Lampétie et Phaéthuse
Dans la mythologie grecque, Lampétie (en grec ancien : Λαμπετίη / Lampetíē) et Phaéthuse (Φαέθουσα / Phaéthousa, « la rayonnante »), filles d'Hélios (le Soleil), sont deux nymphes personnifiant la lumière solaire.
Famille
[modifier | modifier le code]Chez Homère, elles auraient été conçues par la nymphe Néère, d'où le nom de Néèrides que l'on rencontre parfois.
Dans une tradition minoritaire préservée par une scholie[1] et rattachée aux « poètes tragiques[2] » Lampétie et Phaéthuse sont (avec Phaéton et Églé, par ailleurs inconnue), deux des quatre enfants qu'Hélios a avec Rhodé, alors fille d'Asopos.
Mythe
[modifier | modifier le code]Lampétie et Phaéthuse sont chargées de veiller sur les troupeaux de leur père sur l'île de Trinacrie (Sicile). Ainsi, c'est Lampétie qui va avertir Hélios lorsque les compagnons d'Ulysse viennent dérober du bétail[3].
Ce rôle traditionnel de gardiennes de bétail se retrouve par la suite chez Apollonios de Rhodes par exemple. Cependant, plusieurs versions tardives viennent mêler les deux sœurs au mythe de Phaéton. Ainsi chez Ovide et Hygin (CLVI), elles sont confondues avec des Héliades, filles de l'Océanide Clymène et sœurs de Phaéton[4]. Simples suivantes de leur mère, elles sont changées en peupliers à la mort de leur frère.
Les Dionysiaques semblent livrer une version intermédiaire puisque si Lampétie (mentionnée seule) y est bien représentée dans son rôle traditionnel sur Trinacrie[5], le chant XXXVIII rapporte qu'elle y reçoit parfois la visite de Phaéton.
Sources
[modifier | modifier le code]- Apollonios de Rhodes, Argonautiques [détail des éditions] [lire en ligne] (IV, 972).
- Homère, Odyssée [détail des éditions] [lire en ligne] (XII, 131 et 375).
- Hygin, Fables [détail des éditions] [(la) lire en ligne] (CLIV ; CLVI).
- Nonnos de Panopolis, Dionysiaques [détail des éditions] [lire en ligne] (XXVII, 189 ; XXXVIII, 167).
- Ovide, Métamorphoses [détail des éditions] [lire en ligne] (II, 349).
- Properce, Élégies [détail des éditions] [lire en ligne] (III, 12).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Scholie à l’Odyssée, XVII, 208.
- Peut-être Les Héliades d'Eschyle ou le Phaéton d'Euripide, voir Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, [détail de l’édition], p. 67.
- Jean Haudry, Achille et Patrocle, Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, Année 1992, 460, pp. 33-55
- Dans les Métamorphoses, leur divinité n'est même pas assurée puisqu'elles semblent de simples mortelles, filles de Mérops (beau-père de Phaéton, celui-ci étant né d'Hélios). Voir Timothy Gantz, Mythes de la Grèce archaïque, Belin, [détail de l’édition], p. 68-69.
- Notamment au chant XXVII où Dionysos menace de la réduire en esclavage si Hélios s'oppose à lui.