Établissement correctionnel de Sing Sing

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Établissement correctionnel de Sing Sing
La prison Sing Sing, sur les rives du fleuve Hudson.
Présentation
Type
Fondation
Ouverture
Gestionnaire
Département de l'administration pénitentiaire et de la surveillance communautaire de l'État de New York (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
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Coordonnées
Carte

Sing Sing est une prison américaine de l’État de New York, située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville de New York, sur les rives de l'Hudson, dans le village d'Ossining.

La prison, toujours en fonctionnement au début du XXIe siècle, a une capacité de 1 700 prisonniers. Elle est classée comme établissement de sécurité maximale et a été le lieu, avant 2004, d'exécutions capitales.

Le nom de la prison vient du nom du village situé sur l'emplacement d'origine. C'est une déformation du nom indien (Algonquin) Sinck Sinck (ou Sint Sinck) qui désignait ce même emplacement.

En 1901 le nom du village a été changé en Ossining pour éviter la confusion avec l'établissement pénitentiaire, beaucoup plus connu.

Histoire

Construction

En mars 1796, la décision de construire deux prisons dans l'État de New York est prise, une à Albany, l'autre dans le sud de la ville de New York. Une équipe d'inspecteurs, chargée de visiter les prisons, acheter les vêtements, le mobilier et les infrastructures, est également mise en place. Aucune prison n'est finalement construite à Albany, mais à Auburn, dont l'édification débute en pour ouvrir un an plus tard.

La construction de la prison débute en 1825, sous la supervision d'Elam Lynds, directeur de la prison d'Auburn mandaté par les autorités new-yorkaises. Il s'inspire d'une prison visitée dans le New Hampshire, où le travail des détenus pour la construction est encouragé. Il choisit le lieu-dit de Mount Pleasant dans le village de Sing Sing (traduisible par « pierre sur pierre »), et sélectionne cent détenus dans sa prison, afin d'extraire dans une carrière voisine le marbre nécessaire à sa construction. 20 100 dollars servent à l'achat des 130 acres de terrains.

Sing Sing au XIXe siècle

Une fois achevée, en 1826 la prison demeure autosuffisante grâce aux profits de l'exploitation du marbre. Elle est à ce titre considérée comme une prison modèle et se distingue aussi au XIXe siècle par la rigueur de ses règles de détention, imposant la loi du silence et le port d'uniformes rayés et autorisant les châtiments corporels. Des scandales parcourent néanmoins la direction d'Elam Lynds, comme la grossesse d'une prisonnière ou encore la détérioration des conditions de vie des prisonniers.

Châtiments corporels et torture

Torture par l'eau à la prison de Sing Sing en 1860.

Les détenus qui contrevenaient au règlement s'exposaient à des châtiments corporels qui pouvaient aller jusqu’à la torture et parfois provoquer la mort du détenu. Ils étaient suspendus par les poignets au-dessus du sol ou mis au fer, le cou, les poignets ou les pouces et les chevilles enserrés dans des anneaux, ils devaient porter des barres métalliques de plus de vingt kilos sur la nuque pendant des heures. La torture par l'eau a été utilisée à partir de 1848 et a été abolie en 1969 à la suite de violentes émeutes qui ont obligé le gouverneur de l'État à envoyer l'armée pour les réprimer[1].

Sing Sing au XXe siècle

Photographie de Thomas Mott Osborne (à droite).

Un directeur notable arrivé en 1914, Thomas Mott Osborne tente de moderniser la prison, comme le laissait supposer sa réputation et ce qu'il avait vu incognito à la prison d'Auburn. Il souhaite centrer son action sur ce qu'il appelle la Mutual Welfare Society. Un conseil d'administration élu par les détenus s'occupe de maintenir l'ordre et de punir les infractions aux lois. Au départ moqué par la presse, les résultats probants de cette expérience le conduisent à se voir félicité de toute part. C'est alors la fin des privilèges pour les détenus influents qui corrompaient les gardiens. Certains d'eux tentèrent en vain d'attaquer Thomas Mott Osborne pour des abus et une mauvaise gestion, mais la justice prononce un non-lieu et un retour du gardien à la prison de Sing Sing.

Un autre gardien qui marque l'institution est Lewis Lawes, arrivé en . Il y a alors 795 détenus hommes et 102 détenues femmes. Il veille à confier des postes à des détenus modèles de confiance, comme celui de barbier. Fait notable sous son exercice, un reporter du New York Daily News, qui avait dissimulé un appareil photo sur sa cheville, parvient à photographier le moment où la première décharge d'électricité transite par le corps de Ruth Snyder, une femme meurtrière de son mari qui avait été condamnée à mort par chaise électrique. La photo fait scandale et conduit Lewis Lawes à abandonner les méthodes les plus brutales et les abus des gardiens et surtout mettre en œuvre des réformes historiques concernant les condamnations à mort.

Sing Sing au XXIe siècle

En 1996, Katherine Vockins lance le programme Rehabilitation Through the Arts (RTA) à destination des prisonniers. Il vise à donner à certains des cours d'art dramatique, dans le but de monter des pièces et de leur offrir une formation qui pourra leur servir une fois sortis de prison. Le programme a un tel succès qu'il est étendu à cinq autres prisons new-yorkaises.

Un projet est actuellement à l'étude pour convertir la prison en musée.

Détenus notables

Directeurs notables

Date d'entrée en fonctions Date de cessation de fonctions Nom
1825 1830 Elam Lynds
1868 1869 David P. Forrest
1911 1913 John S. Kennedy
1913 1914 James M. Clancy
1914 1917 Thomas Mott Osborne
1920 1941 Lewis E. Lawes

Dans les arts

Détenu sur une chaise électrique, à la prison de Sing Sing.

Sing Sing fait partie des prisons qui ont marqué la culture populaire américaine.

Cinéma

Musique

  • Serge Gainsbourg la cite dans la chanson Chez Les Yé-Yé en 1963 : « Oui à Sing-Sing je finirai ».
  • Claude Nougaro lui consacre une chanson : « Sing Sing Song », qui est une adaptation de « Work Song » standard de jazz créé par Nat Adderley.
  • Jean-Pierre Ferland a composé une chanson qui s'intitule Sing Sing. « Je sors de Sing Sing... ».
  • Thierry Hazard lui consacre une chanson sur son premier album (Pop music).

Littérature

  • Un personnage de Georges Simenon y est emprisonné dans le roman policier Le Chien jaune.
  • C'est le lieu d’exécution du « faux » Giovanni Cafarello dans le roman de Timothée de Fombelle, Vango.
  • C'est là où Monroe Edwards, faussaire célèbre, meurt dans la nouvelle Bartleby de Herman Melville.

Jeux vidéo

Références

Sources