Lélio ou le Retour à la vie
Lélio ou le Retour à la Vie, op. 14b, est une œuvre musicale du compositeur français Hector Berlioz incorporant un texte parlé, écrit comme suite à la Symphonie fantastique.
Composé en Italie en 1831, elle a été créée au Conservatoire de Paris le 9 décembre 1832 sous le titre Le Retour à la vie, mélologue en six parties. Elle a été révisée pour une représentation à Weimar à la demande de Franz Liszt en 1855 et publiée l'année suivante.
Description
Lélio est la suite de la Symphonie fantastique, Berlioz écrit que l’œuvre « doit être entendue immédiatement après la Symphonie Fantastique, dont elle est la fin et le complément. »[1] Lélio réutilise l'idée fixe (le thème musical récurrent qui symbolise l'être aimé). Tout comme la symphonie, Lélio est inspiré des affaires d'amour tragiques de Berlioz, avec Harriet Smithson pour la symphonie, avec Camille Moke pour Lélio, femmes qui ont rompues leurs fiançailles avec le compositeur, lui faisant alors considérer le suicide. Lélio est une allégorie du compositeur surmontant son désespoir et "revenant à la vie" grâce à la musique et à la littérature. Berlioz change ensuite d'idée, disant que la symphonie et Lélio parlent de Harriet Smithson (qui devient sa femme par la suite). La symphonie décrit l'artiste désespéré essayant de se tuer par overdose d'opium, ceci créant une série de visions de plus en plus terrifiantes. Lélio parle de l'artiste se réveillant de ces rêves, méditant sur Shakespeare, sa vie triste et sur le fait de ne pas avoir de femme ; l'artiste décide que s'il ne peut pas oublier cet amour non partagé, il s'immergera dans la musique ; il dirige alors avec succès un orchestre sur une de ses nouvelles compositions et l'histoire se termine bien.
Lélio est divisé en six pièces présentées par un acteur debout sur scène devant un rideau cachant l'orchestre. Les monologues dramatiques de l'acteur expliquent la signification de la musique dans la vie de l'artiste. L'œuvre débute et termine avec le thème de l'idée fixe, liant Lélio à la Symphonie fantastique.
Structure
Cette œuvre est en six parties :
- Le pêcheur. Ballade - Sur une traduction de la ballade de Goethe Der Fischer.
- Chœur d'ombres - Une évocation de l'atmosphère fantomatique d'Hamlet de Shakespeare, cette pièce réutilise de morceaux de la cantate La mort de Cléopâtre.
- Chanson de brigands - Une célébration de la liberté par des bandits en Calabre.
- Chant de bonheur - Souvenirs - La musique provient de la cantate La mort d’Orphée (1827).
- La harpe éolienne, pour orchestre seul - la musique provient de la cantate La mort d’Orphée. La harpe éolienne est un important symbole de l'inspiration artistique dans le romantisme.
- Fantaisie sur la "Tempête" de Shakespeare - Pièce basée sur la pièce de Shakespeare The Tempest pour orchestre et chœurs (chanté en Italien. "Cette œuvre marque la première utilisation du piano comme instrument de l'orchestre. Berlioz, qui se répétait rarement, ne l'utilisa ensuite jamais plus" (The work marks the first appearance of the piano as an orchestral instrument. Berlioz, who rarely repeated himself, never made use of it again - Cairns p.382).
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lélio » (voir la liste des auteurs).
- Berlioz: Mémoires, Paris, Garnier-Flammarion, 1969.
- David Cairns: Berlioz: The Making of an Artist (le premier volume de sa biographie de Berlioz), André Deutsch, 1989) (ISBN 9780140287264)
- Hugh Macdonald: Berlioz ("The Master Musicians", J.M.Dent, 1982)
Références
- Hector Berlioz, Le Retour à la Vie, Maurice Schlesinger 1832