Joëlle Garriaud-Maylam

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Joëlle Garriaud-Maylam
Illustration.
Fonctions
Présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN

(10 mois et 4 jours)
Élection 21 novembre 2022
Prédécesseur Gerry Connolly
Successeur Michal Szczerba (intérim)
Sénatrice française

(19 ans et 1 jour)
Élection 26 septembre 2004
Réélection 25 septembre 2011
24 septembre 2017
Circonscription Français établis hors de France
Groupe politique UMP puis LR
Biographie
Date de naissance (69 ans)
Lieu de naissance Maghnia (Algérie)
Nationalité Française
Parti politique UDF-CDS (1979-1995)
UDF-FD (1995-1998)
UDF (1998-2002)
UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Conjoint Tony Maylam
Diplômée de Université Charles de Prague
Université Yale
Présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN

Joëlle Garriaud-Maylam, née le à Maghnia en Algérie, est une femme politique française. Elle est sénatrice représentant les Français de l'étranger depuis 2004 et membre du groupe Les Républicains au Sénat[1].

Elle est, entre 2022 et 2023, présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.

Biographie[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

Joëlle Garriaud-Maylam est diplômée d'un DEA de droit international et d'études anglo-américaines à l'université de Montpellier. Elle est aussi diplômée de licences de lettres modernes et linguistiques.

Elle étudie de 1977 à 1978 à l'université Charles de Prague grâce à une bourse du ministère des Affaires étrangères français.

L'année suivante (1978-1979), elle étudie à l'université Yale[2] grâce à une bourse de la fondation Rotary.

Elle est aussi auditrice de la 50e session de l'IHEDN (1997-1998) et des Hautes études européennes de l'ENA (2007-2008 - 1re session), promotion Simone Veil[3].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Membre du Centre des Démocrates Sociaux et de l'UDF depuis 1979, elle rejoint l'UMP dès sa création en 2002.

Joëlle Garriaud-Maylam est élue en 1988 au Conseil supérieur des Français de l'étranger (CSFE[4]) où elle représente les Français du Royaume-Uni et d'Irlande. Elle est réélue sans discontinuer jusqu'à son entrée au Sénat en septembre 2004. Elle est première vice-présidente du Conseil (la présidence revenant de droit au ministre des Affaires étrangères) de 2000 à 2003.[réf. nécessaire]

En 1995 elle est élue par le groupe UDF pour être suivante de liste du sénateur sortant Xavier de Villepin. Elle cédera pour une 3e place, cette 2e place au sénateur sortant indépendant Hubert Durand-Chastel afin de constituer une liste d'union qui remportera 2 sièges.

Le [5], elle est à la tête d'une liste UMP qui remporte 3 sièges sur les 4 réservés aux Français de l'étranger (les autres élus sur cette liste étant le sénateur sortant Christian Cointat et Christiane Kammermann). Elle est réélue le [6], sur une liste d’union de la droite et du centre, avec Jean-Pierre Cantegrit, Christiane Kammermann et Louis Duvernois.

Au Sénat, elle est secrétaire de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées, membre de la Commission des Affaires européennes et vice-présidente de la Délégation aux Droits des Femmes et à l'Égalité des chances entre les Hommes et les Femmes. Elle est également présidente déléguée de plusieurs groupes sénatoriaux d'amitié ; France - Afrique de l'Ouest (pour le Sénégal), France - Asie du Sud-Est (pour la Birmanie), et France - Pays du Golfe (pour les Émirats Arabes Unis)[7].

Après avoir représenté le Sénat auprès de la Commission nationale pour l'éducation, la science et la culture de l'UNESCO, mais aussi auprès de la Commission pour l'élimination des mines anti-personnel (CNEMA), elle est devenue membre du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) depuis 2013. Elle est aussi secrétaire générale de la section française de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie, et membre du bureau du Conseil franco-britannique.

Elle est par ailleurs membre du conseil d'administration de Campus France, de l'IHEDN et de la Commission pour l'élimination des mines anti-personnel.

Le , Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP, la nomme secrétaire nationale de l'UMP chargée de la francophonie[8]. Le , elle est nommée secrétaire nationale des Républicains à la Coopération et à la Francophonie[9].

Considérée comme « Macron-compatible »[10], elle explique « respecter beaucoup Emmanuel Macron » et soutenir sa politique économique[11]. Son ancien collaborateur parlementaire, Samuel Lafont (mi-temps 2020-2021), est en revanche proche des milieux d’extrême droite[10].

Le 24 septembre 2017, elle est réélue à son poste de sénatrice des Français établis hors de France. Elle parraine Laurent Wauquiez pour le congrès des Républicains de 2017 au cours duquel il est élu le nouveau président du parti[12], puis soutient la liste portée par François-Xavier Bellamy aux élections européennes en 2019.

Membre de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN depuis 2009 et ancienne présidente de la commission sur la dimension civile de la sécurité, Joëlle Garriaud-Maylam est élue vice-présidente de l'AP-OTAN lors de la session annuelle en novembre 2020.

Le 21 novembre 2022, elle est élue présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Ne se représentant pas aux élections sénatoriales de septembre 2023, elle quitte la présidence de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN[13].

Activité associative[modifier | modifier le code]

Elle est présidente d'honneur des Grands Prix du Rayonnement français[14].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Joëlle Garriaud-Maylam s'est exprimée en faveur de l'accessibilité des écoles françaises à l’étranger[15] et en opposition à une double-imposition des Français de l’étranger[16]

En 2005, elle dépose une proposition de loi visant à porter à 18 ans l'âge légal du mariage pour les jeunes filles afin de les protéger des mariages forcés[17]. En 2006, elle est chargée, par la commission des affaires étrangères, avec son collègue Jean-Pierre Panclade d'un rapport sur les armes à sous-munitions[18]. Le texte doit faire face aux réticences du gouvernement qui ne souhaitait pas que le rapport conclût à la nécessité d'interdire ces armes. Elle se rend à Oslo avec le ministre Bernard Kouchner en pour la signature de la Convention[19]. En 2012, elle lance un appel parlementaire soutenant la nomination de Malala Yousafzai, une jeune Pakistanaise militante des droits des femmes, au prix Nobel de la paix[20]. En novembre 2018, elle lance un appel parlementaire, cosigné par 47 sénateurs de tous bords politiques pour que la France offre l’asile à Asia Bibi, jeune Pakistanaise condamnée à mort pour avoir refusé de renier sa foi chrétienne.[réf. nécessaire]

En , elle propose un comité bilatéral de suivi[21] pour faire avancer des négociations Brexit en stagnation.

Affaires judiciaires[modifier | modifier le code]

Condamnation pour harcèlement moral[modifier | modifier le code]

Depuis son élection en 2004, la sénatrice a employé plus d'une quarantaine de collaborateurs différents[22]. Plusieurs de ses collaborateurs parlementaires dénoncent un environnement de travail malsain ayant conduit à des souffrances psychologiques. L'un d'eux porte plainte devant les prud'hommes de Paris début 2020 pour harcèlement moral. Il dénonce « des exigences irréalisables, en donnant des ordres et contre-ordres incessants et lui faisant des reproches constants. […] La sénatrice n’hésite pas non plus à insulter ses collaborateurs, à dénigrer leur travail, à leur faire des reproches indus ou à les rabaisser »[22]. Une autre assistante parlementaire témoigne des mêmes comportements qui lui auraient provoqué un malaise en décembre 2016. La première assistante parlementaire de la sénatrice, de 2004 à 2008, Françoise Delagrave, pourtant expérimentée, dit également avoir été « laminée, jour après jour »[22], ce qui l'amena à négocier un départ en rupture conventionnelle[23]. Joëlle Garriaud-Maylam a apporté une réponse à cet article[24].

Elle est condamnée pour harcèlement moral le 31 janvier 2022[25]. Le journal La Lettre A pointe des frais d'avocat « exorbitants » de la sénatrice dans son conflit avec son collaborateur parlementaire : 63 000 euros en 2020 pris en charge par l'indemnité représentative de frais de mandat[26].

Accusations de corruption[modifier | modifier le code]

Elle fait l'objet d'une plainte en septembre 2020 par l'association Anticor pour détournement de fonds publics via son Avance de frais de mandat (AFM)[27]. D'après le magazine Marianne, Joëlle Garriaud-Maylam aurait utilisé son AFM pour des dépenses médicales, de pharmacie ou de massage, ou encore pour payer sa taxe foncière et sa taxe d’habitation. En outre, la sénatrice aurait recruté une collaboratrice « afin de lui rédiger sa thèse de doctorat, qu’elle prétendait avoir déjà obtenue lors de sa campagne électorale de 2004 »[27].

Controverse[modifier | modifier le code]

Non-respect de plusieurs règles du confinement[modifier | modifier le code]

En avril 2021, la sénatrice est surprise (sans masque) par une journaliste de Médiapart à la sortie d'un déjeuner de travail organisé à l'hôtel Meurice, suspecté d'enfreindre plusieurs interdictions mises en place durant la pandémie de Covid-19[28],[29].

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Fonctions actuelles[modifier | modifier le code]

Fonctions passées[modifier | modifier le code]

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Mme Joëlle Garriaud-Maylam - Sénateur représentant les Français établis hors de France », sur Senat.fr.
  2. « Parcours », joellegarriaud.com, consulté le 13 septembre 2022.
  3. « Des parrains prestigieux », sur AA-CHEE-ENA (consulté le ).
  4. Le CSFE est devenu AFE (Assemblée des Français de l’étranger) en 2004.
  5. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections sénatoriales 2004 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  6. Ministère de l'Intérieur, « Résultats des élections sénatoriales 2011 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Mme Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, sénateur représentant les Français établis hors de France », sur Sénat, (consulté le ).
  8. « Nominations »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), u-m-p.org, 9 décembre 2014.
  9. « Nomination des secrétaires nationaux »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur republicains.fr (consulté le ).
  10. a et b Pierre Plottu et Maxime Macé, « Lafont et Thieulloy : collaborateurs de sénateurs LR et piliers de la fachosphère », sur Libération.fr, .
  11. « "Les réformes sont indispensables à la France", Joëlle Garriaud-Maylam », sur TV5MONDE, .
  12. Ludovic Vigogne, « La liste des 136 parrains de Laurent Wauquiez », lopinion.fr, 11 octobre 2017.
  13. « NATO PA », sur La présidente sortante Joëlle Garriaud-Maylam fait ses adieux à l'Assemblée et Michal Szczerba prend sa suite en tant que président par intérim | AP-OTAN, (consulté le ).
  14. Olivier Josse, « La soirée du Grand prix du rayonnement français au Quai d'Orsay » Accès libre.
  15. « Une sénatrice UMP mécontente du sort des bourses scolaires à l'étranger », sur L'Obs (consulté le ).
  16. AFP, « EXPATRIÉS - Les Français de l'étranger ne paieront pas d'impôts », Le Point,‎ (lire en ligne).
  17. Patrick Roger, « L'âge légal du mariage va être porté à 18 ans pour les deux sexes », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. Rapport d'information de M. Jean-Pierre PLANCADE et Mme Joëlle GARRIAUD-MAYLAM, fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, n° 118 (2006-2007) - 13 décembre 2006.
  19. Laurent Zecchini, « Paris et Londres se prononcent contre les bombes à sous-munitions », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  20. Anne Vidalie, « Malala Prix Nobel de la paix? », L'Express,‎ (lire en ligne).
  21. « Brexit: une sénatrice propose un comité bilatéral de suivi », sur FIGARO, (consulté le ).
  22. a b et c Antton Rouget, « Harcèlement moral: le cas Garriaud-Maylam embarrasse Gérard Larcher », sur Mediapart (consulté le ).
  23. Antton Rouget, « Harcèlement moral: le cas Garriaud-Maylam embarrasse Gérard Larcher », sur Mediapart (consulté le ).
  24. La rédaction de Mediapart, « Droit de réponse de Joëlle Garriaud-Maylam », sur Mediapart (consulté le ).
  25. Antton Rouget, « La sénatrice LR Garriaud-Maylam condamnée pour harcèlement moral », sur Mediapart (consulté le ).
  26. « Les frais d'avocats exorbitants de Joëlle Garriaud-Maylam au Sénat », sur La Lettre A, .
  27. a et b Nicolas Quenel, « Massages, soins esthétiques… Les frais d’une sénatrice LR dans le collimateur d’Anticor », sur marianne.net, 2021-03-18utc16:36:05+0000 (consulté le ).
  28. « Une sénatrice LR surprise à la sortie d’un déjeuner dans un hôtel » sur lavoixdunord.fr du 16 avril 2021.
  29. Youmni Kezzouf, Valentine Oberti et Antton Rouget, « Déjeuners clandestins: pendant la polémique, les repas continuent », sur Mediapart (consulté le ).
  30. « A Propos – Franco-British Council » (consulté le ).
  31. « Conseil d'administration de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) - Sénat », sur senat.fr (consulté le ).
  32. « Mineurs roumains en France : vers des Accords avec la Roumanie », Unicef, .
  33. « Présidents de 1955-2023 » Accès libre, sur le site de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN (consulté le ).
  34. « Les ancien·nes membres » Accès libre, sur le site du HCE (consulté le ).
  35. « Décret du 31 décembre 2001 portant promotion et nomination » (Décret), Journal officiel de la République française,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]