Cercle d'art
Repères historiques | ||
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Création | [note 1],[1] | |
Fondée par | Charles Feld | |
Fiche d’identité | ||
Forme juridique | SASU[1] | |
Statut | éditeur indépendant | |
Slogan | « L'autre regard sur l'art » | |
Siège social | 10 rue Sainte-Anastase 3e arrondissement de Paris (France) |
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Dirigée par | ||
Spécialités | ouvrages d'art | |
Langues de publication | français | |
Diffuseurs | Harmonia Mundi | |
Effectif | 6 à 9[1] | |
Site web | cercledart.com | |
Préfixe ISBN | 978-2-7022 | |
Données financières | ||
Chiffre d'affaires | 2 198 600 € en 2020[1] | |
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Les éditions Cercle d'art sont une maison d’édition française de livres d'art de prestige, créée en 1949 par Charles Feld. Elle s’empare alors des nouvelles possibilités de diffusion qu'offre l’offset pour faire circuler l'œuvre des plus grands artistes de l'époque.
Historique
[modifier | modifier le code]1949-1981
[modifier | modifier le code]Selon le journal Le Monde, Charles Feld et Fernand Chenot, ouvrier typographe venant de chez Mourlot, fondent les éditions Cercle d’art au sortir de la Seconde Guerre mondiale grâce à la complicité amicale de Pablo Picasso[2]. Toutefois, selon l'universitaire Marie-Cécile Bouju, Charles Feld crée les éditions Cercle d'art en 1949 avec l'aide de Jean Jérôme, qui le seconde officieusement, et le financement du Parti communiste français[3]. Bouju précise que « contrairement à la légende, Picasso n'est un auteur "Cercle d'art" que sur le tard, à partir de 1953, lorsque l'étiquette réaliste est abandonnée[4]. »
Les éditions Cercle d'art publient dans les années 1950 principalement des livres politiques sur l'actualité et particulièrement sur le pacifisme, mais également des livres d'artistes[4].
L'un des premiers ouvrages publiés est, par exemple, en 1951, Le Visage de la paix de Paul Éluard accompagné de 29 dessins de Picasso — les 150 premiers exemplaires comprenant une lithographie originale de Picasso imprimée chez Mourlot[5],[note 2].
À partir de 1957, l'éditeur se recentre sur « le patrimoine muséal mondial » en commençant par les musées soviétiques, par l'intermédiaire de Jean Jérôme[4].
La maison constitue un catalogue de livres de fond sur l’art de son époque[2]. D’abord, autour d’importants peintres de l’École de Paris comme Marc Chagall[6], Hans Hartung[7], Vieira da Silva[8], Árpád Szenes[9], Wifredo Lam[10], Zao Wou-Ki[11], ensuite autour des nouveaux courants artistiques avant-gardistes.
1982-2014
[modifier | modifier le code]Sous la direction de Philippe Monsel[2], le développement du livre — la politique de large diffusion accompagnant l’essor des librairies — permet alors aux éditions Cercle d'art de publier plusieurs centaines d'ouvrages sur l’œuvre d’artistes de l’histoire de l’art classique, moderne et contemporain, telles les publications autour du groupe Cobra – Constant, Karel Appel, Asger Jorn – mais aussi de la nouvelle figuration – Henri Cueco, Gérard Fromanger, Alain Jacquet, Peter Klasen, Jacques Monory —, et de la figuration narrative, parmi bien d’autres.
Pour développer la diffusion, Philippe Monsel innove en mettant l’accent sur la collaboration culturelle avec les libraires par la création, en 1989, d'un label qualitatif et de la revue Point art. Il organise des réunions nationales appelées les « Campus Point art » qui rassemblent pendant cinq années consécutives durant deux journées jusqu'à une centaine de libraires venus de toute la France autour d’une programmation ART animée par des historiens et critiques d’art, en présence des artistes[12] dont les œuvres font l'objet d'éditions par Cercle d'art.
Fin 1991, Cercle d'art déménage dans Le Marais à cinquante mètres du musée Picasso, 10 rue Sainte-Anastase (3e arr.). La maison intègre à son catalogue la mode et le design.
En 2001, la Cour de cassation annule le don de droits d’auteur consenti par Pablo Picasso aux éditions Cercle d’art pour la reproduction de dessins du livre Toros y toreros[13],[14],[15].
Depuis 2014
[modifier | modifier le code]Cercle d'art est repris par Horométrie SA, groupe fondé et présidé par Richard Mille, industriel de l'horlogerie, collectionneur de voitures de course et d'automobiles historiques. La maison publie désormais des ouvrages sur le street-art, l'horlogerie, l'architecture, la photographie, le design, la gastronomie, l'automobile, etc.[16],[17],[18], ainsi que les livres et magazines de la marque Richard Mille[19], tout en poursuivant l'exploitation du fonds éditorial par des rééditions[20].
En 2022, Alexandre Mille, fils de Richard Mille, est nommé à la présidence des éditions[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Immatriculée au RCS le .
- Note(s) : Éd. originale tirée à 2250 ex. : 150 ex. sur pur fil Johannot, numérotés de I à CL, comprenant tous une lithographie originale de Picasso et 2100 ex. numérotés de 1 à 2100 sur vélin offset supérieur.
Références
[modifier | modifier le code]- Voir sur societe.com.
- Alain Salles, « "Le Cercle" fête ses 50 ans d'art », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
- Bouju 2010, p. 241-245 ; 305-307.
- Bouju 2010, p. 241-245.
- Voir la notice bibliographique sur le catalogue général de la BnF.
- Voir par ex. (BNF 34746027).
- Voir par ex. (BNF 34704719) avec un texte de Pierre Descargues.
- Voir par ex. (BNF 34606900) avec des textes de Jacques Lassaigne et Guy Weelen.
- Voir par ex. (BNF 35460366) avec des textes de Anne Philipe et Guy Weelen.
- Voir par ex. (BNF 34585534) avec un texte de Max-Pol Fouchet.
- Voir par ex. (BNF 34872246) avec un texte de Jean Leymarie.
- « Point art (Paris) », sur data.bnf.fr (consulté le ).
- Pablo Picasso, Toros y toreros, texte de Luis Miguel Dominguín et une étude de Georges Boudaille, Paris, Cercle d'art, 1961 (BNF 40344965).
- Emmanuel Pierrat, « La cession de droits à titre gratuit menacée par les juges », sur Livres Hebdo (consulté le ).
- Emmanuel Pierrat, Le Droit d'auteur et l'édition, Éditions du Cercle de la Librairie, (ISBN 978-2-7654-1388-2, lire en ligne).
- Anne-Laure Walter, « Le Cercle d’art change de mains », Livres Hebdo, (lire en ligne, consulté le ).
- Pauline Leduc, « Dossier : le livre d’art fait de la résistance », Livres Hebdo, (lire en ligne , consulté le ).
- Voir catalogue sur cercledart.com.
- Le Point Montres, « Richard Mille et Frieze, pour l'amour de l'art », Le Point, .
- Par ex. : Pablo Picasso, Toros y toreros, op. cit., Paris, Cercle d'art, 1961 (BNF 40344965) ; rééd. 2017 (ISBN 2-7022-1084-8) (BNF 45488026).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-Cécile Bouju, Lire en communiste : les maisons d'édition du Parti communiste français (1920-1968), Presses universitaires de Rennes, , 360 p. (ISBN 978-2-7535-1230-6 et 2-7535-1230-2, OCLC 708380195, lire en ligne)
Liens externes
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- Site officiel
- Ressource relative aux organisations :