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Jules Brasseur

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Jules Brasseur
Portrait photographique par Nadar.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jules Alexandre Victor DumontVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Jules BrasseurVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Enfant
Parentèle
Juliette Darcourt (belle-fille)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Jules Brasseur
Signature dans son dossier de Légion d’honneur.

Jules Dumont, dit Jules Brasseur, né le à Paris 11e et mort le à Maisons-Laffitte, est un comédien, chanteur lyrique et directeur de théâtre français.

Son père, grand marchand de bois, rue Bergère, le destinant à la carrière commerciale, lui avait fait donner d’excellentes études à l’institution Jauffret[1]. Après avoir suivi les classes du lycée Charlemagne, pendant quelques années, il ne termine pas ses études et entre comme commis gantier dans un magasin de la rue de la Chaussée-d’Antin[2]. Éprouvant néanmoins un irrésistible désir d’entrer au théâtre, il étudiait en secret, sans en rien dire à son père, les rôles du répertoire comique des petits théâtres de l’époque[1].

Un soir de , alors qu’il avait 18 ans, son père ayant suivi un voisin qui lui avait dit : « Venez-donc avec moi au théâtre de Belleville ; il y a là un jeune acteur vraiment extraordinaire. », stupéfait, est forcé d’applaudir, avec le public, le débutant, dans Brelan de troupiers, comédie-vaudeville en un acte de Dumanoir, dont le nom de théâtre, — « Brasseur », — va rapidement devenir célèbre dans tout Belleville[1].

Rapidement engagé aux Délassements-Comiques, le père Mourier, qui le guettait depuis longtemps, le prend aux Folies-Dramatiques, où il lui fait faire des créations « mensuelles » de tout genre[1].

En , engagé par Dormeuil au théâtre du Palais-Royal, il obtient un énorme succès en créant le rôle de Machavoine dans Le Misanthrope et l'Auvergnat de Labiche. À partir de ce moment, il sera classé parmi les premiers comédiens de la troupe du théâtre de la rue Montpensier[1], où il restera jusqu'en 1877.

Ses créations dans les pièces apportées au Palais-Royal par Labiche, Victorien Sardou, Émile Augier, Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Edmond Gondinet, Théodore Barrière, etc., se comptent par douzaines, comme le Colladan de la Cagnotte, l’Alsacien du Plus heureux des trois, le Brésilien de la Vie parisienne d'Offenbach (), le Panache, le Magot, le Brésilien, La consigne est de ronfler, Groseillon de la Mariée du mardi gras, Tricoche et Cacolet, le Prix Martin de Labiche et Augier, etc[1].

Brasseur excellait dans les rôles de grotesques et de niais excentriques[3], et il avait poussé au plus haut point le don de l’imitation[2]. Il avait l’habitude de grossir ses effets à outrance, au risque d’en devenir aphone. Il a ainsi créé, au Palais-Royal, la plupart des parodies des comédies de Dumas et de Sardou. C’était également un expert en métamorphoses. Il avait, par ailleurs, la réputation de s'emporter facilement[4].

Loin de se contenter d’étudier ses rôles, de les répéter et de les jouer, il allait ensuite chanter dans les salons mondains, où on se l’arrachait, les chansonnettes de son répertoire, comme « le Vieux Buveur », qu’on lui a fait « dire » plusieurs fois dans des soirées intimes au palais des Tuileries[1].

Chaque fois que son directeur lui accordait un congé, il en profilait pour organiser quelque tournée en France et en Belgique, où il était très populaire. Ayant voulu être directeur à son tour, il a quitté, en 1878, le Palais-Royal pour fonder, en associé avec Mme Micheau, de Bruxelles[2], le théâtre des Nouveautés, une petite scène à laquelle il a su donner, avec la collaboration de ses deux fils, une très réelle importance artistique[1]. Les Nouveautés, dont il a gardé la direction jusqu'à sa mort, ont été le lieu de ses dernières créations, parmi lesquelles : Coco, le Château de Tire-Larigot, le Jour et la Nuit, le Roi de carreau, Nos jolies fraudeuses, et les revues Paris en action, les Parfums de Paris, etc[1].

Durant ses dernières années cependant, le succès n’était plus au rendez-vous. Ayant conclu, après étude, que le public désertait son théâtre parce que le genre vaudeville, qu’il jouait, était démodé, il s’apprêtait à révolutionner changer le genre de ce théâtre[5], pour y introduire le répertoire du Théâtre-Libre, d’André Antoine, et faire représenter sur la scène du boulevard des Italiens le Maitre de Jean Jullien[4].

Assistant, l’avant veille encore, à la répétition du nouveau vaudeville de Georges Duval, s’étant occupé également de la mise en scène du Maitre, de Jullien, il n’avait pas paru au théâtre, la veille, se sentant probablement indisposé déjà[2]. Il avait trois enfants, deux fils et une fille, Albert, acteur, qui a longtemps joué à ses côtés, et Jules, qui a fait ses preuves comme directeur aux Folies-Dramatiques[1].

« La physionomie d’un bourgeois qui a fait sa pelote dans les fils ou dans les cotons. Beaucoup de tenue rehaussée par un peu d’importance. Dans les allures, dans les façons, dans le langage, cette rondeur, cette bonhomie, cette naïveté apparentes d’un maquignon qui va toper un bon marché sur un champ de foire du pays de Caux ou du Cotentin[6]. »

« Quatre chansonnettes, dix-neuf changements : tel était le directeur des Nouveautés. Pour Brasseur les « tiroirs » et les « trucs » n’avaient plus aucun secret ; à côté de lui Protée et Vautrin étaient de simples enfants[6] ! »

« C’est toute une troupe que Brasseur. Il est cinq, six acteurs, que sais-je ? Toutes les voix, tous les gestes, toutes les physionomies, il les prend, non il les a. […] L’affiche disait vrai : le kaléidoscope dramatique[7]. »

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i et j « Théâtres : Mort de Brasseur », L’Univers illustré, Paris, Levy, vol. 33, no 1856,‎ , p. 659 (ISSN 1256-2513, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. a b c et d « Mort de Brasseur », L’Entr’acte, Paris, vol. 59, no 279,‎ , p. 2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. « Nécrologie », La Jeune Garde, Paris, vol. 8, no 385,‎ , p. 3 (ISSN 2648-1936, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. a et b Tout-Paris, « Brasseur », Le Gaulois, Paris, no 2964,‎ , p. 1 (ISSN 1160-8404, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. « Nécrologie », La Diane, Paris, 6e série, vol. 3, no 138,‎ , p. 2 (ISSN 2416-528X, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. a et b Edmond Stoullig, « Brasseur », L’Art et la mode, Paris, vol. 11, no 41,‎ (ISSN 0004-3176, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  7. Edmond et Jules de Goncourt, « Brasseur », L’Éclair, Paris, no 25,‎ , p. 48 (ISSN 1168-4224, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Liens externes

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