Théière

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Une théière britannique Wedgwood en grès, faite vers 1820.

Une théière est un récipient à couvercle, muni d'une anse et d'un bec verseur, utilisé pour l'infusion et le service du thé[1]. Existant dans toutes les formes et toutes les tailles, elle peut être en terre, étain, porcelaine, verre ou fonte.

Histoire

Théière en céramique Kyō, Japon, XIXe siècle.

La théière dérive probablement des bouilloires en céramique et des pots de vin en bronze ou en d'autres métaux qui furent une caractéristique de la vie culturelle chinoise pendant des milliers d'années. Le premier exemplaire de théière qui ait survécu semble être celui du Flagstaff House Museum of Teaware (en), datant de 1513 et attribué à Gongchun[2].

Elle apparaît pour la première fois en France en 1686 lors de la visite des ambassadeurs de Siam à la cour de Versailles attirée à cette époque par les chinoiseries.

Son modèle classique piriforme apparaît dans la première moitié du XVIIIe siècle.

Sa forme à la fois complexe et familière en a fait un sujet favori des concepteurs d'outils de conception assistée par ordinateur en trois dimensions. La théière de l'Utah créée en 1975 est un objet fondateur de cette technique [3].

La caractéristique d’Euler-Poincarré d’une théière dont l’anse est creuse est égale à -2.

Différentes théières

Elles existent en de nombreuses formes, matériaux et dimensions. La forme a peu d'importance sur la qualité du thé, il faut par contre choisir le matériau et les dimensions selon l'utilisation qu'on en fait. La quantité d'eau et les capacités thermiques du matériau ont une grande influence sur l'infusion.

Il y a trois parties dans la théière : le couvercle, le récipient, la lance. Le filtre pour les feuilles de thé se situe sous le couvercle, pouvant être en métal, verre, etc. Il peut aussi se situer au niveau du bec verseur côté intérieur, ce qui permet une meilleure infusion car les feuilles de thé sont directement placées dans la théière.

Matériaux

On peut distinguer globalement deux types de matériau donnant deux grands types de théière : celles à "mémoire" et celle "sans mémoire". Les théières en fonte, verre, porcelaine, céramique.... sont sans mémoire. Les théières en terre cuite sont à mémoire.

  • Fonte.

Sans mémoire. La fonte conserve la chaleur plus longtemps que les autres matériaux. Étant en fonte il faut faire attention de bien la sécher car ce matériau est très sensible à la rouille. Sa capacité à bien conserver la chaleur la rend plus appropriée pour infuser les thés bleu, noir et sombre, soit les thés fortement oxydés.

Théière en fonte de 0.6L.
  • Terre cuite.

À mémoire. Conserve bien la chaleur tout comme la fonte. Outre le fait qu'elle se culotte par sa porosité, ce matériau permet une oxygénation améliorant ainsi l'infusion du thé[4]. Voir plus bas.

Théière en terre cuite de 1.5L.
  • Porcelaine.

Sans mémoire. Ne conserve pas bien la chaleur, la rendant plus appropriée pour les thés fragiles comme les vert, blanc et jaune.

Théière en porcelaine.
  • Verre.

Sans mémoire. Ces théières permettent de voir à travers et ainsi voir la couleur du thé ainsi que l'évolution de l'infusion. Tout comme la porcelaine ce matériau ne conserve pas bien la chaleur.

Théière en verre.
  • Inox.

Matériau déconseillé car métallise l'eau, lui donnant un gout susceptible de gâcher entièrement le thé. A utiliser pour le thé vert marocain, car l'eau métallisée est prise en compte dans le goût du thé.

Théière en Inox.


  • Or/Argent

Sans mémoire. Donne le meilleur résultat d'infusion, car l'eau crée des bulles très fines en chauffant[5].

Théière en argent.

Théières à mémoire

Théière en glaise Yixing (vers 1900), musée de Shanghai
Théière en grès de Yixing recouvert d'étain à décor gravé ; jade (Musée royal de Mariemont).

La paroi poreuse des théières en terre non vernies absorbe un certain nombre de particules de tanin du thé, ce qui influe sur le goût des infusions suivantes. On dit qu'elle se culotte, cela prend la forme d'un dépôt noir sur le fond de la théière. Ce dépôt va influencer le goût et lui donner de la valeur avec le temps. Les théières des grands maîtres sont des objets très convoités pour la mémoire (ou l’empreinte) qu'elles contiennent.

Leur porosité permet une oxygénation de l'eau, ce qui facilite l'infusion dans la théière.

Étant donné qu'elle s'imprègne des thés que l'on y fait, il faut utiliser le même thé avec la même théière dans l'idéal, ou utiliser une théière en terre cuite par type de thé, par exemple sept théières pour les sept types de thé (jaune, vert, sombre, noir, bleu, blanc, et fumé)[6]. Utiliser divers types de thé donnera des résultats aléatoires voire très mauvais.

Les théières en argile de Yixing en provenance de la Chine sont très prisées, parce qu'elles retiennent mieux la chaleur, permettant l'infusion à plus basse température (idéale pour les thés verts ou blancs).

Entretien

Étant poreuse elle s'imprègne, il faut donc veiller à son entretien plus que les autres matériaux. Il est préférable de la placer dans un endroit sec, à l'abri des odeurs de cuisine, des vapeurs...

Aucun détergent ne doit être utilisé, de l'eau chaude suffit pour la laver.

Il est important de ne pas la laisser avec de l'eau à infuser de longue période.

Lors des infusions ne pas laisser de fond d'eau, car elle deviendrait très vite amère et risquerait de s'imprégner dans la théière. Pour éviter cela, il faut la laisser s'égoutter dans un récipient.

Laissez-la sans le couvercle quand elle est stockée pour qu'elle sèche et ainsi éviter des traces de moisissure.

La théière est sensible au choc thermique comme n'importe quel matériau, si elle est chaude, la passer sous l'eau froide pourrait la fissurer.

Baptême

Une théière neuve peut être soumise au processus de culottage, c'est-à-dire laissée longtemps à tremper dans une infusion adaptée.

C'est lors des premières infusions qu'une théière en terre cuite s'imprègne le plus et donne un goût terreux le plus prononcé. Il n'est donc pas recommandé de boire ces premières infusions.

Notes et références

Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes