élu Premier Landammann de Suisse en 1803. Démis une nouvelle fois de ses fonctions, il se retire à Lausanne où il réside jusqu’en 1814 et reçoit la bourgeoisie vaudoise. C’est là qu’il élabore la Constitution argovienne de 1814, ce qui lui vaut de représenter les intérêts de son canton au Congrès de Vienne. La même année, il est fait bourgeois d’honneur de la cité d’Aarau et grand conseiller argovien, puis conseiller d’Etat de 1815 à 1820. Il se retire définitivement de la vie publique à cette date et meurt à Lausanne le 23 décembre 1835.

  1. a b et c Thomas Familie Forschung
  2. a et b Dictionnaire historique et biographique de la Suisse[1]
  3. a b c et d Joseph Wocher-Wey, Renggli von Entlebuch., coll. « Nachlass Josef Wocher-Wey », (lire en ligne)
  4. a et b Heinrich Flach, Albrecht Rengger, (lire en ligne)