Parc Jean-Drapeau

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Parc Jean-Drapeau
Image illustrative de l’article Parc Jean-Drapeau
Le parc est constitué des îles Sainte-Hélène et Notre-Dame.
Géographie
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Ville Montréal
Arrondissement Ville-Marie
Superficie 2,09 km2
Histoire
Création 1874 (premier parc)
1999 (dénomination actuelle)
Caractéristiques
Lieux d'intérêts Biosphère, Casino de Montréal, circuit Gilles-Villeneuve, La Ronde
Gestion
Propriétaire Ville de Montréal
Localisation
Coordonnées 45° 30′ 34″ nord, 73° 31′ 39″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Montréal
(Voir situation sur carte : Montréal)
Parc Jean-Drapeau
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Parc Jean-Drapeau

Le parc Jean-Drapeau (anciennement Parc des Îles) est un grand parc de Montréal situé en plein centre du fleuve Saint-Laurent. Il est composé de deux îles, l'île Sainte-Hélène et l'île Notre-Dame, sur laquelle est situé le circuit automobile Gilles-Villeneuve, où se déroule chaque année le Grand Prix du Canada de Formule 1.

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien avant l'arrivée des Européens, l'île Sainte-Hélène fut fréquentée par les Iroquois qui vivaient dans les environs entre 1200 et 1600 après J.-C, selon des travaux d'archéologie menés entre 2003 et 2004[1].

C'est en 1611, lors d'une expédition vers les rapides de Lachine, que Samuel de Champlain découvrit l'île et la nomme « isle de saincte Elaine » en l'honneur de sa femme, Hélène de Champlain, née Boullé. Elle porte aussi le nom d'Hélène, la mère de l'empereur romain Constantin Ier. En 1665, Charles Le Moyne acquiert et incorpore l'île à la Baronnie de Longueuil qui lui appartient jusqu'en 1818 quand elle est vendue au gouvernement britannique.

À la suite de la guerre de 1812, l'île a une vocation militaire, on y érige le fort de l'île Sainte-Hélène en 1824. Le fort servira d'hôpital lors de la deuxième pandémie de choléra entre 1832 à 1834 et son arsenal est converti en prison en 1848 qui passe au feu la même année, il ne reste aujourd'hui que l'aile sud.

Naissance du parc[modifier | modifier le code]

En 1870, les troupes britanniques quittent les installations militaires et confient l'île au ministère fédéral de la milice George-Étienne Cartier. En 1874, le gouvernement canadien donne la permission à la ville de Montréal de convertir l'île en parc dont l'accès est partiel tout en conservant la partie militaire. Les citoyens et citoyennes s'y rendent via un bateau à vapeur.

Lors de la Première Guerre mondiale, le parc est fermé au public et l'arsenal du fort de l'île Sainte-Hélène sert comme entrepôt de munitions.

Avec l'inauguration du pont Jacques-Cartier dans les années 1930, le parc est accessible à l'année et devient un lieu populaire. L'architecte Frederick Gage Todd propose un nouvel aménagement aux lieux, celui-ci implique la fusion de l'île Ronde, de l'île aux Fraises (qu'il renomme île Verte) et de l'île Sainte-Hélène. Malheureusement, le projet n'est pas retenu, mais, inspira les futurs plans du site pour l'exposition universelle de 1967.

Jusqu'aux années 1950, le parc se dote d'équipements municipaux comme le pavillon des baigneurs, le pavillon des sportifs et le réservoir d'eau nommé la tour de Lévis.

Expo 67[modifier | modifier le code]

La Biosphère, ancien pavillon des États-Unis de l'Expo 67

En 1962, Montréal est choisie par le bureau international des expositions pour accueillir l'exposition universelle de 1967 ou surnommée de façon courante Expo 67. La ville propose comme lieu d'origine le quartier Pointe-Saint-Charles qui a soulevé des critiques. C'est l'année suivante qu'on confirme que l'événement se tiendra sur le site du parc qui est agrandi avec les 28 millions de tonnes de terre excavée lors du creusage du métro de Montréal permettant de créer l'île Notre-Dame et agrandir l'île Sainte-Hélène. Le 28 avril 1967, Expo 67 est inauguré avec plus de 60 pays participants et un total de 55 millions de visiteurs, cette exposition universelle est déclarée comme l'une des plus réussies du BIE.

Terre des Hommes[modifier | modifier le code]

Après l'Expo 67, le site est rouvert au public en 1968 sous le nom de Terre des Hommes, un lieu de foire transformant certains pavillons internationaux en pavillons thématiques.

Dans les années 1970, le site connait des hauts et des bas, deux pavillons sont ravagés par les flammes dont celui de l'Ontario en 1975[2] et des États-Unis en 1976[3]. Vers la fin de la décennie, l'île Notre-Dame accueille lors des jeux olympiques d'été de 1976 les disciplines d'aviron et de canoë-kayak, également 2 ans plus tard, l'inauguration du circuit de l'Île Notre-Dame (rebaptisé le circuit Gilles-Villeneuve en 1982).

En 1980, l'île Notre-Dame et le vélodrome sont choisis pour accueillir les floralies internationales[4]. C'est finalement en 1981 que le site de Terre des Hommes est fermé au public en raison d'un manque d'achalandage au fil des ans[5].

De nos jours[modifier | modifier le code]

Vers la fin des années 1980, l'administration de la ville met sur pied un plan de mise en valeur et de développement du site intitulé Plan directeur de mise en valeur et de développement du parc des Îles à la suite d'études et de consultations publiques. Le Parc des Îles est ouvert en 1992 lors du 350e anniversaire de la fondation de Montréal.

Durant les plans de réaménagement, Montréal et Environnement Canada s'engagent à construire la Biosphère, un musée consacré à la biodiversité du fleuve Saint-Laurent[6] qui est inauguré en 1995. Certains bâtiments datant de l'exposition universelle ont été reconvertis, notamment :

  • le pavillon du Canada est occupé par les bureaux de la société du Parc Jean-Drapeau et d'une autre partie, la salle de réception La Toundra[7] ;
  • le pavillon des États-Unis est devenu la Biosphère ;
  • les pavillons de la France et du Québec sont occupés par le Casino de Montréal ;
  • le pavillon de la Jamaïque servait comme lieu de restauration[8], il est aujourd'hui utilisé comme une salle de réception[9] ;
  • le pavillon de la Tunisie sert de bâtiment administratif pour la société du parc.

En 1999, le parc est rebaptisé parc Jean-Drapeau en hommage à l'ancien maire de Montréal, Jean Drapeau, qui fut à l'origine de l'Expo 67.

En 2019, est inauguré l'Espace 67, comprenant une Allée centrale, entre la Biosphère et la sculpture Trois disques de Calder[10]. Le nouvel amphithéâtre à ciel ouvert est tapissé de pierre concassée et doté de 9 tours de son[11].

Le lundi 8 avril 2024 l'Espace 67 accueille plus de 100.000 visiteurs venus observer l'éclipse solaire totale qui traverse en une longue bande une partie de l'Amérique du Nord, du Mexique à Terre-Neuve.

Autre[modifier | modifier le code]

Événements[modifier | modifier le code]

Le festival de musique Osheaga au parc Jean-Drapeau, à l'été 2012.

Le parc fait l'objet de nombreux événements:

Annuel[modifier | modifier le code]


Nom de événement type période note
La festival des Neiges de Montréal entre janvier et février
Le Grand Prix automobile du Canada Championnat du monde de Formule 1 juin organisé au Circuit Gilles-Villeneuve depuis 1978.
Heavy Montréal festival de musique été, mois et dates variés festival consacré à la musique heavy metal.
Les Week-ends du Monde festival culturel durant les fins de semaine de juillet
Osheaga festival de musique fin juillet et début août festival similaire à Coachella et Lollapalooza.
ÎleSoniq août festival consacré à la musique électronique.
Lasso festival consacré à la musique country

Auparavant, le site accueillait la Fête des enfants de Montréal entre 2008 à 2011, 2013 et 2014[12].

Compétition[modifier | modifier le code]

Nom de l'événement Organisateur période type lieu
Championnats du monde d'aviron FISA 26 août 1984 aviron bassin olympique
Championnats du monde de course en ligne de canoë-kayak ICF 1986 canoë-kayak bassin olympique
Championnats du monde d'aviron FISA 13 au 16 août 1992 aviron bassin olympique
Championnats du monde de natation FINA 18 au 30 juillet 2005 sports aquatiques pavillon des baigneurs

Infrastructures[modifier | modifier le code]

Complexe aquatique
Le circuit Gilles-Villeneuve

île Sainte-Hélène[modifier | modifier le code]

Bien que La Ronde soit situé à l'est de l'île, le parc d'attraction est la propriété de Six Flags.

île Notre-Dame[modifier | modifier le code]

Autre[modifier | modifier le code]

Le parc est doté de nombreux sentiers pédestres et cyclables. Il est également accessible en voiture via ses principales voies les chemins du Tour de l'isle et Macdonald.

Hors du site, il est accessible par les ponts Jacques-Cartier et de la Concorde, également, par le métro via la ligne jaune à la station Jean-Drapeau.

Œuvres d'art[modifier | modifier le code]

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Le parc a été le décor pour les tournages de film et série télévisée:

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Microsoft Word - 29 mai A »
  2. « Post-era: Expo 67 », sur expo67.ncf.ca (consulté le )
  3. « Le printemps de la Biosphère », sur Le Devoir (consulté le )
  4. « Une première en Amérique : les Floralies internationales de Montréal », sur Mémoires des Montréalais, (consulté le )
  5. « Terre des Hommes - Héritage - Expo 67 - Bibliothèque et Archives Canada », sur www.collectionscanada.ca (consulté le )
  6. Environnement et Changement climatique Canada, « Historique de la Biosphère », sur aem, (consulté le )
  7. « La Toundra », sur Parc Jean-Drapeau (consulté le )
  8. « Expo 67 - Jamacian Pavilion », sur expo67.ncf.ca (consulté le )
  9. « Pavillon de la Jamaïque », sur Parc Jean-Drapeau (consulté le )
  10. parcjeandrapeau.com
  11. ici.radio-canada.ca
  12. Pierre-André Normandin, « La Fête des enfants disparaît au profit des Week-ends du monde », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. Karim Benessaieh, « Pavillon Hélène-de-Champlain: «Un manque de planification» », La Presse (Montréal),‎ (ISSN 0317-9249, lire en ligne, consulté le ).
  14. « Le phare de l’Île Sainte-Hélène » (consulté le )
  15. (en) Westhoff: 2timesF, « Westhoff: 2timesF - A few years later, watching Buck Rogers, I saw... », sur Westhoff: 2timesF (consulté le )
  16. « Expo 67 on Battlestar Galactica », sur www.worldsfairphotos.com (consulté le )
  17. Julie Barlow et Jean-Benoît Nadeau, « Les bons coups d’Expo 67 », sur L’actualité (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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