Kuehne + Nagel
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| Kuehne + Nagel | |
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| Création | 1890[1] |
|---|---|
| Fondateurs | August Kühne (en) et Friedrich Nagel (en) |
| Forme juridique | Société anonyme[2] |
| Action | SIX : KNIN |
| Siège social | Schindellegi[2] Suisse
|
| Activité | transport et logistique |
| Produits | Transport de marchandises et logistique |
| Effectif | 80 215 (2024) |
| Site web | https://home.kuehne-nagel.com/ |
| Capitalisation | CHF 19 499 millions (2019) |
| Chiffre d'affaires | CHF 20 774 millions (2018)[3] |
| Résultat net | CHF 770 millions (2018) |
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Kuehne + Nagel (parfois orthographié Kühne + Nagel) est un groupe d'entreprises spécialisé dans le transport routier, maritime et aérien, ainsi que dans la logistique. Son siège social est en Suisse, à Schindellegi.
Créé en 1890 par August Kuehne et Friedrich Nagel à Brême (Allemagne), il est doté, fin 2024, d'un effectif de 80 215 personnes, de 1 300 implantations réparties sur plus de 100 pays[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Genèse et débuts
[modifier | modifier le code]En 1890, August Kühne et Friedrich Nagel fondent une agence de commission de transport à Brême, en Allemagne[5]. Elle se concentre au départ sur le coton. L'entreprise diversifie rapidement ses activités au groupage ferroviaire et maritime[6]. En 1902, elle étend ses activités dans la ville d'Hambourg[7].
En 1933, les deux frères associés Alfred et Werner Kühne (les fils du cofondateur August Kühne, décédé un an plus tôt) rejoignent le parti nazi[8]. Ils évincent rapidement leur co-actionnaire juif, Adolf Maass, sans compensation en raison de sa religion après l'arrivée au pouvoir d'Hitler[9].
Implication dans le vol de biens Juifs par les nazis
[modifier | modifier le code]Pendant la Seconde guerre mondiale, l'entreprise participe activement au transport, pour le compte du IIIe Reich, des biens mobiliers saisis aux déportés juifs établis en France, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas[10] : au moins 360 convois sont répertoriés rien qu'entre juin 1942 et août 1943[9].
Kuehne+Nagel joue ainsi un rôle clé dans le programme du régime nazi "M-Aktion". Au total, en août 1944, l'entreprise fait enlever les meubles d'environ 65 000 appartements appartenant à des Juifs aux Pays-Bas, en Belgique, en France et au Luxembourg. L'opération nécessité 500 barges et 674 trains. L'entreprise est alors en activité dans tous les pays occidentaux occupés par l'Allemagne, parfois accompagnée de sous-traitants[11].
Les transports en provenance des Pays-Bas sont les plus étudiés. Par exemple, il a été acté que Kuehne + Nagel fait affreter son propre cargo à vapeur pour transporter des biens Juifs pillés vers le Reich allemand. Le premier cargo parti d'Amsterdam arrive à Brême en décembre 1942. L'inventaire des biens comprend 220 fauteuils, 105 lits, 363 tables, 598 chaises, 126 armoires, 35 canapés, 307 caisses de verrerie, 110 miroirs, 158 lampes, 32 horloges, un gramophone et deux poussettes. Ces biens appartenaient à des Juifs néerlandais déportés dans des camps de concentration durant l'été 1941[12],[13].
Si elle s'est considérablement enrichie à cette occasion[14], Kuehne + Nagel échappe cependant à toute forme de condamnation en collaborant dès la sortie de la guerre avec les services secrets européens et américains[15].
Expansion internationale
[modifier | modifier le code]Depuis 1950
[modifier | modifier le code]La société commence son expansion internationale dans les années 1950, et transfère son siège social en Suisse en 1975. Kuehne + Nagel adopte une stratégie de croissance externe à l’échelle européenne après la cession des parts de la famille Kuehne au conglomérat britannique Lonrho Plc en 1981, puis globale après la réunification allemande et à la suite de la mise sur les marchés boursiers du groupe en 1992[6].
En 1954, l'entreprise ouvre son premier bureau en Afrique, à Johannesbourg[16]. En 1978, l'entreprise s'implante en France[17].
Depuis les années 2000
[modifier | modifier le code]Au début des années 2000, Kuehne + Nagel s'implante sur le marché de la logistique contractuelle en Asie-Pacifique en nouant une alliance stratégique avec SembCorp Logistics, basée à Singapour. En 2001, elle acquiert USCO Logistics Inc., un prestataire de services logistiques d'entreposage basé à Hamden, dans le Connecticut, pour 300 millions de dollars américains. Kuehne + Nagel et SembCorp optent pour des stratégies différentes en 2004 et mettent fin à leur partenariat stratégique[18].
En avril 2014, Kuehne + Nagel International est condamné à une amende de 3,1 millions de dollars pour sa participation à une affaire d'entente illicite dans le secteur du transport de marchandises, intentée par la Commission du commerce. Kuehne + Nagel est la dernière entreprise mise en cause dans cette enquête de sept ans impliquant six sociétés, qui se faisaient appeler le « Club de jardinage » et utilisaient le jargon horticole pour discuter de pratiques anticoncurrentielles[19],[20].
En 2018, Kuehne + Nagel intègre la blockchain dans sa logistique informatique[21].
En février 2021, Kuehne + Nagel annonce l'acquisition pour un montant non dévoilé d'Apex International, une entreprise de logistique surtout présente en Asie, et ayant un chiffre d'affaires de 2,3 milliards de dollars[22]. En juillet 2021, Kuehne + Nagel annonce qu'il va céder un quart (24,9 %) du capital d'Apex International Corporation à Partners Group, spécialiste zougois du capital-investissement[23].
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, Kuehne + Nagel suspend ses livraisons vers la Russie[24]. En août 2022, la société fait son entrée (396e place mondiale, 9e place en Suisse) sur la liste Fortune Global 500 du magazine Forbes[25].
En novembre 2023, la société fait l'acquisition de Farrow, un courtier en douane basé en Ontario, au Canada. Farrow est entièrement détenu par Kuehne+Nagel au début de l'année 2024[26].
En janvier 2024, Palestine Action vandalise les locaux Kuehne+Nagel de Milton Keynes, en Angleterre, en brisant des vitres et en aspergeant le bâtiment de peinture[27]. Palestine Action déclare avoir ciblé l'entreprise parce qu'elle aidait à la livraisons d'armes en Israël[27].
Actionnaires
[modifier | modifier le code]Les principaux actionnaires au sont[28] :
| Klaus-Michael Kuehne | 53,4 % |
| Kühne-Stiftung | 4,70 % |
| Harris Associates | 2,97 % |
| Davis Selected Advisers | 2,79 % |
| BlackRock Investment Management | 1,42 % |
| BlackRock Fund Advisors | 1,29 % |
| Capital Research & Management G.O. | 1,27 % |
| The Vanguard Group | 1,21 % |
| Massachusetts Financial Services | 1,17 % |
| Select Equity Group | 1,08 % |
Le président honoraire de la société est Klaus-Michael Kühne, petit-fils du fondateur August Kühne[29].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Kühne + Nagel ».
- « Küehne + Nagel International AG », Office du Registre du commerce du canton de Schwytz (consulté le ).
- ↑ https://www.zonebourse.com/KUEHNE-NAGEL-INTERNATIO-178766/fondamentaux/
- ↑ (en) « Kuehne + Nagel's full-time employees from FY 2011 to FY 2024 », Statista,
- ↑ (en) R. James Breiding, Swiss Made: The Untold Story Behind Switzerland's Success, Profile Books, (ISBN 978-1-84765-809-8, lire en ligne).
- Pierre Launay, « Le redéploiement technique et organisationnel des réseaux de messagerie dans les territoires », sur tel.archives-ouvertes.fr.
- ↑ « Reuters Finance company profile - Kuehne + Nagel », Reuters (consulté le )
- ↑ Hamburg State Archives Signatur 371-8 II_SXXI A15 a 133
- « Aux origines nazies de la première fortune d’Allemagne », sur Alternatives Economiques, (consulté le )
- ↑ (de) deutschlandfunk.de, « NS-Geschichte von Kühne + Nagel - Unaufgearbeitete Vergangenheit », sur Deutschlandfunk, (consulté le )
- ↑ (de) deutschlandfunk.de, « NS-Geschichte von Kühne + Nagel - Unaufgearbeitete Vergangenheit », sur Deutschlandfunk (consulté le )
- ↑ (de) « Kühne + Nagels Rolle bei der Ausplünderung der Juden - WELT », sur DIE WELT, (consulté le )
- ↑ (de) Jan Kahlcke, « "Arisierungs"-Profiteur Kühne + Nagel: Gedenken unterm Firmensitz », Die Tageszeitung: taz, (ISSN 0931-9085, lire en ligne, consulté le )
- ↑ (en) « GERMAN ADMITS LOOTING.; Ex-Soldier Tells of Moving Stolen Furniture from France. », sur New York Times,
- ↑ (en-US) David de Jong,Mike McQuade, « The Richest Man in Germany Is Worth $44 Billion. The Source of His Family Fortune? The Nazis Know. », sur Vanity Fair, (consulté le )
- ↑ Olivier Roussard, « Kuehne+Nagel renforce sa présence en Afrique », sur Voxlog, (consulté le ).
- ↑ Valérie Chrzavzez, « Entretien avec Guillaume Col, président de Kuehne + Nagel France », sur Transport Info, (consulté le ).
- ↑ « SembCorp Logistics sells stake in Kuehne & Nagel », datamonitor.com (consulté le )
- ↑ « 'Gardening Club' freight cartel participant fined $3.1mln | Scoop News », Scoop.co.nz, (consulté le )
- ↑ « 'Gardening Club' freight cartel participant, Kuehne + Nagel, fined $3.1m | The National Business Review » [archive du ], Nbr.co.nz, (consulté le )
- ↑ (en-US) Nicky Morris, « Kuehne + Nagel, largest freight forwarder adopts blockchain », sur Ledger Insights - blockchain for enterprise, (consulté le ).
- ↑ (en) Silke Koltrowitz et Kane Wu, « Switzerland's Kuehne & Nagel buys Asian logistics firm Apex », sur Reuters, .
- ↑ Magazine Bilan, 1 juillet 2021.
- ↑ Hervé Rébillon, « Kuehne+Nagel, DB Schenker et DHL suspendent leurs livraisons vers la Russie », sur TRM24.fr, (consulté le ).
- ↑ (en) « Kuehne+Nagel debuts on Fortune’s Global 500 list », sur Kuehne+Nagel, (consulté le ).
- ↑ (en) Noi Mahoney, « Canadian freight forwarder Farrow acquired by Kuehne + Nagel », FreightWaves, (consulté le )
- (en) Louise Perry, « Palestine Action says it vandalised haulage firm » [archive du ], BBC News,
- ↑ Zone Bourse, « KUEHNE + NAGEL : Actionnaires », sur zonebourse.com (consulté le ).
- ↑ Olivier Chicheportiche, « Qui est Klaus-Michael Kühne, ce milliardaire qui s'est offert 10% de la Lufthansa? », sur BFM BUSINESS, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Klaus-Michael Kühne
- Kühne Logistics University, école de commerce à Hambourg et à Hô Chi Minh-Ville
Liens externes
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- Site officiel
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
